Une famille, sainte … comme les autres …

Accomplissement

À la crèche de Noël, tout émerveillés, nous voyons de nos yeux l’accomplissement de ce que le Seigneur avait dit. Et même après la naissance de Jésus, la parole du Seigneur continuera de s’accomplir lorsque l’ange invitera Joseph à mettre sa petite famille à l’abri des ennemis en allant en Égypte.

Dans mon histoire personnelle aussi, le Seigneur accomplit sa parole. Il tient sa promesse à mon égard. Je suis enfant de Dieu.

Je dis à Dieu le Père combien il me tarde de voir sa promesse s’accomplir dans ma vie.

Dans la nuit

Curieuse, cette manière de faire du Seigneur. Il semble se manifester toujours de nuit et non pas en plein jour. Comme si sa venue annonçait la fin des ténèbres qui, pourtant, reviennent sans cesse dans l’histoire des hommes. ..  Dieu, dans la nuit…  Nuit du départ de Joseph pour l’Égypte : il se lève en pleine obscurité et se retire avec sa famille au pays du Nil.

Nuit de mon histoire, où le Seigneur se fait proche, sans bruit mais avec tendresse et bienveillance. Nuit dans un monde en guerre, où le Prince de la Paix choisit de venir au jour.

Je dis à Dieu le Père combien il me tarde de voir la nuit se terminer pour que resplendisse le jour qui n’aura pas de fin.

Fuir

La fête est de courte durée. Averti en songe de la folie meurtrière qui se prépare, Joseph fuit en Égypte avec  l’enfant et sa mère ». Réfugiés politique ? Non, réfugiés d’amour.

En ce jour, je dis à Dieu le Père combien il me tarde de voir chacun vivre en paix dans son pays de naissance.

Dieu se fait histoire

En naissant dans le cours du temps, Dieu entre dans notre histoire. Il n’en sortira plus : il est avec nous jusqu’à la fin du monde.

En ce jour, je dis à Dieu le Père combien il me tarde de voir le Verbe de Dieu, Jésus, demeurer parmi nous.

La famille de Nazareth

Un homme, Joseph, l’époux de Marie.

Une femme, Marie, mère d’un enfant qu’elle vient juste de mettre au monde.

Un enfant, Jésus, que le prophète avait annoncé comme descendant de Dieu : « D’Égypte, j’ai appelé mon fils. »

Un village, Nazareth, où cette famille vécut comme toutes les autres familles sans se faire particulièrement remarquer.

La naissance de Jésus change le cours de l’histoire du monde sans interrompre le déroulement d’une vie de famille, mais en épousant la manière dont chacun d’entre nous devenir un être humain.

Chacune de nos familles porte désormais en elle de quoi écrire une histoire sainte

http://www.ndweb.org/

29 décembre 2013 |

CONTE DE LA NUIT: LE CHANT DES BERGERS

Il était une fois un vieux berger qui aimait la nuit. Il connaissait bien les étoiles et savait leur nom.

Il y en a des étoiles dans le ciel. Est-ce que vous savez en reconnaître : l’étoile du berger, l’étoile polaire, la grande Ourse …?

Appuyé sur son bâton, le regard levé vers le ciel, le vieux berger se tenait en haut de la colline.

-« Il va venir… »

-Quand viendra-t-il ?

-« Bientôt! »

Les autres bergers riaient. « Bientôt! … C’est ce que tu répètes depuis des années! »

Mais qu’attend-t-il donc ce vieux berger ? et depuis si longtemps  semble-t-il ?

Mais le vieux berger ne les écoutait pas. Une seule chose l’ennuyait : son petit-fils n’avait pas l’air de le croire. Et quand il serait mort, qui donc redirait aux plus jeunes ce que les prophètes avaient annoncé depuis toujours ?

Ah bon ? les prophètes ont annoncé quelque chose ? Qu’est-ce que c’est ? Vous le savez ?

Ah ! s’il pouvait venir bientôt ! Son cœur était tout rempli de cette attente.

Ce doit donc être quelqu’un de formidable qu’il attend ?

-«Portera-t-il une couronne en or?

-Oui!

-Et une épée d’argent?

-Oui!

-Et un manteau de pourpre?

-Oui, oui! »

Et le petit-fils semblait heureux.

Ce doit être quelqu’un de riche …. Sans doute un roi ?

Le jeune garçon était assis sur un rocher et jouait de la flûte.

REFRAIN : « ETOILES DE NOËL » joué par une flûte

Le vieux berger écoutait attentivement. La mélodie s’élevait simple et pure; l’enfant s’entrainait jour après jour, matin et soir.

Il voulait être prêt lorsque le roi viendrait.

C’est donc bien un roi qui doit venir ?

–      « Voudrais-tu aussi jouer pour un roi sans couronne, sans épée et sans manteau de pourpre ?

–      «  Ah ! Non!»

Et bien au moins c’est clair, mais pourquoi ne veut-il pas ?

Le petit fils pensait :

-« Comment un roi sans couronne pourrait-il récompenser ma musique ? J’aimerais bien avoir de l’or et de l’argent! Et j’aimerais surtout que les autres m’admirent ! »

Il a peut-être raison ce petit garçon : si c’est un roi il est forcément riche.

Le grand père était triste.

Il avait laissé croire à son petit-fils que viendrait un roi riche.

Comment lui ferait-il comprendre qu’il serait certainement sans couronne, sans épée, sans manteau de pourpre, comme un enfant et pourtant plus puissant que tous les autres rois ?

Ah oui comment lui faire comprendre ? C’est difficile pour un enfant.

Une nuit apparurent dans le ciel les signes que le vieux berger attendait. Le ciel était plus lumineux que d’habitude et au-dessus de Bethléem brillait une grosse étoile.

C’est pour cela qu’il regardait toujours le ciel : il attendait le signe.

Les bergers virent alors des anges tout vêtus de lumière qui disaient:

« N’ayez pas peur! Aujourd’hui vous est né le Sauveur! »

Le jeune berger se mit à courir au-devant de la lumière. Sous son manteau, tout contre sa poitrine, il sentait sa flûte.

Il veut certainement aller jouer pour le roi !

Il arriva le premier et regarda l’enfant nouveau-né. Il reposait, enveloppé de langes, dans une crèche, une mangeoire pour les animaux.

Un homme et une femme le contemplaient, tout heureux.

Ce n’est qu’un bébé : est-ce lui le roi que l’on attend ?

Le grand-père et les autres bergers arrivèrent bientôt et tombèrent à genoux devant l’enfant.

Le jeune berger pensait :

« -Est-ce là le roi qu’on m’avait promis? Non ! Ce n’est pas possible, ils se trompent. Jamais je ne jouerai de la flûte ici ! «

Jouer pour un bébé : quelle idée : jamais il ne sera récompensé

Et déçu, tout triste, il s’en retourna dans la nuit. Il ne vit même pas les anges qui volaient au-dessus de l’étable.

Mais bientôt, il entendit l’enfant pleurer. Il ne voulait pas l’entendre, il se bouchait les oreilles et continuait sa route.

Bien sûr : qu’a-t-il à faire de cet enfant : ce n’est pas le roi qu’il attendait.

Pourtant, les pleurs le poursuivaient et lui perçaient le cœur. N’y tenant plus, il retourna à la crèche.

Il vit alors Marie, Joseph et les bergers qui s’efforçaient de consoler l’enfant qui pleurait. Il ne pouvait plus

résister!

Et si c’était lui que l’enfant appelait ?

Tout doucement, il tira sa flûte de dessous son manteau et se mit à jouer pour l’enfant.

Et tandis que la mélodie s’élevait toute pure, l’enfant se calma et le dernier sanglot s’arrêta dans sa gorge.

C’est vrai qu’il l’avait tellement répété son morceau : cela devait être très beau

Il regarda le jeune berger et se mit à sourire. Et au même instant, celui-ci comprit dans son cœur que ce sourire valait tout l’or et tout l’argent du monde.

FIN DU CONTE

Lecture ISAIE 52,7-70

Comme il est beau de voir courir sur les montagnes le messager qui annonce la paix, le messager de la bonne nouvelle, qui annonce le salut, celui qui vient dire à la cité sainte : « Il est roi, ton Dieu ! »

Écoutez la voix des guetteurs, leur appel retentit, c’est un seul cri de joie ; ils voient de leurs yeux le Seigneur qui revient à Sion.

Éclatez en cris de joie, ruines de Jérusalem, car le Seigneur a consolé son peuple, il rachète Jérusalem !

Le Seigneur a montré la force divine de son bras aux yeux de toutes les nations. Et, d’un bout à l’autre de la terre, elles verront le salut de notre Dieu.

24 décembre 2013 |

DANS LA PRÉPARATION DE NOËL…

DES DATES

Mardi 24 : 20 h 30 veillée – chants – messe de la nuit

Mercredi 25 : 10 h 30, messe de Noël

LE SACREMENT DU PARDON  Pour Célébrer le pardon à Noël

« Sur un sentier raide et pierreux
j’ai rencontré une petite fille qui portait sur son dos son jeune frère.

« Mon enfant, lui ai-je dit, tu portes un lourd fardeau.
Elle me regarde et dit:
Ce n’est pas un fardeau, Monsieur, c’est mon frère. »

Exhortation du Pape FRANCOIS « Joie d’annoncer la Bonne Nouvelle » Chap. 3 J’invite chaque chrétien, en quelque lieu et situation où il se trouve, à renouveler aujourd’hui même sa rencontre personnelle avec Jésus Christ, à prendre la décision de se laisser rencontrer par lui, de le chercher chaque jour sans cesse. Le Seigneur ne déçoit pas, et quand quelqu’un fait un petit pas vers Jésus, il découvre que celui-ci attendait déjà sa venue à bras ouverts. C’est le moment pour dire à Jésus Christ : « Seigneur, je me suis laissé tromper, de mille manières j’ai fui ton amour, cependant je suis ici une fois encore pour renouveler mon alliance avec toi. J’ai besoin de toi. Rachète-moi de nouveau Seigneur, accepte-moi encore une fois entre tes bras rédempteurs ». Cela nous fait tant de bien de revenir à lui quand nous nous sommes perdus ! J’insiste encore une fois : Dieu ne se fatigue jamais de pardonner, c’est nous qui nous fatiguons de demander sa miséricorde. Celui qui nous a invités à pardonner « soixante-dix fois sept fois » (Mt18, 22) nous donne l’exemple : il pardonne soixante-dix fois sept fois. Il revient nous charger sur ses épaules une fois après l’autre. Personne ne pourra nous enlever la dignité que nous confère cet amour infini et inébranlable. Il nous permet de relever la tête et de recommencer, avec une tendresse qui ne nous déçoit jamais et qui peut toujours nous rendre la joie. Ne fuyons pas la résurrection de Jésus, ne nous donnons jamais pour vaincus, advienne que pourra. Rien ne peut davantage que sa vie qui nous pousse en avant !

Jean DEBRUYNNE
« Dieu n’a jamais consenti qu’à une seule image,  qu’à un seul verbe : l’homme !
Mais l’homme n’est pas une image glorieuse de réussite et de puissance.
L’homme n’est qu’une image fragile taillée dans la chair et le sang …

Dieu n’a jamais voulu d’autre image que celle-là.
Justement parce que le visage de l’homme échappe à toute emprise.
Justement parce que le visage de l’Homme est nu. »

UN FEUILLET  21_22_ décembre- 4ème de l’Avent

21 décembre 2013 |

Homélie 3ème dimanche Avent A (14-15 décembre 2013)

Au milieu de l’Avent, les trois lectures de ce « dimanche de la joie »  nous sont proposées au lendemain des obsèques de Nelson Mandela et  c’est étonnant la résonance que peuvent avoir beaucoup de mots de ces textes : vengeance, patience, prison et joie avec ce que nous avons pu entendre de la vie de ce prophète de notre temps. Ils nous parlent aussi de patience, comme si la patience était une des composantes de la joie annoncée, joie du salut : « ils reviendront les captifs rachetés par le Seigneur », joie du retour à Jérusalem : « ils arriveront à Jérusalem dans une clameur de joie ».

Bien souvent, cette patience nous fait défaut. Nous n’avons ni ne prenons plus le temps d’attendre, dans un monde où tout va de plus en plus vite, où l’urgent est la seule modalité du faire. La production industrielle est gouvernée par la loi nouvelle du « juste à temps » et notre vie, de plus en plus, par celle du « tout, tout de suite ». Alors quand Jésus nous exhorte à la patience et à l’attente de la terre nouvelle quand Il reviendra dans sa gloire, nous avons du mal à faire nôtre les propos de saint Jacques et à accueillir sa modération. Quoi qu’il en soit, ce temps d’Avent nous demande, comme Jean le Baptiste l’a fait lui-même, de lire les « signes des temps », ces signes qui traduisent la présence du Seigneur à nos côtés, signes annoncés par les prophètes et qui, sous nos yeux se réalisent, pour peu que nous prenions le temps et l’ouverture du cœur indispensables à leur réception.

Ainsi, quand nous guette la tentation de tout vouloir tout de suite, la patience est plus que jamais d’actualité, patience qui nous fait discerner la présence agissante du Seigneur, ici et maintenant. Le texte d’Isaïe, notre première lecture, est un mélange étonnant de futur et de présent : c’est une promesse, mais en même temps, on entend : « réjouissez-vous, c’est déjà là ».

Les fêtes de Noël, qui approchent à grands pas, nous font volontiers rêver… Rêves nostalgiques et enfantins d’un monde de lumière, de bonheur, de paix… Rêves confrontés, cependant, à la dose quotidienne d’évènements dramatiques qui nous fascinent : catastrophes, tremblements de terre, famines, guerres, conflits, révoltes, brefs toute une série de malheurs

singuliers et tragiques que les hommes se répètent et redoutent et qui marquent implacablement le cours des sociétés, l’histoire de l’humanité. Dans cet arrière-fond, flotte dans les esprits une promesse, celle qu’un jour tout cela s’arrêtera. Les rêves enfantins font le rêve de ne pas être que des rêves… Nous disons bien : après l’hiver, le printemps ; après la pluie, le soleil… Demain viendront des jours meilleurs, d’aucuns disent « paradisiaques ». Cette espérance, chevillée au corps de l’humanité, est à la fois critiquée et confortée par la vision que nous en avons reçue de la Bible et de l’enseignement de Jésus. Cette histoire, faite de nos rêves et de tant de cruautés, ne finit pas avec notre dernier soupir. L’histoire des hommes s’achève au-delà du visible. Elle ne rentre pas dans les catégories de l’urgent, du « tout, tout de suite »…

Nous sommes fascinés par le cours des événements, avides de savoir ce qui va se passer, avides de le vivre tout de suite. Et par l’imagination, nous voulons à tout prix accélérer le cours des choses. Nous nous y lançons d’une manière plus scientifique avec les prévisions météorologiques, les projections statistiques… Quand nous parlons de la venue du Seigneur, saint Jacques nous dit : « ayez de la patience » ! Saint Pierre lui-même, dans une de ses lettres affirme que si le Seigneur semble tarder à nos yeux, c’est parce qu’il veut qu’aucun de nous ne soit perdu !

Comme le cultivateur, nous ne pouvons tirer sur les plantes pour les faire mûrir plus tôt. Il nous faut attendre. Et cette attente est marquée par la persévérance et notre fidélité. L’essentiel est la manière dont nous, disciples du Christ, nous réagissons et vivons le cours des événements avec la marge de liberté qui relève de notre responsabilité. Vivons de l’Esprit à l’œuvre en nous et qui, déjà, nous donne part à la résurrection dans notre vie encore mortelle. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, l’Évangile ne nous livre pas la suite des évènements comme des prédictions.

Etre patient, dans le langage de l’Évangile, c’est prendre le temps de se préparer à accueillir mieux encore le Seigneur, c’est prendre le temps de reconnaître, dans la foi et la prière, sa présence au milieu du tragique même de notre histoire. En entendant ce que Jésus faisait, Jean va lui faire demander : « Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre ? ». Es-tu celui que les prophètes ont annoncé ? Es-tu l’Envoyé de Dieu ? Jésus répond en l’invitant à regarder autour de lui. les signes parlent d’eux-mêmes. Les aveugles voient, les boiteux marchent, les sourds entendent, les morts ressuscitent. Les signes sont les mêmes que ceux promis par Isaïe. Ils sont la puissance de la vie et de la résurrection. Ils transpirent du Fils de Dieu ! Ceux qui étaient aveuglés par leur égoïsme s’ouvrent à Dieu et à leurs frères ; ceux qui boitaient sur le chemin d’une vie juste marchent sur les routes du partage ; ceux qui avaient leurs oreilles fermées à la Parole de Vie en vivent et en témoignent ; ceux qui étaient dans leur péché reviennent à la Vie par la puissance du Pardon !

Nous est-il interdit de voir ces estropiés, ces borgnes, ces morts en nous ? Nous est-il, de même, interdit de contempler notre renaissance en Christ ? Nous est-il interdit de voir le Seigneur au milieu de nous quand, en ces temps, la générosité se manifeste quand on sert des repas chauds partout en France parce qu’on n’a plus le droit ni d’avoir faim ni d’avoir froid ? Ou quand pendant trente six heures des milliers de bénévoles se démènent pour pousser tous leurs voisins, amis et personnes de toutes générations à contribuer au succès du Téléthon le week-end dernier.

Si tels sont les signes de la présence de Dieu et de la venue du Royaume, Isaïe prend le soin de lancer cet appel à ses auditeurs : « fortifiez les mains défaillantes, affermissez les genoux qui fléchissent, dites aux gens qui s’affolent : »prenez courage, ne craignez pas. Voici votre Dieu… » ». Alors, alors seulement, parce que contribuant nous-mêmes à l’œuvre du Messie, les boiteux marcheront, les aveugles verront, les sourds entendront. Nous accueillons le Messie en nos vies, et nous posons, par nos gestes, les signes de sa présence aux yeux du monde. Et sans même chercher de récompense car nous savons tous qu’il y a plus de joie à donner qu’à recevoir, bienheureux sommes-nous en vivant comme le Christ vit, en aimant comme le Christ aime, en nous  donnant comme le Christ se donne, en servant comme le Christ se fait serviteur.

Telle soit la grâce de cet Avent.

Amen.

Francs ROY, Diacre

14 décembre 2013 |

Hommage à Nelson Mandela

Du fond de sa cellule n°28, Marwan Barghouti, nous adresse un texte en hommage à Nelson Mandela

”Votre pays est devenu un phare et nous, les palestiniens, nous hissons les voiles pour atteindre ses rivages » Durant toutes les longues années de mon combat j’ai eu l’occasion à maintes reprises de penser à vous, cher Nelson Mandela. Et encore plus depuis ma propre arrestation en 2002. Je songe à un homme qui a passé 27 ans dans une cellule, en s’efforçant de démontrer que la liberté était en lui avant qu’elle ne devienne une réalité dont son peuple allait s’emparer. Je songe à sa capacité à défier l’oppression et l’apartheid, mais aussi à rejeter la haine et à placer la justice au dessus de la vengeance. Combien de fois avez-vous douté de la victoire au bout de ce combat ? Combien de fois vous êtes vous demandé vous-même si la justice pourrait s’imposer ? Combien de fois vous êtes vous interrogé sur le silence du monde ? Combien de fois vous êtes vous demandé si votre ennemi n’allait jamais pouvoir devenir votre partenaire ? A la fin vous ferez la preuve de cette volonté implacable qui fera de votre nom l’une des plus brillantes références pour la liberté. Vous êtes beaucoup plus qu’une inspiration. Vous aviez bien compris le jour où vous êtes sorti de prison que vous n’étiez pas seulement en train d’écrire l’histoire mais que vous contribuiez au triomphe de la lumière sur la nuit. Et vous êtes alors resté humble. Et vous portiez une promesse bien au-delà des frontières de votre pays, la promesse que l’oppression et l’injustice seront vaincues et que sera ouverte la voie de! la liberté et de la paix. Au fond de ma cellule, je me rappelle sans cesse cette démarche et je poursuis moi-même cette quête, et tous les sacrifices deviennent supportables dans la seule perspective qu’un jour le peuple palestinien puisse accéder aussi à la liberté, à l’indépendance et que ce pays puisse vivre finalement en paix. Vous êtes devenu une icône. Ce qui a permis l’éclat de votre cause et son rayonnement sur la scène internationale. L’universalité pour contrer l’isolation. Vous êtes devenu un symbole pour tous ceux qui croient que les valeurs universelles sur lesquelles vous fondiez votre combat pouvaient rassembler, mobiliser, pousser à l’action. L’unité est la loi de la victoire pour les peuples opprimés. La cellule exiguë et les heures de travail forcé, la solitude et l’obscurité ne vous auront pas empêché de regarder au-delà de l’horizon et de faire partager votre v! ision. Votre pays est devenu un phare et nous, les Palestiniens, nous hissons les voiles pour atteindre ses rivages. Vous disiez : « Nous savons trop bien que notre liberté n’est pas complète car il lui manque la liberté des Palestiniens. »

Et depuis l’intérieur de ma cellule, je vous dis que notre liberté semble possible parce que vous avez atteint la vôtre. L’apartheid n’a pas survécu en Afrique du sud et l’apartheid ne survivra pas en Palestine. Nous avons eu le grand privilège d’accueillir en Palestine, il y a quelques mois, votre camarade et compagnon de lutte, Ahmed Kathrada, qui a lancé, à la suite de sa visite, la campagne internationale pour la libération des prisonniers palestiniens de leurs cellules où une part importante de l’histoire universelle s’écrit, démontrant que les liens avec vos combats sont éternels.

Je salue le combattant de la liberté, le négociateur et faiseur de paix, le commandant militaire  et l’inspirateur de la résistance pacifique, le militant infatigable et l’homme d’État. Vous avez dédié votre vie à la cause de la liberté et de la dignité, de la justice et de la réconciliation, de la paix et de la coexistence. Beaucoup maintenant honorent votre lutte dans leurs discours. En Palestine nous promettons de poursuivre le combat pour nos valeurs communes, et d’honorer votre combat pas seulement par des mots, mais aussi en dédiant nos vies aux mêmes objectifs. La liberté, cher Madiba, l’emportera et vous y avez contribué au plus haut point en faisant de cette idée une certitude. Reposez en paix et Dieu bénisse votre âme insoumise. »

9 décembre 2013 |

LES DÉFIS PASTORAUX DE LA FAMILLE

LES DÉFIS PASTORAUX DE LA FAMILLE DANS LE CONTEXTE DE L’ÉVANGÉLISATION

2013-11-06-Doc-preparation au Synode sur la Famille-III Ass GenStraord

Les questions ci-dessous permettent aux Églises particulières de participer activement à la préparation du Synode Extraordinaire qui a pour but d’annoncer l’Évangile dans les défis

pastoraux d’aujourd’hui concernant la famille.

1. Sur la diffusion des Saintes Écritures et du Magistère de l’Église concernant la famille

a) Quelle est la connaissance réelle des enseignements de la Bible, de “Gaudium et spes”, de “Familiaris consortio” et des autres documents du Magistère postconciliaire sur la valeur de la famille selon l’Église Catholique? Comment nos fidèles sont-ils formés à la vie familiale selon l’enseignement de l’Église?

b) Là où l’enseignement de l’Église est connu, est-il intégralement accepté ? Est-ce que des difficultés se vérifient dans sa mise en pratique? Lesquelles?

c) Comment l’enseignement de l’Église est-il dispensé dans le cadre des programmes pastoraux au niveau national, diocésain et paroissial? Quelle est la catéchèse sur la famille?

d) Dans quelle mesure – et en particulier sur quels aspects – cet enseignement est-il réellement connu, accepté, refusé et/ou critiqué dans les milieux extra ecclésiaux ? Quels sont les facteurs culturels qui empêchent la pleine réception de l’enseignement de l’Église sur la famille?

2. Sur le mariage selon la loi naturelle

a) Quelle place occupe la notion de loi naturelle dans la culture civile, tant au niveau institutionnel, éducatif et académique, qu’au niveau populaire? Quelles conceptions de l’anthropologie sont à la base de ce débat sur le fondement naturel de la famille?

b) La notion de loi naturelle à propos de l’union entre un homme et une femme est-elle couramment acceptée en tant que telle par les baptisés en général?

c) Comment, en pratique et en théorie, la loi naturelle sur l’union entre un homme et une femme en vue de la formation d’une famille est-elle contestée? Comment est-elle proposée et approfondie dans les organismes civils et ecclésiaux?

d) Si des baptisés non pratiquants ou ceux qui se déclarent non-croyants demandent la célébration du mariage, comment affronter les défis pastoraux qui en découlent?

3. La pastorale de la famille dans le contexte de l’évangélisation

a) Durant ces dernières dizaines d’années, quelles sont les expériences nées concernant la préparation au mariage? Comment a-t-on cherché à stimuler le devoir d’évangélisation des époux et de la famille? Comment promouvoir la conscience de la famille comme « Église domestique »?

b) Êtes-vous parvenus à proposer des styles de prière en famille qui réussissent à résister à la complexité de la vie et de la culture actuelle?

c) Dans la situation actuelle de crise entre les générations, comment les familles chrétiennes ont-elles su réaliser leur vocation propre de transmission de la foi?

d) De quelle manière les Églises locales et les mouvements de spiritualité familiale ont-ils su créer des parcours pouvant servir d’exemple?

e) Quel est l’apport spécifique que les couples et les familles ont réussi à donner quant à la diffusion d’une vision intégrale du couple et de la famille chrétienne qui soit crédible aujourd’hui?

f) Quelle attention pastorale l’Église a-t-elle montré pour soutenir le cheminement des couples en formation et des couples en crise?

4. Sur la pastorale pour affronter certaines situations matrimoniales difficiles

a) Le concubinage ad experimentum est-il une réalité pastorale importante dans votre Église particulière? À quel pourcentage pourrait-on l’estimer numériquement?

b) Existe-t-il des unions libres, sans reconnaissance aucune, ni religieuse ni civile? Y-a-t-il  des données statistiques sûres?

c) Les séparés et les divorcés remariés sont-ils une réalité pastorale importante dans votre Église particulière? À quel pourcentage pourrait-on l’estimer numériquement? Comment affronter cette réalité au moyen de programmes pastoraux adaptés?

d) Dans tous ces cas, comment les baptisés vivent-ils leur situation irrégulière? En sont-Ils conscients? Manifestent-ils simplement de l’indifférence? Se sentent-ils écartés et vivent-ils avec souffrance l’impossibilité de recevoir les sacrements?

e) Quelles sont les demandes que les personnes divorcées et remariées adressent à l’Église à  propos des sacrements de l’Eucharistie et de la réconciliation? Parmi les personnes qui se trouvent dans ces situations, combien demandent ces sacrements?

f) La simplification de la pratique canonique pour la reconnaissance de la déclaration de nullité du lien matrimonial pourrait-elle offrir une réelle contribution positive à la solution des problèmes des personnes concernées? Si oui, sous quelles formes?

2 décembre 2013 |