* cheminer avec Laudato si : synthèse et propositions

A la fois dans la « salle des grands espaces » (dans le respect des distances de sécurité !) et sous le soleil de la cour, une vingtaine de paroissiens se sont réunis avec l’EAP le 20 septembre pour partager les réflexions et les actions que leur ont déjà inspirées le parcours « avec le Cantique des Créatures » de St François d’Assise proposé par la feuille paroissiale durant l’été.

  • Les travaux en petits groupes ont mis en lumière le désir de « s’engager à notre niveau et réellement »,
  • dans la paroisse
  • mais aussi au-delà de la paroisse pour « entrer en conversation avec le monde » (pape Paul VI).

Prendre l’option d’une conversion écologique et spirituelle ne va pas de soi, mais il importe de lutter contre la désespérance et la culpabilité. Les jeunes nous regardent vivre et la transmission passe par là !

Nous décidons

  • de pratiquer la bienveillance  (cf. l’évangile du jour « comment ton regard est-il mauvais alors que moi, je suis bon ? »)
  • d’oser demander et offrir des services : échanger nos savoirs, nos coups de main … par ex. que des seniors se proposent comme baby-sitters et aident les jeunes parents …
  • de prendre le temps de prier : sur nos téléphones, charger par ex.  Aelf.org ; reprendre la « messe qui prend le temps » ; avec d’autres comprendre, discerner l’essentiel
  • d’admirer la Création et aussi tout ce que nos frères et sœurs font de beau et de bon ; participer aux initiatives œcuméniques : cf.  la marche de la Création du 11 octobre à Beaune

Certaines pistes d’action ont plus à voir avec notre manière d’être et d’agir.

  • D’autres propositions s’apparentent à des actions plus larges : par ex. organiser périodiquement des « temps forts » à la fois conviviaux et spirituels autour de quelques  thématiques inspirées par Laudato Si. Créer de nouvelles « Maisons d’Evangile »…
  • Rénover l’environnement de St Jo pour en faire progressivement un espace plus chaleureux, en entretenant les espaces verts , en faisant de nouvelles plantations aux abords de l’église et dans les cours, en assurant la maintenance et le nettoyage des locaux, en re-décorant , en créant une « boîte à livres » devant l’église, etc.
  • Ou encore, découvrir le quartier avec ses habitants, cuisiner autrement

Mobilisons toutes les compétences et toutes les bonnes volontés, MAIS, d’abord et avant tout, souvenons-nous qu’il est nécessaire de bénir au moins 100 fois par jour, comme le proclame la communauté juive.

LAUDATO SI …Béni sois-tu Seigneur

 
29 septembre 2020 |

*MARCHE DE LA CRÉATION 11 octobre 2020 : ANNULEE

L’attribut alt de cette image est vide, son nom de fichier est OIKOUMENE.jpg.

information de dernière minute : cette marche a été annulée en raison de la situation sanitaire actuelle.

Le groupe œcuménique Dijon et Côte-d’Or organise une Marche de la Création, le dimanche 11 octobre à Beaune, sur le thème : « Je suis la vigne, vous êtes les sarments » Jn 15,5. Une occasion de fêter la création et de prier pour sa sauvegarde avec des chrétiens de différentes confessions.

– Marche ouverte à tous (2h environ avec plusieurs haltes).

– Rendez vous le 11/10 à 14h30 au temple de Beaune 5 Rue Pierre Joigneaux (à coté de la gare: horaire compatible avec les RER Dijon-Beaune). Fin de la rencontre au temple à 19h00

– Le parcours d’environ 3,5 km reprendra partiellement un itinéraire créé il y a quelques années par un membre de la communauté catholique dans le cadre de la pastorale du tourisme (le père Frot remet un dépliant édité pour faire connaître ce parcours de découverte des lieux religieux beaunois).

– Un covoiturage devra être organisé à partir du temple pour se rendre à Notre Dame de la libération, point de départ de la randonnée . Elle est située à l’extérieur de la ville et constitue un lieu d’intérêt historique, patriotique et religieux pour les beaunois.

Le soir il faudra ramener les voitures de Notre Dame de la libération vers le temple.

– Le cheminement permettra une méditation autour d’extraits bibliques sur la vigne, le vin, et le travail de la vigne.

Trois haltes permettront de formuler en petit groupe, à chacune d’entre elles, une prière de louange et une intercession. Elles serviront pour la cérémonie finale au temple.

  • L’étape 1 orientera vers la contemplation de la beauté de la création.
  • L’étape 2 ouvrira au sens de la fécondité de la vigne portant du fruit.
  • L’étape 3 nous tournera vers le travail de la vigne et de vin avec l’intervention d’un témoin, Philippe, technicien vini viticole et diacre catholique.

– La cérémonie au temple sera conduite par un pasteur de l’église protestante unie.

   Déroulé envisagé : lecture de l’évangile de Jean « Je suis la vigne, vous êtes les sarments » et homélie, prière et intercessions avec les textes de groupes, chants, Notre Père, bénédiction et envoi.

– Au terme de la journée est prévu un verre d’amitié qui permettra de rencontrer les beaunois qui nous auront accueillis.

– Fin de la journée avant 19h00 ( TER de 18h59 pour Dijon)

Renseignements et précisions :

oecumenique21@gmail.com

Michel BOUVOT : 06 06 52 29 45

Jean Claude PETIT : 06 33 07 48 54.

23 septembre 2020 |

* homélie du 20 septembre 2020

par le père Dominique NICOLAS

 

EN CE TEMPS DE REDEMARRAGE, permettez-moi de nous proposer une vision qui dépasse ce seul week-end. Je voudrais, au nom de l’équipe de l’EAP, nous suggérer une piste à garder  tout au long de l’année, pour en faire peut-être un mot d’ordre, un mot de passe, une ligne pour toute notre vie.   A l’instant, Paul disait « Pour moi vivre c’est le Christ » : c’est ce nous voudrions garder et appliquer.

Le Christ a été pleinement un humain. Il est celui qui nous permet d’aller à fond dans notre humanité, à nous aussi. Et il nous conduit, par tout ce qu’il fut, à un quelque chose d’incroyable, d’insoupçonné, d’impossible que l’on appelle Dieu. Que lui appelle son Père et dont il affirme que nous le connaissons si nous prenons le temps de les regarder vivre, lui, ce Jésus et les siens. Jésus est comme un viaduc entre un infini invraisemblable et nos existences fatiguées par le poids de ce qui nous est trop présent et trop lourd. Mais son chemin nous apprend à tout regarder autrement, de l’intérieur. Jésus le Christ nous fait explorer l’intérieur de ce qui est en Dieu et l’intérieur de nos vies. Il nous en parle, nous le fait découvrir immense, et le fait  aimer. Il est appel et communication. Il est absence de peur.Il une main tendue qui tire hors de la noyade, il relève et donne confiance et dignité.  Et aussi, il est la main amicale qui tire ou pousse en avant. Il est celui qui entraîne sur les chemins de son temps, de village à village, de personne à personne. Il est temps d’arrêt et temps de rencontreIl est un regard, une manière de faire attention. Il est une écoute et un respect infini. Il est en même temps un brûlot de vérité et un bûcher à faux-semblants. Il fait sortir de notre existence, et de notre terre tout entière, une réalité que nous n’avions jamais osé imaginer. Il ose nous dire capables d’infini et de bonté. Il ose parler de bonheur. Comme disent ses amis proches : à la fois on ne le comprend pas, et à la fois on ne se lasse pas de l’écouter et de chercher qui il est, où il est, de chercher ce qu’il demande, de chercher avec qui et comment. Il est déroutant et épuisant, mais il rend heureux comme on ne savait pas. Et aujourd’hui, 2020, qu’en est-il, puisqu’il n’est plus là ?Trois voies d’accès, au minimum, nous sont à portée de main, puisqu’il nous a donné d’être totalement filles et fils  de la terre, filles et fils du ciel :

  • la Bible où des humains ont tressé ensemble leurs mots d’hommes avec quelque chose venu d’ailleurs. Ils ont capté en leurs paroles une autre musique de fond. En bâtissant leur humanité, ils ont laissé apparaître un motif d’une lumière autre.
  • C’est ce que nous pouvons connaître en groupes humains réunis. Dire et prier l’Évangile rend le Seigneur Dieu présent pour nous, il s’incarne parmi nous ; dire et prier nos vies fait d’elles la bonne nouvelle d’aujourd’hui !
  • Une autre insertion dans l’histoire immense sont les saintes et les saints. Il n’y en a pas deux pareils. Ils nous disent que nous pouvons avoir tous notre couleur – que nous le devons, au service d’une lumière qui fait de nous des vitraux rarissimes. Leur simple règle du jeu est qu’ils ne se regardent jamais, ne se mirent pas, ne s’intéressent pas à leur apparence … mais désignent la beauté qui est tienne, la révèlent et la rendent utile. Ils te construisent pour servir chaque ailleurs
  • Enfin, pour parler comme le « serviteur des serviteurs de Dieu », le pape Paul VI du dernier concile, tout cela nous donne permission et mission « d’entrer en conversation avec le monde ».

Voilà donc tout bonnement ce que nous nous proposerons :

  • Marcher avec et comme le Christ
  • Voir les gens et les choses avec la même bienveillance que l’évangile proposait tout de suite :
    • pourquoi aurions-nous le regard de travers quand le Seigneur, lui, est juste et aimant ?
  • Oser Le manifester ensemble, oser ensemble être en communion
  • Fêter cela dans la consécration de l’Esprit Saint créateur
21 septembre 2020 |

* méditation (Matthieu 20 -1/16)

Nathalie J. le 16 septembre 2020

 

L’Ancien Testament nous demande d’emblée de chercher Dieu, et aujourd’hui, dans la parabole de Jésus, c’est le maître du domaine qui cherche des ouvriers. Il les cherche dès le matin, mais il semble plutôt se promener le reste du jour, surtout en fin d’après midi. Çà me rappelle le jardin d’Éden, où « le soir venu », Dieu se promenait dans le jardin, et…cherchait l’homme : la première question de Dieu à l’homme : « où es-tu » ? ».

 

Isaïe, très vite, nous conduit vers l’essentiel: « que le méchant abandonne son chemin, et l’homme perfide ses pensées », car le plus important, c’est la miséricorde de Dieu, un Dieu « riche en pardon », comme on a pu le découvrir dimanche dernier. Un Dieu bien au-dessus de nos pensées, comme le ciel est élevé au-dessus de la terre.

 

Mais avec Jésus, Dieu se fait proche, et c’est sur une terre de vignes qu’il nous amène à le chercher aujourd’hui.

Avec le coronavirus, les saisonniers ont bien du mal à travailler : le masque sur le visage accentue la chaleur à supporter, les distances de protection à respecter limitent la convivialité, la joie de se retrouver, en particulier pour les vendanges.

Car le travail, c’est de la peine, mais c’est aussi la rencontre, le plaisir d’être ensemble, de faire œuvre commune, et quand l’œuvre, c’est le vin, la « qualité de vie au travail » comme on dit maintenant, prend tout son sens !

 

Mais voilà, dans l’histoire, il y a des vendangeurs qui vont travailler beaucoup, et d’autres beaucoup…moins. Lesquels, au bout du compte, sont les plus heureux ? Que peut-on ressentir quand on n’a pas de travail, quand personne ne nous a appelé ?

Mon beau-père de 86 ans me racontait qu’à la sortie du certificat d’études, les patrons locaux venaient chercher à domicile leurs futurs ouvriers. L’un partait au champ, l’autre à la banque, un troisième à la boulangerie. Le maître d’école avait vanté au préalable les compétences de chaque élève. Mon beau-père, bon en orthographe, sérieux et rigoureux dans son travail, avait été embauché au journal du coin. Il y est resté toute sa vie.

 

Il y a donc des ouvriers qui sont appelés à la vigne, et avec ceux-là, le maître négocie le salaire. Pour les suivants, le maître promet de « donner ce qui est juste ». Et pour les derniers, il ne promet rien, il envoie seulement. Comme si cela suffisait. Seulement être « repéré » et envoyé…

Donc, dans un premier temps, la question de l’argent est entre le maître et les ouvriers. Dans un deuxième temps, il s’agit de justice. Et dans un troisième temps, il ne reste plus qu’une sorte de « cœur à cœur ». Le maître est touché de voir ces gens sans travail.

 

Nous pourrions, avec ce texte, et à la suite du pape (je ne sais plus lequel, il faudrait chercher) réfléchir à la valeur du travail pour l’homme, à la façon dont il rend l’homme libre et heureux. Car c’est ce que Dieu veut pour nous, que nous soyons libres et heureux. Mais pas que…

Il faudrait réfléchir à ce que ça fait d’être sans travail, et surtout de ne pas être appelé. J’ai postulé début septembre pour un poste de psychomotricienne en EHPAD, je me suis rendue à un entretien, et la directrice m’a dit qu’elle me donnerait sa réponse en début de semaine. C’est aujourd’hui le troisième jour que j’attends son appel. Je perds espoir, je me dis que je dois être insuffisamment compétente pour le poste. Peut-être ai-je trop parlé, trop questionné, peut-être ne suis je pas habillée assez chic, les cheveux trop blancs, pas assez dynamique pour l’équipe… Quand on n’est pas appelé, on finit par se dévaloriser, à tort, ou à raison…

 

Dans la parabole, tout le monde finit par travailler, ce qui est plutôt une bonne nouvelle !

Et dans cette histoire, c’est l’intendant qui donne le salaire. Il donne à chacun un denier. Sa seule contrainte : commencer par les derniers arrivés. Il n’est peut-être pas au courant de qui est arrivé à quelle heure ? Alors il les appelle. Il ne connaît peut-être pas les termes du marché conclu ou pas avec les ouvriers ? Alors il donne à tous la même chose. Les ouvriers de la première heure sont très mécontents.

 

Que peut-on ressentir quand on reçoit ce qui est du, mais que d’autres, ayant visiblement beaucoup moins travaillé, reçoivent le même salaire ? On a l’impression de ne pas être reconnu dans le travail accompli, dans la peine endurée, dans le temps donné au maître. Le temps donné, c’est de la vie donnée. Alors, on ne sent pas non plus reconnu dans son existence même. Mais il faut ici se souvenir que Dieu n’aime pas trop que les hommes travaillent…C’était une punition pour Adam, l’obligation de travailler la terre. Et quand Caïn a offert le fruit de son travail, il a été éconduit. Alors, cette pièce d’argent pour une journée de travail, c’est beaucoup quand seul l’argent compte. Mais c’est bien peu quand on y ajoute la valeur de l’amour. Car l’amour ne compte pas. Et c’est peut-être cela que nous enseigne Jésus aujourd’hui.

Les ouvriers de la première heure sont très mécontents. Payés les derniers, ils récriminent contre le maître. Ensemble. Récriminer, c’est se plaindre, c’est dire qu’on n’est pas d’accord. Dieu aime les gens qui récriminent. Souvenez vous , il y a plein d’histoires qui parlent de récriminations dans la Bible. Et Dieu écoute. Ces hommes rassemblés parlent au maître. Ils parlent d’argent bien sûr, comme au début de l’histoire. Mais pas vraiment en fait, si on lit bien. Ils disent « tu les traites à l’égal de nous.. » Nous ne sommes plus sur le registre financier, mais sur le registre de la justice, puis sur le registre de l’affectif : … « nous qui avons enduré le poids du jour et de la chaleur ». Les ouvriers de la première heure réclament de la justice et de l’amour, de la reconnaissance. Et d’ailleurs, le maître répond dans ce sens : il ne répond qu’à un seul (reconnaissance), il l’appelle « mon ami », et il lui rappelle qu’il l’a traité avec égalité et justice : « N’as tu pas été d’accord avec moi ? ». Et le maître va plus loin encore, car il ne dit pas seulement « Prends ce qui te revient et va-t-en ». Mais il ajoute, comme une proposition, un modèle à suivre, à lui, cet homme unique, cet « Adam » de l’évangile (cet homme de la première heure), d’aimer à son tour comme lui, Dieu, aime : « Je veux donner… j’ai le droit de faire ce que je veux de mes biens…je suis bon »

 

 

Il y a encore beaucoup de mystère à découvrir, en particulier dans la dernière phrase : « C ‘est ainsi que les derniers seront premiers, et les premiers seront derniers ». Comme une promesse, une espérance…

 

 

 

 

20 septembre 2020 |

* homélie du 6 septembre 2020

par Jean-Paul Berthelot, diacre

Aujourd’hui, la liturgie pose cette question : qu’est-ce qui doit nous guider dans nos relations avec les autres ? St Paul nous rappelle l’essentiel : l’amour de Dieu et de son prochain. Effectivement, le plein accomplissement de la loi, c’est l’amour. Déjà au temps de l’exil à Babylone Ezéchiel veillait sur la maison d’Israël. Il guettait le peuple pour qu’il ne prenne pas de mauvais chemins. Accomplir notre vie spirituelle, c’est participer au mystère de Dieu par amour. Toute la Parole de Dieu nous raconte comment le Seigneur se révèle comme amour désirant faire alliance avec les hommes.

Dans son amour, Dieu désire accueillir tous les hommes et leur offrir le salut de la vie éternelle. Notre responsabilité individuelle et collective est d’une très grande importance en tant que chrétien. La foi nous oblige à être responsable les uns des autres. Nous ne pouvons pas vivre notre vie de foi, aller à la messe, prier seul dans son coin sans jamais aller vers les autres. Un chrétien n’est pas un « consommateur » passif mais bien un membre actif de l’Eglise. Nous sommes responsables de notre frère, de notre sœur. Nous devons leur dire la Parole de Dieu, la vivre et leur indiquer le chemin. La moindre étincelle d’amour peut jaillir du cœur de celui que nous rencontrons, raison pour laquelle il faut toujours s’intéresser au plus petit d’entre nous,

La communauté chrétienne devrait toujours être accueillante sans ériger des barrières et garder les portes ouvertes et la lumière allumée. Dieu permet à l’homme faible et pécheur de communier à l’éternité, à l’amour. L’amour n’est pas forcément d’éprouver des sentiments mais faire en sorte d’avoir le souci de l’homme, de son bien-être véritable. Nous nous intéressons à la personne dans sa globalité. Aimer comme Dieu aime, c’est vouloir et agir dans l’intérêt de l’autre.

Veiller sur le bien-être de nos frères n’est pas d’être omniprésent et de verser dans la tyrannie. Ne prétendons pas connaître l’autre et se mettre à sa place, car qui suis-je pour juger sa conduite ? Ne passons pas notre temps à nous mêler de la vie des autres. Comme le dit Matthieu quand je fais Eglise, je fais vivre le corps du Christ et quand j’annonce la Parole de Dieu, j’avertis sur le bon et le mauvais. Pour vivre sereinement et en confiance, il faut commencer par s’aimer soi-même pour ensuite aimer son prochain et le conseiller par amour.

Mes paroles et mes actes sont indispensables si je les fais par amour. Par contre, par amour, nous ne pouvons pas tout dire et tout faire, notre conscience doit être éclairée par le Christ. Aider l’autre dans ces difficultés, ces erreurs, ce n’est pas l’humilier mais le réconcilier avec lui-même, lui permettre de retrouver la paix intérieure. Ne cherchons pas à avoir raison mais constatons avec joie que l’ouverture à l’autre a porté du fruit : « Si ton frère t’écoute, tu auras gagné ton frère »

L’idéal serait d’avoir la même attitude que le père de l’enfant prodigue, recevoir l’autre bras ouverts comme le fils ou la fille bien aimé(e). Quel que soit l’acte réalisé par notre frère ou notre sœur nous devons l’aimer, avoir un regard fraternel qui accueille et redonne confiance exactement comme l’a fait Jésus avec la Samaritaine, la femme adultère ou Zachée. L’écoute, le dialogue, le respect, la délicatesse peuvent provoquer, grâce à l’amour de Dieu, un changement, un retournement, en fait une conversion. Tout doit être entrepris pour ramener celui ou celle qui s’est égaré sur le bon chemin. Nous savons « parler des autres » mais nous savons moins « parler aux autres ». Dans les familles, des ruptures peuvent durer plusieurs années car certains refusent de se réconcilier. Un chrétien ne doit jamais se résigner à ce genre d’attitude.  

Notre société actuelle ne s’est jamais autant intéressée au bien-être personnel. Être « bien dans sa peau » comme le dit l’expression, c’est indispensable mais penser au bonheur de l’autre c’est bien aussi. Dieu nous invite à partager le souci de l’autre : ainsi chaque fois que nous rendons visite à un malade ou que nous aidons une personne en difficulté, c’est à Dieu que nous rendons grâce.

Attention, avec toute la misère dans notre monde nous pourrions avoir tendance à dire : ce n’est pas notre problème. Comme nous sommes responsables les uns des autres, mettons en œuvre ce que dit le psaume : « aujourd’hui, ne fermons pas notre cœur mais écoutons la voix du Seigneur. » Que nos paroles et nos actes rendent gloire à Dieu.          Amen

7 septembre 2020 |

* parcours estival avec St François d’Assise – Etape 8

Etape 8 : s’abandonner à la Providence



Loué sois-tu, mon Seigneur,
par notre sœur la Mort corporelle,
à qui nul homme vivant ne peut échapper.

POUR PRIER

Mon Père, je m’abandonne à toi,

fais de moi ce qu’il te plaira.

Quoi que tu fasses de moi, je te remercie.

Je suis prêt à tout, j’accepte tout.

Pourvu que ta volonté se fasse en moi, en toutes tes créatures,

je ne désire rien d’autre, mon Dieu.

Je remets mon âme entre tes mains.

Je te la donne, mon Dieu,

avec tout l’amour de mon cœur,

parce que je t’aime, et que ce m’est un besoin d’amour

de me donner, de me remettre entre tes mains, sans mesure,

avec une infinie confiance, car tu es mon Père.

Charles de Foucault.

pour réfléchir

En ces temps de pandémie, l’avenir fait peur avec ses nombreuses incertitudes. Frère François, le poverello d’Assise peut nous libérer de notre stress avec son cantique des créatures qui, si nous le prions et méditons, nous entraine sur un parcours qui part d’un monde fini et débouche sur un univers infini et libre. Louer notre Mort corporelle comme il le fait est d’une incroyable espérance ! Pourquoi ?

         La mort n’est pas la fin ultime. Nous ne devons pas nous enfermer dans notre peur morbide du jugement ou de l’inconnu. Le Christ est mort et ressuscité pour nous sauver tous et chacun. Seul notre pèlerinage terrestre à une fin marquée par la mort mais cette mort n’est qu’un passage vers l’éternité à laquelle nous sommes promis depuis notre conception. Et cette nouvelle naissance à la Vie doit nous libérer totalement de nos peines et angoisses. La mort est la porte ouverte au bonheur sans fin, à l’éternité tout simplement dans le Royaume où nous retrouverons toutes les personnes que nous avons aimées et qui nous ont précédées.

         Nous le savons bien, nous n’avons rien apporté sur terre et nous n’en emporterons rien. Nous sommes de passage et nous ne pouvons pas nous encombrer. Nous ne savons ni le jour ni l’heure et la sagesse véritable consiste à vivre en prenant conscience que notre vie est limitée et donc précieuse. Mais nous croyons aussi que notre vie sur cette terre est appelée à se déployer dans l’éternité. Le Pape ne manque pas de rappeler ainsi cette perspective : « La vie éternelle sera un émerveillement partagé, où chaque créature, transformée d’une manière lumineuse, occupera sa place et aura quelque chose à apporter aux pauvres définitivement libérés. » (LS 243)

pour agir

       Vivre chaque journée comme si elle était la première, la dernière et l’unique.   

      Prendre le temps de la prière quotidienne qui oriente notre cœur vers Dieu et donc vers la source et le terme de notre vie.

      Découvrir le projet d’amour de Dieu sur nous, notre raison de vivre et d’exister.

      Prendre conscience de la présence aimante de Dieu pour nous engager dans la vie sans la peur de manquer ou de nous tromper, dans une confiance totale et sans limite dans la Providence de Dieu qui sait ce dont nous avons besoin.

      Savoir en toute circonstance saisir la main de Dieu tendue vers nous.

 F.R.

6 septembre 2020 |

* homélie du 30 aôut 2020

par  Claude Compagnone, Diacre

 

 

« Si quelqu’un veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix

et qu’il me suive. Car celui qui veut sauver sa vie la perdra, mais qui perd sa vie à cause de moi la trouvera. »

Nous connaissons bien ces paroles du Christ tant elles sont fortes : renoncer à soi-même, prendre sa croix, perdre sa vie. Peut-on dire que ce sont des mots d’un programme très enthousiasmant ? Pas vraiment. Du coup, les entendons-nous bien tellement ils peuvent paraître dérangeants ? Ils ne laissent voir apparemment que contraintes, renoncements et sous-développement de notre personnalité et de notre individualité. Combien semblent-ils être en décalage et éloignés de ceux de notre monde moderne qui nous promet et valorise le développement personnel, un accès toujours plus grand à la diversité du monde, par les voyages, l’art, la culture, qui nous promet la possibilité de vivre des émotions fortes par le truchement de dispositifs techniques de plus en plus sophistiqués.

Avez-vous remarquez combien ce verset personnalise les choses ? Il s’agit ici de renoncer à « soi-même », de prendre « sa » croix, de perdre « sa » vie. Ce n’est pas des autres dont il s’agit, mais bien de nous et de nos choix profonds, intimes, personnels, qui nous constituent. L’exigence du Christ pour pouvoir le suivre est-elle donc trop lourde, trop impossible, par la fermeture, en quelque sorte, qu’elle demanderait sur la vie, sur notre vie ? La question vaut franchement le coup d’être posée, à la fois pour mieux comprendre le sens des paroles du Christ, pour savoir si nous les faisons nôtres ou pas, et pour savoir comment elles peuvent se concrétiser dans notre vie.

Prendre sa croix. Ce que nous demande le Christ ici ce n’est pas de prendre la croix de quelqu’un d’autre, ni d’aller chercher une croix qui ne serait pas là. L’alternative est ici de prendre notre croix ou de ne pas la prendre. Cette croix est faite des déceptions, des rêves sans lendemain, des échecs, des manques, des incapacités, des peurs, des handicaps, des souffrances physiques et psychologiques, des obligations ou des engagements trop lourds qui nous habitent et nous entravent. D’une façon ou d’une autre notre croix est là, elle nous est imposée par la vie. Notre choix ne porte pas sur le fait d’avoir une croix ou pas. Nous en avons chacune une, différente, certes plus ou moins lourde selon les uns et les autres, mais cette croix est bien là. Mais qu’en faisons-nous ? Là est notre choix.

L’ignorons-nous, en nous absorbant dans nos activités, dans tout ce qui peut éviter de nous y faire penser ? Ou au contraire la prenons-nous en charge, la mettons-nous là, sur nos épaules, sous notre regard, laissant son poids peser sur nos épaules ? Cette croix qui était une vraie ancre, qui nous clouait au sol, qui nous empêchait d’avancer, n’est alors, placée sur nos épaules, plus un obstacle. Elle pèse certes, mais en la portant nous pouvons avancer, aller plus loin, découvrir autre chose. Nous pouvons vivre.

Et le Christ, bien plus que de nous dire de porter notre croix, nous offre un moyen de la porter en nous proposant d’agir dans notre vie comme il a agi lui-même dans la sienne, en étant mus par l’attention aux autres, par un amour envers les plus démunis, en entrant toujours plus en vérité en relation avec Dieu, avec les autres et avec la création. Le Christ nous le dit « Prenez sur vous mon joug, devenez mes disciples, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos pour votre âme. Oui, mon joug est facile à porter, et mon fardeau, léger. » En faisant nôtres les exigences du Christ, en les portant, notre croix, chargée sur nos épaules, se transforme et se fait plus légère.

Et pour faire cela nous devons effectivement renoncer d’une certaine manière à une part de nous-même. Nous devons renoncer à être celui qui refuse de voir qui il est profondément ; nous devons renoncer à être celui qui se perd dans ses activités afin d’oublier sa croix ; nous devons renoncer à être celui cloué au sol par une croix qu’il veut ignorer et qui le plombe lorsqu’elle reste ainsi étalée au sol. Nous devons, comme le dit le Christ, renoncer à nous-même. Mais il s’agit d’un certain nous-même. Nous ne renonçons pas pour n’être plus personne, mais nous renonçons pour être autrement, pour être plus justement et plus profondément nous-même.

« Qui perd sa vie à cause de moi la trouvera » nous dit le Christ. A ces mots, nous avons tous en tête ces héros de la foi chrétienne, les martyrs qui ont donné leur vie au nom de leur foi en Christ et à qui la vie éternelle est promise. Mais ces mots nous concernent aussi dans notre vie ordinaire, maintenant : perdre notre vie en renonçant à celle que nous avons choisi de bâtir tout seul, c’est accepter, en nous mettant au service du Christ, de nous trouver nous-même et de recevoir la vraie vie.

5 septembre 2020 |