* homélie des 29/30 mai 2021

par Claude Compagnone, diacre

Nous fêtons aujourd’hui la Sainte Trinité. Dix jours après l’ascension au ciel de son Fils Jésus-Christ, Dieu le Père nous fait le don de son Esprit Saint à la Pentecôte. Jésus était présent physiquement auprès des disciples, juste après sa mort et sa résurrection. Il l’a été sous une forme mystérieuse, non-ordinaire, surprenante, et cette forme de présence interroge certains de ses disciples. C’est cette interrogation que l’on retrouve dans le verset de l’évangile St Matthieu de ce jour où il nous est dit que certains des onze disciples, en voyant le Christ en Galilée après sa mort et sa résurrection, « eurent des doutes ».

Des doutes… Mais des doutes sur quoi ? Sur leurs propres perceptions ? Thomas pris par ce genre de doute insistera pour appréhender la réalité de la résurrection du Christ non seulement par le regard mais aussi par le toucher, pour croiser et valider les perceptions de différents sens, pour sortir d’une éventuelle illusion. On ne sait pas si Thomas va toucher le Christ (ce n’est pas dit), mais ce que l’on sait, par contre, c’est que le Christ instaure avec lui un dialogue, dialogue qui va l’atteindre en plein cœur. Thomas veut toucher par ses mains les plaies du Christ et se sont les mots de vérité du Christ qui viennent l’ébranler, lui, physiquement.

Mais le doute peut aussi surgir autrement. S’il ne repose pas sur une illusion possible des sens, on peut penser que certains des disciples du Christ ont pu se demander si la personne qu’ils voyaient et qui se trouvait en face d’eux, n’était pas quelqu’un d’autre que le Christ, un autre qui se ferait passer pour lui. Ce n’est plus leurs propres sens qui les auraient alors trahis mais d’autres hommes.

On ne sait pas ce qu’il va rester de ce doute. On ne sait pas s’il va complètement éprouver la foi de ces disciples au risque de la faire rompre. On ne sait pas, là, si les paroles du Christ qui vont alors suivre vont suffire ou pas à chasser immédiatement ce doute, comme dans l’échange du Christ avec Thomas. Par contre, ce que l’on sait, c’est que ce doute arrive même chez les plus proches disciples plongés dans une histoire faite d’événements dont ils n’arrivent pas à rabouter tous les bouts.  Ce que l’on sait aussi, c’est que Jésus leur parle à tous, et qu’au-delà du doute qu’il peut sans doute percevoir chez certains d’entre eux, il les envoie tous en mission, sans faire de distinction, sans exception. Tous. Pour le Christ, il faut qu’ils puissent donner eux-aussi la vie en abondance, comme lui le Christ a su la donner, et qu’en donnant la vie, ils croissent.

Il les prend donc tels qu’ils sont, à ce moment présent de leur vie, et, en pleine confiance, il les envoie pour que le monde est accès à Dieu. C’est cela être des disciples : c’est s’accepter soi-même tel que l’on est au moment présent pour suivre le Christ. C’est cela faire disciples. Ce n’est pas lever une armée, ce n’est pas emprisonner les gens, ce n’est pas obliger les gens : c’est au contraire leur offrir la vraie liberté. Comme le dit si bien St Paul « Vous n’avez pas reçu un esprit qui fait de vous des esclaves et vous ramène à la peur ; mais vous avez reçu un Esprit qui fait de vous des fils », c’est-à-dire « des enfants de Dieu ».

Et que dit le Christ à ses disciples en les envoyant en mission ? Il leur dit « Allez !  De toutes les nations faites des disciples : baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit ». Il s’agit d’offrir à toutes les personnes Dieu dans sa pleine réalité, et non pas à moitié tronqué. Il en est ainsi :  Dieu est Père, Dieu est Fils, et Dieu est Saint Eprit ; et nous pouvons le connaître en tant que Père, en tant que Fils et tant que Saint Esprit ; et il agit dans notre vie en tant que Père, que Fils et que Saint Esprit.

La Sainte Trinité que nous fêtons aujourd’hui, juste après la Pentecôte et la venue de l’Esprit Saint sur les apôtres, c’est cette chose si mystérieuse d’un Dieu unique et trine. Il n’y a qu’un seul Dieu, mais ce Dieu est trois, Père, Fils et Saint Esprit. Et ce que Maurice Zundel verra d’extraordinaire dans la Trinité, c’est le caractère relationnel de Dieu. Dieu est la relation triangulaire du Père, du Fils et de l’Esprit Saint, chacun étant relié à l’un et à l’autre. En lui-même Dieu est relation et dialogue. Il attend de nous que nous puissions entrer en relation et dialogue avec lui ; il attend que nous sachions entrer en relation et dialogue avec les autres hommes et avec la création. Dieu attend que puissions être ce qu’il est : relation et dialogue.

On ne sera ainsi donc pas surpris de voir que ces passages où le doute des disciples s’exprime sont suivis par une entrée en dialogue du Christ avec les disciples. C’est dans cette relation et ce dialogue, dans ces mots justes qui relient, que les disciples vivent pleinement la reconnaissance du Christ. C’est cette relation et ce dialogue qui dénouent cette tension du doute.

En cette fête de la Trinité, sachons nous ouvrir complétement au souffle de l’Esprit et être femme et homme de relation et de dialogue.

31 mai 2021 |

* homélie du 23 mai 2021

par Claude Compagnone, diacre

Pentecôte, messe anticipée du 22 mai                                                                                Ac 2, 1-11 ; Ga 5,16-25 ; Jn 15, 26-27 ; 16,    12-15

Qu’arrivent-ils donc aux disciples du Christ en ce cinquantième jour après Pâques, en ce jour de Pentecôte ? En tant que Juifs qui voient en Jésus le Messie, les disciples du Christ se sont réunis pour pratiquer leur foi de Juifs et pour fêter la Pentecôte juive, c’est-à-dire ce jour où Moïse reçut les tables de la loi avec ses 10 commandements. Pour nos frères Juifs, c’est la fête de « Chavouot ».

En cette fête de Chavouot, le peuple juif célèbre le souvenir du jour où Dieu matérialise son alliance avec son peuple à travers un don : Dieu offre à son peuple une loi qui doit éclairer son esprit afin qu’il sache ce qui est bon et ce qui est mauvais pour lui ; afin qu’il arrive à discerner ce qui construit et donne la vie et ce qui détruit et stérilise la vie. Cette fête de Chavouot marque donc un don de Dieu pour son peuple tout entier, le don d’un outil, la loi, qui vient combler un manque pour que le peuple juif sache orienter sa conduite. Les conséquences de ce don sont donc une transformation des relations entre les hommes du peuple juif, où le meurtre, le vol, la convoitise, etc., ne peuvent plus être considérés comme normaux.

Je reprends ma question : qu’arrivent-ils donc en ce jour de Pentecôte aux disciples du Christ ? Bien, à vrai dire, je pense qu’ils n’en savent strictement rien ! Ils sont secoués et se trouvent embarqués dans un phénomène dont ils ne maitrisent absolument rien ! Mais ils sont là ensemble, nourris, fiévreux et fervents des événements qui se sont déroulés les cinquante derniers jours de leur existence : le Christ est mort, il est ressuscité et il leur est apparu à plusieurs reprises jusqu’à ce moment où il a disparu à leur regard. Les disciples continuent de vivre leur vie communautaire, de se réunir pour permettre à ces graines déposées en eux de germer. Ils sont en attente, c’est-à-dire ouverts à accueillir les choses, même les plus imprévisibles. Ne sommes-nous pas nous-mêmes aujourd’hui en attente ? Ne sommes-nous pas cette communauté de disciples ?

Savent-ils ce qu’il va se passer ce jour ? Sans doute que non. Ils n’y comprennent rien, mais ils regorgent en cet instant de cette attente de la vie, de cette attente de la vraie nourriture. Et quelque chose se produit qui les transforme. Un événement se déroule identifiable par sa manifestation physique et sonore. Quelque chose se produit qui ressemble à un coup de vent et au déplacement et au partage d’une flamme. Comme l’arrivée de la Loi dans le peuple Juif, cette manifestation transforme leur relation aux hommes et c’est bien cela l’essentiel. Les disciples parlent ainsi les langues de tous les hommes, dans leur diversité d’alors ! Ils font comprendre ce qu’ils disent et vivent, au-delà de leur petit cercle. C’est une explosion et une onde de choc qui se propagent. Le don de Dieu n’est alors plus un outil, la Loi, extérieur qui touche la raison : c’est un souffle, le souffle de Dieu qui transforme à la fois leur cœur et leur intelligence. Ils se mettent à parler librement et fort et ils le font en utilisant les langues que d’autres peuvent comprendre.

L’Esprit Saint nous est-il donné à nous, aujourd’hui ? Bien sûr ! Comme le don de la Loi de Moïse au peuple Juif est un don durable, le don de l’Esprit Saint est un don de Dieu toujours renouvelé envers nous. Si les disciples le reçoivent avec la force d’une onde de choc, c’est parce que leur cœur était en attente. Il nous suffit donc d’ouvrir notre cœur et notre intelligence à Dieu pour qu’à la fois il nous submerge et que nous soyons capables de voir son action en nous et dans les autres. Cette action de l’Esprit se voit dans les fruits qu’il produit c’est-à-dire dans l’amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bienveillance, la fidélité, la douceur et la

maîtrise de soi, comme le dit Saint Paul. Il nous faut donc invoquer l’Esprit pour qu’il descende en nous et fasse produire ces fruits. Il viendra pour celui qui sait demander avec un cœur confiant et sincère.

Nous concluons aujourd’hui l’année Laudato Si lancée par le Pape François, il y a 1 an. Dans le tire de l’encyclique, Laudato Si, « Loué sois-tu », le Pape François reprend les mots de Saint François d’Assisse louant le Seigneur pour la création qui nous est donnée. Saint François dit : « Loué sois-tu, Mon Seigneur, pour notre sœur mère la terre, qui nous soutient et nous gouverne et produit divers fruits avec les fleurs colorés ». J’entends dans les mots de Saint François la même exultation que dans ceux de Marie lorsqu’elle reçoit de l’Ange l’annonciation de sa maternité ; j’y retrouve cette exultation du Christ lorsqu’il rend grâce à son Père d’avoir caché la connaissance pleine et entière de Dieu « aux sages et aux savants mais de l’avoir révélé aux tout petits ». Le souffle de l’esprit raisonne dans la contemplation de cette vie qui nous est donnée et qui nous dépasse.

L’exultation du Christ, de Marie et de Saint François est le fruit de l’action de l’Esprit Saint qui travaille en nous. Lorsque nous le laissons agir en nous, il nous dilate et nous ouvre les yeux à la création dans sa beauté et sa bonté. Il nous fait entrer en résonnance avec Dieu, les hommes et le monde. C’est ce souffle de l’Esprit Saint qui pousse à agir pour la création et pour la vie. Il est abandon et joie en Dieu.

La contemplation de la création de Dieu nous ouvre à l’Esprit Saint, et le déploiement de l’Esprit Saint en nous nous pousse à la protection de la création et de la vie.

25 mai 2021 |

* l’Atelier d’animation liturgique des enfants (AILE) souhaite avoir votre avis

La pause des activités qu’a imposée la situation sanitaire, est une opportunité pour réfléchir à ce que propose l’AILE (Atelier d’anImation Liturgique des Enfants), ce qui en est perçu et ce que la paroisse en attend, et ainsi pouvoir mieux envisager l’avenir et reprendre les animations à la prochaine rentrée.

Merci de répondre au sondage proposé même si vous n’avez pas d’enfants de cet âge. Nous avons vraiment besoin du plus de réponses possible. Cela ne vous prendra pas beaucoup de temps !

Ce sondage sous forme papier est à rapporter un prochain dimanche à la paroisse : une corbeille sera mise à disposition. Vous pouvez aussi scanner votre réponse et l’envoyer à l’adresse suivante : paroisse.st.jo@free.fr

Les réponses sont attendues pour le 3 juillet au plus tard !

1) Qui êtes-vous ?

¨ Un parent de jeune enfant en âge de venir à l’Aile (NB : d’environ 3 à 8 ans)

¨ Un parent d’enfant qui a participé à l’Aile

¨ Un paroissien habituel de St Joseph

Votre âge (facultatif) ?………………………………………………….

Avez-vous des enfants ¨ Oui ¨ Non

Avez-vous des petits-enfants ? ¨ Oui ¨ Non

¨ Un paroissien occasionnel de St Joseph

Votre âge (facultatif) ?………………………………………………………………………

……………………………………………………………………………………………………….…………

¨ Autre :………………………………………………………………………………….

2) Pensez- vous que l’Aile apporte quelque chose à Saint Joseph ?

¨ Oui ¨ Non

Si oui :

¨ Aux enfants ?

Pouvez-vous préciser ? …………………………………………………………..……..

……………………………………………………………………………………………..

¨ Aux parents ?

Pouvez-vous préciser ? ………………………………………………………….……..

……………………………………………………………………………………….……..

¨ Aux autres paroissiens ?

Pouvez-vous préciser ? ……………………………………………………………..…..

……………………………………………………………………………………………..

¨ A nos clercs (curé, diacre etc…) ?

Pouvez-vous préciser ? ………………………………………………………………….

……………………………………………………………………………………………….

¨ Autre :………….…………………………………………………………… ………….

……………………………………………………………………………………………..

3) Savez-vous ce qui est fait pendant les animations de l’Aile ?

¨ Oui ¨ Non

Si oui :

¨ Grâce à des retours des enfants ?

Pouvez-vous préciser lesquels ?……………………………….…..……… ………..…

……………………………………………………………………………………………….

¨ Parce que vous posez des questions aux enfants ? ………………………………….

………………………………………………………………………………………………

¨ Parce que vous avez participé/assisté au moins une fois ?

Pouvez-vous préciser à quelle occasion? ………………………………………..…..

…………………………………………………………………………………………..…..

¨ Parce que vous êtes allé voir les réalisations dans la chapelle ?

Pouvez-vous préciser à quelle occasion ? …………………..………………………..

………………………………………………………………………………………….……

¨ Grâce au panneau d’information dans l’église?

¨ Autre : précisez : …………………………………………………………………..…..

…………………………………………………………………………………………..…

4) Que souhaiteriez-vous que l’Aile fasse …

¨ En plus ?

Pouvez-vous préciser quoi ?……………………………….…..… …………………..…

……………………………………………………………………………………………….

¨ En moins ?

Pouvez-vous préciser quoi ?……………………………….…..……… ……… …….…

………………………………………………………………………………………………

¨ Différemment ?

Pouvez-vous préciser quoi ?……………………………….…..…… …………..…..…

……………………………………………………………………………………………….

¨ Autre : ………………………………………………………………………………….

…………………………………………………………………………………………..…

5) Souhaitez-vous que l’AILE continue ?

¨ Oui ¨ Non

Si Oui :

¨ Au même rythme (NB :tous les dimanches hors vacances scolaires d’octobre à juin)

…………………………………………………………………………………………………

¨ Moins souvent ? ………………………………………………………………………….

Quel rythme ? …………………..……………………………………………………………

…………………………………………………………………………………………….…….

¨ Plus souvent ?……………………………………………………………. ……………….

Quel rythme ? …………………..……………………………………………………………

………………………………………………………………………………….………………

6) Nous avons besoin d’aide : accepteriez-vous de participer ?

¨ Pour aider ¨ Pour animer ¨ oui – Non

¨ Régulièrement (NB : il n’est jamais demandé plus d’un dimanche par mois)

¨ Occasionnellement

Précisez………………………………………………………………………………………

¨ Autre : précisez : …………………………………………………………………..…….

7) Autre suggestion

………………………………………………………………………………………………

………………………………………………………………………………………………

…………………………………………………………………………………………….…

…………………………………………………………………………………..…………

..

8) Renseignements (facultatifs) (NB : si vous vous proposez pour aider faites-vous connaitre toutefois !)

Votre nom :………………………………………………………………………… ……………..…

Vos coordonnées : Mail (de préférence) ou téléphone :……………………………..…………

………………………………………

Voici le lien vers ce sondage :

sondage Aile mai 2021

19 mai 2021 |

* 22 mai : fin de l’année Laudato si’ fêtée à Saint-Joseph !

22 mai 2021 !

inauguration de la boîte à livres  et des équipements réalisés avec le soutien de la MJC-CS Montchapet  sur le parvis de l’église,  installation de l’Arbre des bénédictions dans l’église, partage de  la vidéo « 100 bénédictions, jour de grâce et d’action de grâce » réalisée par Marie Jo Trimaille avec les dessins, les photos, et toutes les bénédictions reçues. Alleluia !!! cliquez sur la mosaïque pour agrandir les photos ; voir aussi l’album photos dans la rubrique « à consulter ».

Le 22 mai approche à grands pas pour fêter la fin de l’année Laudato Si’ et pour nous réjouir,  avec toute la communauté paroissiale et tous nos amis, de toutes les « bienfaits »  reçus, jour après jour, dans nos familles, dans notre paroisse, dans nos églises, dans notre monde et …dans nos cœurs, en ce temps de pandémie, qui est aussi « temps de grâce ».

MERCI à toutes celles et à tous ceux qui ont répondu à notre appel pour réunir « 100 bénédictions ».

2 affiches réalisées par le groupe d’animation « Laudato Si » sont à votre disposition  pour diffuser largement notre invitation. Nous vous invitons à les transmettre dans vos réseaux.

Voici le détail de notre célébration du 22 mai pour célébrer la fin de l’année Laudato Si..:

–          Préparatifs à partir de 13H30 pour la construction de la table de pique nique sous la pergola et à partir de 14H30, pour installer l’arbre de bénédictions et les décorations dans l’église. Toutes les bonnes volontés sont les bienvenues !

–          A 16H30, nous inaugurerons la boîte à livres promise au Père Dominique et les équipements réalisés avec le soutien de la MJC-CS Montchapet  sur le parvis de l’église, et nous découvrirons l’installation d’un petit arbre de bénédictions dans l’église « pour qu’elle soit fête ».

–          Nous partagerons ensuite dans l’église la vidéo « 100 bénédictions, jour de grâce et d’action de grâce » réalisée par Marie Jo Trimaille avec les dessins, les photos, et toutes les bénédictions reçues.

–          Les contraintes sanitaires ne nous permettront pas de partager le goûter initialement prévu mais c’est partie remise au 3 Juillet.

–          La messe de Pentecôte sera célébrée à 18H animée par les jeunes du MEJ

Nous vous attendons nombreux !

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* homélie des 15 et 16 mai 2021

par Francis ROY, diacre

Il y longtemps, bien longtemps maintenant, lors de l’entrée au monastère bénédictin d’une de mes belles-sœurs qui fête dans quelques jours son jubilé de cinquante années de profession, je me souviens de ma rencontre avec cette communauté de moniales. Je pensais :  » Elles sont complètement coupées du monde ! « . J’ai petit à petit découvert au contraire qu’elles étaient incroyablement branchés sur le monde, au courant de tous les événements importants sans être noyées par le superficiel, portant ce monde dans leur prière, accueillant ce monde, car on venait chez elles prendre du recul avec leur aide et on pouvait laisser décanter les événements.

Oui, il n’est pas si simple pour nous d’être bien dans ce monde, les pieds sur terre, sans fuir en avant et sans à l’inverse se perdre dans les tourbillons des modes. Et alors que ce n’est pas si simple, voici que Jésus semble compliquer l’affaire dans l’évangile de ce dimanche en déclarant :  » mes disciples ne sont pas du monde, de même que moi je ne suis pas du monde.  »

Comment comprendre cette provocation ? Eh bien je regarde comment Jésus se comporte tout au long de l’Évangile. Il ne cesse d’arpenter son monde et d’établir de nouveaux contacts. Il parle aux gens de leur vie ordinaire : l’argent, le travail, les relations quotidiennes. Il ne fuit absolument pas ce monde, mais d’un autre côté il est bien souvent un signe de contradiction. Les lépreux, les malades, les pécheurs, les étrangers, il les approche, il les touche, tandis que les gens  » bien comme il faut  » ne veulent pas même le voir. Il dénonce avec force l’hypocrisie de certains puissants de son époque. On voudrait faire de lui un roi, on voudrait faire de lui un magicien ? Il revendique d’être simplement l’envoyé du Dieu très bas. Ainsi, lorsqu’on voit comment Jésus agit tout au long de l’Évangile, on comprend mieux : Jésus, après sa mort sur la croix et sa résurrection, va quitter ses disciples. Ses dernières recommandations portent sur la manière d’être dans ce monde.  » Mes disciples ne sont pas du monde, comme je ne suis pas du monde « , dit-il, mais d’un autre côté, dans sa prière, il dit au Père :  » De même que tu m’as envoyé dans le monde, moi aussi je les ai envoyés dans le monde.  »

Une première clef de compréhension est là : être non pas du monde, mais dans le monde. Non pas sous la dépendance du monde, de ses courants et de ses modes, mais dans le monde, dans la pâte de ce monde et au service de ce monde loin des rêves ou de l’enfermement dans une tour d’ivoire.

Et puis voici une deuxième clef de compréhension : si nous sommes envoyés dans le monde, c’est donc que nous sommes porte-parole de celui qui nous envoie. Nous sommes porteurs de la parole qui vient de Dieu. C’est comme cela que je comprends les paroles de Jésus que nous venons d’entendre :  » Père saint, garde mes disciples dans la fidélité à ton nom… Consacre-les par la vérité. Ta Parole est vérité.  »

Ce que je comprends dans le texte d’aujourd’hui c’est que si je veux être fidèle à Dieu, je dois trouver une position d’équilibre pas toujours facile j’en conviens. Ne pas fuir ce monde, ne pas être ballotté par les  » prêts à penser  » qui viennent du monde prétendument branché, trouver le moyen d’être dans ce monde porte-parole de Dieu qui crée ce monde, aime ce monde et désire ce monde libre !

« Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés ».

L’amour qui doit commander la vie de l’humanité selon la révélation que nous en donne le Christ est un grand mystère, caché aux sages et aux savants a dit Jésus, mais qui touche et bouleverse les petits, les tout petits, comme Jésus, ceux qui s’abandonnent et se confient à ce qui leur échappe et les déborde complètement.

En effet, ce commandement de l’amour par Jésus, nous met devant un abîme, puisqu’il s’agit de nous aimer les uns les autres comme Jésus nous a aimés et que Jésus nous a aimés comme le Père l’a aimé. Nous sommes donc appelés à nous aimer les uns les autres comme le Père aime le Fils, c’est-à-dire dans la profondeur insondable de l’Esprit de Dieu, l’Esprit Saint, qui est tout autre chose que le sentiment d’aimer.

Cet Esprit d’amour qui s’est exprimé pour nous à travers toute la vie, la mort et la résurrection de Jésus, se donne par une initiative paternelle, originelle, sans retour, sans condition : « Tu es mon Fils bien-aimé, en toi j’ai mis tout mon amour ». Et Jésus dont la vie tout entière repose sur cette Parole du Père, nous dira : « Soyez parfaits, comme votre Père céleste est parfait… Aimez vos ennemis. »

Nous voyons bien ici en quoi l’Esprit d’amour qui nous est donné pour commander notre vie transcende le seul sentiment d’aimer avec lequel nous le confondons sans cesse. Je peux aimer un ami, à l’égard duquel j’ai ce sentiment. Mais comment aimer un ennemi, à l’égard duquel j’ai justement le sentiment contraire, de la haine.

Jésus lui-même témoignera de cet amour sans retour au-delà de tout sentiment quand il attendra Judas dans le jardin des Oliviers. Il l’attend avec cet amour du Père qui ne peut se reprendre mais non sans avoir dit à son Père : « Pas ce que je veux, mais ce que tu veux ». Comment Jésus, à moins d’être malade, pouvait-il avoir un sentiment d’amour pour le traître, mais il a aimé l’homme Judas jusqu’au bout, comme le Père l’a aimé.

« Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés, comme le Père m’a aimé ».

Cet amour peut donc nous commander ce que nous ne voulons pas. Mais c’est l’Esprit qui nous commande et non pas une loi extérieure vis-à-vis de laquelle il s’agirait d’être en règle. Et si Jésus obéit, dans le sang et les larmes, c’est à ce que lui commande son Père dans l’intimité inimaginable de l’Esprit.

L’amour ne peut nous commander que de l’intérieur, là où la présence d’un autre me touche, au-delà de toute image que je peux projeter sur lui, à l’extérieur. Si je crois aimer quelqu’un parce que j’aime son image, je suis dans ce que la Bible appelle l’idolâtrie et cet amour imaginaire va être mis à l’épreuve par la vie.

Car le propre de l’amour, de l’Esprit Saint, est de faire de la présence de l’autre en moi, une présence unique, comme celle du Fils unique pour le Père. Comme le Père m’a aimé… aimez-vous les uns les autres. L’unique, c’est ce qu’est l’un pour l’autre dans l’amour, dans l’Esprit, et c’est cette œuvre de l’amour qui fait, entre nous, l’humanité, la véritable humanité, à l’image de Dieu.

Nous avons entendu l’écho d’une telle rencontre entre l’un et l’autre où l’Esprit fonde l’humanité dans le Christ. C’est celle de Pierre et du Centurion Corneille, dans les Actes des Apôtres. Il n’y avait pas spécialement de sentiment amical entre un centurion romain et un pêcheur de Galilée. Et pourtant l’Esprit d’amour a commandé leur rencontre malgré le mouvement de retrait effrayé de Pierre à l’idée de partager l’intimité de l’Alliance divine qui fait le peuple élu avec un païen. Mais l’Esprit du Christ a commandé cette rencontre dans le cœur de l’un et de l’autre, afin que l’un et l’autre se reconnaissent comme Dieu les connaît, uniques pour le Père, unique l’un pour l’autre à travers le pardon de toute une histoire de haine. Pierre parlait encore quand l’Esprit Saint s’empara de tous ceux qui écoutaient la Parole. Tous les croyants qui accompagnaient Pierre furent stupéfaits, eux qui étaient juifs, de voir que même les païens avaient reçu à profusion le don de l’Esprit Saint. »

Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés.

Je vous ai dit cela pour que ma joie soit en vous et que vous soyez comblés de joie.

17 mai 2021 |

* homélie des 8 et 9 mai 2021

Homélie du 6ème dimanche de Pâques par Francis ROY, diacre

La période du Carême constitue un moment de préparation pour la fête de Pâques lorsque le Christ dévoile complètement son identité en mourant et, surtout, en ressuscitant. La période pascale qui suit dans le calendrier liturgique permet aux chrétiens d’approfondir le contenu de cette révélation. La tradition attribue à l’évangéliste Jean le symbole de l’aigle. Son évangile montre une plus grande complexité que les autres retenus dans le Nouveau Testament. Il survolerait le mystère de Jésus comme un aigle dans le ciel. Plusieurs érudits considèrent même que cette œuvre trace la première théologie du mystère chrétien. Et certains extraits, comme celui de la Bonne Nouvelle de ce jour où de multiples relations de causes à effets sont explicitées, constitue un véritable écheveau pas commode à démêler. Essayons modestement d’exécuter ce travail.

Jésus a transmis sa doctrine à l’aide de paraboles qui utilisaient l’image du serviteur pour désigner l’être humain. Ceux-ci doivent obéir à un maître qui, dans quelques récits, se montre capricieux et autoritaire. Jésus métamorphose dans cette Bonne Nouvelle l’image du domestique et de son patron. D’abord, l’employeur n’exerce pas un pouvoir dominateur que l’on associe souvent à tort au Dieu unique de l’Ancien Testament. Le Sauveur se présente plutôt comme un supérieur qui aime ceux et celles qui lui sont confiés. Jésus va le nommer « Père ». Jésus ajoute que ce Père n’est pas seulement un Créateur qui ne se soucierait pas de sa progéniture. Il devient « abba », un paternel qui affectionne ses enfants et qui porte un amour infini à son Fils, le Ressuscité. Ce Père va même dévoiler, grâce au Christ, son plan de rédemption à ses enfants. Les êtres humains ne sont plus de simples pions ignorant la stratégie de leur supérieur. Ils sont qualifiés désormais d’amis, de collaborateurs invités à être des artisans de l’annonce de l’Évangile sur la terre.

Les croyants entament désormais une amitié avec la Trinité. L’amour est d’ailleurs la caractéristique fondamentale de cette relation. Les premières communautés chrétiennes ont vite compris ce fait en méditant sur le passage terrestre de l’homme-Dieu. Ils y ont découvert que le Christ donnait constamment. Le Seigneur a redonné l’autonomie à des malades en les guérissant miraculeusement et il a fait le don ultime de sa vie pour réconcilier le genre humain avec Dieu. « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis. » Le modèle du Crucifié informe l’Église sur la nature de l’amour divin. Ce n’est pas un sentiment instable, qui s’effrite avec le temps comme l’affection humaine. L’amitié divine se situe au niveau le plus profond des personnes. Elle participe à l’amour existant entre le Père et le Fils. Plusieurs diront que l’Esprit Saint constitue ce lien amical. Cet Esprit pousse les gens à donner inconditionnellement. Il permet aux enfants de Dieu de pardonner aux ennemis et de prier pour eux; il motive certains fortunés à se départir de leur richesse au profit des pauvres. Cet amour produit un fruit bien particulier : la joie. Il faut répéter que cet état spirituel diffère de l’appréciation positive des plaisirs humains. La joie chrétienne signifie paix et sérénité. Un disciple du Christ est joyeux parce qu’il possède la conviction que son Créateur l’aime et que son Fils prépare dans le Royaume une place pour ses frères et sœurs qui appartiennent, grâce à Lui, à la grande famille des enfants de Dieu.

Jésus a toujours rappelé que la vie chrétienne débute par un choix : toutes les personnes ont été choisies par le Père. Par la suite, cette élection initiale exige une réponse. L’être humain doit accepter de recevoir l’Esprit, l’amour du Père. Dans un vocabulaire qui peut choquer la sensibilité contemporaine, Jésus parle d’obéissance à Dieu pour désigner

cette ouverture du cœur humain à l’amour divin. Ce terme « obéissance » provoque un malaise, car, dans la mentalité moderne, il représente la soumission et la domination. Aujourd’hui, les gens doivent devenir les maîtres uniques de leur destin. Personne ne doit décider pour eux. Toute l’éducation moderne vise à développer des personnes autonomes qui n’ont pas besoin des autres pour marcher dans la vie.

La foi chrétienne soutient une proposition contraire. L’abandon à l’Autre signifie l’épanouissement personnel. En effet, l’Esprit donné par le Christ fait grandir l’homme et la femme et les conduit à la pleine réalisation de leur potentiel. Cet acquiescement à accueillir le Christ dans sa conscience est même la condition nécessaire pour accéder au paradis. En affirmant que le péché contre l’Esprit est le seul qui ne puisse être pardonné, Jésus confirme cette exigence.

Après avoir laissé l’amour du Christ pénétrer leur intériorité, les chrétiens sont invités à aller plus loin. Ils ne doivent pas conserver égoïstement la sérénité produite par l’Esprit. Ils doivent plutôt diffuser cette paix en donnant gratuitement, avec un total désintéressement comme le Christ a donné sa vie.

La première lecture présente l’objectif du don de Dieu : l’humanité dans son ensemble. L’amour de Dieu ne souffre aucune discrimination. Race, nationalité, sexe, classe sociale ne sont pas des critères pour la Trinité. Pierre a constaté ce fait lorsqu’un païen, une personne qui n’était pas juive, a parlé en langues. L’Esprit avait envahi son âme. Les Israélites n’étaient donc pas les seuls à pouvoir être sauvés !

Il faut rappeler le contexte de l’épisode raconté. Jésus était juif et il avait respecté les coutumes juives qui favorisaient l’épanouissement humain. Les premières communautés chrétiennes estimaient logiquement qu’il fallait intégrer le modèle judaïque pour être sauvé. Paul va changer cette mentalité. Le salut est avant tout spirituel. En recevant l’Esprit Saint et en le partageant avec toutes les personnes de bonne volonté, les personnes sont sauvés. Les rites et la liturgie qui traduiront dans la sphère humaine cet amour divin sont secondaires. Une première rencontre de responsables ecclésiaux à Jérusalem raconté dans les Actes des Apôtres va appuyer la position de Paul. Avoir compris adéquatement ce point au fil des siècles aurait permis d’éviter des querelles stériles et, parfois, violentes entre chrétiens. Depuis plusieurs décennies, différentes familles chrétiennes tentent de discerner l’essentiel et l’accessoire. Le mouvement œcuménique est né et il continue d’exister. Il faut continuer de se tourner vers le Ressuscité qui est le seul capable de nous guider vers la Vérité. Le pape François encourage constamment cette recherche qui mènera vers une seule foi, comme ses initiatives de dialogue avec les luthériens, ou de visite à des patriarches orthodoxes. Cette tâche de réconciliation est d’autant plus urgente dans un monde où les affrontements entre religions font de nombreuses victimes innocentes.

Il n’y a pas de solution magique, il faut juste oser faire les premiers pas. Par contre, nous sommes assurés de l’assistance de l’Esprit Saint, l’Audacieux !. Aussi, le tout premier pas est de reconnaître dans son cœur l’amour que Dieu a pour nou, de laisser cet amour nous envahir et de demeurer dans cet amour. Le fil d’eau qui nous abreuve deviendra un torrent débordant vers les autres. Plus nous irons vers les autres comme Pierre, plus nous découvrirons que nous, les chrétiens, nous n’avons pas le monopole de l’amour et que tous ceux qui aiment sont enfants de Dieu et ils connaissent Dieu .

9 mai 2021 |

* nouvelles du projet « laudato si » !

Les contraintes sanitaires nous ont obligés à modifier encore une fois l’agenda du projet Laudato Si !!

Les temps forts du projet en mai et juin 2021

· Le 22 mai, une célébration est prévue à partir de 16H 30 pour clôre l’année spéciale « Laudato Si » , en inaugurant sur le parvis de l’église la boîte à livres promise au père Dominique, un nouveau bac à fleurs, et dans l’église un petit espace spirituel dédié à Laudato Si. Nous partagerons avec Marie Jo Trimailles une nouvelle veillée- vidéo «100 bénédictions pour l’année Laudato Si » pour rendre grâce pour tout ce que nous avons reçu pendant cette année, marquée par la pandémie. La messe sera animée à 18 h. par les jeunes du M.E.J.

· Les autres activités à caractère festif et convivial initialement prévues pour inaugurer les aménagements apportés à la cour centrale avec l’aide de la MJC-CS Montchapet, sont toutes reportées au samedi 3 juillet apm : nous prévoyons de fêter la Saint-Jean avec les voisins autour d’un pique-nique « respectueux de l’environnement », accompagné d’activités ludiques et musicales.

· Le concert du 19 juin offert par l’ensemble orchestral de Dijon à la mémoire du père Dominique est maintenu à 16 heures dans l’Eglise

Appel aux bonnes volontés

Pour préparer la célébration du 22 mai, un atelier « dessins et affiches » sera organisé par petits groupes d’enfants à la chapelle  pendant la messe les dimanches 9 et 16 mai de 10H30 à 11H30 pour décorer l’arbre de bénédictions et la « Prière pour la terre » du pape François.

Le groupe « Spiritualité écologique » a repris, depuis le 30 avril, la lecture méditative de l’encyclique Fratelli Tutti autour du chapitre 7 « Des parcours pour se retrouver »… vers un avenir fraternel.

Le chantier d’aménagement se poursuivra le 15 mai pour fabriquer une première table de pique-nique sous la pergola de 14 h à 17 h avec une petite équipe d’adultes scouts, et l’appui de la MJC-CS.

Pour soutenir la dynamique de notre projet, des renforts sont les bienvenus :

· À vos crayons !

Réaliser des dessins au format A3 ou A4, toute technique pour constituer des banderoles et nourrir la vidéo du 22 mai « 100 bénédictions pour l’année Laudato Si ». Date limite : 15 mai – Dessins à apporter au secrétariat ou à envoyer par paroissestjosephdijon@gmail.com

· À vos aiguilles !

Réalisation de décorations à partir de chutes de tissus pour constituer des guirlandes et décorer les extérieurs. Contact : Laura Deffontaines laura.deffontaines@protonmail.com

· À vos outils !

Construction de tables et de bancs pour la cour. Contact : François Castanié fcastanie21@gmail.com

Pour nous rejoindre et pour plus de précisions, n’hésitez pas à prendre contact avec nous.

Bien fraternellement, l’Equipe d’Animation Paroissiale

pour mémoire,  le  document qui avait été  publié le 30 avril – plus complet –  mais dont certaines dates ont été modifiées par le présent article est toujours disponible en cliquant sur ce lien :  Appel_volontaires Laudato Si_mai 2021

Vous pouvez voir les photos des différentes étapes du projet à la rubrique « consulter – album photos « 

5 mai 2021 |