par le père Denis Érazmus

Dans notre communauté, nous avons vécu ce temps de l’Avent avec ce message au-dessus de la croix qui proclame « Heureux les artisans de paix », une phrase tirée de l’Évangile selon saint Matthieu et qui s’achève par : « car ils seront appelés enfants de Dieu », filles et fils d’un même Dieu unique et Père, Père de Jésus dans le ciel et notre Père sur la terre.
Actuellement nous avons l’impression que les ténèbres enveloppent la terre et les gens, au vu des drames qui se vivent à travers les guerres, les violences, les injustices, les abus de pouvoir, les mensonges, la cupidité, etc. L’obscurité semble gagner les cœurs et les gens, les enfants comme les adultes jusqu’aux papis, mamies.
Mais, ce soir, les enfants nous invitent à rêver, avec eux et pour eux, d’un monde plus beau, d’un monde meilleur, d’un monde de paix, d’un monde ou disparaîtrait la peur de l’autre ou la crainte d’une catastrophe, d’un monde où les uns avec les autres nous pourrions vivre une véritable fraternité, pour former une famille
comme Dieu le désire pour nous tous. Et voici qu’au cœur de ces ténèbres, la parole du prophète Isaïe vient résonner pour annoncer la lumière qui vient resplendir parmi nous, pour susciter la joie avec l’annonce de la naissance de Jésus, qui nous est donné par Dieu son Père afin de nous conseiller dans notre manière de vivre notre amour de Dieu et du prochain. Isaïe parle du « Prince
de la paix », de celui qui vient instaurer une paix que rien ne pourra détruire et qui sera sans fin.
Comme les enfants le disaient tout à l’heure (hier soir), faire la paix, c’est arrêter
de se disputer pour rien, ou de faire la bagarre, c’est abandonner ses rancunes parfois tenaces.
C’est aussi tisser des relations d’amitié, de fraternité avec les autres. C’est pourquoi, il nous faut cultiver la fraternité comme on cultive son jardin, avec patience, persévérance et confiance en l’avenir. Il nous faut toujours espérer des jours meilleurs, en apportant notre contribution, notre aide. Que cette espérance nous donne d’agir avec joie pour mieux vivre ensemble, dès aujourd’hui et chaque jour. Bienheureuse espérance que nourrit en nous le don de l’Esprit
Saint que nous avons reçu au baptême et à la confirmation. Bienheureuse espérance qui nous prépare à accueillir Jésus, non seulement en ces jours de Noël, mais aussi parce qu’Il a dit qu’Il viendrait à nous, dans sa gloire, pour nous introduire dans la joie de son royaume divin.
Et en ce Noël, grâce aux « oui » de Marie et de Joseph, nous sommes joyeux de fêter la naissance de Jésus. Nous accueillons sa Paix, qu’Il nous accorde lors de chaque eucharistie, lorsque le prêtre dit aux fidèles : « Que la paix du Seigneur soit toujours avec vous », et qu’ensuite nous nous échangeons ce don de la paix, les uns avec les autres avant de venir communier au Corps du Christ. Comme le disait papi, tout à l’heure (lors de la veillée), « Dieu vient habiter chez
les hommes pour semer en eux la justice, la paix et la fraternité, afin de mieux vivre » les uns avec les autres dans ce monde. Tel est le message de l’ange du<Seigneur aux bergers qui passent de la crainte à la joie, en accueillant cette bonne nouvelle de l’Enfant nouveau-né, présenté comme Sauveur et Seigneur.
Alors nous, enfants et adultes, tous enfants de Dieu de par sa volonté, et
appelés à vivre en frères et sœurs les uns des autres, vivons toujours plus en artisans de paix, pour que la paix de Dieu nous habite et gagne le cœur de celles et de ceux que nous rencontrons. Par notre charité, rendons gloire à Dieu qui nous aime et que sa paix vienne sur la terre pour chacun, chacune de nous. Soyons « heureux » de bâtir la paix, celle que nous recevons de Jésus-Christ qui nous dit : « Je vous donne ma paix ». Que la fête de Noël nous réjouisse et nous apaise et
partageons cette joie avec les autres pour qu’ils en vivent à leur tour et se sentent aimés de Dieu qui nous confie son Fils comme Il le fit pour Marie et Joseph, pour qu’Il demeure en nous, Amen !