Etre …. ÉNERGIQUEMENT !!! CHRÉTIEN « NORMAL »

Père Alexandre MEN

« Le christianisme n’en est qu’à ses débuts. »

Son « programme » — disons-le ainsi– est prévu pour des millénaires; chaque siècle, chaque époque ne prend dans le christianisme, dans la Bible, que ce qu’elle est en état de percevoir. Nous aussi, à notre époque, nous ne prenons que l’aspect, partiel, que nous sommes capables de percevoir et sur lequel nous réagissons aujourd’hui. Le christianisme est ouvert sur tous les siècles, sur le futur, sur le développement de toute l’humanité. C’est pourquoi il est capable de renaître constamment.

Au fil de son histoire, il peut traverser les crises les plus pénibles, se trouver au bord de l’extermination, de la disparition physique ou spirituelle, mais à chaque fois il renaît. Non parce qu’il est dirigé par des personnes exceptionnelles – ce sont des pécheurs comme tout le monde – mais parce que le Christ lui-même a dit : « Je suis avec vous pour toujours jusqu’à la fin du monde » (Mt 28, 20). Le seigneur n’a pas dit : « Je vous laisse tel ou tel texte, que vous pouvez suivre aveuglément. » Car ce qui est écrit dans la Bible n’est, en réalité, que son écho, le reflet de sa personnalité dans la conscience et la pensée de ses disciples. Non, le Christ a dit : « Je suis avec vous pour toujours jusqu’à la fin du monde. » Il n’a pas parlé de quelques écrits, des Tables de la Loi, de certains signes et symboles particuliers. Il n’a rien laissé de tel, mais il s’est laissé lui-même, lui seul.

Extrait de  Le christianisme ne fait que commencer. Cerf, coll. « Le sel de la Terre »

Repères biographiques On l’appelle pasteur, prophète, martyr, apôtre : le prêtre russe Alexandre Men était une des ces figures brillantes et dynamiques qui marquent des périodes de transition sociale, politique et économique. Il se trouvait à la charnière entre deux grandes époques de l’histoire russe, celle du communisme, inaugurée par la révolution bolchevique d’octobre 1917, et celle de l’« après-communisme », inaugurée par l’arrivée au pouvoir à la tête du Parti communiste russe de Mikhaïl Gorbatchev en 1985. La vie tragiquement écourtée du père Alexandre couvrait les périodes alternantes de relaxation et d’intensification de la persécution de l’Église sous Staline et ses successeurs, pour aboutir enfin à la perestroïka de Mikhaïl Gorbatchev. Il a été assassiné à coups de hache au petit matin du 9 septembre 1990, alors qu’il se rendait célébrer la Liturgie dominicale.

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Mgr Albert ROUET

« L’Esprit continue à travailler secrètement ce monde »

Albert Jean-Marie Rouet, né le 28 janvier 1936 à Thenay dans l’Indre, est un évêque catholique français, archevêque émérite de Poitiers depuis février 2011.

Comment en douter? Il y a tant de signes d’espérance. Il nous faut juste des yeux pour voir. Évidemment, si nous restons focalisés sur le pauvre grain de blé que nous avons planté et qui ne lève pas là exactement où nous l’attendons, nous sommes désespérés. Mais regardez les iris : vous les plantez là et ils surgissent deux mètres plus loin avec leurs rhizomes souterrains. Ce que Karl Rahner appelait « les canaux souterrains de la grâce ». Dieu est un planteur d’iris ! Et ça lève, ça pousse à plein. Mais souvent à côté de nos pauvres pots de fleurs. Soyons confiants : c’est un printemps que nous sommes en train de vivre!

Extrait de  Bertrand Révillion. Conversations spirituelles. Tome 2. Médiaspaul

http://moineruminant.wordpress.com/

19 septembre 2014 |

ÊTRE CHRÉTIEN GRÂCE A MOSCOU-LA-RUSSE

Je commence donc par un triple signe de croix, avec trois doigts, et finissant du côté du cœur…

A l’époque où j’allais au catéchisme, j’avais appris que rentrer dans un temple protestant ou une autre église était péché. Pendant très longtemps je ne suis pas entrée et je n’ai pas visité de lieu de culte qui n’était pas catholique…

… Et pourtant, nous sommes tous enfants de Dieu sans distinction de façon de prier ou de couleur de peau. Être chrétien, c’est d’abord s’en réjouir. L’important n’est-il pas d’avoir confiance et de prier ?

 

Le baptême se fait par l’immersion complète du corps, enfant ou adulte : Sur les eaux on meurt, on descend aux enfers, et l’on ressuscite avec le Chris : on accède en Lui à la vie trinitaire.

Pour la confession, le prêtre et le pénitent se tiennent debout côte à côte devant un pupitre où se trouvent la Croix et les Évangiles. Adapté à l’âme souffrante, le pardon du Christ soigne et guérit.

L’office nuptial est d’une grande richesse. J’ai eu la joie d’assister au mariage d’Oleg et de Pauline.

Dès leur arrivée à la porte de l’église, les fiancés sont accueillis par le Célébrant pour un dernier entretien confirmant leur souhait de s’unir à l’Église. Il m’a semblé que le Célébrant insistait encore sur l’importance de leur engagement. Un recueil disposé sur une petite table, deux belles Icones en tête, permet aux personnes présentes d’écrire quelques mots.

Enfin le Célébrant, revêtu d’une grande cape blanche brodée, fait remettre au couple des cierges allumés avant de leur présenter les alliances.

Une procession se fait alors, tout autour et à l’intérieur de l’Église, pendant laquelle les mariés sont suivis par leurs témoins qui tiennent des couronnes au-dessus de leurs têtes, effleurant à peine leurs cheveux, comme un symbole des joies et des peines à partager au nom de leur Amour.

Décès

J’ai à Moscou deux «sœurs» d’adoption dont la mère est décédée brutalement à la datcha. Malgré les prières et les cantiques, la cérémonie religieuse était pour moi particulièrement difficile. Le cercueil n’était pas fermé, et notre mère semblait dormir ; à la fin, ce sont les hommes de la famille qui ont posé le couvercle sur le cercueil et l’ont cloué… Je n’ai pas oublié le bruit des marteaux …

ICONES

Je dois aussi parler des icônes, présentes dans toutes les maisons que je connais, simples ou coûteuses images de Marie ou des Saints,  non pas un portrait, mais le prototype de l’humanité céleste à venir. La vénération des images saintes est un dogme de la Foi, partie intégrante de la liturgie. La célébration d’une fête exige qu’on expose au milieu de la nef  l’icône qui révèle, avec l’évidence immédiate de la vision, le sens de l’évènement que l’on commémore.

A Moscou, j’ai séjourné souvent dans une école située dans des bâtiments confisqués à des moines orthodoxes, mais ils avaient pu en garder une petite partie et surtout leur chapelle. J’allais souvent y prier.

Mes amies m’ont confié également qu’il y a de plus en plus d’assistants aux diverses cérémonies du culte orthodoxe, et deux jeunes hommes que je connais bien se préparent actuellement à entrer au monastère.

…… Maintenant, à Dijon, je sais entrer aussi au Temple, et je peux y prier.

Monique B.

23 août 2014 |

CHRETIEN DANS LE MONDE MEDICAL

http://blin2.fr/ccmf/accueil.html

Tout en « étant du monde sans en être » nous devons être en mesure de « justifier de notre espérance ». C’est à ce niveau que le médecin chrétien change tout.

Notre société européenne, libérale, sécularisée, solidement appuyée sur la science, la technique et le droit, ne répond pas à la question du sens. Elle aurait même tendance à s’en détourner. Les grandes questions éthiques sont encore devant nous. Sommes-nous vraiment convaincus que nous sommes avant tout des êtres aimés ? Voilà l’âme de notre foi.

La confiance dans cet amour inconditionnel du Père nous permet d’être à hauteur d’homme, de cœur. Notre foi doit ainsi venir interroger le monde en le rejoignant là où il est.

Nous devons toujours rechercher, distinguer les raisons premières (prétextes) qui justifient une position, des raisons avant premières essentielles qui en constituent le point d’appui. En tant que chrétiens nous devons toujours chercher ce qui justifie notre humanité. Quelle en est la référence ? Notre responsabilité est bien de poser la question de la justification fondamentale de nos vies. Telle est la position de l’Église qui interroge le monde. Foi et raison doivent rester en dialogue ouvert, dans une interrogation réciproque.

Désormais, les connaissances scientifiques se sont développées et coordonnées, et permettent des interventions : la biomédecine est à l’œuvre avec son efficacité croissante, à la fois diagnostique et prescriptive. Gouvernées par le schéma dualiste – référé plus ou moins à Descartes – du corps et de l’âme, ces disciplines sont très interventionnistes au plan des corps, et fort muettes au plan, sinon des âmes, mais du sens à donner aux activités qui sont de l’ordre du corps objet. Or c’est sur ces dernières que l’Eglise, au nom de la foi qui l’habite, tient à dire un sens, et un sens qui permette de guider les actes médicaux et conjugaux.

Nos professions de soignants sont des professions de service. Et ce service vient nous enseigner, nous enrichir. Le soin a ainsi une fonction de médiation. Découvrir la haute valeur spirituelle du soin : voilà ce à quoi notre engagement, dans une altérité à hauteur d’homme et de cœur, nous permet d’accéder. La guérison se trouve par ce fait inscrite dans une dimension autre que strictement corporelle, organique. Le service du soignant peut ainsi se dire diaconie. C’est bien cette relation à l’autre à hauteur de cœur –cette « agapé »– qui vient émonder et nourrir notre Foi.

Nous devons être convaincus de la dépendance étroite entre charité, foi et espérance. Elles sont totalement indissociables. Notre religion incarnée veut que la charité vienne nourrir les deux autres. La charité est première. Elle n’est pas une activité collatérale de l’Église, elle est centrale. Vivre le service du soin comme une diaconie –comme une médiation– fait toute la différence.

« Les mutations pourtant significatives au niveau physique introduites par la science concernent aussi la vie morale de l’homme, donnant lieu à des tensions jusque là inédites. Les religions, qui ont un noyau de valeurs fortes – nous dirions aujourd’hui non négociables, peuvent, dans certains cas, se révéler utiles même au non croyant. Interdire ainsi certains choix concernant la manipulation de la vie ne revêt pas seulement un caractère négatif mais peut aussi représenter une incitation à ne pas recourir immédiatement à la solution la plus « économique », la plus immédiate d’un problème complexe. Elle peut ainsi prévenir tout manquement de respect envers la personne humaine. Le fait que, face à des situations tragiques, s’élève la voix de l’Église – au moins pour rappeler le principe du respect de la vie et de la mort – est, je pense, un service utile, même pour une société laïque. En outre, affirmer un principe ne signifie pas automatiquement condamner celui qui n’en partage pas les critères. »

Gianfranco Ravasi, Le Cardinal et le philosophe, avec Luc Ferry, Plon, Paris 2013.

17 août 2014 |

Disciples du Nazaréen : chrétiens en Irak…

Soutien aux chrétiens d’Irak

Mercredi 30 Juillet

à 18h30


Place de la Libération à Dijon

 

C’est de Rome que je vous ecris…Les evenements se precipitant en Iraq, et a Mossoul meme. Dans un climat de tristesse, de consternation et d’indignation je vous fais part de mon angoisse:

  1. Jeudi 16.7. , l’Etat Islamique (ISIS) a decrete, avec hauts parleurs,  rencheris par quelques mosques, que les Chretiens de Mossoul, pour survivre, devaient choisir entre trois possibilites: soit de se convertir a l’Islam, soit de payer la jiziah (impot impose aux non musulmans), soit de quitter la ville sans rien prendre. Leurs biens  appartenaient a l’Etat Islamique.
  2. Suite a ce decret les chretiens qui restaient dans la ville (entre 100 et 200 familles, car déjà ravages par d’autres exodes successives) quittaient la ville precipitemment avec simplement ce qu’ils pouvaient importer. Ils furent, toutefois, molestes par les ISIS aux barrages en sortant de la ville. Certains furent pilles, frappes, depuilles de leurs argent, bijoux, cellulaires. Des passeports furent dechires.
  3. D’autres faits sur le terrain ont eu lieu depuis samedi 18.7. a Mossoul: Eveche syriaque catholique: rumeurs sur sa mise a feu. Ce qui est sur, d’apres Mgr Mouche: les ISIS ont fait irruption, fait descendre les portraits des patriarches et les ont brule devant l’Eveche. Quatres eglises (Syr, cath., syr. orth., armeniens orth.) donnent sur la cour de l’eveche, dont notre ancienne cathedrale remontant au XIIe s.

Eglise Mar Thomas: irruption dans l’eglise, prise du Musee, musee lequel contient des manuscrits precieux, des pieces racontant l’histoire de la ville de Mossoul.

Monastere Mar Behnam a 15 kms au S.O. de Qaraqosh pris par les ISIS, les moines chasses, leurs cellulaires confisques. Ce monastere habrite une eglise et le mausolet du Martyre, chef-d’oeuvre de la sculpture chretienne en Mesopotamie.

Monastere Mar Gorguis a la peripherie nord de Mossoul: saccage par les ISIS. Desente de croix. Comme ils l’avaient déjà dans d’autres eglises de Mossoul. Deja les ISIS avaient pris les eveches syriens orthodoxes et chaldeen.

On craint beaucoup pour le patrimoine artistique de Mossoul, ou l’ISIS a déjà demoli des mausoles de la ville et des monuments eriges en l’honneur de personnalites culturelles ou aristiques civiles, ainsi qu’une statue de la Vierge qui dominait l’ancien eveche chaldeen, déjà mine et bombarde en 2006.

Le climat est tres lourd dans la ville. Certains temoignages refletent la disapprobation des musulmans de la ville, mais aucune reaction des chefs religieux Sunnites de l’Iraq. Silence mediatique. Malgres quelques echos faibles. Un Futur inceratin pour les chretiens. Deja le 10 Juin dernier, a la prise de la ville par ISIS, une premiere exode massive de chretiens avair eut lieu vers les villes chretienne de la Plaine Ninive. Les 26,27, 28 du mem mois, a la suite des affrontements entre les forces kurdes qui gardaient Qaraqosh et les jihadistes Sunnites qui faisaient l’assaut de la ville, 45000 chretiens, c.a.d. la presque totalite de la ville, avaiet fui leur ville vers le Kurdistan.

  1. Ici a Rome, ou se trouve le patriarche syr. cath. Joseph III YOUNAN: Samedi 19.7., accompagne de son Auxiliaire Mgr casmoussa et de l’archeveque  de Bagdad, Mgr Abba, S.B. a eu une audience precipitee a la Secretarerie d’Etat. S.B. a propose au chef du Dicastere des relations avec les Etats Mgr Dominique Imberto, de convoquer le corps diplomatique accredite aupres du Saint-Siege pour l’inciter a une action commune et urgent en faveur de la minorite chretienne d’Iraq soumise a la persecution declare de islamistes fanatiques de l’ISIS. Cette meme proposition, S.B. l’a reitere au Saint-Pere personnellement qui l’a appele au telephone l’après-midi du Dimanche. S.B., pendant 10 minutes, a explique a Sa Saintete, la situation critique des chretiens en Iraq. Le S.Pere, a l’angelus de ce meme dimanche,  avaient parle clairement et avec angoisse de la souffrance et de la persecution des chretiens en Iraq.
  2. A Bagdad, S.B. le Patriarche Louis  Sako a lance un appel vibrant en faveur du respect des droit des chretiens irakiens et de leur survie.  Il a invite les eveques catholiques et orthodoxes de l’Iraq a une session extraordinaire  de l’AEI a Ainkawa lundi ou mardi.
  3. Avec la chasse aux Chretiens, il y a eu la chasse aux chiites a Mossoul et ses environs. Dans plusieurs villages mixtes des alentours de Mossoul, les ISIS ont mene une vraie epuration religieuse, ou ils ont molestes les communautes chiites et les ont chasse vers le Kurdistan. Des centaines de familles demunies de tout, furent accueillies dans des camps de fortune, sous un soleil torride. Les autorites kurdes les ont accueillis puis achemine vers le sud, vers les villes chiites.
  4. Au nom des Droits de l’Homme; au nom de l’homme, de la femme et de l’enfant chrétiens en Iraq  soumis a la discrimination, chasses de leurs maisons et de leurs villes;  accules  a un choix injuste, inique et inhumain soit de se convertir a l’Islam, soit a payer la Jizia, soit a quitter leurs villes sans rien emporter… c’est un appel vibrant et pressant que nous lançons a la Communauté Internationale, aux Etats arabo-musulmans, au Secrétaire de l’ONU , au Congres Islamique Mondial, a Al-Azhar, aux gouvernements et parlements de la CE… pour prendre leurs responsabilités vis-à-vis des minorites religieuses et ethniques en Iraq, notamment les Chretiens d’Iraq  qui sont menaces d’extermination ou voues au depart. C’est une persécution directe et ouverte de la part des Jihadistes Islamiques (ISIS) en Iraq. Ceux-ci menacent non seulement les chrétiens, en tant que groupe social, mais menacent la civilisation, le patrimoine culturel, artistique et historique de l’Iraq. Leur idéologie biffe 1400 ans de l’histoire de l’humanité en détruisant tout apport culturel, artistique et historique de notre pays, pour remettre nos peuples  à l’obscurantisme du début du 7eme s. C’est une vraie menace pour la civilisation humaine tout court.

+ B. Georges Casmoussa

Archev. Auxiliare Patriarcal Syr. Cath.

Rome 21.7.2014


29 juillet 2014 |

CHRÉTIEN EN POLITIQUE

« Un bon catholique se mêle de politique, en offrant le meilleur de lui-même »     pape FRANÇOIS

Un député, deux conseillers régionaux,  plusieurs conseillers municipaux. Un prêtre –qui en témoigne ici- .

Sur la table, tard dans la soirée, l’un de nous sort une bouteille de vieille poire.

C’est  une première prière qui se termine … à la bourguignonne !

D’où viennent tous ces gens ? (comme dirait le livre de l’Apocalypse)

Lors d’élections municipales, j’avais constaté que, parmi les amis de la paroisse où j’étais,  quasiment toutes les tendances en lice (sauf les extrémistes !) étaient représentées. Les vieux réflexes me firent penser qu’un bon dialogue (une Révision de vie) serait utile pour aller en vérité. Il y allait aussi du sérieux de mon accompagnement : Puisqu’ils étaient capables de se côtoyer dans la prière, c’était l’occasion de s’écouter, de comprendre comment des options antagonistes s’alimentaient tout de même dans une foi commune ; comment il pouvait se faire que des personnes toutes sincères pouvaient choisir des engagements idéologiques opposés … Donc, témoigner de ce que leur liberté dans la foi était tout autant à l’œuvre…

Bref : même si cette Église les mettait parfois mal à l’aise lorsqu’elle « moralise » sur les politiques … tout en leur demandant des services … qu’ils se sachent estimés par elle.

Avec un des candidats (de la majorité locale de l’époque –le RPR–), les choses se sont précisées : plutôt que de risquer les conversations de « café du commerce », nous avons visé uniquement les acteurs de la politique, ceux qui « vont au charbon » et « ont les mains sales » : qui ont quelque chose à dire, une conversion réelle à opérer, un milieu à évangéliser…

« Allons à l’écart »,  » en eaux profondes » …

Les carrefours posaient ces questions  à la bonne cinquantaine de présents :

Quelle démarche m’a amené(e) à la politique ?

Quelle place prend cet engagement dans ma vie ?

Avons-nous désenchantement, ou espérance ?

Quelle conversion ai-je à faire ?

Quel merci, pour tout ce que cet engagement m’apporte ?

L’un des participants écrivit à la fin : « Ce fut la confirmation que Dieu n’est ni à droite ni à gauche, comme il n’est ni français, ni européen, ni bourgeois, ni prolétaire, ni chrétien, ni juif, ni musulman, mais bien Dieu universel, en même temps au dessus et au dedans de tout cela » ;  « cette rencontre a prouvé comment des catholiques peuvent vivre pleinement leur foi dans une société profondément sécularisée ».

« Garde ta lampe allumée car Il vient »

Leur agir quotidien est tissé de « petites » décisions qui n’ont pas grand chose à voir avec les grands débats, mais les incarnent, comme fit le Christ Jésus, au ras du vécu : humilité de l’acteur responsable …  C’est juste en ces gestes au jour le jour qu’ils reçoivent la communion avec l’autre : des  participants aux étiquettes opposées découvraient qu’ils avaient sacrifié toute promotion personnelle à leur service du bien commun

Et parce que c’est important pour qui exerce le pouvoir, être disciple fiable s’oppose à une « politique de gribouille » : il faut que chacun fasse bien son métier, par respect de ceux qui  leur ont confié une tâche à accomplir.

« Suivre jésus, disait l’un eux après Saint Matthieu, c’est savoir que  « Vous rendrez compte de toute parole inutile » (12,36) … « Vous n’avez qu’un seul Maître, le Christ  » (23,10)…

23 juillet 2014 |

Être chrétien …dans la Vieillesse avec un peu d’Humour et d’Amour

Janine D.

Ma vieillesse : le calme parfois indispensable ne me gêne pas, je ne m’ennuie pas. Je suis contente * quand nous sortons tous les deux, promenades, courses, parfois, visites de musées, conférences (même si je sais que je ne comprends pas tout et que j’oublierai très vite) * quand nous retrouvons des amis; * quand nous accueillons nos enfants ou nos petits-enfants, quand nous avons des nouvelles par téléphone ou internet de ceux qui sont loin. J’admire souvent la création. La France est belle. On est heureux de pouvoir encore en profiter. Je rends grâce.

Je prie, à ma façon, de tout mon cœur: * pour ceux qui nous ont quittés ; *pour ceux qui ont des grandes difficultés dans notre monde actuel; * pour ceux que j’ai du mal à aimer ; * pour prier le Seigneur qui nous aime…  Le mot qui me tient à cœur c’est l’Espérance, car c’est bien elle qui me fait garder ma foi au Christ ressuscité et merci à tous ceux qui m’aident sur ce chemin.

René D. L’approche de la vieillesse, c’est l’approche de l’heure d’un bilan, de l’engagement le plus important de notre vie : notre famille, nos enfants. Ce bilan comprend des manques, à traduire en demandes de pardon, et l’actif, le positif, à formuler en actions de grâces.

Tout n’a pas été parfait, bien sûr, et si le pardon n’est pas au niveau des mots, on le sent dans le vécu. Ce sont par exemple les enfants qui semblent contents de revenir nous voir. Et quand ils arrivent, souriants, apportant la richesse de leur vie et de leurs expériences, on se sent heureux, acceptés avec nos pauvretés ;

C’est aussi l’heure du bilan de notre génération: quand notre petite fille nous annoncé qu’elle est enceinte, on l’a sentie très heureuse, et nous étions heureux de leur bonheur. Mais je lui ai demandé pardon de laisser à son enfant un monde encore bien plein de malheurs, de drames et de misères.

Vieillir, c’est aussi vivre des deuils. C’est sentir les limites de notre action se rapprocher. On voit moins bien, on entend mal, on ne peut plus faire ceci ou cela. La vieillesse…c’est l’âge des prothèses … et heureusement qu’il y en a! On ne peut plus veiller tard, on s’endort au cinéma, on ne va plus guère au spectacle le soir, on ne peut plus faire de grand voyage. Beaucoup de nos rendez-vous sont vers le monde médical… Mais peut-être en contrepartie acquérir plus d’indulgence, de tolérance, d’acceptation de ce que vivent les autres.

On a beaucoup reçu, on a beaucoup redonné. Et maintenant, je vais vers celui qui vient. Ce serait notre nouvelle formule de vie. Alors, on partage plus de manière anonyme, vers le CCFD, le Secours Catholique, RCF, l’UNICEF, etc. … Tout n’est pas parfait dans ce monde, et on a du mal à espérer des améliorations, que les pauvres soient moins pauvres, que les riches soient moins riches, qu’il y ait moins d’argent mis pour les armes, et plus pour la paix… L’Église nous a appris à reconnaître l’action de l’Esprit dans le monde, c’est un acte de notre foi, mais on ne peut nier la présence du Démon. Quand Jésus alla au désert, il fut « poussé par l’Esprit », mais n’était-il pas aussi tiré par le démon et ses propositions alléchantes ? La lutte reste intérieure, pour ne pas désespérer de l’évolution du monde.

Sentir la vieillesse, c’est, progressivement, se détacher des biens matériels superflus, et s’attacher à l’essentiel, l’affectivité et l’amour. Et chaque jour, remercier pour tout ce qu’on a reçu et qu’on reçoit encore, par notre famille, par les amis, par l’Église, par cette société dans laquelle nous vivons. Sentir la vieillesse, c’est sentir l’approche de la vie future, du banquet éternel.

Et qu’il est grand le mystère de la Foi !

René & Janine D. se retrouvaient chaque mois en équipe d’A.C.I. à Saint-Joseph.

René est décédé le 9 juillet 2013

18 juillet 2014 |

Être chrétien –feuilleton de l’été 2014 – « On ne naît pas chrétien, on le devient » — Tertullien [ Carthage 2°-3° siècle ]

5 et 6 juillet_14

« Moi non plus, je ne condamne pas ! ». Contrairement à nous, Jésus ne colle pas d’étiquettes sur les personnes, se refuse de réduire l’homme à son péché. Il sait que l’être le plus blessé est toujours plus que sa misère.

Être chrétien, c’est apprendre comme le Christ à faire confiance aux autres. Faire confiance cela signifie croire en son frère. Les mots « foi » et « confiance » viennent de la même racine latine. Croire au progrès, à la conversion toujours possible des autres. Un des dangers au sein des relations humaines est celui de l’habitude. Cette terrible habitude qui fige les autres dans des personnages définitivement catalogués, classés.

Or, un homme est par nature, un être inachevé qui n’en finit pas de se révéler à lui-même et aux autres, qui ne cesse de grandir. Et l’homme ne grandit, ne progresse que devant ceux qui croient en lui, lui font confiance. C’est vrai de l’enfant à l’école. C’est aussi vrai de l’adulte dans son travail ou sa vie relationnelle. La confiance est la dimension dynamique de l’amour. Elle suppose un regard de foi, animé par l’Esprit, qui refuse de réduire son frère à son défaut dominant ou à son blocage psychologique.

Ce regard n’a rien d’un pieux aveuglement. Il reste lucide sur les limites de chacun. Lucide comme le regard du Christ qui discerne le péché sans jamais condamner. Identifier son frère à son péché revient nécessairement à tuer sa croissance. Il y a dans nos relations humaines des regards homicides et des regards libérateurs.

Nous devons croire que notre frère, notre conjoint, nos enfants, ont besoin d’être admis pour devenir eux-mêmes. L’homme n’en finit pas de naître, de sortir de sa chrysalide de terre. C’est la chaleur de l’amour qui fait l’essentiel de sa croissance.

Quel climat de confiance je crée autour de moi ? Il y a des êtres qui suscitent le meilleur de nous-mêmes, d’autres au contraire, qui nous paralysent ! Il n’y a pas beaucoup d’hommes méchants, mais il y a beaucoup d’hommes malheureux, mal dans leur peau et qui portent de profondes blessures.

A notre mort, Jésus ne nous posera probablement qu’une seule question : « Qu’as-tu fait de ma tendresse ? Qu’as-tu fait de cette parcelle d’amour, de cette parcelle de moi-même que je t’avais confiée pour semer de l’amour et créer de la vie ? »

Michel Hubaut (5 avril 1992) Franciscain, Théologien

9 juillet 2014 |

Feuilleton de l’été 2013 …….. 4.1 « Vous êtes une lettre venue de Dieu »

Dieu est amour

Une chose est claire : depuis que l’Eternel-Dieu a fait Alliance avec nous par le Christ, en la personne même de  l’homme Jésus, c’est en ceux qui participent au Ressuscité par la prière et par les sacrements, que le Créateur a passé contrat : ils deviennent ses lieu-tenants à l’égard de l’ensemble des hommes :

2° Lettre aux Corinthiens, chap. 3 Vous êtes lettre du Christ, écrite dans nos cœurs, connue et lue par tous les hommes, écrite non avec de l’encre, mais avec l’Esprit du Dieu vivant, non sur des tables de pierre, mais sur des cœurs de chair.

2° Lettre aux Corinthiens, chap. 2 :

Grâce soit rendue à Dieu qui, par nous, répand en tout lieu le parfum de sa connaissance. Nous sommes pour Dieu la bonne odeur du Christ, odeur de vie qui conduit à la vie.

Ce que Jésus avait dit de lui-même devient nôtre. De l’Évangile de Jean, chap. 8 « Je suis la lumière du monde » on passe à  st Matthieu, chap. 5 « Vous êtes la lumière du monde ».

Nous coïncidons avec le Christ et la Sainte Trinité :

Évangile de Matthieu, chap.  10 Qui vous accueille m’accueille moi-même, et qui m’accueille, accueille Celui qui m’a envoyé.

En vérité, tout ce qui est à lui est à nous (cf. le père du fils prodigue, Évangile de Luc, chap. 15), pour que tout ce qui est à nous soit  re-donné. Nous passons du moi-je au toi, pour aider autrui à se convertir lui aussi au nous. En étant tout démunis, nous lui donnons occasion, à lui le Samaritain, de se montrer proche (cf. Évangile de Luc, chap.19), et donc sauvé :

Évangile de Matthieu 10 Quiconque donnera à boire, ne serait-ce qu’un verre d’eau fraîche, à l’un de ces petits en sa qualité de disciple, en vérité, je vous le déclare, il ne perdra pas sa récompense.»

Il ne s’agit plus alors de « religion », ni de « valeurs », ni de « morale », mais de vivre à la manière de Jésus, en qui l’espérance est accordée, le pardon arrivé, le mur des égoïsmes abattu : la Résurrection est réalité  quotidienne.

Il ne s’agit plus de prêcher de mots, mais de témoigner de ce qu’en nous-mêmes le Règne de Dieu a pris corps, comme il fit en ce VERBE de Dieu dont nous nous nourrissons.

Pape FRANÇOIS : Je vous le demande : êtes-vous chrétiens par une étiquette ou en vérité? Et pour chacun, la réponse est à l’intérieur! Non pas chrétiens, jamais chrétiens à cause d’une étiquette! Mais chrétiens dans la vérité, dans le cœur. Être chrétien, c’est vivre et témoigner de la foi dans la prière, les œuvres de charité, c’est promouvoir la justice, en faisant le bien.

Le chrétien ne veut rien connaître d’autre que le Christ crucifié (1° Lettre aux Corinthiens, chap. 2 et cf. la « docte ignorance » des médiévaux) ; il ne veut rien posséder (cf. les noces de François d’Assise avec « dame Pauvreté ») ; il ne veut rien dominer (cf. « l’abandon à la divine Providence » des mystiques français du XVII° s.).

Manifester l’espérance et le pardon en le Christ Jésus est la seule FEUILLE DE ROUTE du chrétien.

Pape FRANÇOIS Le Christ est la PORTE. Il nous conduit au Père. Et Jésus est cette porte qui n’est jamais fermée, toujours ouverte et accessible à tout le monde, sans distinction, sans exclusion, sans privilèges. Parce que, vous savez, Jésus n’exclut personne. Certains diront peut-être : « Je suis définitivement écarté, parce que je suis un grand pécheur. » Non, vous n’êtes pas exclus! Vous êtes en faveur : Jésus préfère toujours le pécheur. Jésus vous attend pour vous embrasser. N’ayez pas peur. Soyez vifs, prenez courage, tous sont invités à franchir cette porte, à passer à travers la porte de la foi pour entrer dans sa vie, et lui permettre d’entrer dans nos vies,  parce qu’il les transforme, les renouvelle, par les dons de la joie pleine et durable.

3 septembre 2013 |