5° Dimanche du Temps Ordinaire (18 mai 2019)

Un chrétien, c’est cela. C’est celui qui aime (dit l’Évangile). C’est celui qui croit profondément à une alliance avec Dieu, et croit que Dieu a de l’amour pour nous, qu’il n’a même que de l’amour, et qu’il est amoureux de nous, son humanité (c’est l’apocalypse). C’est celui qui admire l’oeuvre belle et bonne du seigneur parce qu’elle est faite de bonté pour tous (c’est le psaume). C’est celui qui prend modèle sur Paul…

Pourquoi Paul ?

d’abord, Paul est un homme qui n’a pas froid aux yeux. Il ne transige pas avec ses convictions, il sait que Dieu est Dieu et que lui seul, le créateur, peut donner force, vigueur et consistance aux humains. Il croit de toute son énergie que Dieu est fait pour tous, et que tous ont droit à Dieu. Tous, sans distinction de classe, de race ou de société ; tous, sans distinction de fortune ou d’intelligence ; tous, sans mérite de leur part sinon d’accepter d’être sauvés, d’être reliés les uns aux autres pour former le corps du Christ. Chacun a droit à Dieu à condition de savoir que tout vient de Dieu, et que Dieu est amour.

Oui, pourquoi Paul ? parce que Paul, c’est Paul plus Barnabé, plus Marc, plus Luc, plus Timothée, plus Epaphras, plus Sosthène, plus les Anciens, plus tous les autres. Et que Paul, c’est aussi tous ceux contre qui il ferraille et polémique.

Paul, si j’en crois des statisticiens américains, c’est l’homme capable de bâtir des voyages missionnaires de grande ampleur, qui ont coûté les yeux de la tête compte tenu du nombre de ses collaborateurs ; des voyages qui ont représenté entre 17 et 20 000 km parcourus, c’est-à-dire la moitié de la circonférence terrestre.

Paul sait que Dieu est universel et que Dieu donne des frères — des frères et sœurs !

Dieu donne des liens, des personnes reliées les unes aux autres, des personnes qui se rencontrent et se parlent, des personnes qui se tendent la main, en totale confiance. Des personnes qui veulent que tous aient de la vie, qu’ils aient la vie en abondance, la vie en totalité.

Alors Paul et les autres fondent des églises dans chacun des lieux où ils passent pour respecter le dynamisme de chaque lieu et de sa communauté. Et ils demandent que toutes ces églises se tendent la main et se parlent pour être la grande Église universelle du Seigneur Dieu créateur du ciel et terre, la grande Église du Christ Seigneur ressuscité.

La mission de ces missionnaires est d’apporter une joyeuse et bonne nouvelle : ce qui fut vécu par Jésus, nous pouvons le vivre encore aujourd’hui, et même nous, malgré tout ce que nous pouvons avoir été, être ou penser de nous.

La mission est d’apporter une joyeuse et bonne nouvelle : la bonne information que, en Christ, nous sommes déjà ressuscités et que la résurrection nous concerne aujourd’hui.

Montrer par notre manière de vivre que la résurrection n’est pas comme on dit un « doux espoir qui fait vivre » (du style de la chanson de Blanche Neige « un jour, mon prince viendra ») ni une consolation. La résurrection concerne le ici et maintenant, le aujourd’hui ; le concret, le en chair et en os, le moi personnellement au plus profond de moi-même. Donc aussi l’inouï, l’inaudible de chaque existence. Or rien de caché, dit l’Évangile, ne restera caché, hors de la lumière, hors du plein jour Le service de l’Église est de concerner toutes les personnes pour elles-mêmes et de manifester la lumière qui est en elles

Chacun de nous ressemble parfois à une île isolée, chacun de nos groupes peut ressembler à un château fort refermé sur lui-même. Mais les disciples de Jésus ont pour mission d’aller au-delà des apparences. Leur mission est de montrer un Dieu qui bâtit des ponts, un Dieu qui ouvre les portes et qui abat les murs. Un Dieu qui va au-delà du possible. Et si les disciples affirment que Dieu le fait, c’est parce qu’qu’ils le font, parce que nous le faisons.

L’information la plus joyeusement formidable de la bonne nouvelle, c’est que tout personne peut être sauvée. Sauvée des apparences, sauvée des jugements, sauvée du défaitisme, sauvée des illusions et sauvée d’elle-même. Et que le salut ne se fait pas par des artifices techniques, mais par le désir fou d’aimer que l’homme porte en lui.

Le Salut,  c’est de croire qu’il existe quelqu’un en nous-mêmes, et qu’il peut entrer en relation(s) avec d’autres ; qu’il n’a de sens que parce que ces autres visages apportent d’être.

Le Salut, c’est-à-dire la communion

père dom. nicolas

18 mai 2019 |

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