RETOUR DE NOTRE MADAGASTAR

Juin 2013

Bonjour à tous, tout d’abord, pardonnez-moi de lire plutôt que d’improviser. Il m’est plus aisé de vous lire un texte écrit, sinon je risquerais de m’éparpiller un peu trop.

Rentrée depuis presque deux mois, il n’est pas facile de vous faire un juste retour de mon année passée à Madagascar. Le bilan serait bien incomplet car je n’ai pas encore le recul pour goûter aux fruits si nombreux de cette riche expérience.  Il n’est pas facile de partir, ni de rentrer. Il faut raccrocher son wagon de vie au TGV de la vie française et finalement ce n’est pas chose aisée. Récemment à Lille où j’allais voir des amis, on m’a demandé d’ où je venais, ma réponse a naturellement été : Madagascar.

Lorsque l’on commence un volontariat, une année semble une éternité. On patauge un peu au début, on doit trouver ses repères, il faut  ôter ses lunettes de Française pour en mettre de nouvelles. Il faut accepter de ne plus rien comprendre, d’être perdue, de ne pas tout maîtriser, de se laisser toucher…

Toucher : c’est finalement ce mot que j’utiliserais pour vous parler de ma mission. Il faut dire que je suis kinésithérapeute alors ce verbe me va plutôt bien !

J’ai été touchée en plein cœur par un pays que je n’ai pas choisi mais que j’ai eu tant de mal à quitter. Un pays où le pire et le meilleur se côtoient de près. Un pays que j’ai aimé autant que je l’ai détesté par moments, un pays où j’ai ri et pleuré.  Un pays qui s’appauvrit de jour en jour tandis qu’à l’autre bout du monde, on cherche à s’enrichir… Un pays qui  pour moi reste encore un mystère. Car, allez savoir pourquoi, mais  plus le temps passait  et moins je comprenais.

Touchée en plein cœur par les Malgaches, par cette famille  qui m’a accueillie les bras ouverts, m’a prise sous son aile comme un point d’ancrage si précieux dans cette vie mouvementée. J’ai touché du doigt leurs réalités, leurs difficultés, leur culture. J’ai partagé leurs joies et leurs peines… J’ai deux familles : une en France et une à Madagascar.

J’ai touché tous ces enfants qui venaient au centre de rééducation, ces petits bouts de corps tout fragiles, maigres, abimés par un handicap ou une maladie mais toujours souriants. Mais plus que de les avoir touchés, ils m’ont touché plus que je ne pouvais l’imaginer. Ils m’ont touché par leur force de vie, leur sourire, leur besoin immense d’affection. J’ai été touché par ses mamans ou leur famille qui inlassablement accompagnaient leur enfant avec l’espoir d’une amélioration qui parfois, souvent même, n’arrivait pas, faute de traitements adéquats ou d’examens complémentaires permettant un diagnostic précis.

Je me suis laissée toucher par toutes ces personnes qui ont croisé ma route, toucher par les mains qu’elles ont posées sur mes épaules, comme des points de repères pour reprendre son souffle et continuer la route malgré tout…

Touchée aussi par cette vie malgache : les maisons toujours ouvertes où on peut passer n’importe quand, il y  aura toujours une place. Une capacité de relativiser les choses, le temps, à improviser. Pour illustrer cela, depuis mon retour, j’aime raconter cette petite anecdote qui peut paraître  insignifiante. A l’aéroport à attendre un ami qui arrivait pour Noël, je reçois un message sur mon portable m’annonçant que l’avion aurait 4h de retard. En bonne Française que je suis, je me mets à pester contre la compagnie aérienne malgache qui n’est jamais à l’heure… lorsque ma Maman malgache, un petit bout de femme tout maigre et tout petit, m’a mis la main sur l’épaule et m’a dit en souriant : «  Il n’y a aucun problème Adélaïde, c’est le même jour ! » Petite phrase qui fait partie des grands moments de ma coopération.

J’ai aussi à peine touché du doigt l’étendue de mes capacités, j’ai touché du doigt quelques limites, j’en ai dépassé quelques unes… J’ai pris quelques claques, certaines positives, d’autres un peu moins… Il m’a fallu redire oui souvent, surtout lorsque je me demandais ce que j’étais venue faire dans cette galère.

Je me suis laissée toucher par le Seigneur qui m’a précieusement tenue dans ses mains pendant un an. Inlassablement, il a mis sur mon chemin des petites lumières quand il faisait noir. Il a fallu que je quitte mes attaches et mon confort pour me sentir pleinement reliée à Lui. Je dois avouer que c’était bien agréable de le sentir aussi près.

Le chemin parcouru est immense. Rien ne s’est passé comme je l’avais prévu. J’ai élargi l’espace de ma tente, j’ai aimé plus pour mieux comprendre.

Ce volontariat n’est pas une parenthèse ou une étape de ma vie, il est ma vie. Un volontariat, ça donne de la consistance. Un peu comme dans une publicité : ça fait du bien à l’intérieur et ça se voit à l’extérieur ! Je reprendrais les mots d’un couple d’amis qui ont comparés ma mission à un collier de perles qu’on se confectionne, comme un trésor visible mais que personne ne peut nous enlever car il est inscrit au plus profond de notre être. Ce que j’ai vécu la bas est un trésor qui n’est pas tout à fait comme les autres puisque celui ci  ne demande qu’à être partagé !

Je viens de vous toucher quelques mots de ma mission. Vous savez surement que le riz est l’aliment de base à Madagascar alors je terminerais par un proverbe malgache qui dit : «  l’amour est comme un grain de riz, il pousse là où on le sème ».

 

LIRE QUELQUES UNS DES « JOURNAUX D’UNE MADAGASTAR » ENVOYÉS PAR ADÉLAÏDE PENDANT SA COOPÉRATION

A MADAGASCAR cf rubrique SOLIDARITE

30 juin 2013 |

HOMÉLIE / PRÊTRE

Trois points :

1.  La façon d’appeler, telle qu’Élie la pratique et telle que Jésus la pratiquera ; bref : ce qu’est une vocation, d’abord comment l’humain appelle, puis comment Jésus appelle : le changement est radical, et pas dans le sens de la facilité.

2.  L’apprentissage des disciples à leur métier de disciples, comme l’Évangile nous le propose, et là encore sous sa forme la plus  rugueuse ;

3.  La manière d’être de Paul — dont c’est la fête en même temps que Pierre ce 29 juin—pas plus indulgent pour le n’importe quoi …   …   …

…   …   …   1+2+3  : Tout cela s’éclaire pour moi de couleurs particulières du fait des ordinations de trois hommes jeunes, ce dimanche, à Dijon.

C’est donc de la vocation des disciples que je voudrais parler aujourd’hui, des disciples-prêtres..

Dans le temps jadis, le garçon qui s’engageait en direction de la prêtrise commençait par être portier-lecteur. Portier : c’est-à-dire qu’il ouvrait la porte. Il recevait les gens. Il leur donnait aussi la possibilité de partir. Lecteur : c’est lui-même qui faisait ouvrir par les gens la porte de leur intelligence à la parole de Dieu qu’il lisait. C’est comme si les paroles lues étaient la clef pour entrer dans la maison de Dieu ; comme si les paroles des épîtres ou de l’Ancien Testament était des mots de bienvenue de la part du grand roi à ceux qui se présentaient à la porte du palais (ce sont les images de Ste Thérèse d‘Avila).

Ensuite, le séminariste devenait exorciste-acolyte.

Là encore, un doublé de fonctions : l’acolyte est celui qui accompagne… Il y a même dans le mot en français une nuance ironique : l’acolyte est un complice, il est en connivence.

L’acolyte accompagne un prêtre et marche à côté de lui… Il accompagne Jésus et il est en connivence avec Jésus… Ils sont tous les deux en complicité pour former une bonne bande avec les frères qu’il accompagne.

C’est grâce à cela qu’un acolyte peut être exorciste. Pas un exorciste à la façon des films, mais en exorcisant le monde de sa solitude et de sa tristesse. En donnant idée aux personnes de former une équipe autour de Jésus et de marcher avec lui.

Enfin, diacre et sousdiacre.

Là, c’était l’engagement quasiment définitif. Symboliquement, celui qui est appelé à en recevoir le ministère fait un pas en avant. Il se dégage de la place où il était pour s’engager à la suite de Jésus. Il quitte la foule et assume le risque d’une position personnelle.

Puis, il se couche sur le sol comme s’il disparaissait de la scène d’un certain monde — il mime un peu ce qui est arrivé à saint Paul quand il tombe dans la poussière sur le chemin de Damas, et il ressuscitera à un monde nouveau : le monde du service dont il porte le nom : service/diaconie. Diacre, serviteur.

Faire un pas en avant, dire  « me voici », c’est basculer dans une vie autre, une autre vie. De tout soi-même, de toutes ses forces, de toute son âme, de toute son intelligence.

Personnellement.

Mais je peux en attester : Se lancer dans l’aventure n’a rien d’aventureux.

À la manière de saint Pierre — l’autre dont c’est la fête aujourd’hui — le diacre ou le prêtre disent nécessairement : « Sur ta parole, je me lance, je lance les filets ».

En fait, tout dépend de savoir si l’on considère qu’une parole est du vent ou si c’est du solide… Moi, j’aime prendre la parole au mot.

J’ai décidé que seul Jésus avait « les mots qui font vivre ». … Les « mots de passe », quoi !

J’ai toujours comme image de la vie croyante celle d’un homme sur le fil de l’équilibriste. Il ne risque rien, tant qu’il a en tête la plate-forme qui est son but. Comme Jésus dont l’Évangile de ce jour dit qu’il sait qu’il va de ce monde à son Père.

Le reste est événementiel.

Ce qui seul pourrait déstabiliser, ce serait d’accepter en lsoi la violence — je dis cela en pensant à saint Paul aux Galates que nous venons d’entendre « vous vous mordez, vous vous dévorez les uns les autres… ».

Le croyant a déjà une vie de ressuscité ; plus rien ne lui fait peur, sinon de blesser autrui.

Et il vaut mieux que le prêtre soit un homme croyant…

Le prêtre est un homme or-donné : il est placé quelque part par quelqu’un pour faire quelque chose. On n’est pas prêtre par vocation personnelle. On participe à la construction d’une maison à la façon de saint Joseph. On participe à une arche d’alliance à la manière de Moïse… On a cette conviction  un peu folle que les humains peuvent devenir civilisés… Qu’ils peuvent se donner confiance les aux autres, — et aimer.

La tâche du prêtre est de prendre les choses de la terre, fruits de la terre et du travail des hommes, pour manifester qu’elles peuvent porter tout Dieu en elles-mêmes — c’est l’eucharistie… La mission du prêtre est de faire transfusion à un humain de cette certitude qui est au cœur même de Dieu : quoi que l’on ait fait, ce que l’on a fait est du passé. Une route est toujours ouverte.

Le rôle du prêtre et de prendre ne serait-ce qu’une petite gouttelette d’eau et de la mêler à la coupe de vin du Dieu créateur. Quoi qu’il fasse, il doit le faire « pour la gloire de Dieu et le salut du monde », et c’est là-dessus qu’on doit le juger.

Pour finir, je voudrais juste prendre la parole de Paul : Christ nous a libérés pour que nous soyons vraiment libres.

C’est ce que vous vivez, vous les couples, dans cet autre sacrement d’aventuriers qu’est le mariage : lui aussi, sacrement de l’appel ! Vous le savez bien, on n’y est libre que parce qu’on s’engage pleinement à révéler et recevoir la vie l’un de l’autre, à transformer la vie l’un par l’autre, à créer la vie. Et plus on aime, plus on est libre ; et plus l’amour nous a libérés, plus on sert à quelque chose.

Amen.

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29 et 30 juin 2013–13ème dimanche du temps ordinaire

Pape François ‏@Pontifex_fr16 Juin Que l’Église soit toujours un lieu de miséricorde et d’espérance, où chacun puisse se sentir accueilli, aimé et pardonné.

Pape François ‏@Pontifex_fr26 Juin La charité, la patience et la tendresse sont de magnifiques trésors. Et quand tu les as, tu veux les partager avec les autres.

 

JMJ à Rio – Je suis inscrit pour participer en juillet prochain aux JMJ à RIO. Je me prépare à ce voyage spirituellement (depuis le jeudi de l’Ascension nous prenons  tous les jours un temps de prière à l’aide du carnet de préparation) et matériellement  (vaccins, passeport…). Financièrement, la paroisse participe en partie. Pour le reste, je propose du baby-sitting. Si vous êtes intéressés, n’hésitez pas à contacter la paroisse au 03.80.55.34.60 ou moi-même au 06.11.52.72.42. Je tiens à vous décrire ce voyage avant, pendant et après sa réalisation afin de vous faire découvrir une nouvelle culture chrétienne.                Augustin SCHAAL

«  L’HUMANISME, VOUS Y CROYEZ, VOUS ? » Sauf à vivre enfermés ou cachés sur une île, comment ne pas être violemment interpellés par les appels du monde dans lequel nous vivons?

Près de nous, la crise: paradis fiscaux pour les uns, enfer pour les autres; violences du chômage persistant, de la misère, de linsuffisance des logements; marché florissant des drogues et des armes; litanie des « affaires» dhier et daujourdhui; scandales financiers et sexuels, y compris dans lÉglise; récupérations ambiguës de la loi sur le « mariage pour tous»; montée des intégrismes ... Les droits de beaucoup de femmes, dhommes, denfants du monde sont en danger.

A l’extérieur: guerres au Mali, en Syrie, etc. … Même le climat est détraqué: la pluie a noyé les six premiers mois de 2013 ! … Même la nomination-surprise d’un nouveau pape, différent et ambigu, ne réussit pas à chasser les nuages !!!

Locataires dune planète incertaine, nous sommes pour beaucoup dans le brouillard.

Pour lutter concrètement contre ces crises multiformes, les décisions et les moyens politiques ne suffisent plus. Lintensification de la lutte contre la misère simpose : Mobilisation générale!

Tous les humanistes sont appelés à sengager concrètement! Tous nont pas oublié lappel de lÉvangile: « Lève-toi et marche !», ni celui de Stéphane HESSEL à sindigner.

Beaucoup se lèvent, se mettent en marche. La résistance sorganise. Sont prises des initiatives humanitaires nombreuses, de toutes les couleurs, multiformes: ONG, organismes caritatifs, Associations multiples : Emmaüs, restos du cœur, ATD Quart-Monde, CCFD, Secours catholique, Secours populaire, RESF, Aide aux devoirs, micro réalisations, etc. .. « La fraternité nest pas une option, cest une nécessité» déclare le rassemblement chrétien «Diaconia» à Lourdes 2013.

Un autre monde « respire déjà». Il nous inquiète parfois, faute de comprendre quil est une chance inouïe.

Avec les femmes et les hommes daction, de réflexion, de foi, directs, compétents, nous sommes invités à la vie, à laudace, à lespérance, à la rencontre avec les autres et avec nous-mêmes. Avec lAutre.

En partageant la vie des hommes daujourdhui,les mains, les yeux et le cœur ouverts, nous décidons,comme le « Bon Samaritain », de vivre le « sacrement du frère ».

Marie-Christine & Yves GRELET in revue  Chemins Nouveaux – Prêtres Mariés – juin 2013 n° 35

Qu’est-ce qui t’a pris, Seigneur, de créer un monde pareil ! Ce monde où résonnent les mots de précarité, chômage, licenciement, maladie, peur, violence …

Et pourtant, Seigneur, je l’aime ce monde. ! C’est dans ce monde que tu m’appelles à naître, à me compromettre, à me laisser réveiller par ces cris: liberté, dignité, justice, solidarité, fête, réconciliation …

C’est dans ce monde que tu nous appelles à créer, à innover.

C’est dans ce monde qu’à ta suite, nous voulons prendre des risques, tâtonner, marcher sans connaître toujours le chemin, …chemin de douleur sans doute…, mais chemin d’humanité, …chemin d’enfantement, …chemin de naissance, …chemin d’incarnation.

(Luis ESPINAL (BOLIVIE)

28 juin 2013 |

« Et pour toi, qui suis-je ? »

Dimanche 3016 h00, à la cathédrale, ordination presbytérale d’Antoine AMIGO et Oscar Ruiz et ordination diaconale en vue du sacerdoce de Marc Gérault.

à moi aussi Jésus demande: « Pour toi qui est Jésus, le Christ » …………

… et c’est à la fois Jésus qui me  le demande et l’ami qui me proclame cet Évangile. Car c’est sa mission, comme c’est la mission de tout baptisé, d’interroger comme Jésus ferait.

Alors comme pour Pierre, la première réponse qui vient c’est la merveilleuse phrase : « tu es le fils de dieu, le messie, le christ. nous croyons en toi ».

Mais tout de suite après, Pierre va se comporter autrement. Et toi ? et nous ?

Car Pierre, quand il entend Jésus parler de la souffrance qui va arriver, n’en veut rien savoir..

Pierre avait tout compris, mais Pierre n’a rien compris. Il n’a rien compris tant qu’il n’a pas tout vécu. Avec Jésus et comme Jésus…

Et nous aussi, nous sommes Pierre : nous commençons par trouver Jésus épatant, et puis …ensuite, …il s’agit de le suivre.  Et cela est bien plus compliqué.

Nous sommes ce Pierre qui veut aimer Jésus, et qui ne sait pas encore aimer.

Pierre a une intuition de génie sur Jésus, —mais lorsqu’il s’agit d’entrer dans le réel de Jésus et de l’accompagner dans l’histoire réelle qui est la sienne, à ce moment-là Pierre ne suit plus.

Car l’histoire de Jésus n’est pas close ni refermée sur elle-même : elle est l’histoire d’une personne qui se met à côté d’autres personnes ; c’est un homme au travers de la route de qui d’autres personnes se mettent.

Suivre Jésus, c’est aller jusqu’au bout de sa vie : ce n’est pas en rester à une belle idée – une belle émotion— sur lui.

Il faut accepter ce moment où l’on ne comprend plus bien, –où l’on ne comprend plus rien : ni de la liberté vécue, ni de la liberté du don, et où l’on avance tout de même en faisant confiance.

Suivre Jésus, c’est marcher avec lui dans les recoins les plus difficiles de l’existence humaine. Prendre toutes choses à bras le corps. Vouloir que rien de ce que vivent les hommes ne soit laissé de côté.

Quand nous disons le  « je crois en Dieu », nous affirmons aussi « je crois qu’il est descendu aux enfers » : là où les individus sont tout seuls, et souffrent jusqu’à la mort de leur solitude. Mais Jésus  a toujours voulu rejoindre ceux qui sont abandonnés. Et a su le faire.

…  je ne peux pas m’empêcher à cet instant-là de penser à une amie maintenant décédée, Émilienne, compagne d’Emmaüs. J’avais fait sa connaissance lorsqu’elle m’avait invité pour fêter son premier anniversaire d’abstinence alcoolique. Et … la fête se déroulait avec une sangria… ! Je n’avais rien compris en m’en étonnant. La sangria était sans alcool, tout simplement !

Elle m’a ouvert les yeux et m’a donné de comprendre que la vraie fête ne se fait pas avec des moyens extérieurs, mais avec la tête et le cœur : la vraie fête n’est pas à l’extérieur mais à l’intérieur de nous-mêmes. De même que la vraie foi n’est pas à l’extérieur, mais à l’intérieur de nous-mêmes. Comme Dieu lui-même n’est pas à l’extérieur de nous, mais en nous. La fête est la fête d’être sauvé. D’être vivant pour …

Émilienne m’a raconté sa conversion. Elle qui buvait, un jour a eu un flash : lorsque quelqu’un de la communauté s’est approché d’elle, elle a vu Jésus. Et cette certitude de Jésus est restée même après qu’elle fût dégrisée. Elle a décidé radicalement de changer d’existence et de ne plus boire. Elle a renoué avec sa famille, et ce fut très difficile. Elle a tout fait pour retrouver ses enfants, et que ses enfants soient heureux d’elle. En vérité, Jésus l’avait vraiment rejointe puisqu’elle elle-même avait rejoint les autres et qu’elle avait fait ce qu’il fallait pour que les autres se rejoignent aussi mutuellement.

Ce Christ-là, j’y crois !

d.n.

22 juin 2013 |

… UNE FEMME N’AVAIT QU’UN FILS …

Dans ce récit, Jésus voit cette foule de pleureuses et d’hommes gémissants qui entoure un cercueil où gît un jeune garçon. Sa mère suit accablée de chagrin. Elle est veuve, sans famille. Jésus s’approche. La foule cesse ses lamentations. Tout s’arrête comme figé.

D’une voix naturelle, sur le ton d’un homme qui parle sans éclat, Jésus s’adresse au gisant : «Jeune homme, je te l’ordonne, lève-toi. » Aussitôt, le mort s’asseoit, surpris de tout cet appareil, de ces gens qui l’entourent. Il regarde autour de lui, étonné. Il voit sa mère, dans une expression telle qu’elle lui révèle un visage jusqu’alors inconnu de lui. Et le jeune homme, en sa pleine stature laisse rayonner le sourire joyeux qui s’était éteint aux lèvres du petit garçon malade, qui dévivait jusqu’à en mourir.

Et qui donc est cet homme près de lui, qui vient de l’éveiller?

Quelle est donc cette voix plus douce et plus forte et plus accordée aussi, dans le secret de son être, à son désir de vivre ? Quel est donc cet homme qui l’appelle à advenir?

Jésus, dans sa lucidité, comprend la situation….La mort d’un homme, mari de cette femme, père de l’enfant, avait lié cette femme à la tombe ; plus personne n’appelait ce fils à vivre…Le monde autour d’eux n’était qu’en deuil…

Jésus les remet tous dans la vie.

Jésus par son appel impératif et public, donne à l’enfant la stature d’homme libre qu’il lui révèle et l’élan pour sa vie à construire face à la société ébahie qu’il fait taire.

Ce n’est plus un enfant mais un jeune homme qui vit. Ce garçon est définitivement embarqué dans sa vie adulte.

« Tu m’apprends le chemin de la vie »  (Ps.15)

Avec Jésus se joue un moment où la parole fait tout. Ce n’est pas le corps de Jésus sur le corps de l’autre – Il n’use pas de magie comme Elie – c’est la parole, le verbe qui est efficace et délivre. C’est cela que Jésus apporte : la parole est maîtresse de tous les désirs quand elle est chaste et qu’elle est au service du désir de Dieu en chacun de nous.

Car Jésus est « père ». « Qui me voit, voit le Père. » Il est père de toute l’humanité, c’est-à-dire qu’en lui se trouve le père, c’est-à-dire le génie paternel.

Il donne toujours naissance, renaissance, résurrection, vie.

Il nous fait sans cesse basculer du champ de la loi dans le champ du désir.

Toujours, « avec lui, tout est neuf à nouveau» (Olivier Clément).

Ce que le message du Christ nous dit, c’est que toute sa parole doit s’incarner, doit prendre chair et ceci jusque dans le détail des pulsions.

Quel que soit son âge, quel que son niveau ou son évolution, chacun peut se projeter dans sa lecture de l’Évangile..

Quand il les lit, chacun va vivre ce qu’il en éprouve. Le texte des évangiles est capable de réveiller chez chacun un imaginaire différent, en rapport avec ce qu’il a vécu dans sa propre vie et parce que ce document ne change pas, il est un point de repère.

La Clé de la lecture des Évangiles c’est qu’il faut se projeter pour recevoir.

Françoise DOLTO Lecture de l’Évangile «au risque de la psychanalyse » Éd. j-p delarge 1977

6 juin 2013 |

CRED’ADO

CRED’ADO

Je crois en Dieu, Père de Jésus Christ et mon Père. 

Malgré le mal et la souffrance, je crois qu'il a fait le monde pour le bonheur. 

Malgré les limites de notre raison et de notre coeur, je crois en Dieu.

Je crois en Jésus Christ notre guide, notre ami, qui nous accepte tels que nous sommes et qui nous aime autant que Dieu nous aime.

Il nous montre le visage humain de Dieu et le vrai visage de l'homme.

Je crois en Jésus Christ, qui nous sauve par son immense amour.

Il a donné sa vie pour nous et, par sa résurrection, il nous assure que le monde réussira.

Je crois en l'esprit Saint, don de Dieu, envoyé de Dieu, amour de Dieu.

Il nous engage dans l'amour et rend présent Jésus au cœur de notre vie et dans le monde.

Il est lumière qui nous guide vers l'amour du prochain, qui aide dans les choix de la vie et qui conduit l'Église.

Nous croyons en l’Église, peuple de Dieu où chaque homme a une mission et une responsabilité à remplir.

Nous croyons en l'Église car elle est pour nous un lieu de rassemblement et de communion.

Ce lieu de rencontre nous permet de prier, de nous lier à Dieu et nous faire revivre nos sacrements.

Malgré les conflits les injustices, les désaccords entre les hommes, nous avons espoir en un monde nouveau, un monde d'amour, d'amitié et de paix.

Nous voulons participer à ce monde en y mettant toute notre foi et notre cœur.

AMEN 
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