« Élisée se leva et partit à la suite d’Élie » (1° livre des Rois 19, 16b.19-21)
« Jésus, le visage déterminé, prit la route de Jérusalem » « Je te suivrai partout où tu iras » (évangile de Luc 9, 51-62)
C’est comme tout ce qui se dit ou qui se fait, ça peut se prendre en bien ; ça peut se prendre en mal. On peut même se dire « c’est bien beau, tout cela, mais qu’est-ce que ça cache ? »
Donc, aujourd’hui, on peut trouver la Bible héroïque ; on peut la trouver inhumaine. On peut chercher à la nuancer et à édulcorer sa violence. On peut dire avec des trémolos dans la voix « c’est un héroïsme surhumain admirable ». Ce qui signifie : « oui, mais pas pour moi », « pas pour nous ».
Ou bien, au lieu de se défendre, on peut chercher à dialoguer avec elle : « pourquoi dis-tu cela ? ». Faire confiance à sa rationalité. Vivre en partenariat.
Tenez, au fait : dialoguer avec la Bible, lui poser des questions, chercher à comprendre, c’est peut-être l’une des premières caractéristiques du disciple, tel que la Bible souhaite avoir : parce que c’est dialoguer avec Dieu, le prendre au sérieux. Parce que Dieu a besoin de personnes qui le regardent les yeux dans les yeux et lui font confiance. « Venez et causons ensemble » dit le Seigneur par la bouche du prophète Isaïe, au tout début de son livre.
Ainsi, peut-être bien, pourrait-on poser que disciple signifie être en dialogue ?
Être disciple !
C’est comme tout ce qui se dit ou qui se fait, ça peut se prendre en bien ; ça peut se prendre en mal. On peut toujours considérer ce qu’il faudrait abandonner. Cela réjouit rarement… On peut voir ce que l’on trouve à y gagner … mais gagner quoi ? qu’est-ce que ça cache ? la proie ou l’ombre ? le sûr et certain ou le possible seulement ? la terre ferme ou l’île aux trésors ?
Avec un certain humour, Jésus avait un jour répondu à Pierre : « Vous qui avez tout quitté, vous aurez des terres et des frères par centaines … et quelques persécutions en cours de route »…
Oui, est disciple, certainement, la personne qui accepte d’être en aventure, et d’y être déstabilisée.
Il y a un voyage à faire, et on le fait sans bagages. Sans se retourner vers la douceur d’hier. Sans nostalgie romantique. Sans idéal rêvé non plus.
Mais un voyage vers quoi, au fait ?
On pourrait énoncer toute une liste de valeurs, certes : la bonté, la justice, la vertu, etc. …. Ce qui est bien. Mais si l’on quittait le quoi, le ce que, pour accéder au QUI ? quitter le « règne des choses » pour entrer dans l’admiration d’une personne, entrer dans son sillage ?
Notre boussole s’appelle Jésus, et quand on teste, on ne le regrette pas. On découvre tellement de choses !
Jésus affirme que chacun a de la consistance tel qu’il est, que chacun existe puisqu’il est aimé.
Serait donc disciple, celui qui reçoit l’amour, l’estime, et tout…, celui qui reçoit d’un qui fait tourner le regard vers autre chose que les soucis. D’un qui croit à la joie.
Et la donne.