par le père Dominique NICOLAS
EN CE TEMPS DE REDEMARRAGE, permettez-moi de nous proposer une vision qui dépasse ce seul week-end. Je voudrais, au nom de l’équipe de l’EAP, nous suggérer une piste à garder tout au long de l’année, pour en faire peut-être un mot d’ordre, un mot de passe, une ligne pour toute notre vie. A l’instant, Paul disait « Pour moi vivre c’est le Christ » : c’est ce nous voudrions garder et appliquer.
Le Christ a été pleinement un humain. Il est celui qui nous permet d’aller à fond dans notre humanité, à nous aussi. Et il nous conduit, par tout ce qu’il fut, à un quelque chose d’incroyable, d’insoupçonné, d’impossible que l’on appelle Dieu. Que lui appelle son Père et dont il affirme que nous le connaissons si nous prenons le temps de les regarder vivre, lui, ce Jésus et les siens. Jésus est comme un viaduc entre un infini invraisemblable et nos existences fatiguées par le poids de ce qui nous est trop présent et trop lourd. Mais son chemin nous apprend à tout regarder autrement, de l’intérieur. Jésus le Christ nous fait explorer l’intérieur de ce qui est en Dieu et l’intérieur de nos vies. Il nous en parle, nous le fait découvrir immense, et le fait aimer. Il est appel et communication. Il est absence de peur.Il une main tendue qui tire hors de la noyade, il relève et donne confiance et dignité. Et aussi, il est la main amicale qui tire ou pousse en avant. Il est celui qui entraîne sur les chemins de son temps, de village à village, de personne à personne. Il est temps d’arrêt et temps de rencontreIl est un regard, une manière de faire attention. Il est une écoute et un respect infini. Il est en même temps un brûlot de vérité et un bûcher à faux-semblants. Il fait sortir de notre existence, et de notre terre tout entière, une réalité que nous n’avions jamais osé imaginer. Il ose nous dire capables d’infini et de bonté. Il ose parler de bonheur. Comme disent ses amis proches : à la fois on ne le comprend pas, et à la fois on ne se lasse pas de l’écouter et de chercher qui il est, où il est, de chercher ce qu’il demande, de chercher avec qui et comment. Il est déroutant et épuisant, mais il rend heureux comme on ne savait pas. Et aujourd’hui, 2020, qu’en est-il, puisqu’il n’est plus là ?Trois voies d’accès, au minimum, nous sont à portée de main, puisqu’il nous a donné d’être totalement filles et fils de la terre, filles et fils du ciel :
- la Bible où des humains ont tressé ensemble leurs mots d’hommes avec quelque chose venu d’ailleurs. Ils ont capté en leurs paroles une autre musique de fond. En bâtissant leur humanité, ils ont laissé apparaître un motif d’une lumière autre.
- C’est ce que nous pouvons connaître en groupes humains réunis. Dire et prier l’Évangile rend le Seigneur Dieu présent pour nous, il s’incarne parmi nous ; dire et prier nos vies fait d’elles la bonne nouvelle d’aujourd’hui !
- Une autre insertion dans l’histoire immense sont les saintes et les saints. Il n’y en a pas deux pareils. Ils nous disent que nous pouvons avoir tous notre couleur – que nous le devons, au service d’une lumière qui fait de nous des vitraux rarissimes. Leur simple règle du jeu est qu’ils ne se regardent jamais, ne se mirent pas, ne s’intéressent pas à leur apparence … mais désignent la beauté qui est tienne, la révèlent et la rendent utile. Ils te construisent pour servir chaque ailleurs
- Enfin, pour parler comme le « serviteur des serviteurs de Dieu », le pape Paul VI du dernier concile, tout cela nous donne permission et mission « d’entrer en conversation avec le monde ».
Voilà donc tout bonnement ce que nous nous proposerons :
- Marcher avec et comme le Christ
- Voir les gens et les choses avec la même bienveillance que l’évangile proposait tout de suite :
- pourquoi aurions-nous le regard de travers quand le Seigneur, lui, est juste et aimant ?
- Oser Le manifester ensemble, oser ensemble être en communion
- Fêter cela dans la consécration de l’Esprit Saint créateur