Après une caricature publiée…… Fête du Baptême du Christ

Après une caricature publiée……

Un Dieu vieux monsieur, Kalashnikov à la main…

Oui, sans doute, j’ai été interpellé par cette caricature. Elle évoque tous les crimes commis au nom de Dieu, et je suis heureux que précisément aujourd’hui la messe  propose de Dieu une image radicalement différente. Mais je suis peut-être davantage encore interpellé par le fait que les croyants ne semblent pas suffire à témoigner de qui est Dieu. Ce qui me choque c’est un peu l’image, et beaucoup que l’on puisse encore se tromper à ce point-là malgré tous nos efforts.

La véritable image de Dieu, nous l’avons dans ce récit du baptême de Jésus. Dieu est Père. Il est capable de prendre la parole. Il peut dire à son fils qu’il l’aime. Son fils fait sa joie et Dieu est assez humble pour dire simplement  sa joie. Profondément, un Dieu de tendresse.Tranquillement, Dieu a de la joie.

Un Dieu tendre et joyeux… Au fait : est-ce bien de lui que nous sommes images ? Un Dieu qui parle du plus profond de son affectivité… Un Dieu qui dit du bien…

Dans la douceur de ce Père, peut-être parce que déjà nous connaissons la suite, nous pouvons presque entendre comme une inquiétude. Le Père va confier à ce fils une mission qu’il sait déjà redoutable. Le baptême est comme une veillée d’armes. Le lendemain, il faudra rencontrer la difficulté. Affronter le mal. La douceur du Père ou pointe de la douleur pour tout ce qui va venir.

Jésus reçoit la dignité d’être appelé fils de Dieu, fils bien aimé. Il est adoubé héraut de Dieu.

Pour sa mission il reçoit une arme, la seule : une colombe. Et la confiance.

Plus tard, Jésus à son tour proposera un baptême à ses amis. Juste avant le procès et la mort, il prend une bassine d’eau et leur lave les pieds. Il leur dira « aimez-vous comme je vous ai aimés ». Ils seront baptisés dans son amour. Ils reçoivent le baptême du service. Ils peuvent partir « comme des colombes au milieu de sauvages ».

Et comme le Père a donné  mission à l’homme Jésus, son Fils, cousin de Jean le Baptiste, Jésus donne lettre de mission à des hommes, ses frères

Oui, un Dieu de la fraternité, un Dieu d’humanité.

 

*Donc, 2° point :

La lettre de mission des disciples –je la reçois du prophète Isaïe-, c’est de raboter les montagnes, de rabaisser le caquet des fausses grandeurs et des puissances écrasantes ; c’est de relever ceux qui sont dans le désert de leur vie, au ras du sol, et de leur permettre de se redresser. À la fois « consoler » et à la fois « proclamer  bonne nouvelle ». Dire et faire. Parole et vérité dira saint Jean dans l’évangile de la samaritaine –laquelle, justement, elle aussi,  recherchait de l’eau et osa le dire à un homme au bord d’un puits. Et cet inconnu la remit en route, lui donna confiance. Cette femme délaissée, d’un peuple abandonné – elle devient torrent de vie pour les siens.

Il y a comme une écologie du baptême !

Comme l’eau baigne et irrigue, le croyant nettoie et réconforte. On se sent bien avec lui.

Le baptisé devient un  fleuve où chaque vie peut boire en paix, et tout arbre pousser.

Au baptême du Christ, puis à nos baptêmes, le Père malaxe la poussière que nous sommes avec l’eau de sa source profonde. À chaque fois, c’est la Genèse et la création du monde qui recommence.

… À telle enseigne que dimanche prochain, l’évangile nous offrira de participer aux noces à Cana, et Jésus nous proposera de puiser plein d’eau pour servir du bon vin l devenir source de fête pour les amis !

Donc juste pour résumer :

Le baptême est une plongée dans la race humaine telle qu’elle est. C’est un risque ! C’est une présence, c’est le fleuve puissant de la tendresse.

Quitte à ce qu’il y ait une inondation de joie.

 

6 janvier 2016 |

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