commencer par Dieu… 28-29 octobre 2017

PAROLE DE DIEU : (EP 2, 19-22)

Vous n’êtes plus des étrangers ni des gens de passage, vous êtes citoyens du peuple saint, membres de la famille de Dieu, car vous avez été intégrés dans la construction qui a pour fondations les Apôtres et les prophètes ; et la pierre angulaire, c’est le Christ Jésus lui-même. En lui, toute la construction s’élève harmonieusement pour devenir un temple saint dans le Seigneur. En lui, vous êtes, vous aussi, des éléments de la construction pour devenir par l’Esprit Saint la demeure de Dieu.

Les paroles d’Évangile que nous venons d’entendre, nous sommes tous désireux de leur donner toutes leurs dimensions. Alors, pour commencer à décoder le logiciel de Jésus, je voudrais situer ses paroles dans leur contexte culturel voici donc une petite histoire juive qui se déroule à l’époque de Jésus

Il y avait deux grands maîtres de spiritualité : un certain Chammaï, haut dignitaire du Temple et un rabbin pauvre venu de Babylone, Hillel. Un officier romain vient trouver le premier et lui demande : « s’il te plaît, je suis pressé, explique-moi ta religion juste le temps de te tenir sur une jambe ». Chammaï est furieux et le chasse « tu te moques de moi et de Dieu ». Le Romain va poser la même question à Hillel qui, très tranquillement, s’installe sur un pied et il a largement le temps de proclamer : « tu aimeras le seigneur ton Dieu de tout ton coeur et ton prochain comme toi-même ».

Mais, alors que nous, nous aurions tendance à approuver l’un des deux et à réprouver l’autre, les commentaires juifs disent : « l’un et l’autre sont justes, mais le premier a raison sur terre où prime le sérieux ; le second a raison dans l’éternité, là où prévaut la miséricorde ».

Donc, lorsque Jésus affirme qu’il est aussi important de tenir compte du prochain que de Dieu, il nous place d’entrée de jeu dans la vie éternelle. Si les deux commandements sont à égalité, c’est parce que pour lui, l’impossible et l’irréaliste du paradis sont déjà réalisables dès aujourd’hui.

 

Maintenant, première clé de lecture :

pour comprendre l’impératif « tu aimeras ton prochain comme toi-même », je prends la parabole du bon samaritain que nous connaissons tous : il ne s’agit pas de définir le prochain à partir de nous-mêmes et de notre générosité, mais il faut savoir qui a besoin et de qui nous nous nous faisons proches. L’autre ne peut plus nous rester extérieur, mais une relation vraie est toute en intériorité.

L’exemple parfait en est Jésus lui-même, fils de Dieu et parole de Dieu, qui est devenu intérieur à l’humanité. Il nous a aimés comme on aime quand on est Dieu : c’est-à-dire en ne gardant rien pour lui-même, et en mettant tout en oeuvre pour notre liberté.

Voilà pourquoi les deux commandements s’interpénètrent. Qui aime Dieu aime son prochain, « de tout son coeur, de toute son âme, de toute son intelligence, de toutes ses forces ». Et qui est capable d’être proche, avec délicatesse et de façon inventive, de l’homme blessé à terre, celui-là, comme dira St Jean  » est né de Dieu et connaît Dieu ». Plus nous connaissons Dieu, plus nous sommes serviteurs des humains. Et réciproquement, être au service des personnes en détresse ou en difficulté, cela nous divinise.

La deuxième clé de lecture :

elle nous vient des consignes que Jésus donne à ses disciples quand il les envoie en mission : « où que vous alliez dites « la paix à cette maison », car le règne de Dieu s’est approché de cette demeure. Parce que vous êtes là, le royaume du ciel est devenu proche de ceux que vous rencontrez ».

Le disciple de Jésus, l’ami de Jésus est devenu signe de Dieu, signe de sa présence et de sa tendresse, signe et acteur de son respect pour tous

La personne croyante est canal de sa grâce. Elle est sa grâce. Aujourd’hui, maintenant.

C’est cela qui nous achemine à vivre la fête de Toussaint.

Père Dominique NICOLAS

29 octobre 2017 |

prédication des 21 et 22 octobre 2017

par Bertrand Schweisguth,

ancien président du conseil presbytéral de l’Eglise protestante unie de Côte d’Or

 

Quand le père Dominique Nicolas m’a demandé si j’étais prêt à vous parler au cours de cette messe, j’ai assez spontanément répondu oui, reconnaissant pour l’honneur qui m’était fait mais un peu tremblant devant le défi que cela représentait.

Pourquoi  vous proposer cette prédication aujourd’hui à la fin de la semaine missionnaire mondiale de l’Eglise catholique romaine ? Pourquoi prendre la parole à la place d’un prêtre ou d’un diacre ? Peut-être parce que nous sommes tous appelés à être missionnaires, même sans aller à des milliers de kilomètres d’ici, comme chrétiens, quelle que soit notre Eglise d’appartenance.

Mais la vraie raison est que, dans quelques jours, il y aura exactement 500 ans le 31 octobre, Martin Luther affichait sur la porte de l’église de la Toussaint à Wittenberg, ses fameuses 95 thèses. Et cet événement a été pris comme le début symbolique de la réforme protestante du 16ème siècle.La réalité historique est que Luther a envoyé ses 95 thèses à l’archevêque de Mayence en vue d’un débat universitaire, d’une dispute, sur les indulgences et le trafic qui en était fait. Mais le texte a été diffusé et a soulevé une vaste polémique.

En 1517 Martin Luther avait 34 ans, il était moine de l’ordre des ermites de St Augustin, prêtre et Dr en théologie, fin lecteur de la Bible.

Dans ses premières années,  il était un moine extrêmement scrupuleux. Il était hanté par la mort et par la peur de la mort. Que faire face à un Dieu aimant mais qui exige en retour un amour parfait, donc impossible ? Son respect de la Règle et des rites, ses prières, ses actions ne pouvaient jamais être à la hauteur de cette exigence. La réponse, il l’a trouvée dans les écritures et particulièrement dans l’épître de l’apôtre Paul aux Romains.

Voici ce qu’en a dit le Pape François, au cours d’une célébration commune avec les Eglises luthériennes qui ouvrait la commémoration des 500 ans de la Réforme en octobre 2016, à Lund, en Suède :

« L’expérience spirituelle de Martin Luther nous interpelle et nous rappelle que nous ne pouvons rien faire sans Dieu : « Comment puis-je avoir un Dieu miséricordieux ? » C’est la question qui hantait constamment Luther. En effet, la question de la relation juste avec Dieu est la question décisive de la vie. Comme on le sait, Luther a trouvé ce Dieu miséricordieux dans la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ incarné, mort et ressuscité. Par le concept « uni

quement par la grâce divine », on nous rappelle que c’est toujours Dieu qui prend l’initiative et qu’Il précède toute réponse humaine, en même temps qu’Il cherche à susciter cette réponse. La doctrine de la justification, par conséquent, exprime l’essence de l’existence humaine face à Dieu ».

Pour le dire rapidement, la doctrine de la justification énonce que l’homme, toujours pécheur, s’il se repent, est, par la foi en Jésus Christ, trouvé juste devant Dieu. Cette justification ne dépend en aucun cas de ses mérites ou des bonnes actions qu’il peut faire, elle dépend entièrement de la grâce divine. Cette foi dans l’amour de Dieu nous rend libre de toute culpabilité.

Libérés et justifiés devant Dieu ne signifie pas que nous puissions faire ce que nous voulons. Un article de la confession d’Augsbourg de 1530, un texte essentiel pour les luthériens, dit ceci :

«…Cette foi doit produire des fruits et des bonnes œuvres, …il faut que l’on fasse, pour l’amour de Dieu, toutes sortes de bonnes œuvres que Dieu lui-même a commandées. Mais il faut se garder de mettre sa confiance dans ces œuvres et de vouloir mériter par elles la grâce de Dieu. Car c’est par la foi en Christ que nous obtenons la rémission des péchés et la justice… »

Relisons les premiers versets de la lettre de Paul aux Thessaloniciens à cette lumière.

Souvenez-vous que cette 1ère lettre aux Thessaloniciens est la première en date des lettres de Paul donc aussi le plus ancien écrit du Nouveau Testament ! Sa compréhension du salut par la foi y est déjà inscrite.

« …sans cesse, nous gardons le souvenir de votre foi active, de votre amour qui se met en peine, et de votre persévérante espérance, qui nous viennent de notre Seigneur Jésus Christ, devant notre Dieu notre Père, sachant bien, frères aimés de Dieu, qu’il vous a choisis. »

Et la note sur ce dernier verset, dans la TOB, la traduction œcuménique de la bible, dit ceci :

« Dans l’Ancien Testament, l’élection est le privilège d’Israël, appelé pour cette raison le peuple élu : Dieu l’a choisi parmi les autres peuples, non en vertu de ses mérites particuliers, mais par pure grâce.

Paul reconnaît maintenant aux communautés chrétiennes d’origine grecque le même privilège, qui a sa source dans l’amour gratuit du Dieu Sauveur. » Fin de citation.

Aujourd’hui, ici, nous faisons partie de ces « communautés chrétiennes d’origine grecque » ; c’est bien à nous qu’est adressé ce message : nous sommes bénéficiaires de l’amour de Dieu en dehors de tout mérite de notre part.

Et l’apôtre ajoute : « En effet, notre annonce de l’Evangile chez vous n’a pas été seulement discours, mais puissance, action de l’Esprit Saint et merveilleux accomplissement. »

C’est par l’Esprit Saint que nous recevons cette foi en un Dieu qui fait miséricorde.

Permettez moi de terminer en citant la théologienne et pasteur Katharina Schächl de l’Eglise Protestante Unie de France, dans un article du dernier n° de la revue Unité des Chrétiens consacré au thème de la semaine de prière pour l’unité des chrétiens de 2018 ; le thème est une citation du livre de l’Exode : « Le Seigneur est ma force et ma louange, il est mon libérateur ».

Et Katharina Schächl écrit à propos du Christ libérateur :

« Le Christ qui accueille l’imperfection humaine, le Christ qui promet sa présence sans aucune exigence de contre-don, le Christ qui fait entrevoir une humanité déconcertante de Dieu, le Christ qui permet d’espérer une vie plus forte que toute mort… A condition d’y accorder sa foi, d’exercer notre don à faire confiance, l’être humain peut alors faire l’expérience libératrice d’être le bien-aimé, la bien-aimée de Dieu, en dehors de tout cadre d’évaluation par l’échec ou la réussite. Une liberté d’enfant de Dieu, pour rien ! Quelle bonne nouvelle pour aujourd’hui ! »

Amen.


22 octobre 2017 |

homélie des 14 et 15 octobre 2017

Homélie 28ième dimanche ordinaire A

Francis ROY, diacre

L’Evangile ne nous donne jamais de grandes définitions abstraites sur Dieu, sur le ciel et sur l’Eglise. Non ! L’évangile est plutôt un grand livre d’images.          Et  l’image de ce dimanche, utilisée par Jésus ne semble pas si désuète qu’on puisse le penser, même si elle revêt un caractère oriental, bien marqué de              l’époque du Seigneur. Jésus nous présente un Dieu qui « marie son fils » ……pour nous, c’est la plus belle histoire du monde … la plus belle histoire d’amour ! Nous comprenons bien évidemment qu’il s’agit de Jésus lui-même … oui, Jésus est « amoureux » … il a épousé une fiancée qu’il aime passionnément : l’humanité. Cette image des noces, court comme un « fil d’or » dans toute la Bible : depuis les prophètes … Osée, Isaïe, Jérémie, Ezékiel … puis dans les Psaumes, Marc, Jean, Matthieu … ensuite dans les lettres de Paul et même dans l’Apocalypse … oui d’un bout à l’autre de la révélation, les relations de Dieu avec l’humanité sont une alliance, des « épousailles ».

Nous pourrions, à juste titre, nous poser la question de savoir ce que cela changerait à notre « foi » si, au lieu de considérer notre « religion » comme des vérités à croire et des préceptes de morale à observer, nous arrivions à l’envisager vraiment comme une histoire d’amour… Une histoire d’amour entre Dieu et sa création, un message d’espérance pour notre humanité. Et justement, pour cette humanité,  Dieu rêve d’un banquet universel, un festin royal … une grande fête où Il rassemble ses invités …  Dieu invite, et avec insistance, il ne se décourage pas, mais ! Comble de malheur … que font les conviés …  « ils n’en tiennent aucun compte, ils s’en allèrent, l’un à son champ, l’autre à son commerce » nous dit l’évangile… Et là, frères et sœurs, il n’est pas faux de dire qu’il s’agit de chacun d’entre nous. Car c’est à vous et à moi que Dieu a envoyé une carte d’entrée. Avons-nous conscience d’être attendu ? Avons-nous conscience qu’il y a une place pour chacun d’entre nous à la table du Seigneur ? Il faudrait vraiment que l’on prenne le temps de nous interroger sur les appels que Dieu ne cesse de nous adresser et que nous laissons passer consciemment ou pas !

Eh bien c’est sans doute que nous avons encore du mal à nous convertir, à changer notre regard. Car Dieu, en effet, invite tout le monde à son banquet. « Les mauvais comme les bons ». Ce ne sont pas nos propres sacrifices, petits ou grands, qui sauvent l’humanité, ou une petite partie d’humanité, même s’il nous arrive heureusement de faire le bien. C’est le sacrifice de Jésus par sa passion et par sa croix qui, une fois pour toutes, définitivement, sauve le monde. C’est même pour ça qu’il est venu ! Dieu ne se contente pas de faire plaisir à un « fan club » à qui il accorderait des privilèges pour les remercier de leur soutien. Il aime autant, d’un même amour infini, chacun des êtres à qui il donne la vie. « Les mauvais comme les bons » ! Et il les invite tous à son banquet.

Alors, à quoi bon se donner tant de mal à essayer de faire le bien ?

C’est là que l’on peut, peut-être mieux comprendre la fin de cette parabole, cet épisode final de l’invité qui n’a pas le vêtement de noces et que le roi jette dehors. Souvent, cette conclusion de la parabole nous surprend, nous déstabilise, ou peut-être même nous scandalise. Alors, il est sûrement utile de nous arrêter un instant sur cet épisode final.

Certes, tout le monde est invité, « les mauvais comme les bons ». C’est par pure générosité de la part de Dieu que nous sommes appelés, non à cause de nos mérites. Car tous, si nous nous posons la question « suis-je digne du Ciel ? », et que nous sommes honnêtes, nous savons bien que notre réponse est « non ». Mais ce n’est pas cette question que Dieu nous pose. Il ne nous demande pas si nous en sommes dignes.

La vraie question est : « est-ce que j’accepte vraiment comme don ce que Dieu me donne ? ». Car de toute façon, que je le veuille ou non, Dieu donne. Libre à moi d’accepter ce don, d’habiller mon cœur du vêtement de noces que Dieu a taillé sur mesure pour moi. C’est ce qu’on appelle répondre à sa vocation. Libre à moi de le refuser et de considérer que tout ce que j’ai, tout ce que je suis, je ne le dois à personne d’autre qu’à moi-même. C’est cet orgueil qui nous déshabille le cœur aux yeux de Dieu, mais aussi à nos propres yeux et aussi aux yeux des autres. Le refus de porter le vêtement de noces, ce n’est pas la simple ignorance des conventions vestimentaires. C’est l’attitude volontairement provocatrice de celui qui, se sachant invité, décide de profiter du festin sans accepter en retour de donner un minimum de lui-même, de s’ajuster à la grâce qui lui est faite par cette invitation. Pas plus.Alors, pour que nous soyons revêtus du vêtement de noces, que devons-nous faire ? Une réponse se trouve dans le livre d’Isaïe, au chapitre 25, que nous avons entendu dans la première lecture : il y est question aussi d’un festin « de viandes grasses et de vins capiteux », que le Seigneur aura préparé « pour tous les peuples, sur la montagne ». Tous les peuples, c’est à dire encore une fois « les mauvais comme les bons », les croyants comme les païens ; et « sur la montagne », c’est-à-dire dans son royaume. Et la réponse à la question « que devons-nous faire ? Comment revêtir ce vêtement de noces ? », la voici au verset 9 de ce passage d’Isaïe : « Et ce jour-là, on dira : « voici votre Dieu, en lui nous espérions, et il nous a sauvés ; c’est lui le Seigneur, en lui nous espérions ; exultons, réjouissons-nous : il nous a sauvés ! » Voici ce qui nous est demandé : faire simplement cet acte de foi envers Dieu, reconnaître humblement qu’il est Dieu, que tout nous vient de lui, et que c’est lui qui nous sauve. Repousser notre orgueil qui nous fait croire que nous pouvons nous sauver nous-mêmes.

Si nous sommes dans cette disposition de cœur, si nous sommes revêtus de ce vêtement d’humilité, alors, Dieu nous accueillera avec joie, et nous pourrons nous réjouir nous aussi, avec tous nos frères, au banquet des noces de son fils.

14 octobre 2017 |

Parabole des Ouvriers de la Vigne

En 1863 à a commencé en France, puis partout en Europe, une crise qui a ravagé l’ensemble des vignobles. Le phylloxéra détruisait à une vitesse folle tout le vignoble. Et pour éviter une propagation catastrophique de ce puceron, il fallut arracher tous les pieds de vigne. Ce fut un drame pour la viticulture, et un drame humain extrêmement violent et fort. Il fallut tout replanter dans un tout autre contexte viticole et sociologique et politique et économique.

C’est ce que l’Évangile vient de nous dire, après le prophète Isaïe. L’un et l’autre nous ont parlé de ce drame. L’un et l’autre nous font comprendre aussi cette souffrance de la grosse colère du paysan viticulteur — et aussi la souffrance de Dieu. L’un et l’autre se sont épuisés à travailler en vain. Leurs efforts ont été battus en brèche par quelque chose qui suçait l’énergie jusqu’à la racine : le puceron du phylloxéra supprimait toute la sève ; l’injustice et la violence ont massacré les prophètes et Jésus le Christ. L’injustice, la violence, l’âpreté à l’argent, la volonté d’accumuler du pouvoir… et j’en oublie… voilà des phylloxéras qui ravagent une humanité jusqu’aux racines…

Tout cela a été mortel pour cette  vigne de Dieu que nous formons tous. Cela a été mortel pour Dieu lui-même : oui, c’est avec nos violences et nos égoïsmes que nous  l’avons mis en croix…

En bon paysan, Dieu est viscéralement attaché à sa terre. De toutes ses entrailles, nous lui sommes chers. Dieu n’est pas une idole insensible, contrairement à ce prétend le païen que nous avons toujours en nos têtes : oui, le Dieu de la Bible est toujours à découvrir, au-delà de nos idées sur lui  — vous savez, ce Dieu dont on demande parfois « Qu’est-ce que j’e lui ai bien fait pour qu’il m’arrive telle catastrophe ? ».  Il  a des sentiments forts. Il aime la vie. Il croit à la vie. Et il souffre quand nous refusons d’être ce à quoi il croit ; refusons d’être ce qu’il aime. Quand nous refusons d’être sa vie.

Nous lui sommes son grand crû. Il aime ce qu’il a planté, il nous connaît. Il sait que quelque chose peut redémarrer.

Pour que rien ne soit perdu, il opère une greffe :   sur Jésus pour que la sève du Christ monte en nous. Il nous replante en « ce Christ que les bâtisseurs, crispés sur eux-mêmes, ont rejeté ». Dans cette nation étrange qui accepte et revendique d’appartenir  à l’homme aux bras écartelés.

Alors nous ne risquons plus  de porter du verjus. Notre vrai fruit sera la sainteté reçue du Christ Jésus. Car il est notre seul plant de Vigne possible.

« Pour la gloire de Dieu et le salut du monde ».

Dominique Nicolas

10 octobre 2017 |

ce vendredi 6 octobre La Prière du Matin de Saint Bruno le Chartreux

« Seigneur,

dans le silence de ce jour naissant, je viens Te demander la paix, la sagesse et la force.

Je veux regarder aujourd’hui le monde avec des yeux tous remplis d’amour, être patient, compréhensif, doux et sage, voir,  au-delà des apparences, Tes enfants comme Tu les vois Toi-même, et ainsi, ne voir que le bien en chacun.

Ferme mes oreilles à toute calomnie, garde ma langue de toute malveillance, que seules les pensées qui bénissent demeurent dans mon esprit, que je sois si bienveillant et si joyeux, que tous ceux qui m’approchent sentent Ta présence, revêts-moi de Ta beauté, Seigneur, et qu’au long de ce jour, je Te révèle.

Amen. »

Saint Bruno le Chartreux (1030-1101)

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