* homélie du 28 février 21 (2e dimanche de carême)

par Jean-Paul Berthelot, diacre

Nous sommes invités aujourd’hui à vivre ce carême en profondeur, à une rencontre renouvelée avec le Christ. Dans la première lecture, Dieu a voulu éprouver Abraham pour lui montrer qu’une alliance ne peut être conclue que si nous sommes prêts à tout donner. Mettons notre vie toute entière au service de Dieu et de son projet. Comment pourrions-nous honorer le Dieu créateur détruisant sa création et pire ses créatures ? Non, l’objectif est de découvrir la volonté de Dieu et d’y conformer sa vie. C’est bien l’idée de notre chemin de carême.

Paul, dans sa lettre aux Romains, nous rappelle la fidélité de Dieu. « Dieu est celui qui rend juste : alors qui pourra condamner ? Le Christ Jésus est mort ; Bien plus, il est ressuscité » Jésus a volontairement pris la condition de serviteur dans l’humilité et la modestie, et par sa transfiguration, il nous montre son union indéfectible avec son Père. La lumière éclatante nous révèle l’humilité du quotidien de Jésus, et par contraste, l’intensité de sa gloire. Jésus est vrai Dieu et vrai homme. L’existence de Jésus n’est rien d’autre qu’une communion intime, absolue, parfaite au Père.

Par sa transfiguration, Jésus nous montre ce qu’il est en profondeur : le Fils unique du Père dans l’Esprit. Nous sommes introduits dans le mystère de la Trinité, mystère d’amour éternel de Dieu qui se donne à nous. La voix du Père nous rappelle notre priorité : « Celui-ci est mon Fils bien aimé : écoutez-le »

Ecoutons Jésus, lui qui est au cœur de nos vies, de nos loisirs, mais aussi de nos souffrances. Ne l’oublions pas, nous qui, souvent, organisons notre vie sans lui. Ecouter Jésus, c’est adhérer à Dieu tel qu’il nous le révèle, regarder le monde comme il le regarde et nous ouvrir au salut que Jésus nous offre.

Quand nous gardons Dieu dans notre cœur et son amour dans notre vie, nous nous tournons résolument vers l’avenir remplis d’espérance. Dieu nous donne de croire en l’homme et nous rend capable de transformer le monde. Ecouter sa voix et prendre ses paroles au sérieux nous rend proche de lui. Comme les disciples Pierre, Jacques et Jean, le Seigneur nous appelle à nous mettre à l’écart dans le silence pour prier ; dans ces moments de solitude, de paix, nous sommes mieux à mêmes d’écouter sa voix.

Ecoutons Dieu pour rejoindre le monde dans lequel nous vivons afin d’annoncer l’espérance qui nous anime. Nous participerons ainsi à combattre les injustices, à soulager les souffrances ou à nous réjouir du bonheur des autres. En fait, nous serons ainsi transfigurés par la lumière du Christ rayonnant dans notre cœur.

Rien ne peut nous empêcher d’être guidé par le Père, pas même notre faiblesse ou notre péché. L’apôtre Pierre en sait quelque chose, lui qui reniera Jésus dans la nuit de la passion. Il nous faut méditer les paroles de Dieu pour en vivre et les mettre en pratique. Nous pourrons alors découvrir la gloire de Dieu.

Pendant ce temps de carême, prenons conscience de la lumière intérieure qui a été déposée le jour de notre baptême. Offrons autour de nous le visage du ressuscité que Dieu nous a donné en donnant sa vie pour nous. Jésus veut nous dire qu’être Fils c’est faire comme le Père : donner sa vie gratuitement, sans rien en retenir, joyeux que d’autres la reçoivent. Tel sera notre joie si nous écoutons le Fils et le Père.

La Parole de Dieu est une braise venue réchauffer notre monde éteint, d’où l’urgence de l’écouter. Amen

5 mars 2021 |

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