par Jean-Paul Berthelot, diacre
En ce 2ème dimanche de l’Avent, nous faisons un pas de plus sur cette belle route qui nous est tracée si elle est empreinte de pardon, de tendresse, respectueuse de nos différences. Oui ! le grand projet de Dieu est de nous ramener à lui. Ce message d’espérance est présent dès la première lecture. Le peuple pensait qu’Israël n’avait plus d’avenir et le prophète Isaïe parle d’une vie inattendue qui va jaillir du tronc de l’arbre abattu : ce sera le Messie. Il sera l’homme de la justice, de la droiture et de la fidélité. Les images que projette le prophète sont un peu hardies. Si nous les actualisons, cela donne : Chinois et Tibétains vont faire la fête ensemble, ou Russes et Ukrainiens fraternisent, ou encore Juifs et Arabes vivent dans une Palestine unie.
C’est pourtant sur ce petit bourgeon que va reposer l’Esprit du Seigneur à Noël : Jésus, ce petit enfant né dans une étable, va apporter à notre monde une vie insoupçonnée de vitalité grâce à l’action de son Esprit. Paul, dans le second texte, nous demande d’adopter un nouveau comportement face à ce don de Dieu. Il nous faut méditer les écritures, vivre dans l’humilité et pratiquer l’accueil mutuel. C’est ce que nous retrouvons en somme dans l’Evangile : il est urgent de se convertir.
Jean Le Baptiste nous demande d’être vrais et de faire des efforts pour être accueillants. Il ne s’agit pas simplement de changer de mentalité pour un instant mais de prendre un nouveau départ dans la vie.
Accueillir Dieu demande de préparer son cœur et son esprit à plus de simplicité, d’humilité. N’hésitons pas à annoncer ce Dieu auquel nous croyons, car souvent, la société dans laquelle nous vivons est indifférente à son égard. Jean est très dur avec les Sadducéens et les Pharisiens : « Engeance de vipères ! Produisez donc un fruit digne de la conversion » Oui, le baptême n’est qu’une étape dans notre vie d’homme et de femme, ne soyons pas hypocrites. Il faut se laisser habiter par le feu de l’Esprit. Ce n’est pas un petit toilettage de notre conscience. Revenons à l’évangile pour réapprendre à voir le monde avec le regard de Dieu plein d’espérance et d’amour.
Quand nous regardons la télévision et écoutons la radio, ce sont toujours la violence et le mal qui sont à la une des journaux. Commençons par « produire du fruit » c’est-à-dire respectons nous les uns les autres, partageons avec ceux qui sont sans ressources ou hébergeons ceux qui ont froid. Luttons contre l’égoïsme, l’indifférence, et l’injustice sociale. Préparer la venue de Jésus, c’est savoir accueillir l’autre, l’écouter sans le juger, et surtout savoir pardonner, car qui ne fait pas d’erreur ???
Jésus a donné sa vie pour nous. Il nous invite à marcher à sa suite. Il sait que nous sommes faibles, mais grâce à l’Esprit qu’il nous insuffle, nous pourrons le suivre. Il est toujours avec nous ; nous pouvons tomber, il sera là pour nous relever. Jean a raison : il est urgent de se convertir. Oui ! reconnaissons que nous avons un désir d’être aimé, d’être sauvé et d’être pardonné. En fait, nous avons besoin de Dieu dans notre vie. Il nous faut pour cela pratiquer l’accueil, être pleins d’espérance, de courage et de persévérance ; tous ces ingrédients se trouvent dans les Ecritures comme le dit St Paul.
Oui, un vaste programme s’offre à nous. Le temps nous est compté mais l’idée est de commencer ce nouveau chemin. Nous avons toute la vie devant nous. Le Seigneur est patient et il saura reconnaître nos efforts. En suivant Jésus, nous sommes plongés dans un immense amour. Nous retrouvons ce bonheur intense à chaque Eucharistie, ce qui nous permet de venir communier le visage rayonnant et le cœur plein d’espérance car nous venons renouveler notre relation avec Dieu.
Seigneur, donne-nous de savoir préparer ta route. Si chacun donne un peu de sa personne par ses actions bienfaitrices, alors pourra se lever un monde de justice et de paix. Nous vivrons ainsi Noël d’une autre façon, la venue de Dieu fait homme prendra un nouveau sens.
Amen.