MARIE, MÈRE DE LA PAIX

Prédication 1° de l’An 2020

Nous célébrons aujourd’hui celle qui a mis Dieu parmi nous au monde.  Celle qui a cru ce qui lui fut dit de la part du Seigneur. Celle qui a enfanté la Parole de Dieu, le Verbe qui nous relie à tout, à tous, à tous les temps, et à tous les lieux. Elle donne la Parole juste à notre monde, qui est soit trop mutique soit trop bavard.

Son oui, à elle, transforme tout, redresse tout. Comme disaient les anciens pères, le AVE de l’ange redonne sainteté à EVA. Son fils va  relier le ciel à la terre, et les terriens entre eux, et avec leur terre-mère, et avec le Ciel immense. Le cycle du temps se retourne, il ne prend plus son visage dans l’hier passé, mais dans l’avenir : en fait, dans l’aujourd’hui qui vient jour après jour.

En Marie, le Verbe de Dieu dit oui à la vie. Elle reçoit en son corps le Souffle créateur, l’Esprit-Saint du premier jour, du moment inaugural.

Tout au long de l’Évangile, par lesquels l’Évangile commence et par lesquels il finit, il y a 2 mots qui courent :

Le premier mot c’est Emmanuel Dieu, parmi nous. Il est dit par l’Archange Gabriel à la jeune femme Marie comme une promesse et comme une réalité. Comme l’annonce d’un Dieu toujours avec elle et toujours aussi avec nous.

Pas comme on dirait un espoir ou une espérance à venir, mais toujours au présent. Et autant avec nous qu’avec elle : comme si tout ce qui la concerne nous touchait aussi ; comme si tout ce qu’elle a était ipso facto vécu en partage. Le Seigneur Dieu est toujours là, avec tous, avec chacune, avec chacun. Il sera là tous les jours de nos vies, jusqu’à leur terme. C’est lui qui l’a dit. Il est présent, comme on tient quelque chose dans la main. Il serre tout en sa main, en sa poignée de main.  Il nous passe le flambeau.

L’autre mot  est ne crains pas, ne craignez pas : je vous donne la paix. Recevez la paix.

À l’aube du premier jour, l’Ange dit à Marie n’aie pas peur ; Jésus reprochera  aux disciples sur un lac tempétueux pourquoi avez-vous peur ; et lorsqu’il se présentera, ressuscité, aux femmes venues au tombeau pour le pleurer, il ira à leur rencontre, sur leur route : « Chalom, soyez complètement et parfaitement, absulument, en paix ; chairete, réjouissez-vous, allez porter bonne nouvelle à mes frères ».

Marie met au monde ces paroles de vie comme un chemin, comme une énergie. Dès l’annonce et son oui,  déjà, elle a en celui qui vient. Son actualité est l’avenir. Porte du Ciel, elle est l’ouverture à demain. À l’autre d’aujourd’hui.

Elle sait …

Oui, nous célébrons sa présence et sa confiance toute particulière lors du dernier jour,  auprès de celui qui meurt en croix. Elle l’a fait naître, elle l’accompagne pour cette mort qui est son autre naissance.

Mais elle n’y sera pas seule. Un disciple bien-aimé sera là, qui devient son fils. Elle devient sa mère. Elle devient la mère de tout ce groupe d’amis du Fils que l’Esprit va envoyer dans le monde. Elle y vit encore une naissance : la naissance d’une Église qui part loin, sans peur.  L’Esprit lui donne de quitter ses amarres pour porter au jour la parole semée en tout homme.

Ce seront nos souhaits pour tous les disciples de Jésus : que nous recevions cette mission. Que chacun puisse naître à ce Christ qui lui est présent et qu’il ne connaissait pas.

Alléluia

père dominique nicolas

1 janvier 2020 |

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