3ème dimanche de Pâques : 25-26 avril

Emmaüs

pour « l’homélie dialoguée » que nous nous proposons :

Pourquoi donc parler des « Pèlerins d’Emmaüs ? »

Ils rentrent chez eux, ils ne vont pas en pèlerinage. A la rigueur, on peut penser qu’ils étaient allés à Jérusalem en Pèlerinage pour la Pâque ( et pas pour y faire des emplettes !) et on devrait donc dire « les pèlerins de Jérusalem s’en retournant chez eux ».

Alors????

Alors je me dis: Et si le pèlerinage commençait vraiment quand on rentre chez soi, quand « c’est fini »? Ce pèlerinage intérieur, qui n’est plus soutenu par les célébrations extérieures, les prêches, la présence physique des autres pèlerins / pèlerines.

C’est peut-être celui là le vrai pèlerinage.

Père D.N.

 

dialogue avec  J-P. BERTHELOT, diacre

 

1) Pourquoi comme les disciples nous ne reconnaissons pas Jésus qui vient nous aider à marcher sur notre route ?

Le récit de l’évangile des disciples d’Emmaüs nous situe au soir du dimanche de Pâques. Ils avaient suivi Jésus jusqu’à Jérusalem. Cléophas et son compagnon, (son nom étant inconnu cela nous permet de nous identifier à lui) étaient enfermés dans leur tristesse, leur espoir déçu. Jour après jour, et avec tout ce que Jésus donnait comme enseignement, rien ne laissait prévoir une issue fatale même si Jésus l’avait annoncée. Ils sont désemparés, remplis de peur. Ils s’interrogent sur leur avenir, et peut-être sur leur foi, comme si leur libérateur avait échoué.

Nous aussi nous sommes comme ces disciples : lorsque les événements nous sont favorables, nous sommes pleins d’enthousiasme pour le Seigneur, mais la maladie, l’épreuve, l’isolement surviennent et nous voilà perdus. Il nous faut marcher dans le silence et la prière, rencontrer un ami pour à nouveau nous laisser rejoindre par le Christ. Il nous faut cheminer, faire route, en fait se mettre en mouvement, ouvrir nos yeux à la réalité de la vie et surtout notre cœur. Pour reconnaître Jésus, nous devons être sur la même longueur d’onde de l’amour, du don de soi. Se mettre en route, c’est se plonger dans les écritures, donc relire notre vie à la lumière de Dieu, magnifique soleil d’amour. Cela demande patience et confiance car le temps est une donnée qui n’existe pas pour Dieu et qui est très difficile pour l’homme. Une chose est certaine : notre cœur reviendra tout brûlant d’amour, grâce au Christ ressuscité qui jamais ne nous abandonne.

 

2) Jésus est-il bien avec nous dans cette période de confinement ?

Dans notre confinement, il nous faut suivre la pédagogie de Jésus auprès des disciples. Commençons par lui dire notre mal-être, raconter notre désarroi, notre déception d’avoir à abandonner nos projets, nos rencontres, ne plus voir nos petits-enfants, grands-parents, voire d’annuler nos vacances. Puis prendre le temps de faire l’expérience de la résurrection dans notre vie personnelle. La foi est une rencontre intime de tout notre être avec Dieu au plus profond de notre cœur. Cette rencontre se réalise par des choses simples : un appel téléphonique que nous n’attendions pas, un sms plein d’espérance, ou une vidéo surprise de la famille. Plein de belles initiatives surgissent dans ces moments-là, sachons les apprécier. Elles sont remplies d’Esprit Saint car à chaque fois, c’est notre cœur qui est en fête et déborde de bonheur. Les disciples le disent : « Notre cœur n’était -il pas tout brûlant en nous » lorsqu’Il nous expliquait les Ecritures sur le chemin.  La Parole avait allumé leur cœur. Comme le dit Jésus, notre cœur est lent à croire et vite déstabilisé mais cette rencontre avec Dieu est personnelle, personne ne peut le faire à notre place. Seules les rencontres, l’écoute et le dialogue peuvent nous ouvrir les yeux et l’intelligence.

 

3) Au cours de notre vie, les rencontres que nous faisons ne sont-elles pas déjà la présence du Christ ressuscité ?

La foi est avant tout une rencontre avec le Christ qui marche avec nous, même si nous n’en sommes pas toujours conscients. Notre cœur s’ouvre à l’amour, à l’image d’une rencontre amoureuse, notre cœur bat très fort, nous nous sentons « pousser des ailes » comme le dit l’expression. Les disciples retiennent l’étranger qui a marché avec eux tellement ils l’ont trouvé intéressant et riche d’enseignement. Ils veulent poursuivre cette conversation, quelle merveille !! Cela arrive aussi dans nos vies, en vacances, ou à l’occasion d’un stage, vous avez fait une rencontre éblouissante, mais peut-être ne reverrez-vous pas cette personne qui pourtant restera un souvenir impérissable. Oui, retenir à sa table est une marque de sympathie, d’amitié, d’hospitalité, une richesse ; l’étranger devient le président de la table comme Jésus l’était parmi ses disciples. Jésus refait les gestes de la cène et ils le reconnaissent. Quelle joie, quel bonheur ! ils voudraient qu’il reste mais il a disparu car le bonheur est furtif. Ce bonheur est à l’intérieur de notre cœur, et grâce à Dieu, il est permanent. C’est ce qui nous permet de rayonner.

 

4) Ecoute, écoute surtout ne fais pas de bruit, on marche sur la route, on marche dans la nuit.  Ecoute, écoute, les pas du Seigneur vers toi, il marche sur ta route, il marche prés de toi.

Oui, n’est-il pas l’ami enfoui au fond de notre cœur que nous oublions trop souvent ?

 

Le Seigneur est là, dans le cœur des disciples. Ils ont reconnu Jésus dans cette journée merveilleuse pleine de rebondissements. Situation identique pour nous : certaines journées sont tellement extraordinaires par leurs richesses que nous sommes dopés, prêts pour un nouveau départ. Les disciples ont vécu en quelque sorte une messe exceptionnelle :

–          Ils ont avoué à Jésus qu’ils étaient perdus, angoissés (c’est la prière pénitentielle)

–          Ils ont écouté la Parole de Dieu raconté par Jésus. Quel luxe !!!(ce sont les lectures et l’homélie)

–          Ils ont partagé le pain et le vin avec le Maître (c’est l’Eucharistie)

–          Ils sont partis en mission le cœur plein de joie (c’est l’envoi)

Oui, ils ont compris le sens de cette journée, et remplis de la présence du Christ au fond de leur cœur, ils partent annoncer la bonne Nouvelle de Jésus ressuscité dont ils viennent d’être témoin.

Confinés ou non, nous avons tous un chemin à parcourir. Sachez bien que le Christ nous rejoint toujours dans la banalité de notre quotidien. Il est avec nous, enfoui au fond de notre cœur mais les évènements de notre vie font que nous l’oublions. Ouvrons les yeux et relisons attentivement ce beau texte qui fait le lien entre le temps de Jésus (les apparitions) et le temps de l’Eglise (la rencontre avec le repas du Seigneur)

Laissons-nous envahir par l’amour divin qui lui est immortel.

25 avril 2020 |

2e dimanche de Pâques (St Jean, ch.20) : lettre à Thomas !

 

Cher THOMAS,

Toi « Le Jumeau », mon semblable, mon frère !

Tu n’étais pas là, le jour de Pâques. Tes amis, eux, étaient réunis. Tout excités, ils t’ont tout raconté, huit jours après, mais tu n’as pas voulu y croire, leur discours était trop beau, trop beau pour être vrai !

Tu n’acceptais pas un Jésus trop beau.

D’accord avec toi. Tu as raison.

Car Jésus, c’est un homme avec des marques de vie d’homme. Et les cicatrices d’une vie font partie de son histoire, on ne les oublie pas, sauf à trahir.

Et Jésus n’est pas un sujet à exaltation. D’ailleurs, jamais Jésus ne vous avait emmenés à des exaltations mystiques. Jamais, … sauf un jour où les amis étaient venus lui donner un compte-rendu de mission.. Et alors, c’est l’Esprit-Saint qui l’avait rendu tout heureux. Il leur avait expliqué pourquoi : c’est parce que, pour Dieu son Père, la joie toute simple des hommes est la véritable joie. Parce que  leurs solidarités vont loin et profond. Parce que  la vie partagée avec les autres est nécessairement fragile et discrète, — et parce que la fragilité est le signe de Dieu …

Mais là, les amis étaient tout juste enthousiastes. Ils flottaient dans le bonheur. Eux qui n’en finissaient pas de se verrouiller, ils l’avaient vu, Lui, « présent parmi eux ». Il avait fait une trouée dans leur enfermement, mais sans obtenir d’eux autre chose qu’un nouvel enfermement : le repli dans leur petit nuage émerveillé. Sur leur immédiat, leur présent immédiat. Il leur avait dit « Je vous envoie », –huit jours après, ils étaient encore là, figés, verrouillés : que fallait-il ?

Par chance, toi, tu es l’homme de la mémoire et de l’histoire, l’homme qui pose des questions,  l’homme du plein air  !

Oui, de leurs yeux, les amis avaient vu les traces des clous et de la lance, les stigmates du crucifié, puis ils avaient reçu mission de porter le pardon. Ils auraient donc pu te répondre : mais puisqu’ils n’ont pas bougé, ils n’ont rien compris, rien vu, rien entendu.

Toi, quand Jésus est venu à toi, tu as su qu’Il t’avait écouté. Il t’a proposé de changer, de te convertir. Il t’avait reconnu et respecté. Alors, tu as tout compris. Tu l’as reçu en toi, en toi-même, personnellement. Tu as su que c’était là le lieu de la Résurrection.

Jésus est venu à toi ; il t’a fait advenir à ton cœur, à ton âme.

En prenant modèle sur Lui, tu pourras venir aux hommes et leur porter le pardon, le Saint-Esprit de l’espérance.

Tu prouves que des gens ordinaires et fragiles peuvent recevoir et apporter l’impossible pardon —et ils sont peut-être les seuls à le pouvoir. Tes doutes, quand tu les dis à tes frère, sont devenus le lieu même de  la vraie présence du Vivant … le Christ est présent quand toute autre présence est devenue inutile, ou de trop.

Tout comme le Christ se glisse parmi les siens, dans le lieu où ils étaient, nous avons des rendez-vous d’amitié avec les gens. Notre mission, c’est d’y venir : avec la paix, le Shalom, le Salam : la Paix et la certitude du Pardon …

La joie toute pure, la joie que la faiblesse ne fait plus peur … …ce n’est pas d’abord la joie facile, qui soulève naturellement quand tout réussit, mais celle qui vient quand on a osé connaître la peur la plus enracinée dans notre ventre, la peur de mourir, la peur de perdre, la peur de la solitude : la peur qui engendre nos violences, la peur qui faisait de nous, comme de toi, Thomas, des isolés têtus..

Oui, la joie de la Résurrection t’est venue après la mort odieuse. Au-delà de tout nom, elle est communion.

Avec toi, Thomas notre frère, nous sommes envoyés par Jésus, comme lui l’a été par le Père : nous sommes devenus les mots de Jésus, nous sommes devenus sa poignée de main et son baiser, Sa Parole, ses lèvres et son corps, et son Souffle. « Là où est Jésus, écriras-tu, là est le Feu ».

Merci, Thomas, de porter ton Evangile ce matin  au milieu de nous !

Père D.N.

propositions

* Partageons nos intentions de prière chaque samedi sur Youtube : les envoyer dès le Lundi à monouvelot@yahoo.fr

* méditons l’évangile dominical des semaines à venir

et adressons  nos questions et/ou notre ressenti 10 jours à l’avance   à hbastien21@gmail.com

*  nous découvrons actuellement ce qui compte et ce qui était inutile ;

échangeons sur ce qui devra/devrait changer maintenant, sur ce qui est à renforcer et/ou promouvoir :

monouvelot@yahoo.fr collecte ces contributions pour l’E.A.P.

17 avril 2020 |

Et maintenant ?

Cher(e)s ami(e)s

Vous avez été nombreux à consulter le blog et / ou à regarder les célébrations de la Semaine Sainte et de Pâques sur le site Youtube  de notre paroisse. Beaucoup nous ont fait part de leurs remerciements. Ainsi encouragée, l’Equipe d’Animation paroissiale  vous propose avec notre Père Dominique de poursuivre ces moments de rencontre et de prière ensemble pendant tout le temps pascal, jusqu’à la Pentecôte.

Pour ce faire, nous vous invitons à participer à deux actions liturgiques :

·         La préparation de l’homélie  dominicale , en posant au père Dominique des questions relatives aux textes du jour , pour que son homélie devienne une sorte de « dialogue pastoral » ;

·         l’envoi par mail,  ou la transmission pour ceux qui n’ont pas accès à internet, des intentions de prière et de louange pour la veillée de prière paroissiale  du samedi soir.

Nous collecterons vos questions et vos intentions avec une semaine d’avance,  de sorte que les vidéos puissent être conçues et réalisées à temps….

CONCRETEMENT :

·     Pour contribuer à l’élaboration de l’homélie, nous vous invitons chaque jeudi, à adresser à Henri Bastien hbastien21@gmail.com vos questions au père Dominique sur l’Evangile du dimanche de la semaine suivante .Nous attendons donc ce jeudi 16 avril vos questions  sur l’ Evangile des pélerins d’Emmaus, St Luc, (24,13-35) pour le dimanche 26 avril.

·         Pour la veillée, nous vous invitons chaque lundi,  à adresser à Marie-Odile Nouvelot, monouvelot@yahoo.fr , vos intentions de prière et de louange.

Nous comptons vivement sur l’implication de toutes les générations de paroissiens et des amis de Saint Joseph pour faire de ces célébrations de vrais moments de rencontre spirituelle et de partage, en ce temps d’épreuve. Un rappel vous sera adressé chaque lundi pour solliciter votre participation. N’hésitez pas à nous faire part de vos remarques et propositions dans l’intervalle.

Si vous souhaitez nous donner des idées de chants, des images, des enregistrements,  éventuellement des témoignages pour nourrir la veillée de prière du samedi soir, d’une vingtaine de minutes, faites- nous les parvenir un peu plus tôt dans le week end.

Un grand merci à tou(te)s. Bien fraternellement.

Henri Bastien, Ange-Marie Benedetti, Véronique Deballon et Marie-Odile Nouvelot, pour l’ EAP de Saint Joseph,  Marie Jo et Claude Trimailles,

 

15 avril 2020 |

Vivre la Résurrection !

Le samedi Saint, le tabernacle des Eglises est vide. Le Christ est mort sur la croix……C’est la nuit et le silence…le recueillement…

Dans la nuit du samedi au dimanche de Pâques, nous célébrons  la Résurrection et c’est l’occasion de renouveler notre  profession de foi baptismale.

Au matin, durant la messe du Jour de Pâques, nous chantons de nouveau le Gloria et l’Alleluia et les cloches des églises répandent la Bonne Nouvelle de la Résurrection, accomplissement des promesses faites par Dieu à son Peuple.

Cette année, la plus grande fête chrétienne sera célébrée en l’absence des fidèles en raison des mesures sanitaires : l’union dans la prière se vivra grâce à la télévision, internet, et les radios (RCF, Radio Notre-Dame) ; nous pouvons nous y préparer en aménageant dans nos maisons un petit oratoire,  ou en prévoyant d’allumer un cierge ou des bougies et  de mette de l’eau dans une coupe pour rappeler l’eau de notre baptême…

 

samedi saint

sur KTO et RCF

21 h : vigile pascale présidée par Mgr Michel Aupetit en direct de Saint-Germain l’Auxerrois


sur le site Youtube  de notre paroisse :

une veillée de prière – temps de communion spirituelle –  avec les intentions confiées par les uns et les autres.

https://youtu.be/uMNerMXRXMA


dimanche de Pâques : Christ est ressuscité ! Alleluia !

sur KTO


10 heures :  messe de la résurrection en direct de la grotte de Lourdes

11 heures : messe de la Résurrection célébrée par le Pape François, en direct de Rome,

suivie à 12 heures de la bénédiction Urbi et Orbi donnée par le Pape François (retransmises par RCF)

18 h 30 : messe de la Résurrection célébrée par Mgr Michel Aupetit , en direct de Saint Germain l’Auxerrois


 

Sur France 2 :

11 heures : messe avec Mgr Eric de Moulins-Beaufort, président de la conférence des évêques de France. suivie de la    bénédiction Urbi et Orbi donnée par le Pape François depuis Rome.

 


et sur la chaine Youtube de la paroisse St Joseph ! https://youtu.be/PN-T8bzoVqs

 

Lettre de saint Paul apôtre aux Philippiens, chap. 2

 

Le Christ Jésus, ayant la condition de Dieu,

ne s’est pas jalousement crispé

sur le rang qui l’égalait à Dieu.

Mais il s’est anéanti,

prenant la condition de serviteur,

devenant semblable aux hommes.

Reconnu homme à son comportement,

il s’est abaissé, devenant obéissant jusqu’à la mort,

et la mort de la croix.

C’est pourquoi Dieu l’a exalté :

il l’a doté du Nom qui est au-dessus de tout nom,

afin qu’au Nom de Jésus tout genou fléchisse

au ciel, sur terre et aux enfers,

et que toute langue proclame :

« Jésus Christ est Seigneur »

à la gloire de Dieu le Père.


Communier sans communion

Ce confinement nous empêche de participer aux eucharisties et nous en sommes terriblement frustrés. Mais il est des communions possibles au Christ ressuscité, tout aussi réelles même si elles sont moins sensibles.

* La Bible n’est pas d’abord un livre : elle est la parole de Dieu. Elle est le Verbe de Dieu. Elle est présence de Dieu. On y rencontre le Christ qui nous y interpelle.

* Quand deux ou trois sont réunis en mon nom, dit Jésus, je suis au milieu d’eux ». Cela reste vrai même si nous sommes unis par l’Internet seulement.

*  Et il y a un sacrement fondamental : le sacrement du frère. Tout ce que nous lui faisons, c’est à Jésus que nous le faisons ; tout ce que nous recevons de lui, c’est du Vivant que cela vient.

En cette période, nous expérimentons que la communion est une action à multiples dimensions. Nous ne  pourrons plus « avoir notre messe » ou « faire notre communion » : nous vivrons en peuple de Dieu, larges, en Église.

(d’après le cardinal Joseph Ratzinger)

 

BÉNÉDICTION SOLENNELLE

 

Que demeure en vous la grâce de Dieu,

la grâce pascale qu’il vous offre aujourd’hui :

qu’elle vous protège de l’oubli et du doute.

Amen.

Par la résurrection de son Fils,

il vous a fait déjà renaître :

qu’il vous rappelle toujours à cette joie

que rien, pas même la mort,

ne pourra vous ravir.

Amen.

Ils sont finis, les jours de la Passion,

suivez maintenant les pas du Ressuscité :

suivez-le désormais jusqu’à son Royaume où vous posséderez enfin la joie parfaite.

Amen.

Et que Dieu plein d’amour vous bénisse

Le Père  …

Le Fils  …

Et le Saint-Esprit  …


Allez, dans la paix du Christ,

alléluia, alléluia

Nous rendons grâce à Dieu,

alléluia, alléluia

 




11 avril 2020 |

Vivre le Vendredi Saint

Le Vendredi Saint, l’Église fait mémoire de la Passion du Christ et de sa mort sur la Croix. L’Eglise ne célèbre pas de messe mais l’Office de la Passion du Seigneur, centré sur le chant du serviteur souffrant et la proclamation de la Passion selon saint Jean. C’est aussi le temps de la vénération de la Croix par tous les fidèles.

L’Eglise demande aux fidèles le jeûne et l’abstinence pour s’unir aux souffrances du Christ. Les chrétiens sont aussi invités à participer au Chemin de Croix.

sur RCF :

  • de 9h-10h – Table-ronde animée en direct par Thierry Lyonnet :

– Comment comprendre tant de souffrance dans nos vies ?
INVITÉS : Nicole Fabre ; Père Christian Delorme ; Jean-Guilhem Xerri

sur KTO et RCF

La chaîne Youtube de notre paroisse : https://youtu.be/wWiMJrOEleQ

( ensemble de la chaîne : https://www.youtube.com/channel/UCsCeIsO0rqyve0tl5HEM9IQ )

10 avril 2020 |

Vivre le Jeudi Saint

 

Le Jeudi Saint, l’Église célèbre la messe en mémoire de la Cène du Seigneur, dernier repas avec ses disciples. Le Christ institue l’Eucharistie et le sacerdoce. Par l’Eucharistie, sous la forme du pain et du vin consacrés, le Christ offre son corps et son sang pour le Salut du monde.


sur RCF :

Comment vivre le Jeudi saint dans ce contexte du confinement ? »
de 9h à 10h – Table-ronde animée en direct par Véronique Alzieu
INVITÉS : Père Nicolas de Boccard ; Bruno Lachnitt

-18h30-19h30 : Célébration de la Cène et du lavement des pieds

sur KTO

à 18h Messe de la Cène du Seigneur célébrée par le pape François, en direct de Rome

sur la chaîne Youtube de notre paroisse :

https://youtu.be/5rOOakU_iQ4

https://www.youtube.com/channel/UCsCeIsO0rqyve0tl5HEM9IQ (ensemble du site)


 

 

Puisque c’est aujourd’hui que Jésus fait un geste surprenant en lavant les pieds des disciples et qu’il demande « Faites cela en   mémoire de moi », alors, nous aussi, nous accomplissons un service que nous n’avons pas l’habitude de remplir    (… mettre la table …  la desservir  … ranger notre fatras de choses  … sourire  …  dire un compliment ou un merci …)   pour continuer après confinement.

Dieu nous bénisse !

Père D.Nicolas


9 avril 2020 |

pendant la Semaine Sainte

 

 

Pour marcher avec Jésus et l’ACCOMPAGNER

 

Evangile selon St Jean dans son chapitre 17

« Père, l’heure est venue. Glorifie ton Fils afin que le Fils te glorifie. Désormais, je ne suis plus dans le monde ; eux, ils sont dans le monde, et moi, je viens vers toi.

Père saint, garde-les unis dans ton nom, le nom que tu m’as donné, pour qu’ils soient un, comme nous-mêmes.  Et maintenant que je viens à toi, je parle ainsi, dans le monde, pour qu’ils aient en eux ma joie, et qu’ils en soient comblés.

Moi, je leur ai donné ta parole,  Consacre-les dans la vérité : ta parole est vérité.  De même que tu m’as envoyé dans le monde, moi aussi, je les ai envoyés dans le monde.  Et pour eux je me consacre moi-même, afin qu’ils soient, eux aussi, consacré dans la vérité.

Je ne prie pas seulement pour ceux qui sont ici , mais encore pour ceux qui, accueilleront leur parole et , croiront en moi. Que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi. Qu’ils soient un en nous, eux aussi, pour que le monde croie que tu m’as envoyé.

Père, ceux que tu m’as donnés, je veux que là où je suis, ils soient eux aussi avec moi, et qu’ils contemplent ma gloire, celle que tu m’as donnée parce que tu m’as aimé avant l même a fondation du monde.

Père juste, je leur ai fait connaître ton nom, et je le ferai connaître, pour que l’amour dont tu m’as aimé soit en eux, et que moi aussi, je sois en eux. »

 

Evangile de St Jean

Ch. 18, v.1 –  19,3

Ch. 19, 4 à 16

Ch. 19, 17  à 30

A la maison, ouvrons ces pages de la bible :

 

* De qui parlent-elles ?

* Comment nous parlent-elles à nous ?

* Quelles interpellations portent-elles et nous adressent-elles ?

* Puisque l’Evangile n’est pas d’abord une description,

mais une invitation à entrer dans l’histoire,

avec qui nous y  invite-t-il ?

 

Puisque nous ne pouvons pas ramener de rameaux chez nous

et au cimetière, RETROUVONS le sens de notre geste traditionnel.

 

  • Nous mettons en valeur, chez nous, nos croix ou médailles de baptême.
  • Quand nous le pourrons, nous porterons au cimetière des plantes aux noms évocateurs comme les fleurs de la Passion, l’Epine du Christ  (Euphorbia milii), les Croix de Jérusalem  (Lychnis calcedonica), les passiflores ou les crucifères comme les giroflées en pots.

 

Pour ACCOMPAGNER JESUS

AVEC les offices de la Semaine Sainte


La radio RCF- en Bourgogne : 88.3

La Chaîne KTO sur nos téléviseurs ou nos ordinateurs

Mercredi  8 avril à 18h30 Messe chrismale célébrée par Mgr Michel Aupetit, en direct de Saint-Germain-l’Auxerrois

Jeudi Saint,  9 avril à 18h Messe de la Cène du Seigneur célébrée par le pape François, en direct de Rome

Vendredi Saint,  10 avril à 7h Office des ténèbres, en direct de Saint-Gervais

15h Chemin de Croix à la grotte présidé par le père Horacio Brito à Lourdes

18h Office de la Passion présidé par le pape François, en direct de Rome

21h Chemin de croix présidé par le pape François, en direct de Rome

La chaîne de notre paroisse : https://www.youtube.com/channel/UCsCeIsO0rqyve0tl5HEM9IQ

Vous pouvez aussi y accéder en tapant dans un moteur de recherche « YouTube Paroisse St Joseph Dijon »

 

 

 

https://www.youtube.com/watch?v=JdyAeuh51WM – Taizé

La ténèbre n’est point ténèbre devant toi :

La nuit comme le jour est lumière.


6 avril 2020 |

messe des Rameaux : Homélie du Pape François

Jésus « s’est anéanti, prenant la condition de serviteur » (Ph 2, 7). Laissons-nous introduire dans les jours saints par ces mots de l’apôtre Paul, où la Parole de Dieu, comme un refrain, montre Jésus comme un serviteur : le Jeudi saint il est le serviteur qui lave les pieds à ses disciples ; le Vendredi saint il est présenté comme le serviteur souffrant et victorieux (cf. Is 52, 13) ; et déjà demain, Isaïe prophétisera de lui : « Voici mon serviteur que je soutiens » (Is 42, 1). Dieu nous a sauvés en nous servant. En général nous pensons que c’est à nous de servir Dieu. Non, c’est lui qui nous a servi gratuitement, parce qu’il nous a aimés en premier. Il est difficile d’aimer sans être aimés. Et il est encore plus difficile de servir si nous ne nous laissons pas servir par Dieu.

Mais de quelle façon le Seigneur nous a-t-il servi ? En donnant sa vie pour nous. Nous lui sommes chers et nous lui avons coûté cher. Sainte Angèle de Foligno a témoigné d’avoir entendu de Jésus ces paroles : « Ce n’est pas pour rire que je t’ai aimée ». Son amour l’a conduit à se sacrifier pour nous, à prendre sur lui tout notre mal. C’est une chose qui nous laisse pantois : Dieu nous a sauvés en acceptant que notre mal s’acharne sur lui. Sans réagir, avec seulement l’humilité, la patience et l’obéissance du serviteur, exclusivement avec la force de l’amour. Et le Père a soutenu le service de Jésus : il n’a pas mis en déroute le mal qui s’abattait sur lui, mais il a soutenu sa souffrance, pour que notre mal soit vaincu seulement par le bien, pour qu’il soit traversé jusqu’au fond par l’amour. Jusqu’au fond.

Le Seigneur nous a servis jusqu’à éprouver les situations les plus douloureuses pour qui aime : la trahison et l’abandon.

La trahison. Jésus a subi la trahison du disciple qui l’a vendu et du disciple qui l’a renié. Il a été trahi par les gens qui l’acclamaient et qui ensuite ont crié : « Qu’il soit crucifié ! » (Mt 27, 22). Il a été trahi par l’institution religieuse qui l’a condamné injustement et par l’institution politique qui s’est lavé les mains. Pensons aux petites et aux grandes trahisons que nous avons subies dans la vie. C’est terrible quand on découvre que la confiance bien placée a été trompée. Naît au fond du cœur une déception telle que la vie semble ne plus avoir de sens. Cela arrive parce que nous sommes nés pour être aimés et pour aimer, et la chose la plus douloureuse c’est d’être trahi par celui qui a promis de nous être loyal et proche. Nous ne pouvons pas non plus imaginer comme cela a été douloureux pour Dieu, qui est amour.

Regardons-nous à l’intérieur. Si nous sommes sincères avec nous-mêmes, nous verrons nos infidélités. Que de fausseté, d’hypocrisies et de duplicités ! Que de bonnes intentions trahies ! Que de promesses non tenues ! Que de résolutions laissées s’évanouir ! Le Seigneur connaît notre cœur mieux que nous, il sait combien nous sommes faibles et inconstants, combien de fois nous tombons, que de mal nous avons à nous relever et combien il est difficile de guérir certaines blessures. Et qu’a- t-il fait pour venir à notre rencontre, pour nous servir ? Ce qu’il avait dit par le prophète : « Moi je les guérirai de leurs infidélités, je les aimerai d’un amour gratuit » (Os 14, 5). Il nous a guéris en prenant sur lui nos infidélités, en enlevant nos trahisons. De sorte que, au lieu de nous décourager par peur de ne pas y arriver, nous pouvons lever notre regard vers le Crucifié, recevoir son embrassade et dire : “ Voilà, mon infidélité est là, tu l’as prise, toi, Jésus. Tu m’ouvres les bras, tu me sers par ton amour, tu continues à me soutenir…Alors j’avance ! ”

L’abandon. Sur la croix, dans l’Évangile d’aujourd’hui, Jésus dit une phrase, une seule :

« Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » (Mt 27, 46). C’est une phrase forte. Jésus avait souffert l’abandon des siens, qui avaient fui. Mais il lui restait le Père. Maintenant, dans l’abîme de la solitude, pour la première fois il l’appelle par le nom générique de “ Dieu”. Et il lui crie « d’une voix forte » le “pourquoi” le plus déchirant : “ Pourquoi, toi aussi, m’as-tu abandonné ? ”. Ce sont en réalité les paroles d’un Psaume (cf. 21, 2) : on y dit que Jésus a aussi porté en prière l’extrême désolation. Mais il reste le fait qu’il l’a éprouvée : il a éprouvé l’abandon le plus grand dont les Évangiles témoignent en rapportant ses paroles originales : Eli, Eli lemà sabactani ?

Pourquoi tout cela ? Encore une fois pour nous, pour nous servir. Parce que lorsque nous nous sentons le dos au mur, quand nous nous trouvons dans une impasse, sans lumière et sans issue, quand il semble que même Dieu ne répond pas, nous nous rappelions que nous ne sommes pas seuls. Jésus a éprouvé l’abandon total, la situation qui lui est la plus étrangère, afin de nous être solidaire en tout. Il l’a fait pour moi, pour toi, pour te dire : “ N’aie pas peur, tu n’es pas seul. J’ai éprouvé toute ta désolation pour être toujours à ton côté ”. Voilà jusqu’où Jésus nous a servi, descendant dans l’abîme de nos souffrances les plus atroces, jusqu’à la trahison et à l’abandon. Aujourd’hui, dans le drame de la pandémie, face à tant de certitudes qui s’effritent, face à tant d’attentes trahies, dans le sens d’un abandon qui nous serre le cœur, Jésus dit à chacun de nous : “ Courage : ouvre ton cœur à mon amour. Tu sentiras la consolation de Dieu, qui te soutient ”.

Chers frères et sœurs, que pouvons-nous faire devant Dieu qui nous a servis jusqu’à éprouver la trahison et l’abandon ? Nous pouvons ne pas trahir celui pour qui nous avons été créés, ne pas abandonner ce qui compte. Nous sommes au monde pour l’aimer, lui et les autres. Le reste passe, cela demeure. Le drame que nous sommes en train de traverser nous pousse à prendre au sérieux ce qui est sérieux, et à ne pas nous perdre dans des choses de peu de valeur ; à redécouvrir que la vie ne sert à rien si on ne sert pas. Parce que la vie se mesure sur l’amour. Alors, en ces jours saints, à la maison, tenons-nous devant le Crucifié, mesure de l’amour de Dieu pour nous. Devant Dieu qui nous sert jusqu’à donner sa vie, demandons la grâce de vivre pour servir. Cherchons à contacter celui qui souffre, celui qui est seul et dans le besoin. Ne pensons pas seulement à ce qui nous manque, mais au bien que nous pouvons faire.

Voici mon serviteur que je soutiens. Le Père qui a soutenu Jésus dans sa Passion, nous encourage nous aussi dans le service. Certes, aimer, prier, pardonner, prendre soin des autres, en famille comme dans la société, peut coûter. Cela peut sembler un chemin de croix. Mais le chemin du service est le chemin vainqueur, qui nous a sauvés et qui nous sauve la vie. Je voudrais le dire spécialement aux jeunes, en cette Journée qui, depuis trente-cinq ans leur est consacrée. Chers amis, regardez les vrais héros, qui apparaissent ces jours-ci : ce ne sont pas ceux qui ont renommée, argent et succès, mais ceux qui se donnent eux-mêmes pour servir les autres. Sentez-vous appelés à mettre en jeu votre vie. N’ayez pas peur de la dépenser pour Dieu et pour les autres, vous y gagnerez ! Parce que la vie est un don qui se reçoit en se donnant. Et parce que la joie la plus grande est de dire oui à l’amour, sans si et sans mais. Comme Jésus pour nous.

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5 avril : dimanche des rameaux et de la Passion

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https://youtu.be/dM3gjHRlcvQ

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INVITES A ACCOMPAGNER JESUS

 

Les récits des Rameaux et de la Passion de Jésus mettent en jeu l’ensemble de la création. Il y a le bois et le métal, il y a la nature sauvage et les productions humaines. Il y a les coeurs et il y a corps et les chairs. Il y a les forêts et les jardins, il y a les palais et les cours ou les patios des maisons. Il y a le monde végétal et le monde animal : « l’ânon, petit d’une ânesse » et le coq, le fameux coq ! Et il y a tous les humains, individus sans-grade ou hauts fonctionnaires, plénipotentiaires de Rome, la capitale du monde, comme aussi chefs religieux-politiques d’un peuple que Dieu s’est choisi depuis plusieurs siècles. Il y a des foules qui font chorus et sont prêtes à chanter les chansons qu’on leur dictera, proclamant tout et son contraire, pourvu qu’elles aient à s’exprimer.  Il  y a des groupes agissants, complémentaires ou antagonistes, et des personnalités qui en émergent. Il y a le roi David, le poète, au passé, et le roi au présent, caricaturé comme en une fête de fous, ou roi en exil : on ne sait. Car une bascule permanente se fait entre le dire et le voir, l’entendre et le toucher ; entre la parole, le cri, et le silence; entre l’interrogation d’un procès et sa réponse; entre le faux et le vrai. Peut-être même entre toi et moi, entre toi et toi, entre nous et nous. Et « eux », les « autres » comme cibles ou comme arbitres. Ou comme frères ?

 

De cette immense carrière — de ce chantier gigantesque — nous ne comprendrons l’aboutissement que dans la nuit de Pâques, dans l’effroi et le chuchotement de son silence ; dans la construction qu’elle propose ; dans le risque qu’elle offre et dans la joie sans nom qu’elle ouvre

Pour l’instant, en ces moments où Jésus entre à Jérusalem puis en est exclu, le début et la fin du récit le prennent comme le centre autour duquel tout tourne, de l’univers humain et de l’univers matériel. C’est lui qui est à l’initiative, et au commencement, sur un âne et non sur un cheval de parade, lorsqu’il mime la prophétie reçue de Zacharie, chacun comprend qu’il est prince-serviteur de la paix, humble et fidèle à la vocation de son peuple : oui, «il proclamera la paix aux nations. Sa domination s’étendra d’une mer à l’autre », mais comprend-on qu’il anticipe sur la suite du prophète où la douleur de la mort trouve place : « En ce jour-là, ils lèveront les yeux vers celui qu’ils ont transpercé ; ils feront une lamentation sur lui comme sur un fils unique; ils pleureront sur lui amèrement comme sur un premier-né. En ce jour-là, il y aura grande lamentation dans Jérusalem. ». Avec sa monture caractéristique, Jésus ne décrit pas seulement une situation, mais il annonce le dynamisme de son projet   : « En ce jour-là, je répandrai sur la maison de David et sur les habitants de Jérusalem un esprit qui fera naître en eux bonté et supplication. Il y aura une source qui jaillira pour la maison de David et les habitants de Jérusalem : elle les lavera de leur péché et de leur souillure. »

 

 

Jusqu’à la fin, et après encore, il reste celui dont la parole forte fait peur à ceux qui ne connaissent que la puissance de la violence et défendent le statisme de leur injustice : même mort et absent, invisibilisé, Jésus est tout de même présent. Lorsqu’on parle de lui, il est encore là, il ne peut sombrer. Il n’est que dynamisme.

 

À la manière de Moïse conduisant les gens de son peuple vers la vie et pour qu’ils choisissent la vie, à la manière de David qui donna unité et dignité à un ramassis de clans, Jésus souhaite faire avancer les siens jusqu’au Temple véritable, lui qui est la centralité de Dieu, lui qui en est la visibilité, lui qui en est la solidité.

 

Autour de lui se forment des groupes. Il y a clairement ses partisans, les disciples. Et tout aussi clairement ceux qui viennent l’arrêter pour le condamner. Mais quelques personnalités sont fluctuantes et nous empêchent de classifier et catégoriser de façon paresseuse : sans parler de saint Pierre et de ses rodomontades, le disciple qui utilise une épée face aux soldats n’est-il pas contaminé par leur violence ? Quant à Joseph d’Arimathie, dans une démarche inverse, il quitte ouvertement le parti des pharisiens pour réclamer les honneurs mortuaires dus à Jésus. Et l’attitude de Juda n’en finit pas de poser question, dans ce revirement qui l’amène à rendre l’argent et se suicider. Peut-être seul Simon de Cyrène, le libyen, sera-t-il inspirant, puisqu’il est au départ sans catégorie et qu’il se retrouve soutien de Jésus. Ne serait-il pas là pour nous dire d’entrer dans le mouvement des choses et d’accepter de vivre la charité en toutes circonstances ?

Les deux dernières leçons pourraient bien être apportées par des personnes païennes : d’abord la femme de Pilate puis le centurion romain et son équipe, qui, l’un et l’autre, osent parler de Jésus comme d’un juste, la première à cause d’un rêve comme se disent les révélations profondes dans l’Écriture, le second parce qu’il a vu la manière dont Jésus meurt et toute la vie renouvelée que sa mort suscite. Il comprend déjà que la mort de Jésus est résurrection pour tous les justes.

À sa manière le propos final de Pilate s’avère prophétique puisqu’il sait que des disciples de Jésus vont s’emparer de lui et le tenir vivant à tout jamais.

C’est dans cet esprit que nous entrerons dans la semaine Sainte.

Nous pouvons nous abandonner pleinement aux mains du Père.


 

Père Dominique NICOLAS

3 avril 2020 |