Homélie du 12 mai 2019 (4edimanche de Pâques C)

par Jean-Paul Berthelot, diacre

« Mes brebis écoutent ma voix, moi je les connais et elles me suivent » Cette phrase de l’évangile résume bien les textes aujourd’hui. Paul, dans la première lecture, est l’exemple du missionnaire infatigable qui annonce la Bonne Nouvelle du Christ ressuscité quelles que soient les conditions dans lesquelles il est reçu. Il sait qu’il est porteur du message de Jésus, jusqu’au bout de sa vie. Avec toute son énergie, il proclamera la Parole du Christ à tous ceux qu’il rencontrera. En cette journée mondiale des vocations, il est celui qui nous montre le chemin. Il faut marcher, cheminer, prier pour conduire un peuple immense jusqu’au trône de Dieu comme le dit St jean dans la 2ème lecture. Avant de parvenir à Dieu, il faut passer par la grande épreuve, cela veut nous dire que, malgré les difficultés de la vie, nous aurons su faire preuve d’amour, de fidélité aux promesses de notre baptême et ainsi « Dieu essuiera toutes les larmes de nos yeux »

Notre véritable pasteur, c’est Jésus : Celui qui donne la vie éternelle à ses brebis que nous sommes et qui l’accueillent avec joie.  La première priorité est de savoir écouter cette parole du Christ. Elle est le signe de l’amour authentique qui ouvre le cœur et le rend prêt à recevoir les richesses de la vie, de nos rencontres. La voix du bon berger doit nous rejoindre au plus profond de notre être. Elle doit être ancrée dans notre cœur. Ne la cherchons pas ailleurs. Notre monde est envahi par de nombreux moyens de communications et nous ne savons plus faire le tri dans toutes ces voix que nous entendons : autant elles peuvent être porteuses de bons messages, mais autant elles peuvent être destructrices.

Pour être vraie, une voix qui prêche la bonne parole doit l’être aussi dans les actes. Nous le voyons avec Paul. Le peuple élu finit par lui être hostile et le rejeter tout en étant soi-disant « attaché à la religion » C’est un peu comme les personnes qui disent : « je suis croyant mais non pratiquant » Tout baptisé qui ne travaille pas à la mission du salut appartient à l’Eglise, mais vit comme s’il n’en faisait pas partie. Grâce à l’Eucharistie, Jésus nous conduit au Père en nous offrant déjà son pain et son vin de vie éternelle.

Avec le Seigneur, nous sommes des brebis qui ont toute liberté d’une certaine façon, nous qui revendiquons toujours plus d’autonomie. Mais nous avons besoin, malgré tout, d’un bon gouvernail pour nous guider vers le bonheur d’une vie pleine de sens. Combien de personnes font des années d’études supérieures pour comprendre, qu’en fait, leur vraie vie est d’être boulanger par exemple, ou bien partent à l’autre bout du monde pour aider des peuples en difficulté.

Chacun de nous est appelé à suivre Jésus, c’est-à-dire, à se laisser transformer par sa parole. J’ai écouté sa voix et je me laisse conduire par Lui. Je mets mes pas dans les siens. Je mets ma main dans sa main, et personne ne pourra me l’arracher. Il est notre bon berger. Quoiqu’il puisse nous arriver, Jésus nous apportera toujours une parole de vie et d’espérance. C’est un placement sûr, source de vie et d’amour et cela n’a pas de prix. Non, le bonheur n’est pas dans le placement en bourse car Dieu n’est pas coté au CAC 40.

La vie effectivement ne nous épargne pas avec la maladie, les problèmes familiaux, le chômage, ou toute autre sorte de traumatisme : nous pouvons alors suivre d’autres guides, mais souvent, nous rencontrons des charlatans de bonheur qui ne cherchent que leurs propres intérêts. Le Christ nous propose d’écouter sa voix, même si c’est seulement d’une oreille, et de discerner cette belle parole d’amour et joie. Le seigneur ne nous demande pas de le suivre comme des moutons, de faire comme les autres. Non, Jésus établit une relation personnelle avec nous. Il veille sur nous, tout en respectant notre liberté de pensée et de mouvement.

Si nous vivons dans son salut, nous vivons dans sa grâce. Nous sommes ainsi tenus par la main du Père et personne ne peut nous arracher à cet amour. Pour que la foi grandisse dans notre Eglise, demandons au maître de la moisson de choisir des ouvriers pour continuer à édifier le Royaume. Demandons aussi force et courage à ceux qui ont été choisis.

Quand je suis appelé je marche seul d’une certaine façon, mais porté par tous, et portant tous, grâce à Dieu. Je deviens signe de la résurrection qui m’anime de l’intérieur épousant le plus secret de mon être. C’est une joie profonde qui habite mon cœur. Voilà pourquoi tout chrétien devrait être un témoin convaincu et rayonnant de la joie pascale.   Amen.

14 mai 2019 |

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