* homélie du ler dimanche de l’Avent 2022 ( 27 novembre)

par le père Denis Érazmus 

Il est surprenant de commencer cette nouvelle Année liturgique par la lecture d’un morceau du chapitre 24 de l’évangéliste saint Matthieu, au lieu de prendre les généalogies de son 1er chapitre, concernant Jésus. Dans ce chapitre 24, Il s’agit d’une prise de parole de Jésus qui s’adresse à ses disciples en les invitant à ne pas se laisser enfermer dans les soucis et les plaisirs de la vie présente. En effet,
Il les invite, et même leur commande – car il emploie l’impératif – de veiller, afin de ne pas se laisser surprendre par la venue du Seigneur, à la différence des jeunes filles qui ont manqué leur rendez-vous avec l’époux faute d’avoir prévu de l’huile pour alimenter la lumière de leur lampe en vue de l’accueillir. Et pourquoi veiller ? Jésus demande de veiller pour se tenir prêt afin d’accueillir la venue du Fils de l’homme, dont nul ne connaît le jour, ni l’heure et pour éviter de manquer cette rencontre avec Lui.

En réponse à la démarche des peuples nombreux qui montent sur la montagne, lieu par excellence où Dieu se révèle, où Dieu enseigne ses chemins, qui ont parfois l’allure de sentiers comme le dit Isaïe car il arrive que le chemin qui mène à Dieu devienne resserré et étroit, comme Jésus l’enseigne. La volonté
de ces peuples est de « marcher à la lumière du Seigneur », ce que nous retrouverons dans la démarche des mages, ces sages venus d’Orient qui ont suivi l’étoile dans le ciel, et que nous fêterons à l’Épiphanie.

Rappelons-nous que le Seigneur Lui-même se présente aux siens comme « lumière du monde, lumière des hommes ». Ce qu’il faut retenir dans cette aventure, c’est que, comme ces peuples en marche, nous aussi, nous sommes appelés à nous mettre en route pour rencontrer Celui qui vient se manifester à nous, notamment dans la naissance de l’Enfant Jésus, né de Marie accompagné de Joseph, son époux. Et comme Paul l’écrit aux Romains, il est déjà « l’heure de sortir de notre sommeil », en raison de la proximité du salut qui vient toucher notre vie, dès maintenant et à l’approche de cette grande fête de Noël, où le Fils de Dieu se fait l’un de nous, nous réconciliant avec le Père du ciel qu’Il révèle et nous associant au mystère de sa mort et de sa résurrection, pour que nous participions à sa vie et que nous vivions avec Lui, pour l’éternité.

 

Pour Paul, le jour de la rencontre avec le Seigneur est proche et il demande aux destinataires de sa Lettre de se revêtir des armes de la lumière, comme lui, en se conduisant honnêtement et en se revêtant du Seigneur Jésus-Christ, ce qu’il avait déjà écrit aux Galates lorsqu’il leur disait : « Vous tous qui avez été baptisés, vous avez revêtu le Chris » (Ga 3,27). Et si nous nous habillons du Christ Lui-même, alors nous serons fortifiés par sa présence ; si nous nous habillons du Christ, alors nous serons affermis dans notre foi, Lui qui en est la source et le terme ; si nous nous habillons du Christ, alors nous serons illuminés de sa sagesse, alors nous serons revêtus de son humilité, de sa confiance en Dieu le Père, à l’ombre de l’Esprit qui sanctifie notre vie, dans nos relations avec Dieu et avec les autres, pour qu’elle ressemble plus encore à celle de Jésus-Christ.

Aujourd’hui, nous célébrons le Christ qui a donné sa vie pour nous, par sa mort en croix, et nous célébrons sa victoire sur la mort dans le mystère de sa propre résurrection, mystère auquel Il nous associe comme ses disciples, comme membres de son Corps mystique, comme ses amis. C’est ce que nous
proclamons quand nous chantons l’anamnèse lors de l’eucharistie, en disant : « Nous annonçons ta mort Seigneur Jésus, nous proclamons ta résurrection et nous attendons ta venue dans la gloire ». En cela, nous partageons la démarche du peuple juif qui attend la venue du Messie promis par les prophètes de l’Ancienne Alliance. Nous aussi, peuple de la Nouvelle Alliance, unique et définitive, nous attendons sa venue, mais sa venue dans la gloire, comme Jésus disait aux siens : « Je viendrai vous chercher et Je vous prendrai avec Moi, pour que là où Je suis, vous soyez aussi, avec Moi ». Tel est le projet de Dieu sur nous, fidèles du Christ vivant, et sur tout homme, toute femme en quête de sens et de vie ici-bas. Frères et sœurs en Jésus-Christ, enfants du même Père du ciel, veillons ensemble et tenons-nous prêts pour accueillir le « Dieu de notre amour qui vient à nous », comme le chante le psalmiste (Ps 58,11) afin de vivre de son amour pour Lui et pour les autres. Amen

30 novembre 2022 |

* en marche vers Noël 2022 !

Dimanche 27 novembre : Entrée en AVENT

9h30 : Méditation de l’Évangile, en groupe, dans les salles

10h30 : Messe, suivie d’un apéritif (salle Dominique Nicolas)

Jeudi 8 décembre, 20h, Caroline Petitat, volontaire à ATD / Quart-Monde,

présente son livre « Vers l’autre », sur l’accueil de l’autre

Dimanche 11 décembre, 14h30-16h 15 : Temps fort de Laudato Si’

               après-midi ouvert à tous, pour jouer, créer et décorer, échanger

16h30-17h, Accueil de la Lumière de Béthléem avec les Scouts de France

Confessions : tous les samedis matins de l’Avent, 11h15-12h15, à l’église

Vendredi 16 décembre, 19h : Célébration pénitentielle avec confession individuelle

Mercredi 14 décembre, 14h30 et 19h : Présentation du Nouveau Missel Romain,

par le père Denis Érazmus, suivi d’échanges avec les participants

Jeudi 22 décembre, 16h : Venez chanter les Noëls de toujours, à l’église

Mercredi 21 décembre, 8h30-20h, Journée du Pardon à l’église Notre-Dame

OFFICES LITURGIQUES de NOËL dans l’église Saint Joseph :

Samedi 24 décembre, 18h30 : Veillée + MESSE de la Nuit de NOËL

Dimanche 25 décembre, 10h30 : MESSE du Jour de NOËL

25 novembre 2022 |

* homélie du dimanche 6 novembre 2022

par le Père Denis ERAZMUS

Dans l’Évangile de ce dimanche, Jésus enseigne que « ceux qui sont dignes d’avoir part au monde à venir et à la résurrection d’entre les morts, sont enfants de Dieu et enfants de la résurrection » (Lc 20,36). Cet enseignement traduit l’appel que Dieu lance à tous les hommes. Il s’agit là de notre propre vocation de créatures, laquelle vocation, par le désir de Dieu, est de devenir ses enfants, sa fille, son fils, d’entrer dans sa famille d’élus, de serviteurs et de servantes, et de devenir ses amis, comme Jésus le confie aux siens avant de partir de ce monde pour rejoindre son Père dans le ciel, en leur disant : « Je vous appelle mes amis »
(Jn 15,15), eux à qui Il a révélé le mystère du Père, de son Père et notre Père.
Telle est la grandeur, la noblesse, la richesse du projet de Dieu envers nous tous.
Dans son amour pour nous et dans sa bonté divine, Il désire que nous Lui appartenions en devenant membres du Corps du Christ, Lui qui en est la Tête. Dieu veut répandre en nous son amour par le don de l’Esprit Saint (Rm 5,5). Enfants de Dieu par la grâce du baptême que nous avons reçu des mains de l’Église, et par lequel nous avons reçu l’Esprit qui fait de nous des enfants de Dieu (Rm 8,15) et qui atteste que nous le sommes vraiment (Rm 8,16) en devenant ses
héritiers avec le Christ (Rm 8,17), nous sommes invités, par le Christ Lui-même, à « avoir part au monde à venir [c’est-à-dire à son Royaume du ciel] et à la résurrection d’entre les morts », pour ne plus jamais mourir et pour vivre éternellement en communion avec Lui, dans son royaume divin.
Dieu le Père tout-puissant « nous bénit et nous comble des bénédictions de l’Esprit, dans le Christ… Il nous a choisis, dans le Christ. Il nous a prédestinés à être, pour Lui, des enfants adoptifs, par Jésus le Christ » (Ep 1,3-4). Notre vocation de chrétien, de chrétienne, résulte de notre élection par Dieu qui nous appelle à vivre une filiation, pas seulement humaine – faite de chair et de sang – mais aussi et en plus, une filiation divine, que l’on reçoit des mains de Dieu
notre Père, par la médiation de son Fils Bien-Aimé, Jésus le Christ son Fils unique. Comme Paul l’écrit aux Éphésiens, Dieu veut nous adopter pour que nous devenions siens et membres de sa famille que nous sommes appelés à former dès ici-bas, sur terre. Être chrétien, vivre en chrétien, c’est donc accepter d’être adopté par Dieu comme son enfant par le sceau du baptême et Le reconnaître comme notre Père à tous ; c’est mener une vie digne de l’Évangile mis en œuvre par son Fils unique lors de sa venue dans notre monde, en la personne de Jésus.
Ainsi Dieu, dans sa grande miséricorde, veut nous intégrer dans son giron trinitaire de Père, de Fils et d’Esprit Saint, pour nous faire vivre en communion avec Lui et avec les siens.
Il veut que, comme chrétiens, nous portions le Nom du « Christ »qui est à l’origine et au terme de notre foi en Lui (Ac 11,26). Oui, nous portons en nous et sur nous le Christ Lui-même, comme Paul dit aux Galates : « Vous tous qui avez été baptisés, vous avez revêtu le Christ », affirmation que nous recevons le jour de notre baptême. Nous Lui appartenons et nous devenons « héritiers selon la promesse » que Dieu fait à celles et ceux qui veulent bien croire en Lui (Ga 3,27.29) et
répondre ainsi à leur vocation filiale. Cette filiation divine, nous l’exprimons dans la prière qui vient de Jésus, quand nous appelons Dieu : « Notre Père ». Là, nous confessons que nous sommes ses enfants et que nous sommes appelés à vivre, dans ce monde, en frères et sœurs les uns des autres, en nous réclamant du même Dieu unique, le Père que Jésus son Fils nous révèle en plénitude et qui nous sanctifie par l’Esprit Saint.
Aujourd’hui, frères et sœurs, enfants d’un même et unique Père, soyons fiers de porter le nom du Christ et de l’honorer, chaque jour, par notre témoignage de charité envers les autres.
Soyons heureux d’appeler Dieu Notre Père, grâce à l’Esprit Saint qui nous inspire et à la suite de Jésus-Christ ressuscité. Vivons en « enfants de Dieu et en enfants de la résurrection » (Lc 20,36) qui nous est promise et vers laquelle nous marchons, nous que Dieu attire à Lui dans l’Esprit Saint et qui nous conduit, chaque jour, par son Fils pour vivre de Lui ! Soyons remplis de cette espérance d’appartenir à Dieu et de marcher à sa rencontre, Amen !

8 novembre 2022 |

* homélie de la Toussaint 2022

par le Père Denis Erazmus

Il n’est jamais facile de parler de la sainteté, et encore moins de la vivre. Pourtant, comme l’écrit Paul à son ami Timothée, « Dieu nous a donné une vocation sainte, non à cause de nos propres actes, mais à cause de son projet à Lui et de sa grâce, grâce qui nous a été donnée dans le Christ Jésus » (1Tm 1,9). Mais quelle est donc cette vocation de type non terrestre, mais de type céleste ? Dieu veut nous rendre plus conscients de cette vocation céleste (He 3,1), dans la contemplation de la gloire de son Fils Bien-Aimé. S’adressant aux Corinthiens, Paul écrit « à ceux qui ont été sanctifiés dans le Christ Jésus et sont appelés à être saints » (1Co 1,2). Et c’est Dieu qui nous choisit, dans le Christ, pour que nous soyons saints, immaculés, devant Lui, dans l’amour. » (Ep 1,4). Et parce que Dieu est saint, il nous demande de devenir saints, en actes et en paroles. Résonne ce commandement dans l’Ancien Testament où, par la bouche de son envoyé, Dieu dit : « Soyez saints, car moi, votre Dieu, Je suis saint » (Lv 19,2).
Dieu nous appelle à Lui ressembler dans sa sainteté et à l’illustrer dans notre vie.

Mais comment accueillir cet appel de Dieu pour notre vie ici-bas, dans notre relation avec Lui et avec les hommes et les femmes de notre temps ? Cela ressemble à poursuivre un idéal impossible à vivre, trop exorbitant pour notre condition de créature. Certes, si nous comptons uniquement sur nos propres forces, sur nos capacités ou sur notre intelligence, cela est irréalisable. Mais si cela nous paraît impossible à vue humaine, sachons que Luc nous révèle que « rien n’est impossible à Dieu », car Lui seul est capable de réaliser en nous ce pour quoi
Il nous a élus et prédestinés. C’est pourquoi, Jésus, dans sa prière sacerdotale, prie le Père de sanctifier les siens, dans la vérité qu’Il incarne (Jn 17,17.19). Dieu nous sauve et nous attire à Lui par son Fils ressuscité qui intercède en notre faveur auprès du Père du ciel. Et, dans son amour pour nous, Dieu « nous a prédestinés à être, pour Lui, des enfants adoptifs, par Jésus, le Christ »(Ep 1,5), à la suite et à l’image de son Fils, qu’Il trace pour nous comme chemin de sainteté.

Être saint, ou plutôt, vivre la sainteté, ce n’est pas vivre en parfaits, car la perfection n’est pas de ce monde, mais vivre la sainteté, c’est vivre un apprentissage continuel pour nous conformer à la vie de Jésus que nous relatent les récits de l’Évangile et qu’illustrent les saints, d’hier à aujourd’hui, avec l’aide de l’Esprit Saint et de l’Église tout entière. Vivre la sainteté, c’est déjà nous mettre à l’écoute de la Parole de Dieu, en lisant et en méditant les Saintes
Écritures, et surtout, en nous mettant à l’écoute de son Fils Jésus-Christ, comme le demande le Père du ciel, lors de la Transfiguration de Jésus, disant : « Celui-ci est mon Fils Bien-Aimé, écoutez-le ». Cela nous conduit à nous approcher de Lui (He 10,22), notamment par la prière, quinous donne de Le rencontrer, de Le contempler, de L’écouter, de Lui rendre grâce et deLe supplier, pour moi, pour tout homme et pour notre monde. Dieu nous invite à nous unir à Lui,par la foi, avec espérance et dans l’exercice de la charité que l’Esprit Saint répand en nous. Car,« sans la foi, il est impossible d’être agréable à Dieu » (He 10,6). Et vivre dans la foi,c’est s’offrir à Lui pour qu’Il manifeste son Amour et sa Vie en nous et à travers nous, jusqu’auplus intime de nous-mêmes, à destination des autres que nous côtoyons.Vatican II enseigne que tous, nous sommes appelés à la sainteté (LG 39), selon la parolede Paul aux Thessaloniciens : « Ce que Dieu veut, c’est votre sanctification » (1Th 4,3 : Ep 1,4),parce que « Dieu nous a prédestinés à reproduire l’image de son Fils » (Rm 8,29), écrit-il auxRomains, en participant à la nature divine qui elle est sainte. Cette sainteté déjà reçue, il nous faut« la conserver et l’achever par notre vie » (LG 40), selon Vatican II.

Alors, suite à l’invitation deDieu de vivre la sainteté, sommes-nous décidés à écouter son appel et à y répondre au quotidien ? Sommes-nous prêts à imiter l’exemple qu’Il nous en donne en son Fils, Jésus mort et ressuscité ?
Sommes-nous décidés à laisser l’Esprit Saint agir en nous pour qu’Il nous conforme au Fils de Dieu ? pour qu’il nous aide à « promouvoir plus d’humanité dans notre existence » et dans celle des autres ? Pour Vatican II, « chacun doit avancer selon ses propres dons et ressources, avec foi, espérance et charité » (LG 40). Vivre la sainteté en mettant en œuvre les Béatitudes de Jésus, avec un cœur pur, pour Lui ressembler davantage chaque jour, en famille, au travail, en retraite, dans nos engagements,  dans la prière ; c’est découvrir les « saints de la porte à côté », les imiter pour mener notre vie avec la grâce de Dieu qui nous habite.

1 novembre 2022 |