* agenda du 12 avril au 21 avril 2024

Ve 12 avril         20 h 00 concert du Conservatoire à Rayonnement Régional

Sa 13 avril         10 h          Repas solidaires

Di 14 avril          16 h          Orgue et chœur des Ambrosiniens à Saint-Bénigne

Je l8 avril           14 h30      Réunion du groupe M.C.R.

                            17 h          Préparation liturgique du 4e dimanche d’avril.

Sa 20 avril         10 h         Repas solidaires

Di 21 avril          11 h30   Baptêmes de Mona et Ernest THOLLOT

A NOTER  ! Dimanche 30 juin 2024 : SORTIE PAROISSIALE A l’abbaye de CITEAUX
(Covoiturage possible)

30 mars 2024 |

*projet d’embellissement du parvis de l’ église de mars à juin 2024 (mis à jour le 7 avril )

« Jardiner autrement à l’heure de la sobriété »

en partenariat avec la MJC, et des intervenants bénévoles

· Un projet inspiré par l’encyclique Laudato Si’ depuis 2021

Pour mémoire, ce projet s’inscrit dans le prolongement du chantier d’aménagement des abords de notre église Saint Joseph lancé en mars 2021.

Il a pour ambition de concrétiser l’invitation que lance le pape François dans son encyclique Laudato Si’(§147-155) pour jeter un regard neuf sur notre environnement quotidien en faisant le lien entre le cadre de vie, notre identité et les relations de voisinage pour constituer le cadre d’une vie digne, et en préservant un autre type de beauté dans l’environnement, le cadre visuel, le patrimoine, les lieux publics et des espaces protégés non modifiés.

143 : « Il y a, avec le patrimoine naturel, un patrimoine historique, artistique et culturel, également menacé. Il fait partie de l’identité commune d’un lieu, et il est une base pour

construire une ville habitable… »

151 : « Il faut prendre soin des lieux publics, du cadre visuel et des signalisations urbaines qui

accroissent notre sens d’appartenance, notre sensation d’enracinement…dans la ville qui

nous héberge et nous unit…espace vraiment partagé avec les autres.

· Un chantier circonscrit au parvis de l’église, à l’angle de la rue de Jouvence et la rue du Havre

Une réunion de travail préparatoire avec Thierry Lenglet du Museum de Dijon et Dominique Zunino de la MJC a permis d’esquisser le projet d’aménagement qui sera discuté et défini dans l’atelier « Jardiner autrement à l’heure de la sobriété » le 9 mars après-midi (14H30-17H30).

Thierry Lenglet propose dans un premier temps d’identifier les différents végétaux et de sélectionner ceux qui doivent être conservés.

Il nous a donné l’idée de créer un petit jardin médiéval inspiré du modèle des jardins monastiques pour faire le lien avec le caractère religieux de l’environnement. On pourrait ainsi créer 4 carrés, derrière les rosiers existants, et y planter des plantes médicinales, aromatiques ou condimentaires.

Pour en savoir plus sur ce modèle de jardin, consulter le site https://fr.aleteia.org/2017/04/03/les-secrets-des-jardins-monastiques/

Il conviendra aussi de revoir l’implantation du panneau d’informations paroissiales et de rénover le banc actuel.

· Déroulement du plan d’action pour le printemps 2024

. 3 étapes:

♣ Le samedi 9 mars après-midi, de 14H30 à 17H30, présentation et discussion du projet « expérimental » d’implantation et d’entretien du nouvel « espace vert » dans la zone du parvis de l’église. Echanges en vue de l’élaboration progressive des règles du jeu pour « jardiner autrement à l’heure de la sobriété »

♣ Le samedi 6 avril, de 9H30 à 12H30, travail de terrain, nettoyage et préparation de la terre, poursuite de l’élaboration de la « règle du jeu ».

♠ Le samedi 4 mai, de 15H à 18H, nouvelles plantations. On pourrait aussi envisager d’implanter un hôtel d’insectes et mieux connaître les oiseaux du quartier, avec l’aide du Museum.

(NB. Si besoin une 4ème séance de travail aura lieu en juin pour parfaire l’aménagement.)

Il faudra prévoir l’arrosage régulier des nouvelles plantations pendant le premier été.

· Appel à toutes les bonnes volontés de la paroisse, des mouvements et du voisinage.

Comme en 2021, ce chantier sera réalisé à chaque étape avec l’appui technique de Dominique Zunino, coordinateur Vie de Quartier à la MJC-CS Montchapet.

Le chantier nécessite la participation d’une dizaine de paroissiens adultes à chaque étape et d’une dizaine d’enfants et de jeunes le 9 mars et le 4 mai pour réaliser l’ensemble du projet.

Cette démarche intergénérationnelle et participative se situe dans la ligne de notre fil rouge « apprendre des autres en découvrant leurs formes de sobriété ». Chaque séance combinera un travail de terrain et une réflexion sur le jardinage écologique, entre « savoirs, savoir- faire et fausses vérités ».

Nous devrons faire appel à tous les paroissiens pour disposer de matériel de jardinage le 6 avril et pour collecter des plants pour le 4 mai.

Le budget prévisionnel est de l’ordre de 2 à 300€

Le projet pourrait se poursuivre en 2024-25 en implantant d’autres espaces verts autour de l’église

2 mars 2024 |

* homélie du dimanche 3 mars 2024 (3e dimanche de carême)

par Francis ROY, diacre

Avec ce 3ème dimanche, nous voici presque au milieu du carême, alors je vous propose de jeter un regard d’ensemble sur les textes d’Evangile que l’Eglise nous propose pour vivre ce temps de conversion :

Premier Dimanche, les tentations de Jésus au désert pour nous montrer le chemin…du désert. Deuxième dimanche, la Transfiguration de Jésus pour qu’avec les disciples nous ayons l’objectif en vue : la Gloire de Jésus à laquelle il nous appelle, pour voir plus loin que la Croix. Aujourd’hui, tous les textes tournent autour de la Loi. Nous allons y revenir. Et puis avant le dimanche des Rameaux nous écouterons avec Nicodème, Jésus, nous redire qu’il est là pour nous sauver non pour nous juger. Enfin Jésus essaye de nous entrainer avec lui à donner notre vie pour vivre avec Lui. Un programme très pédagogique, un cheminement étape par étape. Et donc aujourd’hui la Loi.

Nous venons d’entendre la lecture des 10 commandements ou plutôt des 10 Paroles de Dieu à Moïse : « En ces jours-là, sur le Sinaï, Dieu prononça toutes les paroles que voici ». Commandements ou pas ? Les enfants savent bien dire à leur frère ou leur sœur « tu n’es pas papa, tu n’es pas maman : c’est pas toi qui commande ». On n’aime pas les commandements. Mais rappelez-vous : « Elle est tout près de toi, cette Parole, elle est dans ta bouche et dans ton cœur, afin que tu la mettes en pratique. Vois ! Je mets aujourd’hui devant toi ou bien la vie et le bonheur, ou bien la mort et le malheur. » (Dt 30, 14-15) Si ce sont des commandements ils sont là plutôt pour baliser le chemin du bonheur. Dans la tradition juive, « ce n’est pas nous qui gardons les commandements, ce sont eux qui nous gardent ».

En réalité ce texte est souvent appelé le Décalogue et pour les juifs il s’agit bien de 10 Paroles. On commence souvent par « tu ne tueras pas, tu ne voleras pas… ». En réalité on est déjà aux cinquième et sixième Paroles. On oublie très souvent que les 4 premières Paroles nous parlent de Dieu, un Dieu unique, et du respect qui lui est dû. Le quatrième étant « Honore ton Père et ta Mère » et ensuite viennent les autres. C’est plutôt un ensemble de préceptes pour reconnaitre la place de Dieu, créateur de toutes chose et Maître de la Vie, de nos parents, qui sont les instruments de Dieu pour nous transmettre la vie, c’est d’ailleurs le pivot de ce Décalogue, et ensuite du respect de la vie : ne pas tuer, mais ne pas détruire la vie de son prochain, en le volant ou en brisant son couple, en le calomniant… Dans la tradition juive, au départ il y a 613 commandements. Mais le prophète Michée les réduit à trois : « ce que le Seigneur réclame de toi : rien d’autre que respecter le droit, aimer la fidélité, et t’appliquer à marcher avec ton Dieu. »(Michée 6, 8) Et même Amos les réduit à un : « Car ainsi parle l’Éternel à la maison d’Israël : Cherchez moi, et vous vivrez ». Car ce Dieu qui nous accompagne n’est as un gardien rigoriste et légaliste : c’est souvent le reproche que Jésus fait aux scribes et aux pharisiens : « Vous filtrez le moucheron, et vous avalez le chameau ! »

Et pourtant en entrant dans le Temple, Jésus semble très intraitable. Alors Dieu peut-il se mettre en colère ? Oui, lorsqu’il n’a plus d’autres moyens pour nous faire comprendre son amour, il peut utiliser un marteau-piqueur pour briser la carapace de béton dans laquelle nous nous sommes enfermés. J’en sais quelque chose : pour préparer mon ordination il y a 28 ans, j’ai vécu la retraite ignacienne de 30 jours. Le premier jour, mon accompagnateur me demande de rédiger en une page le résumé de ma vie de sainteté ! Après un temps d’étonnement sur cette demande, j’écris une page pleine avec tous les événements qui m’avaient paru important depuis ma naissance : joies, peines, vie de foi, vie familiale, etc.… Je donne ma prose à mon accompagnateur qui la lit attentivement et me la rend en me disant : « C’est super, mais ce n’est pas toi. » Imaginez mon étonnement. Je repars dans ma cellule pour recommencer et le lendemain je reviens avec un nouveau document. Même conclusion et retour dans ma cellule. Je refais mon papier et reviens le lendemain. De nouveau, même jugement et même conclusion. Je ne savais plus où j’en étais. J’ai failli tout lâcher et partir. Mais dans la nuit du 4ème jour le seigneur a fait exploser l’énorme blindage qui me coupait de la réalité en me faisant comprendre que ce qui m’avait protégé des accidents et ennuis de santé subis ce n’était pas moi et mon immunité personnelle mais tout simplement Lui et surtout pas la confiance immense que j’avais en moi. Il m’a tout simplement permis de retrouver la simple humilité qui n’aurait jamais du m’abandonner.

Mais l’esprit de la Loi dans tout ça ? Revenons à notre évangile : les commerçants avaient débordé jusque dans le Temple, le lieu de rencontre avec Dieu. Comme si à Lourdes les boutiques étaient dans les basiliques… « Cessez de faire de la maison de mon Père une maison de commerce. » Une relation d’amour ne se monnaye pas ou alors cela change de nom !

Rappelez-vous les Paroles de Michée : « ce que le Seigneur réclame de toi : rien d’autre que respecter le droit, aimer la fidélité, et t’appliquer à marcher avec ton Dieu. » (Michée 6, 8)

Pour notre marche vers Pâques, cela nous éclaire : ce chemin de justice et de fidélité nous fait changer de regard sur le monde qui nous entoure, sur le passage par la Croix à laquelle nous sommes appelés. Pour nous désencombrer : « Enlevez cela d’ici. » Pour que nous puissions atteindre le cœur de Dieu, libérés. Alors on peut se poser simplement la question : qu’est ce qui encombre notre cœur ? Qu’est ce qui encombre notre regard ? La loi, comme pour les pharisiens ? L’argent comme pour les changeurs ? L’invitation à aller faire un tour dans le désert tient toujours il reste encore du temps : « Le voici maintenant le moment favorable, le voici maintenant le jour du salut. »

Alors, en marche, Jésus nous attend pour entrer avec Lui dans un Temple qui soit vraiment un lieu de rencontre avec Dieu : notre propre cœur.

Amen

1 mars 2024 |

* soirée karaoké pour soutenir les projets du CCFD-Terre-Solidaire – sam. 23 mars à St Jo à 19 h 45 !

Le CCFD–Terre Solidaire est la 1ère ONG française de solidarité internationale. Elle agit aux côtés des populations les plus vulnérables contre toutes les formes d’injustices, et en premier lieu, celle de souffrir de la faim.
Loin des pratiques d’assistance et d’urgence, l’action du CCFD- Terre Solidaire passe par le soutien à des associations partenaires locales, car ce sont elles qui détiennent les solutions adaptées aux réalités de leurs territoires. Ainsi, Il n’est jamais fait “à la place de” mais “avec eux”.
 
Cette année, en plus de la Campagne de Carême, toujours réalisée le 5ème dimanche de Carême, un petit groupe de bénévoles du CCFD de Dijon vous invite, jeunes et adultes, à participer à une soirée « Karaoké », au profit du CCFD-Terre Solidaire, le samedi 23 mars, dans la salle Dominique Nicolas de la paroisse St Joseph. Cliquez pour voir le flyer de cette soirée et le bulletin d’inscription
 
                                                                                                        Flyer blog St Jo
 
Cette soirée vous permettra de connaitre un peu plus le CCFD et son action avec ses partenaires, mais également découvrir le projet de voyage d’immersion au Pérou, à la rencontre de partenaires locaux, que quelques bénévoles de Bourgogne-Franche-Comté vont réaliser en avril 2024.
 
La participation à cette soirée sera libre. Cependant, une urne sera à votre disposition pour soutenir les actions du CCFD. Chaque don pourra donner lieu à un reçu fiscal.
 
Par ailleurs, un repas simple « sur le pouce » d’inspiration péruvienne sera également proposé, mais cette fois-ci, le nombre étant limité, avec inscription préalable avant le 17 mars 2024. Cette inscription est à privilégier via le lien suivant :
La participation financière demandée pour le repas (10 € adulte, 6€ jeune < 12 ans) sera à régler sur place.
 
Nous vous attendons nombreux, et vous en remercions d’avance 
 
 
Vous avez également la possibilité d’orienter spécifiquement votre don vers le voyage d’immersion grâce à une page dédiée sur le site du CCFD- Terre Solidaire :
 
Contact :  Blandine Bellart : bellachard@laposte.nePs : 
 
 
SI Vous voulez vous entraîner avant la soirée, la liste des  chants proposés  est disponible  en suivant le lien suivant :

http://les.rythmailles.free.fr/Index%20Liste%20Chants%20Karaoke.html

22 février 2024 |

* groupe Laudato si’ : parcours spirituel avec Laudate Deum

Parcours spirituel avec Laudate Deum

Le groupe Laudato Si ’partage à chaque rencontre la lecture du chapitre 6 de Laudate Deum. Cette exhortation apostolique diffusée le 4 octobre 2023, jour de la saint François d’Assise, se présente comme une suite à l’encyclique Laudato Si’  sur l’écologie intégrale, parue en 2015.

Dans cette exhortation le pape François lance un cri d’alarme à la veille de la COP 28.

«Nous ne réagissons pas assez, nous sommes proches du point de rupture ». Le pape critique les négationnistes ; « l’origine humaine du réchauffement climatique est indubitable».

Il conclut son message dans le chapitre 6, en nous rappelant que l’engagement à prendre soin de la Maison commune découle de la foi chrétienne. C’est là l’objet de méditation sur lequel nous nous centrons cette année.  Nous partagerons le fruit de notre méditation avec la communauté paroissiale au moment de la semaine Laudato Si, à la Pentecôte.

Découvrez le chapitre 6 de LAUDATE DEUM que nous partageons :   Les motivations spirituelles

  1. Je ne veux pas manquer de rappeler aux fidèles catholiques les motivations qui naissent de leur foi. J’encourage les frères et sœurs des autres religions à faire de même, car nous savons que la foi authentique donne non seulement des forces au cœur humain, mais qu’elle transforme toute la vie, transfigure les objectifs personnels, éclaire la relation avec les autres et les liens avec toute la création.

 À la lumière de la foi

  1. La Bible raconte que « Dieu vit tout ce qu’il avait fait : cela était très bon» ( Gn 1, 31). À lui appartiennent « la terre et tout ce qui s’y trouve » ( Dt10, 14). C’est pourquoi il nous dit : « La terre ne sera pas vendue avec perte de tout droit, car la terre m’appartient et vous n’êtes pour moi que des étrangers et des hôtes » ( Lv 25, 23). Par conséquent, « cette responsabilité vis-à-vis d’une terre qui est à Dieu implique que l’être humain, doué d’intelligence, respecte les lois de la nature et les délicats équilibres entre les êtres de ce monde ». [36]
  2. D’autre part, « l’ensemble de l’univers, avec ses relations multiples, révèle mieux l’inépuisable richesse de Dieu ». Par conséquent, pour être sages, « nous avons besoin de saisir la variété des choses dans leurs relations multiples ». [37]Sur ce chemin de sagesse, il n’est pas sans importance pour nous que nombre d’espèces disparaissent et que la crise climatique mette en danger la vie de tant d’êtres.
  3. Jésus « pouvait inviter les autres à être attentifs à la beauté qu’il y a dans le monde, parce qu’il était lui-même en contact permanent avec la nature et y prêtait une attention pleine d’affection et de stupéfaction. Quand il parcourait chaque recoin de sa terre, il s’arrêtait pour contempler la beauté semée par son Père, et il invitait ses disciples à reconnaître dans les choses un message divin ». [38]
  4. En même temps, « les créatures de ce monde ne se présentent plus à nous comme une réalité purement naturelle, parce que le Ressuscité les enveloppe mystérieusement et les oriente vers un destin de plénitude. Même les fleurs des champs et les oiseaux qu’émerveillé il a contemplés de ses yeux humains, sont maintenant remplis de sa présence lumineuse ». [39]Si « l’univers se déploie en Dieu, qui le remplit tout entier, il y a donc une mystique dans une feuille, dans un chemin, dans la rosée, dans le visage du pauvre ». [40]Le monde chante un Amour infini, comment ne pas en prendre soin ?

 Marcher en communion et avec engagement

  1. Dieu nous a unis à toutes ses créatures. Pourtant, le paradigme technocratique nous isole de ce qui nous entoure et nous trompe en nous faisant oublier que le monde entier est une “zone de contact”. [41]
  2. La vision judéo-chrétienne du cosmos défend la valeur particulière et centrale de l’être humain au milieu du concert merveilleux de tous les êtres, mais aujourd’hui nous sommes obligés de reconnaître que seul un “anthropocentrisme situé” est possible. Autrement dit, reconnaître que la vie humaine est incompréhensible et insoutenable sans les autres créatures parce que « nous et tous les êtres de l’univers, sommes unis par des liens invisibles, et formons une sorte de famille universelle, une communion sublime qui nous pousse à un respect sacré, tendre et humble ». [42]
  3. Cela n’est pas le produit de notre volonté, cela a une autre origine qui est à la racine de notre être, car « Dieu nous a unis si étroitement au monde qui nous entoure, que la désertification du sol est comme une maladie pour chacun ; et nous pouvons nous lamenter sur l’extinction d’une espèce comme si elle était une mutilation ». [43]Ainsi, nous mettons fin à l’idée d’un être humain autonome, tout-puissant et illimité, et nous nous repensons pour nous comprendre d’une manière plus humble et plus riche.
  4. J’invite chacun à accompagner ce chemin de réconciliation avec le monde qui nous accueille, et à l’embellir de sa contribution, car cet engagement concerne la dignité personnelle et les grandes valeurs. Toutefois, il faut être sincère et reconnaître que les solutions les plus efficaces ne viendront pas seulement d’efforts individuels, mais avant tout des grandes décisions de politique nationale et internationale.
  5. Cependant, tout s’ajoute, et éviter l’augmentation d’un dixième de degré de la température mondiale peut déjà suffire à épargner des souffrances à de nombreuses personnes. Mais, ce qui compte est une chose moins quantitative : rappeler qu’il n’y a pas de changement durable sans changement culturel, sans maturation du mode de vie et des convictions des sociétés, et il n’y a pas de changement culturel sans changement chez les personnes.
  6. L’effort des ménages pour polluer moins, réduire les déchets, consommer avec retenue, crée une nouvelle culture. Ce seul fait de modifier les habitudes personnelles, familiales et communautaires nourrit l’inquiétude face aux responsabilités non prises des secteurs politiques et l’indignation face au désintérêt des puissants. Nous remarquons donc que, même si cela n’a pas immédiatement un effet quantitatif notable, cela aide à mettre en place de grands processus de transformation qui opèrent depuis les profondeurs de la société.
  7. Si nous considérons que les émissions par habitant aux États-Unis sont environ le double de celles d’un habitant de la Chine, et environ sept fois supérieures à la moyenne des pays les plus pauvres, [44]nous pouvons affirmer qu’un changement généralisé du mode de vie irresponsable du modèle occidental auraient un impact significatif à long terme. De la sorte, avec les décisions politiques indispensables, nous serions sur la voie de l’attention mutuelle.
  8. « Louez Dieu » est le nom de cette lettre. Parce qu’un être humain qui prétend prendre la place de Dieu devient le pire danger pour lui-même.

Donné à Rome, Saint-Jean-de-Latran, le 4 octobre, fête de saint François d’Assise, de l’année 2023, la onzième de mon Pontificat.  FRANÇOIS

2 février 2024 |

* homélie du 31 décembre 2023 (Sainte-Famille)

par Francis ROY, diacre

Si nous nous en tenons à une brève lecture des textes d’aujourd’hui, nous pourrions penser qu’elles nous présentent de drôles de familles ! Des parents qui ont l’âge d’être arrière-grands-parents ! Une jeune vierge qui enfante ! En vérité elles sont inimitables ces familles. La seule chose qu’il nous faut considérer – comme nous y invite la lettre aux Hébreux – c’est la foi dont a fait montre chacun de leurs membres.

La naissance d’un enfant est un moment de grande joie, un moment où tous les possibles semblent ouverts, où l’amour d’alliance donne son fruit le plus concret. Un enfant représente tant pour ses parents ! Et pourtant aujourd’hui nous entendons cette parole : « Et toi même ton cœur sera transpercé par une épée ». La fête d’aujourd’hui n’a rien de romantique et de fleur bleu. Combien de conflits peuvent naître dans la famille… Nous savons que ce lieu – si décisif pour chacun d’entre nous – est aussi le lieu où se révèlent la fragilité et la vulnérabilité de chacun, le lieu où l’amour s’accompagne parfois de blessures profondes, de souffrances qu’il est bien difficile de soulager.

Les textes qui nous sont proposés rappellent certaines des plus lourdes épreuves que peut connaître un couple : l’enfant qui ne vient pas et qui met à l’épreuve le désir de vie porté par ses parents, avec Abraham et Sara ; l’enfant qui « provoquera la chute et le relèvement de beaucoup », l’enfant qui sera signe de contradiction et qui mourra avant sa mère… Que nous disent ces textes de décisif pour nous aujourd’hui ? L’offrande faite par Joseph et Marie, n’est pas un acte dépassé, correspondant à un rite dépassé, en un lieu dépassé. Au contraire ! Ce geste d’offrande, qui rappelle l’offrande faite par Abraham, nous remet dans le cœur l’essentiel : que l’enfant n’appartient pas à ses parents, plus profondément, que l’enfant n’est pas là pour combler les désirs et les espérances de ses parents. Ce sont des créatures de Dieu, appelés à un chemin unique que nul ne pourra discerner à leur place, et surtout pas leurs parents. Certes leur famille sera ce lieu privilégié où ils pourront découvrir leur vocation et leur chemin particulier. Nul ne doute que Jésus ait beaucoup appris dans sa maison de Nazareth. Il y a appris à aimer le Seigneur son Dieu de tout son cœur, de toute son âme et de toutes ses forces et son prochain comme lui-même. Il y a appris à mettre la foi à la première place.

Pourquoi la famille, malgré toute ses limites dues à la faiblesse des hommes et au fait que nul n’aime comme Dieu n’aime, demeure un lieu irremplaçable ? Et aujourd’hui plus que jamais. Nous vivons dans un monde marqué par la logique du contrat, par la logique du quantifiable et de l’utilitaire. Les relations humaines y sont régies le plus souvent par le calcul de l’intérêt individuel. Or la famille – et le couple dont elle procède – ne vit vraiment que dans une logique de spontanéité et de gratuité. La famille est une oasis de gratuité dans un monde d’utilité. C’est ce qui fait sa valeur. Les parents sont heureux de donner sans compter, sans calculs ; les enfants sont heureux de recevoir sans souci, sans penser que cela est dû à leurs mérites, à leurs performances ou à leurs bulletins de notes !

Une famille vit selon l’esprit des différents types d’amour qui la composent : conjugal, parental, fraternel. Cet amour circule comme dans une danse, un tourbillon, où chaque amour renvoie à un autre amour. Contemplant ses enfants, la mère de famille pense avec amour à son mari. Admirant sa grande sœur, un frère se souvient avec amour de ses parents. Bien sûr, ce cercle n’est jamais parfait ; tant de blessures l’affectent. Pourtant, à son meilleur, il nous laisse entrevoir ce que peut être la danse de l’amour trinitaire, ce que les Pères grecs appelaient la périchorèse. Alors nous ne sommes plus surpris que le Dieu de Jésus soit un Père qui aime d’un amour maternel. Car nos familles humaines peuvent nous ouvrir une fenêtre sur l’amour divin quand elles laissent l’amour d’oblation et non de possession les irriguer et les transformer.

Sur ce chemin long et complexe, la Sainte Famille nous offre une pédagogie. Elle témoigne d’une foi et d’une espérance. Tout spécialement Marie. De la crèche à la croix, de la paille au tombeau, Marie a gardé confiance. La vie n’est possible que si la confiance existe. Car la confiance ouvre à l’amour. Ce long travail d’approche a commencé dans la nuit des temps, aussi loin que la mémoire du peuple d’Israël peut remonter dans le passé. Abraham, le père des croyants, n’attendait plus rien de la vie. Il fit seulement confiance en Dieu : il eut foi en Dieu. Abraham ne pouvait imaginer la descendance de croyants, et pourtant nous en sommes. Marie, elle aussi, garda confiance et fut témoin de la résurrection de Jésus.

Avec la Sainte Famille, plus rien de ce qui est humain n’est étranger à Dieu, mais surtout, plus rien de ce qui est de Dieu n’est étranger à la famille. Et ceci quelles que soient nos situations de famille. Pour nous aider à vivre notre chemin fraternel et familial, nous avons besoin de la prière. Besoin que l’on prie pour nous et nous de prier pour les autres, de prier notre Père pour notre famille mari, femme, enfants, petits enfants, pour toutes les familles de la terre et pour la paix du monde.

Oui, souvenons-nous de cette Sainte famille où chacun à sa façon, Marie, Joseph, Jésus, chacun a dit OUI, un OUI entier à Dieu, et prions avec elle pour que, nous aussi dans chaque moment de notre vie, dans la joie ou la peine, avec ceux qui nous accompagnent, pour ceux qui nous aident, nous sachions dire intimement Oui à Notre Père qui nous aime.

Amen.

Francis ROY

5 janvier 2024 |

* temps fort de l’Avent 2023 : paix ! Espérance ! sobriété !

« Partager la Lumière est un geste fort et un symbole d’espoir en ces temps d’épreuve ;

elle rappelle la présence du Christ dans nos vies à tous ceux qui en ont besoin ».

Le samedi 16 décembre, le groupe Laudato Si’ de la paroisse et le groupe Scouts et Guides de la 1° Dijon ont préparé l’accueil de la Lumière de Bethléem en notre église et la célébration de la fête de Noël avec la communauté paroissiale. Ce fut l’occasion d’une chaleureuse collaboration avec les Scouts et Guides dans différents ateliers, notamment autour de la préparation du temps « SPI ». Les cartes de vœux ont été diffusées, pour moitié à la sortie de la messe dominicale et pour moitié par la MJC-CS Montchapet.

Chacun a apporté sa brique pour réaliser la crèche en référence à la «maison commune» de notre quartier. Des personnages et des traces de pas jalonnaient le parcours de l’espace Laudato Si à la crèche pour dire notre Espérance.

Ce temps fort s’inscrit dans le parcours pastoral de notre paroisse et dans le prolongement de la veillée du 8 décembre « Bientôt Noël : l’urgence de l’Espérance ». Une petite dizaine de paroissiens se sont joints à l’atelier « SPI » pour les adultes, conduit en parallèle avec celui des jeunes, autour d’un même thème « Ecoute, écoute…on nous appelle à être artisan de Paix », à la lumière de L’Evangile de St Matthieu, 25-36

2 janvier 2024 |

* homélie du 3 décembre 2023 (ler dimanche de l’Avent)

par Francis Roy, diacre,

Je ne sais pas si c’est le fait du hasard – le hasard existe-t-il ? – mais c’est aujourd’hui le sixième anniversaire du changement de la sixième demande du Notre Père : « Ne nous soumets pas à la tentation » pour « ne nous laisse pas entrer en tentation ». Or, les textes de ce premier dimanche de l’Avent de l’année B nous donnent justement quelques points de méditation qui semblent justement très en lien avec cette sixième demande, celle qui met le doigt sur notre combat spirituel, notre confrontation au mal, nos choix face à ce mystère du mal.

Première lecture : « Pourquoi, Seigneur, nous laisses-tu errer hors de tes chemins ? » se lamente le prophète Isaïe, huit siècles avant que Jésus ne nous livre sa prière. On n’est pas loin de « ne nous laisse pas entrer en tentation ». Et cette lamentation d’Isaïe, qui, en fait, est un cri d’espérance, se termine par « tu nous as caché ton visage, tu nous as livrés au pouvoir de nos fautes » comme pour dire à la fois la responsabilité de l’homme : « nos fautes », et la responsabilité de Dieu : « tu nous as livrés ». Mais aussitôt après, il poursuit : « Mais maintenant, Seigneur, c’est toi notre père. ». En se souvenant que Dieu est notre Père, il nous situe comme les enfants bien aimés d’un père bienveillant, qui laisse à ses enfants la liberté, y compris la liberté de choisir le bien ou le mal.  « Pourquoi, Seigneur, nous laisses-tu errer hors de tes chemins ? »  L’image d’un dieu père employée par Isaïe est radicalement différente de l’image d’un dieu tyran, comme ces nombreux dieux vénérés et redoutés par les peuples voisins d’Israël.

On est déjà dans ce livre d’Isaïe sur le questionnement : qui est responsable du mal ? Dieu ou l’homme ? Question philosophique, métaphysique, théologique, ontologique… question éternelle de l’homme face à sa condition d’homme, et qui nous préoccupe encore aujourd’hui, comme le montre ce soucis de clarification dans la prière du Notre Père : Dieu est-il celui qui nous soumet à la tentation, ou celui qui laisse l’homme libre de ses choix ?

Nous avons ensuite chanté le psaume 79 en disant à la fois : « Dieu, fais-nous revenir » et « Dieu de l’Univers, reviens ! » ce qui marque bien cette dualité : liberté de l’homme : « fais-nous revenir » et action nécessaire de Dieu : « reviens ! ». Car pour que nous puissions revenir à lui, nous avons besoin qu’il revienne à nous. Nous sommes tellement démunis face au mal, à la souffrance, qu’il nous est parfois impossible de revenir à Dieu sans son aide. Et ce psaume implore Dieu pour qu’il vienne à notre secours, afin que la tentation du désespoir ne l’emporte pas sur l’espérance.

Le combat spirituel de l’homme, c’est-à-dire en fait son attitude face à la tentation, traverse toute la Bible. Et toujours, les croyants qui ont construit ce grand livre de notre histoire humaine, ont affirmé leur foi ainsi : ce combat sera victorieux s’il s’appuie sur la confiance en Dieu. C’est St Paul, dans la deuxième lecture d’aujourd’hui, qui nous le redit, en parlant du Christ Jésus : « c’est lui qui vous fera tenir fermement jusqu’au bout ». Affirmant ainsi que, loin d’être celui qui nous tente, il est celui qui nous aide à sortir victorieux de l’épreuve de la tentation.

Terrible épreuve, en vérité. Car la tentation n’est pas le péché, comme la faiblesse n’est pas le péché. Le péché, c’est d’avoir succombé à la tentation, pas d’y être soumis. Le péché, c’est d’avoir laissé notre faiblesse livrée à elle-même, sans demander à Dieu son secours. La tentation est une constante, elle est toujours devant nous, en permanence. Elle est une question sans cesse posée à notre conscience : « choisiras-tu le bien ou le mal ? » Le péché, si péché il y a, ne vient qu’après. Il n’est que la conséquence inéluctable de notre mauvais choix face à cette question. Nous n’avons donc pas à demander pardon pour notre faiblesse. Car notre faiblesse est intimement liée à notre condition d’homme ; elle nous révèle que nous ne sommes pas Dieu, qui, lui seul, est fort. Dieu aime notre faiblesse : il nous a faits avec ! Ce n’est pas un péché d’être faible. Reconnaître notre faiblesse est au contraire un atout, une arme, qui nous pousse à nous tourner vers Dieu pour lui demander sa force.

Être soumis à la tentation ne fait donc pas de nous des pécheurs, mais des êtres responsables. Elle nous oblige à un discernement, que nous soyons croyants ou pas. Ce discernement, on peut évidemment le faire seul, ou avec l’aide d’amis, de proches, ou en cherchant des pistes dans des livres, sur internet, ou même en calquant sa conduite sur celle que préconisent les médias. Mais le croyant est celui qui ne discerne pas sans demander l’aide de Dieu. Comme Isaïe qui implore Dieu de lui venir en aide ; comme le psalmiste qui fait confiance à son Dieu comme à un père ; comme St Paul qui affirme avec force et insistance sa foi en un Dieu bienveillant, son espérance en un Dieu qui donne avec générosité : « aucun don de grâce ne vous manque » nous dit-il, et donc « vous serez sans reproche au jour de notre Seigneur Jésus Christ » si vous faites appel à lui dans la tentation.

Oui, la tentation est toujours devant nous. C’est pourquoi, et nous rejoignons l’Evangile d’aujourd’hui, il nous faut être vigilants : « Prenez garde, restez éveillés, car vous ne savez pas quand ce sera le moment » nous dit Jésus. « Veillez donc ! » insiste-t-il. Il sait de quoi il parle, lui qui a été tenté au désert. Lui qui dira à Dieu au moment de son agonie « pourquoi m’as-tu abandonné ? » ultime tentation au moment de vérité, au moment où tout semble perdu. Quelques heures plus tôt, il avait dit à ses disciples qui l’accompagnaient au jardin de Gethsémani : « veillez et priez pour ne pas entrer en tentation ». C’est ainsi que nous disons désormais la sixième demande du Notre Père : « ne nous laisse pas entrer en tentation ». Nous le demandons à Dieu, comme le Christ nous l’a lui-même demandé, avec les mêmes mots. Si nous lui demandons, c’est que nous croyons qu’il peut répondre à notre demande. C’est affirmer notre foi, notre confiance en ce Dieu-Père plein de bonté ; c’est reconnaître humblement notre faiblesse, notre incapacité et peut-être même notre désarroi face à certains choix que la vie met devant nos pas.

Alors, en ce début de temps de l’Avent qui nous ouvre la route jusqu’à Noël, la venue de Dieu parmi nous, veillons, restons en éveil, demandons à Dieu non-pas de nous éviter la tentation, mais demandons-lui de nous aider à ne pas y entrer, c’est-à-dire à ne pas céder, à ne rien lâcher de ce qui nous relie à son amour.

Joyeux temps de l’Avent, illuminé par l’espérance ! Amen.

5 décembre 2023 |

* prière pour la COP 28

Dieu Créateur, Tu nous offres le monde comme un don qui surgit de ta main ouverte . Nous n’avons pas su en prendre soin : Nous avons oublié de nous émerveiller Et nous avons vu ta création comme une simple ressource Et nous en avons fait l’esclave, la victime de notre caprice .

Aujourd’hui, les conséquences du changement climatique frappent les personnes les plus vulnérables  La sécheresse, les inondations, les vagues de chaleur, les incendies et les tempêtes qui se produisent partout dans le monde sont les signes d’un même mal. Nos réactions sont insuffisantes alors que notre monde s’approche peut-être d’un point de rupture .

Aide-nous à entendre la clameur de la terre et des pauvres À avoir le courage de prendre une douloureuse conscience de ce qui se passe dans le monde D’oser le transformer en souffrance personnelle Pour reconnaître la contribution que chacun peut apporter . Aide-nous à devenir des “poètes sociaux” Qui ont la capacité et le courage de faire naître l’espoir là où il ne semblait y avoir qu’abus et exclusion À transformer nos modes de vies en avançant sur ce chemin de conversion qui crée une nouvelle culture ayant le pouvoir de transformer le monde depuis les profondeurs de la société . Et à faire naître un dialogue où chacun a sa place parce que personne ne se sauve tout seul .

Aide les responsables qui seront réunis à la COP 28 à ne pas juste avoir conscience du problème mais à avoir le courage de faire des changements substantiels  Guide les pour qu’il fassent de cette COP 28 un moment historique, qui nous honore et nous ennoblit en tant qu’êtres humains en s’engageant vers la transition énergétique et la fin des énergies fossiles dans un processus radical et intense, qui compte sur l’engagement de tous . Fais d’eux des stratèges capables de penser au bien commun et à l’avenir de leurs enfants .

Conduis-nous sur le chemin de la réconciliation avec le monde qui nous accueille  et de l’attention mutuelle . Amen

Cette prière est inspirée de Laudato Si, Laudate Deum et du film La Lettre.

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https://hozana.org/communaute/11819-prions-pour-la-cop-28-avec-laudate-deum-et-laudato-si

3 décembre 2023 |

* homélie du 22 octobre 2023

par Francis ROY, diacre

Rendez à Dieu…

« Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. »… Il y a comme ça dans la bible des phrases que bien des personnes utilisent sans même savoir qu’elles sont Parole de Dieu. Cette maxime, souvent utilisée, a été parfois détournée de son objectif, comme par exemple, pour lui faire dire que l’argent est le mal personnifié, qu’il serait préférable d’être pauvres. Mais nous le savons bien, la pauvreté matérielle, le manque d’argent, la misère ne sont, par eux seuls, ni un bien, ni un chemin de salut ! C’est trop souvent une souffrance, une injustice révoltante, un état qui crée des inégalités, des rejets, des refus et ce n’est pas juste. L’argent n’est pas un mal en soi, c’est sa mauvaise utilisation, son besoin exagéré, son idolâtrie qui détournent de Dieu et de son dessein en révélant l’orgueil et l’envie, instaurant des différences sociales inacceptables, générant des violences écartant de ce Dieu qui veut nous voir en paix, heureux de vivre en frères, dans la joie du partage et de l’amour fraternel. Un Dieu fidèle disant à chacun sa valeur et sa dignité.

Pourtant, comme dans les béatitudes, par exemple, Jésus nous invite souvent à la pauvreté. Certes, mais c’est d’abord celle du cœur, celle de ceux qui se reconnaissent petits devant Dieu, petits, humbles et simples, de ceux qui ne se voient pas intouchables, tout puissants ou supérieurs, et vous en conviendrez, il ne s’agit pas là de la même pauvreté.

« Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. »…Ce que nous dit Jésus dans cette réplique aux pharisiens, c’est qu’il ne faut pas tout mélanger, tout mettre au même niveau, ne pas tomber dans un relativisme fade et mou dans notre vie de tous les jours. Nous avons à vivre comme chrétien, comme croyant, sans nous cacher, à être animé au travail, à la maison, au volant ou à l’école de cette foi en Christ ressuscité sans y mêler et sans y faire dépendre nos tracasseries administratives, financières ou scolaires. Vivre dans la société actuelle crée des obligations et des contraintes mais ne succombons pas aux sirènes et aux penchants actuels d’un individualisme forcené, du toujours gagner plus en oubliant que derrière chaque service, chaque commerce, chaque produit vit une femme, un homme, un frère en humanité, en Christ.

« Rendre à César », on pourrait dire : rendre à l’état, à la société civile, à la nation ce qui lui revient, rendre ce qui est du niveau sociétal, social, administratif, financier ou politique mais en se battant évidemment pour que le message de l’évangile soit écouté, entendu et respecté par eux. Mais alors : qu’avons-nous à rendre à Dieu ?

Ce que nous avons à rendre à Dieu, c’est ce que nous sommes, l’être que nous incarnons. Si je rends à César ce qui est à son image, comme cette pièce d’argent dans l’évangile, je rendrai à Dieu ce qui est aussi à son image : l’homme. Dans le livre de la Genèse Dieu n’a-t-il pas dit: « Faisons l’homme à notre image, selon notre ressemblance ». Alors rendons-lui ce qui lui revient : notre être, notre vie d’homme, la dignité humaine, la fraternité et surtout, tout l’amour qu’il nous donne sans cesse.

C’est en honorant l’homme, frère en humanité, frère dans la paternité que nous proclamons dans la prière de Jésus, que nous rendrons à Dieu ce qui est à son image. Honorer, magnifier, glorifier Dieu par et avec la personne qui est à mes côtés. Alors qu’en est-il de mon regard, de mon attention face à celui que je ne connais pas, celui qui n’est pas comme moi, ce jeune avec ses piercings ou ses écouteurs, cet ancien qui se plaint du bruit, cet étranger qui ne vit pas comme moi, cette personne porteuse de handicaps qui révèle mes limites et réveille mes angoisses ?

Nous l’acceptons volontiers et nous en sommes pour beaucoup convaincus, la paternité de notre Dieu nous fait tous frères, enfants d’un même père dont nous avons reçu son Esprit. Cet Esprit Saint qui nous anime quand nous sommes en vérité. Comme Adam dans la livre de la Genèse reçoit de Dieu le souffle de Vie, nous sommes ses enfants vivants de son souffle divin, nous lui appartenons. Pour répondre à la demande de Jésus « rendre à Dieu ce qui lui revient », Il faut rendre à chacun de ses enfants ce qui lui est propre, ce qui le compose : sa personnalité, sa dignité, sa spiritualité, son unicité, son héritage divin et l’amour qu’il est en droit d’attendre de moi.

Il ne s’agit pas d’assistanat, de condescendance, de charité déplacée encore moins de pitié. Non ! Il s’agit seulement et uniquement d’amour, d’amour partagé dans une foi active. Après les prophètes de l’ancien testament, après Jésus dans son évangile, St Jean nous le rappelle : « Dieu est amour ». C’est dans cette dynamique, avec cette certitude accrochée au cœur que nous avons à nous engager comme chrétien. Que je sois face à une personne avec handicap, ou que je vive moi-même le handicap : regarder et voir l’autre, lui faire confiance, me mettre à son écoute, l’accueillir tel qu’il est, ouvrir mon cœur et mon esprit pour vivre la rencontre et l’accompagner si c’est sa volonté, c’est ma mission de baptisé.

Nous terminons ce dimanche la prière de la semaine missionnaire mondiale dont le thème est : « Des cœurs brûlants, des pieds en marche »

En vivant le service du frère dans la paix et l’amour fraternel, aidé par la prière, nourri par la Parole, confiant en l’Esprit qui habite chaque homme, je pourrai rendre à Dieu tout ce qu’il me donne et qui lui appartient : son amour présent au cœur du monde qui fait notre unité.

Alors, oui, nous pourrons redire simplement, comme nous le chantons parfois dans nos célébrations : « Tout homme est une histoire sacrée, l’homme est à l’image de Dieu »

Amen.

26 novembre 2023 |