par le Père Denis Érazmus
Donner à Jésus le nom de Maître ou de Rabbi, c’est voir en Lui Celui qui nous enseigne ses leçons d’amour, de justice et de paix. Dans le passage de la Lettre aux Hébreux de ce dimanche, Dieu se présente dans son rôle paternel d’éducateur, Lui qui nous considère comme ses filles et ses fils, et dont l’amour fidèle est plus fort que tout, au dire du psalmiste.
Dieu nous donne la leçon : celle d’apprendre à aimer en nous reconnaissant déjà aimés par Lui et remplis de son amour par la grâce de L’Esprit qui vient répandre en nous la charité divine. Avec Dieu, nous sommes en apprentissage, comme l’enfant, le jeune ou l’adulte le vit dans la scolarité. Dieu connaît le chemin du salut, que Jésus, son Fils en notre humanité, trace par son enseignement qu’Il enrichit de signes et de prodiges, pour le bien de tout homme qui cherche le salut.
La leçon peut être dynamisante, apporter de l’espérance, du baume au cœur,
de la joie, mais parfois, elle peut être difficile à apprendre, à retenir, à pratiquer et à laquelle il nous faut sans cesse revenir pour qu’elle éduque notre vie d’enfant de Dieu. Dieu fait la leçon à son peuple, à tous et à chacun de ses membres et ce, depuis le jardin de l’Eden avec Adam et Ève, au risque d’être exigeant et de nous bousculer dans nos aprioris, dans nos certitudes, dans nos jugements et dans notre manière de vivre la foi en son Nom, Lui qui pousse à L’aimer de tout
cœur et à aimer le prochain le mieux possible, avec bienveillance, dans l’accueil de ce qu’il ou elle est.
Accepter la leçon qui vient de Dieu nous aide à nous reprendre, à changer, à discerner dans notre vie ce qui plaît à Dieu pour l’accroître et ce qui Lui déplaît afin de l’éradiquer, avec le secours de sa grâce divine. Retenir les leçons de Dieu nous conduit à nous convertir, à nous tourner vers Lui avec confiance et humilité et vers les autres plus que vers nous-mêmes.
Mais si l’enseignement de Dieu s’offre à tous, car nul n’est exclu de sa proposition
de salut, peu sont capables de le recevoir pour en vivre au quotidien. Comme le dit Jésus dans l’Évangile : « Efforcez-vous d’entrer par la porte étroite ». Cette porte est minime, petite ; elle paraît étriquée, cachée, peu attirante. Elle demande un certain effort pour la trouver, pour la pousser, elle qui est la porte d’entrée dans la demeure du Maître toujours prêt à nous accueillir, à nous recevoir chez Lui et qui guette notre venue. Porte d’humilité, de service, qui symbolise la personne même du Fils de Dieu disant, par la voix de saint Jean l’évangéliste,
qu’Il est la porte par laquelle ses brebis, qu’Il connaît et qu’Il appelle par leur nom, peuvent entrer pour paître et trouver le repos promis, la sécurité, les soins du Pasteur. Par ailleurs, Jésus dit que nul ne vient vers le Père sans passer par Lui : Jésus est bien cette porte qui ouvre la demeure du ciel, le paradis, le Royaume de Dieu, afin de vivre avec Lui, dans sa gloire de ressuscité.
Aujourd’hui, Jésus vient traverser nos lieux de vie pour nous enseigner le chemin
de l’Amour parfait : l’amour de son Nom, de sa Personne et de son œuvre, et l’amour du prochain qu’Il nous donne de rencontrer et d’aimer, dans la mouvance et le dynamisme de l’Esprit Saint.
Jésus nous enseigne qu’il ne s’agit pas de revendiquer les premières places mais de recevoir celle qu’Il nous accorde dans son jugement, pour l’occuper avec joie, confiance et fidélité. Prions le Seigneur de nous rapprocher de Lui, en luttant contre l’injustice, la présomption, l’orgueil, la domination, la jalousie ou l’envie et contre les rumeurs ou les paroles qui viendraient contrarier et affaiblir notre communion avec Lui et avec les autres. C’est ce que le pape François demande,
écrivant en juin 2022 : « Sauvegardons notre communion » avec Dieu, entre nous, avec les autres. Marchons vers notre rentrée paroissiale, confiants en Dieu et animés d’un même esprit de fraternité, pour glorifier Dieu et servir nos frères et sœurs avec joie et bienveillance, Amen