par le Père Denis ERAZMUS
Homélie du 12è Dimanche du Temps Ordinaire
Le prophète Jérémie a souffert des calomnies de la foule à son encontre. Parce que
son ministère de prophète dérange, « épouvante », ainsi que la droiture de sa conduite qu’on aimerait voir tergiverser ou faire des faux pas, y compris de la part de ses amis, pour l’accuser, cette foule veut le dénoncer et prendre sa revanche sur lui. D’un point de vue humain, Jérémie est mal parti, mais il choisit de confesser sa foi dans le Seigneur qu’il sait être avec lui, jusque dans la persécution et l’épreuve de foi qu’on lui fait traverser. Oui, il est sûr que
le Seigneur est avec lui, comme il l’écrit. Il croit que le Seigneur l’accompagne de sa mystérieuse présence, qu’Il le soutient dans la difficulté, qu’Il se bat pour lui contre ses ennemis qui vont être défaits et couverts de honte et d’une grande confusion inoubliable, voire éternelle ! Jérémie remet sa cause à Dieu, il Lui fait confiance et choisit de s’abandonner entre ses mains pour qu’Il accomplisse sa volonté envers les hommes et délivre le malheureux des méchants.
Sachant que
l’homme s’attarde aux apparences ou est prisonnier des « on dit », des rumeurs, qui empoisonnent le cœur de l’homme comme ne cesse de le répéter le pape François, Jérémie sait que l’homme juste n’a rien à craindre car Dieu le scrute en sa vérité, voyant les reins et les cœurs et sachant reconnaître celles et ceux qui agissent selon ses commandements, en vivant l’amour de son Nom et l’amour des autres. Telle est la force de Jérémie, celle de pouvoir compter, coûte que coûte, sur
le jugement de Dieu qui prévaut sur tout autre jugement humain lequel est parfois déviant, partial, sans miséricorde et marqué d’injustice. Jusque dans l’épreuve de la contradiction, du rejet, de la calomnie, Jérémie invite les élus à chanter le Seigneur, à Le louer parce qu’Il est le libérateur des malheureux, des pauvres, des humiliés, des laissés pour compte.
Et comme Paul l’écrit aux Romains, même si la mort a frappé la multitude par la faute d’un seul, la grâce de Dieu s’est répandue en abondance sur la multitude, grâce qui est donnée en Jésus-Christ. Si le péché conduit à la mort et à la mort éternelle, la grâce, qui est don gratuit de Dieu offert à quiconque l’accueille comme telle, conduit à la vie éternelle en communion avec Dieu et avec ses élus. Les ténèbres du péché sont vaincues par la lumière de la grâce divine, qui donne la force de ne pas craindre ceux qui peuvent tuer le corps et non pas l’âme. Jésus-Christ nous invite à ne pas craindre, ce que le nouveau pape Jean-Paul II appelait de tous ses vœux, en octobre 1978 lorsque, se présentant nouvel élu sur le balcon surplombant la place saint Pierre de Rome, il lâcha ces premiers mots : « Ne craignez pas » ! Le chrétien n’a pas pour vocation de craindre les hommes qu’il côtoie, mais il doit craindre celui qui peut l’éloigner de Dieu et le séparer de Lui pour toujours. Notre vocation est de croire en la miséricorde de Dieu et de nous
déclarer pour Lui, sur le conseil de Jésus, en nous présentant devant les autres, comme enfant de Dieu notre Père, comme frère et sœur de Jésus, comme fille et fils de Marie, Mère de Jésus et notre mère. Aujourd’hui, suivons l’exemple de Jérémie dans sa confiance en Dieu, qu’il vit en toute situation, même et y compris pénible et/ou douloureuse ou dangereuse pour lui.
Et vous, Nathanaël et Nathanaël, qui allez communier pour la 1ère fois au Corps du Christ, ne craignez pas, mais vivez ce geste avec confiance et dans la joie d’accueillir Jésus en vous pour qu’Il vous accompagne chaque jour et vous apprenne à aimer comme Lui vous aime et nous aime tous.
Chrétiens de saint-Joseph, prenons le parti de Dieu. Osons nous déclarer pour Lui, aujourd’hui plus qu’hier. En faisant cela, le Christ ressuscité nous assure qu’Il prendra notre
défense devant le Père, lors du jugement dernier, pour nous faire entrer dans son royaume et vivre de son amour, pour toujours. Rappelons-nous que nous comptons pour Dieu, chacun, chacune, et que nous avons du prix à ses yeux. Il nous aime tellement qu’Il fait de nous les enfants de son amour, nous nourrit de sa présence, et nous donne la grâce de L’aimer comme personne.