par Jean-Paul Berthelot, diacre
Aujourd’hui les textes nous rappellent que chacun de nous a la responsabilité d’annoncer le Royaume de Dieu. Nous devons témoigner, comme le dit Isaïe, avec « plein d’allégresse » Nous ne sommes pas envoyés pour convertir mais pour montrer aux gens que nous les aimons et que nous voulons leur apporter la paix. Oui c’est par notre façon de vivre que nous transformons les gens. Comme le dit Paul aux Galates ce qui compte, c’est que vous êtes devenus par votre baptême un création nouvelle réalisée dans la mort et la résurrection du Christ.
Le baptême est une nouvelle naissance qui nous fait entrer dans la vie éternelle. Nous devenons un homme nouveau. Avec le Christ au cœur de notre foi, nous sommes ainsi plus forts pour affronter les tentations de toutes sortes. Cette paix intérieure qui nous anime est un bien précieux : ne la gardons pas pour nous mais partageons-la avec toutes les personnes que nous rencontrons. Paul souhaite « paix et miséricorde pour l’Israël de Dieu » Jésus demande à ces disciples, en tout premier, de souhaiter la paix aux gens qui les accueillent : « Dans toute maison où vous entrerez, dites d’abord : Paix à cette maison »
Oui, il n’est pas facile d’annoncer la Bonne Nouvelle du Christ ressuscité dans notre monde matérialiste où une majorité de personnes pensent que l’on peut se passer de Dieu. Donc notre mode de vie compte : être en paix avec soi-même, en paix avec les autres, et avec Dieu voilà ce qui nous rend crédibles. Nous pouvons être rassurés, le Christ disait déjà aux disciples : « La moisson est abondante et les ouvriers peu nombreux » Deux mille ans après, rien n’a changé. La semaine dernière, le Christ nous expliquait déjà que pour le suivre, il ne suffisait pas d’avoir de bonnes intentions mais un appel profond et personnel. Pour aimer en vérité, je dois me détacher de l’objet même de mon amour et non en être esclave. L’amour vrai suppose la liberté.
Quand je rencontre quelqu’un je suis avant tout vrai, naturel, souriant, plein d’humilité. Le Christ envoie ses disciples sans consignes doctrinales mais il insiste pour qu’ils soient simples et vrais. Oui, la première attitude est celle de la paix, même si ce n’est pas toujours facile. Sachons aimer sans être agressifs : « Nous saurons que vous êtes mes disciples si vous vous aimez les uns les autres » Oui, notre comportement est très important. Notre mission de baptisé est considérable. Elle est urgente, c’est pourquoi il ne faut pas s’attarder en route, dans le sens où la parole que nous avons donnée cheminera dans l’esprit des gens ; mais cela peut mettre du temps pour se réaliser ou non.
Oui, soyons des passeurs de fraternité et de paix, d’amour et de pardon. La religion, ce n’est pas d’abord des rites et des traditions mais faire des hommes nouveaux comme l’affirme Paul. Je pense que l’on oublie souvent cette onction d’huile que nous avons reçu le jour de notre baptême. Elle nous marque du Christ pour être « prêtre, prophète et roi »
– Prêtre : je prie pour mes frères et pour moi
– Prophète : j’accepte de témoigner de ma foi et de construire un monde plein d’espérance.
– Roi : j‘accepte de vivre dans un esprit de charité et de mettre ma vie aux services des autres.
Oui, ce n’est que dans la paix que nous pourrons nous rencontrer, nous apprécier et surtout nous enrichir mutuellement, ce qui ainsi nous permettra d’entrer en alliance avec Dieu. La méfiance, l’exclusion, l’isolement et l’indifférence ne peuvent que conduire à la violence et aux conflits. Être chrétien, c’est partager la vie des gens autour de nous. Le Christ nous demande de nous adapter au mode de vie de celles et ceux qui nous reçoivent. Les différences culturelles ne doivent pas interférer avec l’amour que nous avons pour les gens.
Le christianisme n’est pas une religion de vœux pieux mais d’entraide, de fraternité et de partage. Nous devons être proches de ceux qui sont seuls et accompagner les malades. Nous ne sommes pas envoyés en mission pour recevoir des honneurs mais parce que nous sommes aimés du Père : « Réjouissez-vous, parce que vos noms sont inscrits dans les cieux »
Que le Seigneur, par cette Eucharistie, nous donne la force et le courage d’annoncer sa venue par notre manière de vivre. Dieu fera le reste. Bernadette Soubirous disait : « je ne suis pas chargée de vous faire croire mais de vous l’annoncer » Amen.