* vers une dynamique diocésaine de l’écologie intégrale : réunion le 29 avril à la maison diocésaine !

 La thématique de l’écologie intégrale est au centre des discussions de la Conférence des Evêques de France, ces dernières années.

Un groupe d’animation diocésain sur l’Ecologie intégrale s’est constitué progressivement depuis un an, autour de Claude Compagnone, référent diocésain pour l’écologie intégrale. Il est ouvert à tous les représentants des groupes (paroisses, mouvements, associations, …) porteurs sur le diocèse d’actions pour le développement de l’écologie intégrale, telle qu’entendue par le Pape François dans son encyclique Laudato Si. Ces rencontres permettent de faire connaissance, d’échanger sur nos actions, de nous épauler et de faire connaître et accroitre, au niveau de l’ensemble du diocèse, la dynamique à l’œuvre autour de l’écologie intégrale.

Le groupe d’animation organise une première demi- journée de rencontre des groupes en lien avec l’ « Ecologie intégrale » le samedi 29 avril 2023, de 14H à 17H, à la maison diocésaine, 9 bis boulevard Voltaire. 

Une autre rencontre est également en cours de préparation pour clore le Temps pour la Création, célébration chrétienne annuelle de la prière et de l’action pour notre maison commune, le samedi 7 octobre, de 10H à 17H. Cette rencontre, offrira des temps d’échange et de réflexion ouverts au plus grand nombre, avec la participation de notre Père Evêque.

voir  l’ affiche invitation pour le 29 avril_!

17 avril 2023 |

* homélie du dimanche de la Miséricorde (16.4.2023)

par Francis ROY, diacre

Christ est ressuscité, il est vraiment ressuscité ! La même joie pascale que dimanche dernier est appelée à nous habiter aujourd’hui encore. Ce dimanche antérieurement appelé dimanche de « Quasi-modo » : « de la même manière » est la fête de la Miséricorde de Dieu. Pourtant, les textes que nous venons d’entendre ne nous parlent pas directement de la Miséricorde. Comment faire le lien entre celle-ci et la figure de Thomas doutant de la résurrection du Seigneur et demandant des preuves bien concrètes de celle-ci ?

« Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je ne mets pas mon doigt à l’endroit des clous, si je ne mets pas la main dans son côté, non, je n’y croirai pas » : Somme toute, une telle requête n’est-elle pas normale ? En effet, serait-il bien raisonnable d’engager toute sa vie à la suite de ce Jésus dont on prétend qu’il est ressuscité sans un minimum de garanties ?

Ce qui est touchant ici, c’est que Jésus va consentir à cette demande de Thomas. En invitant son Apôtre à avancer la main et à la mettre dans son côté, Jésus va bien lui donner une « preuve » tangible de sa résurrection. Mais en même temps, il lui intime de cesser d’être incrédule et de devenir croyant.

Cette injonction n’aurait pas de sens s’il s’agissait seulement de « croire » en la résurrection, puisque celle-ci est maintenant pour Thomas de l’ordre de l’évidence sensible. C’est ici que nous devons être bien attentifs. En fait, Jésus invite Thomas à dépasser une incrédulité qui ne concerne pas le fait de la résurrection mais son interprétation. C’est au niveau du sens à donner à l’événement de la résurrection du Seigneur que Thomas doit passer de l’incrédulité à la foi.

Les disciples lui avaient annoncé pleins de joie : « Nous avons vu le Seigneur ! ». Certes ils avaient bénéficié d’une apparition du Ressuscité ; mais nous savons que chez saint Jean, le verbe « voir » ne désigne pas une vision sensible, mais la perception nouvelle qui s’ouvre au regard du croyant grâce à l’action de l’Esprit, comme le récit nous le suggère par le geste du Seigneur qui souffle sur eux en disant : « Recevez l’Esprit Saint ».

Ainsi, ce que les Apôtres ont « vu » par l’œuvre de l’Esprit en eux c’est le véritable sens de l’événement de la résurrection à savoir le triomphe de la miséricorde divine. Cela nous le percevons à travers les paroles de Jésus qui leur donne le pouvoir de pardonner, pouvoir qui révèle le sens rédempteur de sa Passion glorieuse. Ils sont invités à partager la grâce dont ils sont les premiers bénéficiaires. Et c’est bien ici qu’ils doivent entrer dans la foi car cette grâce demeure invisible : rien dans l’ordre sensible ne permet de vérifier le pardon des péchés.

Nous comprenons alors que l’acte de foi que Thomas est invité à poser est celui de croire que la miséricorde du Seigneur a triomphé de son péché qui a contribué à clouer Jésus sur la croix. Le Ressuscité l’appelle à sortir d’une culpabilité mortifère pour accueillir la vie nouvelle de son Esprit : « La paix soit avec vous ». Thomas n’était donc pas en quête d’une preuve de la résurrection. L’Évangile ne nous dit pas qu’il met sa main dans les plaies de son Maître. En réalité, Thomas demandait un « signe » pour oser croire en la miséricorde. Et le Seigneur le lui donne en lui présentant ses plaies, tout particulièrement son côté ouvert : « Cesse d’être incrédule, sois croyant ! »

Thomas peut alors accueillir la grâce et prononcer dans l’Esprit la plus belle confession de foi des Évangiles : « Mon Seigneur et mon Dieu ! ». L’Esprit Saint lui a donné de reconnaître en Jésus, le Fils de Dieu, vainqueur du monde par l’effusion de sa miséricorde dans l’eau et le sang jaillis de son côté transpercé. Pour nous obtenir la libération de nos péchés le Christ nous a ouvert son cœur. Sur la croix, ce cœur qui a tant aimé le monde a été percé d’une lance ; il s’est grand ouvert sur nous tous ! Avez-vous noté que, par trois fois dans l’Evangile d’aujourd’hui, deux détails anatomiques du corps du Christ nous sont rapportés : ses mains et son côté. « Vois mes mains ; avance ta main et mets-là dans mon côté », dit le Sauveur à l’apôtre Thomas… : les mains qui se sont ouvertes sur le monde, pour l’embrasser d’un seul geste, et le côté qui s’est ouvert sur l’humanité pour déverser les grâces du sacrifice de la croix : il s’agit pour les disciples de les voir et même de les toucher. Ainsi nous est révélée la miséricorde de Dieu : nous la touchons du doigt en Jésus-Christ.

Dieu miséricordieux nous aime donc d’un amour qui nous engendre sans cesse, un amour qui nous porte à la vie ; et par conséquent, d’un amour qui ne veut pas nous voir mourir. La conversion, rendue possible par la miséricorde divine, est bien un mouvement de vie, alors que le péché est un mouvement de mort. Dieu nous appelle à la vie, son amour nous fait vivre.

Maintenant, Thomas aussi a « vu le Seigneur » et a confessé son Dieu. Il sait qu’il est réconcilié avec le Père et peut à son tour devenir héraut de ce pardon dont il est bénéficiaire. Désormais, la puissance de la grâce repose sur lui et, avec les autres Apôtres, il va pouvoir porter témoignage du véritable sens sauveur de la résurrection du Seigneur que l’Esprit Saint lui a permis de reconnaître

Mais l’acte de foi de Thomas n’est-il pas pour nous l’occasion de nous interroger : N’avons-nous pas besoin nous aussi du signe offert à Thomas à savoir le Cœur ouvert du Ressuscité ? En effet, quel sens donnons-nous à l’événement de la Pâque de notre Seigneur, à sa mort et à sa résurrection ? Osons-nous croire qu’« ensevelis dans la mort avec Jésus par le baptême, nous vivons nous aussi dans une vie nouvelle, celle du Christ ressuscité par la gloire du Père ». C’est d’autant plus important que cela nous ouvre les portes à la miséricorde divine. Le seul péché, celui qui est la racine de tous les autres, c’est de ne pas croire à l’amour de Dieu.

Reste la phrase étonnante et troublante : « tout homme à qui vous maintiendrez ses péchés, ils lui seront maintenus. » Être maintenu dans son péché, c’est ignorer l’amour de Dieu. Il dépend de vous, dit Jésus, que vos frères connaissent l’amour de Dieu et en vivent… Le projet de Dieu ne sera définitivement accompli que lorsque vous, à votre tour, vous aurez accompli votre mission. « Comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie. »

16 avril 2023 |

* homélie du dimanche des Rameaux et de la Passion

par le Père Denis Erazmus

En peinture on parle de « clair-obscur » qui traduit sur une même toile des impressions de lumière et d’obscurité qui se jouxtent, s’appellent et s’enrichissent selon l’intention du peintre.
Aujourd’hui, en cette fête des Rameaux, nous pourrions reprendre ce style pour traduire la liturgie de la Parole de Dieu qui, de manière exceptionnelle, comprend deux récits d’Évangile.

* Le premier relate les cris des foules qui proclament Jésus, « Fils de David, Celui qui vient au Nom du Seigneur » et qui glorifient Dieu pour ce prophète Jésus, de Nazareth en Galilée.
Cette entrée triomphale de Jésus assis sur une ânesse, « une bête de somme », provoque l’agitation de toute la ville qui s’interroge sur l’identité de cet homme qui leur paraît inconnu, voire étranger à sa connaissance. Et ce sont celles et ceux qui accompagnent Jésus sur sa route qui l’identifient comme « prophète », c’est-à-dire, comme chois par Dieu pour manifester sa volonté et ses œuvres envers son peuple élu, et plus largement, selon sa miséricorde. Cette acclamation de Jésus, nous la vivons lors de l’eucharistie en proclamant ou en chantant le
Sanctus, disant : « Hosanna au plus haut des cieux… Béni soit celui qui vient au Nom du Seigneur, Hosanna au plus haut des cieux ! ». Nous imitons cette foule du temps de Jésus chaque fois que nous célébrons ce mystère de l’eucharistie que Jésus nous a laissé en héritage pour que nous en vivions dans notre vie de chrétienne et de chrétien, dans notre vie d’enfants de Dieu.

* Le second nous fait entrer dans l’obscurité du récit de la Passion de ce Jésus de Nazareth
qui s’achève par son ensevelissement dans un tombeau, à l’extérieur de la ville de Jérusalem.
Le prophète Isaïe avait esquissé, par révélation divine, cet itinéraire douloureux et crucifiant que Jésus a vécu parmi les hommes, parmi les siens qu’Il était venu sauver du péché, du mal et de la mort. Jésus ne s’est pas dérobé, Il ne s’est pas caché la face, subissant outrages et crachats.
Il garde confiance jusqu’au bout de son cheminement d’homme sur cette terre, car Il sait au fond de Lui que le Père qui l’a envoyé chez-nous Lui reste présent jusque là, jusque dans la souffrance et l’impression d’être abandonné, tout en se sachant relié au Père dans une sainte communion que rien ne saurait entamer. Comme Paul l’écrit aux Philippiens, le Christ « s’est abaissé, devenant
obéissant jusqu’à la mort de la croix », avant d’être exalté par Dieu, dans la lumière de sa propre résurrection. C’est ce que nous rappelle, en ce jour, le récit de la Passion notre Seigneur Jésus-Christ que nous venons d’entendre. Après son dernier repas pascal avec les siens, Jésus part pour le mont des Oliviers, lieu qui lui est familier, où Il aimait se retirer pour prier son Père et notre Père. Dans son humanité, Il éprouver « tristesse et angoisse », sachant ce à quoi Il devait se
préparer, soit, se livrer « aux mains des pécheurs » pour les réconcilier tous les hommes avec Dieu, leur remettre leurs péchés et les sauver de la mort éternelle. Dans l’épreuve, l’attitude de Jésus est celle de la prière qui le maintient en éveil pour ne pas succomber à la tentation
d’échapper à son triste sort et vivre jusqu’au bout la volonté du Père par le don de Lui-même, afin d’« accomplir les écrits des prophètes » qui L’ont précédé dans sa mission. La Passion de Jésus Lui donne l’occasion de révéler sa véritable identité de « Fils de Dieu ».

* Dans notre vie nous vivons aussi ce clair obscur en alternant expériences de lumière et expériences, parfois, de grande obscurité, qui sèment le doute en nous et nous interrogent sur le présent à vivre, sur le futur, sur notre avenir ici-bas et là-bas dans le royaume de Dieu. Quand on est incompris, bousculé, rejeté, ignoré ou laissé, on peut se sentir oublié par Dieu qui semble loin.
Le psalmiste dit que Dieu répond, comme Il l’entend, à nos demandes. Lui qui nous accompagne chaque jour, Il nous invite à Lui faire confiance en toutes circonstances. Gardons le cap de la foi et, jusque dans l’épreuve, offrons-nous à Dieu qui se donne à nous en son Fils pour nous sauver.

3 avril 2023 |