prédication du dimanche 26 février 2017 (8e dimanche ordinaire)

par le père Dominique NICOLAS

Oui, l’Évangile de ce jour, avec ses petits oiseaux et ses fleurs des champs nous repose agréablement la tête après les exigences fortes des semaines dernières.  Il nous rappelle que Jésus n’est pas un homme tout en noir ou blanc, un homme qui manie le sabre ou la serpe ; il a aussi la délicatesse de celui qui sait contempler les moindres nuances de couleur… Il y a un aspect aquarelliste chez lui, plein de nuances … Jésus sait admirer les gens et les choses ; il sait les aimer… Il réalise ce que le prophète Isaïe avait annoncé d’un Messie à venir : « il ne froisse pas la feuille fanée, il n’éteint pas la mèche qui fume encore »…   Pour faire 30 secondes de mauvaise psychologie, on dira que Jésus est un modèle d’homme équilibré, qui tient ensemble la douceur et la force. La force mais jamais la violence. La douceur mais jamais la mièvrerie. Jamais écraser, toujours accompagner.

En fait, Jésus a une double exigence à notre égard : à la fois nous interdire toute complaisance sur nous-mêmes, tout enfermement sur nos autosatisfactions ; et à la fois faire pousser tout ce qui paraissait minime, lui donner la possibilité de s’épanouir. Jésus est foncièrement au service de la vie et de l’avenir. Il nous invite à agir, à penser, à parler, à regarder, à écouter avec la même attention que lui, avec la même espérance que lui, avec la même passion que lui.

Ce qu’il nous a dit les semaines dernières, et ce qu’il nous redit aujourd’hui à propos de l’argent, est un appel à la liberté. Il veut nous permettre la libération à l’égard de nos complaisances et nous donner le goût de servir en tout et en tous. C’est cela seul qui donnera à des personnes comme François d’Assise le goût de chanter et le goût de la poésie. Aucune autosuffisance. Rien que de la légèreté.

Si nous aussi, nous voulons participer de manière intelligente à de la création, il nous suffit de prendre modèle sur Dieu le Père qui a tout créé dans la lumière et a tout lancé dans l’existence parce que « c’était bon, c’était même très, très bon ».

 

On comprend pourquoi Paul se sent messager de cet Évangile de grâce. Il l’a vécu dans sa peau. Lui, le ravageur, est tombé de toute sa hauteur quand la lumière de Dieu l’a bousculé. Il était un justicier solitaire, et l‘homme qui lui a tendu la main dans sa faiblesse lui a manifesté ce qu’était un frère, et qui était le Christ, et quelle était l’espérance du Seigneur sur lui. Paul a découvert à la fois la miséricorde de Dieu le Père et que le corps du Christ, c’est nous, ce sont les frères.

La mission que Paul a reçue sur le chemin de Damas est de faire entendre au plus grand nombre que Dieu veut nous faire miséricorde, que Dieu veut nous voir faire miséricorde. Que cette miséricorde pénètre en nous, travaille en nous ; et qu’elle pénètre par nous au plus intime des réalités humaines. Et qu’elle y travaille.

Paul dira « Faites comme moi, —  moi, je tente d’imiter le Christ ». Peu à peu, Paul a compris pourquoi le Christ a besoin de nous : il a besoin de nous pour être lui au monde d’aujourd’hui. Le Christ aujourd’hui, le Christ actuel pour aujourd’hui et pour chacun, son corps et sa vie ici et maintenant, est ce qu’on appelle l’Église.

Or, « Église » veut dire appel.

 

Alors, pour finir et ouvrir à l’action, écoutons à quoi appelle notre prière.

Le je crois en Dieu de chaque dimanche dépeint l’Église sous 4 couleurs : elle est une, sainte, catholique et apostolique… C’est-à-dire ??

  • Une : comme un corps où tout joue bien … le pied, l’oreille, la bouche et la main,  l’œil et le sexe, tous différents, dans une même mission.
  • Mission de sainteté, justement, mission reçue, mission toujours à vérifier. L’Église ne vient pas d’elle-même, elle a un but autre qu’elle-même :
  • Elle a service d’universalité (catholique veut dire universel). Elle est au service de « tout homme et de tout l’homme » (c’est le pape Paul VI qui parlait ainsi). Elle est l’instrument qui fait voler en éclats les particularismes. Même les particularismes religieux.
  • Donc, elle est apostolique : puisqu’elle est née le jour de Pentecôte, quand un vent violent a mis les disciples en conversation avec tout peuple, toute race, toute forme d’humanité. Puisqu’elle tend la main à tout homme à terre pour le relever. Puisqu’elle est libre.

 

Or donc, — à nous de jouer.

Acceptons-nous d’aider l’Église à être Église ?

Acceptons-nous d’aider le Christ à être le Christ ?

Que sa Parole vive!

Amen !

26 février 2017 |

Homélie des 18 et 19 février 2017 et Prière Universelle

par Francis Roy, diacre

 

« Soyez parfaits comme votre Père Céleste est parfait »…Jésus nous enseigne que c’est en nous plaçant dans la mouvance du grand souffle de l’amour de Dieu que nous embellissons nos vies…Cela implique évidemment des conséquences concrètes : ne pas se venger… et même aimer ses ennemis. Depuis qu’il y a des hommes, la sagesse dominante est celle de ceux qui préconisent la vengeance…Mais cette sagesse est folie devant Dieu, même si elle met des limites à la vengeance. Avec Jésus le désir de vengeance doit s’effacer pour laisser place à l’amour. Avec des expressions fortes il nous révèle la vraie sagesse et nous appelle à un progrès déterminant. Lorsqu’il dit de tendre l’autre joue…de se laisser prendre son manteau…de ne pas riposter au méchant…Jésus ne veut ni cautionner l’injustice…ni appeler à la résignation…ni assurer l’impunité des malfaiteurs ….les disciples c’est-à-dire nous-mêmes doivent toujours combattre l’injustice !

Mais par ces expressions fortes Jésus indique une orientation : apaiser les conflits, répondre au mal par le bien, à l’irrespect par le respect, à la haine par l’amour…à la violence par la maîtrise de soi…c’est ainsi que l’on stoppe la prolifération du mal. Jésus dit même : « Aimez vos ennemis »… ceux qui nous sont antipathiques, ceux qui nous agacent, nous humilient, nous contrarient, nous critiquent, voire nous calomnient…ceux qui nous font souffrir de quelque manière que ce soit. « Aimez nos ennemis »…essayez d’avoir à leur égard une attitude de bienveillance et même leur faire du bien pour que le mal soit vaincu et que triomphe l’amour… « Aimer nos ennemis » essayer de construire avec eux une relation respectueuse ! Voilà la vraie sagesse !

« Aimez vos ennemis… afin d’être vraiment les fils de votre Père qui est aux cieux… Vous donc vous serez parfaits comme votre Père céleste est parfait. » On entend parfois dire : « Moi je n’ai pas d’ennemis. » Comme c’est étrange ! Ceux-là seraient-ils arrivés à la perfection ? Certains sont proches de le penser. Pourtant ne devraient-ils pas s’inquiéter ou du moins s’interroger. La perfection du Père céleste consiste à aimer ses ennemis. Comment se fait-il que certains n’aient pas d’ennemis puisque Dieu le Père lui-même en a ?

Dieu, celui des chrétiens, est Amour, il n’est même que cela. Tout ce qui est contraire à l’amour est nécessairement l’ennemi de Dieu. L’égoïsme des hommes, leur arrogance, leur volonté de puissance, leur orgueil, leur jalousie, leur convoitise, leur méchanceté, tout ce qui s’oppose à l’amour au sein de l’humanité est ennemi de Dieu. Lorsque nous pensons ne pas avoir d’ennemis, n’est-ce pas le signe que nous préférons fermer les yeux pour ne pas avoir à affronter nos ennemis de l’intérieur, nos propres limites ?

Quand Jésus commande à ses amis d’aimer leur ennemi, il les invite à ouvrir les yeux d’abord sur eux-mêmes. S’il est souvent difficile de reconnaître nos ennemis intérieurs, il l’est tout autant de reconnaître ceux de l’extérieur. S’ils s’attaquent à nous, il n’y a guère de difficulté à les repérer. Mais s’ils lèsent ou violentent d’autres que nous, la plupart du temps nous préférons les ignorer. Il est toujours plus simple de fermer les yeux sur l’injustice commise autour de nous que d’avoir à lutter contre elle. Aimer ses ennemis c’est apprendre progressivement à discerner où est l’ennemi pour le combattre. Le premier pas dans l’amour des ennemis consiste à sortir de l’aveuglement. Pour pouvoir un jour aimer ses ennemis, il faut apprendre à discerner en soi et chez les autres ce qui est bon et ce qui est moins bon, voir même totalement mauvais.

Pour acquérir ce discernement Jésus nous propose un moyen très simple : il suffit de croire que le Père du ciel aime ses ennemis. Autrement dit qu’il aime en nous non seulement ce qui est aimable mais chacun de nous parce qu’il est pour lui unique au monde. Dieu n’est pas comme les publicains. Il ne se contente pas d’aimer ceux qui l’aiment. Il aime chacun totalement, entièrement, définitivement quoi qu’il fasse. Chez nous, pauvres humains, l’amour est toujours, au moins un tant soit peu, sous condition. Nous aimons l’autre à condition qu’il nous le rende, ou bien à condition qu’il ne commette pas trop d’injustice à notre égard. Nous mettons toujours des conditions à l’amour. L’amour que Dieu porte à chacun n’est pas soumis à des conditions. Il ne cessera pas de nous aimer si nous commettons les pires méfaits. Il ne peut pas s’arrêter de nous aimer. Ce n’est pas dans sa nature. L’Amour ne peut pas s’arrêter d’aimer. Il se renierait lui-même.

Dieu connaît justement les limites de chacun. Il vient non pour nous accabler de reproches mais pour nous délivrer de ce qui fait en nous obstacle à l’amour. Il le fait progressivement, en fonction de notre propre histoire. L’important pour lui c’est que nous fassions un pas dans la bonne direction.

On ne peut jamais forcer quelqu’un à aimer. Il n’y a pas d’amour sans possibilité de dire oui ou non. Lorsque Jésus nous dit d’être parfaits comme le Père céleste est parfait, il nous supplie de croire en l’Amour sans condition du Père. Il s’agit de le recevoir, d’en avoir l’expérience d’abord pour pouvoir le donner. Ceux qui en font l’expérience témoignent que lorsque nous disons non à l’amour nous ne savons pas ce que nous faisons. Dire non à l’amour c’est nécessairement dire oui à l’indifférence, à l’égoïsme, à la volonté de puissance. Nous découvrons alors que la liberté, la vraie, consiste à aimer toujours, à passer d’un amour partiel et sous condition à un amour inconditionné, autrement dit à l’amour des ennemis.

Jésus dit : « Si quelqu’un te gifle sur la joue droite, tends-lui encore l’autre » autrement dit ne réponds pas à la violence par la violence ; garde un pied dans l’amour. Il dit encore : « A qui veut t’emprunter ne tourne pas le dos. » C’est le chemin à prendre pour en venir un jour à aimer comme Dieu nous aime. C’est le chemin à prendre pour reconnaître que nous ne sommes peut-être pas si libérés de nous-mêmes que nous le pensions. Ne suffit-il pas que quelqu’un nous agresse méchamment pour que notre sang ne fasse qu’un tour ? Ne suffit-il pas qu’on nous frappe sur une joue pour qu’on ait le désir de riposter vigoureusement ? Ne suffit-il pas que nous apercevions de loin un emprunteur pour que nous lui tournions le dos ?

En nous proposant de prendre ce chemin, Jésus nous permet de découvrir nos ennemis intimes et de les combattre. Par nous-mêmes nous ne pouvons pas supporter l’injustice ou la violence sans chercher à riposter. Mais nous pouvons prier pour que Dieu nous donne la force de résister à ces ennemis qui sont plus forts que nous mais bien moins que lui ! Trouvant notre vie et notre bonheur à aimer, nous tendons alors vers ce jour où nous pourrons dire comme Thérèse de Lisieux : « J’ai tout donné, légèrement je cours ! Je n’ai plus rien que ma seule richesse : aimer toujours ! »

Amen.

 

PRIERE UNIVERSELLE proposée par l’équipe liturgique

 

Le Prêtre : Laissons de coté nos soucis personnels pour présenter au Père nos intentions de prière.

 

1 – Dieu, par la bouche de Moïse, brosse à son peuple, toujours tenté par l’idolâtrie, le portrait de ce que devrait être un saint,  tâche o combien difficile.

Prions pour ceux qui tiennent bien cachés dans leur cœur, l’envie, la jalousie, la rancune, la calomnie, le désir de vengeance, car ils en souffrent.

Prions pour ceux qui ne s’aiment pas assez pour aimer leur prochain, car ils en souffrent,

Prions pour l’Eglise grâce à qui, nous sommes là aujourd’hui, pour apprendre à vivre en paix, afin que cette paix se répande autour de nous.

 

Dieu qui est tendresse et pitié, nous te prions.

 

2 – Saint-Paul insiste sur la présence de l’Esprit de Dieu en nous, faisant ainsi de nous des sanctuaires sacrés.

Prions pour les sages et les savants qui s’interrogent et qui n’ont pas encore atteint la vérité de Dieu,

Prions pour ceux qui de bonne foi, se laissent endoctriner par des idéologies destructrices, car ils ont perdu le discernement.

Parce que cette année est importante dans le choix de nos dirigeants, parce que la prière est en elle-même un acte politique, avec d’autres communautés, prions pour la France et pour nos politiques afin qu’ils aient à cœur d’améliorer équitablement le quotidien de chacun en privilégiant les plus fragiles.

Dieu a dit « Tout est à vous » faisant de nous des êtres libres. Prions pour ceux qui sont privés de cette liberté donnée à l’Homme, car victimes d’enfermement, de tortures et d’autres sévices.

 

Christ notre frère en humanité, nous te prions.

 

3 – Parlant au nom de Jésus, en écho à la loi de Moïse, Mathieu lance un appel vibrant à la non-violence. Quel effort surhumain que de ne pas répondre à la violence par la violence, par peur d’être traité de lâche.

Prions pour ceux qui, sans crainte, osent courageusement risquer leur vie pour désamorcer la violence.

Prions pour nous tous ici réunis, que nos paroles, nos gestes, et notre comportement, fassent rayonner autour de nous l’Esprit de paix.

 

Esprit de Dieu, nous te prions.

 

Le Prêtre : Père Saint, Toi qui aimes tous tes enfants sans distinction, que ton Esprit Saint, nous conduise sur la voie de la fraternité et de la sainteté, exauce nos prières, nous te le demandons humblement, toi qui es vivant avec ton Fils, pour les siècles des siècles. Amen

 

 

 

 


 

18 février 2017 |

prédication du 12 février 2017 : choisis la vie !

par le Père Dominique NICOLAS

Ben Sira le Sage, chap. 15

Psaume 118/119

1° lettre de saint Paul  aux Corinthiens, chap. 2

Évangile de st Matthieu, chap. 5

 

Après un Évangile aussi dramatique que celui-ci, où tout le monde en prend pour son grade, depuis les responsables de la cité jusqu’au bas de l’échelle, depuis les plus vieux jusqu’aux plus jeunes … je voudrais nous détendre avec l’écho d’une prédication entendue il y a peu … ou au moins faire semblant de nous détendre, parce que l’évangile — c’est du costaud ! : celui qui parlait disait que son auditoire manifestement était fait de saints ou de sourds, et que lui-même en faisait partie, puisqu’il n’y avait personne borgne ou estropié ou à la main coupée comme par une auto-charia, alors que, pourtant, d’expérience, il savait bien avoir commis tous ces crimes, et les gens présents aussi.

En fait, c’est probablement parce que tous, contrairement à ce que l’on dit, avaient tout compris. Qu’ils étaient assez intelligents pour savoir ce que Jésus demandait véritablement. Question de sagesse disaient nos deux premières lectures.

Oui, que demande Jésus ?

Le même prédicateur se mit alors à jouer sur les mots et répondit : il s’agit de s’arracher l’œil droit, de se couper la main droite ou le pied droit… Donc de renoncer à son droit, de se faire violence pour renoncer à la violence. De renoncer à tout  faire pour faire dominer son bon droit à soi:

Il s’agit de tendre une autre joue, de donner à l’autre un autre visage que l’insulte ou la haine : ne pas être le miroir de sa méchanceté.

Faire confiance à l’intelligence de l’autre, interroger plutôt que d’affirmer ou d’asséner le poing sur la table.

C’est ce que fera Jésus lors de son procès, juste avant sa mort. Au garde violent, il dira : « pourquoi me frappes-tu ? »

Car c’est le pourquoi ? qui est chemin du salut.

Et deuxièmement, nous savons bien que pour Jésus, la route de vie ne passe jamais par des chemins d’extérieur. C’est l’intérieur seul qu’il regarde,  et nous prie de voir.

Faisons un crochet par  ce week-end de prière pour les malades. Laissons-nous instruire par eux. Ils ont un Évangile spécifique à nous faire entendre.

En premier lieu, ils sont malades, et le reconnaissent. Chacun de nous peut en prendre de la graine. Chacun, pour se confesser, aussi.

Chacun de nous

— et moi le premier, mes frères et sœurs — a un déficit de vie en lui : notre péché, nos péchés… mon péché. À nous, à vous, à moi de faire opération de vérité pour le reconnaître… le confesser…

Pour guérir, il est nécessaire d’aller voir le médecin. Il faut lui dire « je suis malade, j’ai mal ». Il faut la vérité, il faut arrêter de se cacher sous les discours. Et il faut se déplacer : c’est ce qu’on appelle une conversion. Ce mouvement-là, c’est  l’espérance. C’est bon signe, signe  de vie — d’une vie à venir. C‘est le cri d’une naissance. Ou d’une résurrection. Et la confession de l’âme malade est tout cela à la fois.

Pour vivre, pour venir au jour, chacun de nous a besoin d’aller voir Jésus et de lui dire « Seigneur prends pitié, Christ prend pitié. Ne laisse pas les ténèbres me parler« . Il faut demander au soignant venu de Dieu qu’il vienne s’asseoir à côté de nous et qu’il nous prenne la main. Il nous donnera l’ordonnance qu’il faut : « Tu aimeras comme moi-même, je t’ai aimé ».

Et alors, ce sera à nous de bien vouloir suivre le traitement. Autant nous appelons le Christ, autant il en appelle à notre liberté. Et là c’est une question d’esprit,  d’esprit sain ou d’Esprit-Saint. Une question de volonté, de bonne volonté, de volonté bonne, qui accepte d’être redressée, d’être purifiée ; le cas échéant, d’être nettoyée à fond pour redevenir souple. Et vivant.

Jésus, notre médecin, ostéopathe, réanimateur, chirurgien, nous permet de reprendre nos services. Au maximum, avec nos forces et ses forces.

Si nous le voulons bien. Si nous voulons guérir. Si nous savons le lui demander.

Choisis la vie, dit le Seigneur. Choisis Dieu dis-je. Choisis le dieu qui vit en toi et qui t’accomplira.

(Dans le même esprit de concrétiser ce la, je me permets d’ouvrir une parenthèse pour signaler que dans la même semaine de carême, nous célébrerons le sacrement du pardon et le sacrement des malades – jeudi 16 et dimanche 19 Mars– pour nous préparer par l’un et par l’autre à entrer dans la Pâque du Christ )

 

« L’Évangile doit être pris sans analgésique ! »

Pape François , 10 février 2017

13 février 2017 |

Homélie du 5 février 2017

par Claude Compagnone, diacre

 

« Vous êtes le sel de la terre, vous êtes la lumière du monde ». Comment pouvons-nous comprendre ces paroles fortes que le Christ nous adresse, à nous, aujourd’hui ? Qu’est-ce que cela peut bien signifier être le « sel de la terre » ou être « la lumière du monde » ? Comment pourrions-nous avoir, nous, cette prétention d’être cette infime élément de cuisine qui relève la saveur d’un plat entier ? Comment pouvons-nous avoir cette ambition de percer les ténèbres pour faire apparaître le contour et la couleur des choses, pour rendre le monde éclatant de sa luminosité, riche de ses couleurs chatoyantes et joyeux de sa diversité ? Comment pouvons-nous faire nôtre ces paroles du sermon sur la montagne où le Christ nous dit comment être au monde ?

 

« Vous êtes le sel de la terre, vous êtes la lumière du monde ». Ces paroles du Christ sont-elles là pour flatter notre orgueil et pour nous dire que nous valons bien mieux que les autres ? Sont-elles là pour nous dire que les autres nous doivent respect parce que nous serions des maîtres au-dessus d’eux ? Non, bien évidemment, elles ne sont pas là pour dire cela. Elles ne disent pas cela parce qu’elles ne s’adressent pas à des orgueilleux. Elles ne peuvent pas nous toucher dans notre orgueil : elles ne peuvent nous toucher que dans notre humilité. Lorsque je m’enferme dans mon orgueil, je ne peux pas les comprendre, elles deviennent inaudibles pour moi.

 

Dans le chapitre 5 de l’évangile de Matthieu, ces paroles du Christ se trouvent enchassées entre les béatitudes et la présentation de l’exigence d’une vie chrétienne qui accomplit et dépasse les commandements de l’ancien testament. Il nous est ainsi indiqué quel est le vrai chemin de vie et ce qu’est la vraie joie. Être assoiffé de justice, être miséricordieux, être artisan de paix, avoir le cœur pur, avoir de la compassion, aimer ses ennemis, tenir sa parole, ne pas se venger, ne pas désirer la femme de son voisin, voici ce qui nous est demandé, et voici ce qui fait notre grandeur. Nous sommes grands par ce projet de vie fait de simplicité et de respect, de droiture et d’attention à l’autre. Nous sommes grands dans notre humanité quand nous sommes engagés sur ce chemin de vérité où nous accomplissons la volonté joyeuse et créatrice de Dieu.

 

Dieu ne nous bride pas. Il nous dit où et comment nous trouver pleinement en tant qu’homme créé. Mais ce cadeau qui est mis en nous de la rencontre de Dieu ne peut se déployer qu’en l’assumant pleinement dans le monde. Notre fidélité au Christ ne peut que se matérialiser dans nos relations aux autres. A tous les autres. Nous sommes au Christ parce que nous nous comportons selon ses enseignements quelles que soient les situations. En suivant ses enseignements, en nous opposant à la marche du monde lorsque cette marche opprime les plus faibles, lorsqu’elle méprise le création ou bafoue les libertés, nous prenons des coups. C’est le prix de notre fidélité et c’est notre contribution à la vie du monde. Nous le voyons bien en ces temps où les fondements de nos démocraties occidentales se trouvent ébranler dans leurs valeurs d’intégrité, de vérité et d’égalité. Il nous faut lutter et parfois pleurer…

 

Frères et sœurs de St Joseph, le Christ nous parle aujourd’hui et nous dit que nous sommes le sel de la terre, que nous sommes la lumière du monde. Il nous le dit à nous. Le Christ nous dit que nous mettons de la lumière dans l’obscurité du monde et que nous lui donnons vie. Il nous faut croire ces paroles. Le Christ à travers elles ne nous flatte pas : il nous exhorte à croire que notre engagement n’est pas vain et qu’il donne la vie. Le Christ nous encourage à croire que, si petits soient-ils, nos gestes, nos pensées et nos prières d’amour et d’attention envers nos prochains et le monde créé, donnent vie au monde. Au-delà des épreuves de nos vies et de nos échecs, ces gestes et pensées sont saveur et lumière pour le monde.

 

Chaque fois que nous sommes en lien en vérité avec le Christ, comme une torche de feu dans l’obscurité de la nuit, nous portons une bulle de lumière. Là où nous allons, nous déplaçons cette bulle de lumière. Quand nous nous retrouvons entre porteurs de bulles de lumière, c’est un vrai feu qui jaillit. Nous voyons plus clairement les choses et nous offrons de la chaleur. Nous ne pouvons pas cacher cette lumière qui nous est donnée, nous n’en avons pas le droit : le monde en a besoin ; nos frères en ont besoin. Chaque matin, humblement dans notre relation à Dieu et aux autres, dans nos prières et nos gestes quotidiens, il nous faut réactiver la torche de feu qui est la nôtre. Cette torche de feu contribuera à sa façon et à sa hauteur à rendre le monde éclatant de sa luminosité, riche de ses couleurs chatoyantes et joyeux de sa diversité. Le monde a besoin de chacune de ces torches de feu.

 

Amen

 

5 février 2017 |

quelques réflexions échangées au Carmel le 28 janvier 2017

Première mission d’une communauté chrétienne :

DONNER CONFIANCE !

Certains n’osent pas car ils ne se sentent pas capables.

« Moi, il faut aussi qu’on me pousse. Et j’ai besoin qu’on me répète les choses, je ne suis pas rapide à capter, à force d’avoir été « trimbalé » d’un endroit dans un autre par ma vie d’enfant et d’ado, ça m’a marqué, ma timidité me paralysait ».

« Ce n’est pas parce que c’était impossible qu’on ne l’a pas fait. C’est parce qu’on ne l’a pas fait que c’était impossible »

 

et permettre d’ALLER EN PROFONDEUR…

Dire du bien des gens avec lesquels on vit !

Permettre aux gens de naître à eux-mêmes. Important que l’Autre se trouve (bien). Que chacun sache qu’il existe. Qu’il porte le Christ.

« Je t’ai appelé par ton nom, je t’aime, tu as du prix à mes yeux ».

« Moi, j’ai ressenti cela un jour d’être entrée dans une Eglise et d’en être ressortie différente

Deuxième mission d’une communauté chrétienne :

SERVIR LES LIENS !

Propos d’une jeune : « Si j’avais su que j’étais attendue, je serais venue à l’heure ».

Ça passe par nous d’appeler les autres.

Être davantage dans le « être » que dans le « faire« . Dans « recevoir » plus que dans « remplir« 

Rompre avec cette culture de l’action tout de suite, et de ne pas prendre de temps pour les autres et avec les autres. Acc

epter d’être simplement soi !

« Aller au large », ça me parle aussi de l’inattendu dans la relation.

 

 

Une paroisse n’est qu’un laboratoire où ce que nous vivons sera vécu ailleurs.

Faire vivre la communauté en dehors du temps des dimanches, créer des temps de convivialité.

Mission de fond :

être une communion ATTENTIVE à la PAROLE  et QUI PRIE

Chez nous, il y avait la messe qui prend son temps : du Temps pour l’Accueil, l’Ecoute de la Parole et de l’Évangile, Partage, Eucharistie.

« À la messe, on a dit « NOTRE PERE » en plusieurs langues ; je suis allée demander à une Roumaine de prier ce « Notre Père » dans sa langue, elle a osé aller devant parce qu’elle était accompagnée ».

« J’ai pensé à un chant : Avance et donne au monde ton appétit d’aimer.

La prière d’alliance :

Elle nous invite à dessiner notre main, comme un rappel que nous sommes dans la main de Dieu.

  • le pouce : STOP, prendre le temps de ne plus m’agiter, de me poser
  • l’indexMERCI je pointe ce que j’ai vécu, avec un mot important : merci
  • le majeur : quelle est la personne dominante de ma journée ? moi ? l’opinion ? le Seigneur ?
  • mais ne pas rester bloqué dessus si c’est trop difficile : je crois au PARDON de mes frères et du Seigneur
  • l’annulaire : L’ALLIANCE en lien avec les mots du Seigneur qui me font vivre
  • l’auriculaire : je me demande : ET DEMAIN ? je prie s’il te plait

Je conclus avec une prière proposée par l’Église, ou que je crée.

3 février 2017 |