Jean, chap. 6
LES MAINS DE JÉSUS
Les gens de Nazareth sont surpris de tous les miracles que font les mains de Jésus.
Nous aussi, toutes ces semaines dernières, nous en étions témoins : Jésus prenait la main de la jeune fille TABITHA pour la relever de sa mort ; de ses doigts, il touchait les yeux d’un aveugle, les oreilles d’un sourd, et il leur permettait de vivre dans le monde qui les entoure ; il recevait dans les mains les cinq pains et les deux poissons d’un petit garçon et les distribuait à la multitude. Il tendait la main à l’apôtre Pierre au moment où celui-ci coulait et se noyait. Et aussi : Jésus rompait le pain pour transfuser sa vie aux amis. Et eux, l’ont reconnu vivant, ressuscité, quand il partageait le pain à la table d’Emmaüs.
Du coup, ils ont su donner leur vie pour nourrir la terre. Eux aussi, menu fretin sans importance …
Puis, lorsqu’il les quitta le jour de l’Ascension, il les bénissait de sa main étendue au-dessus d’eux… Dans le ciel, on ne voyait de lui que cette main qui bénissait… Qui donnait force et courage… Qui accompagnerait tous les jours de chaque vie.
Fils d’un artisan et fils de Dieu, Jésus sait faire quelque chose de ses 10 doigts. Il a appris à travailler dans un atelier et il ressemble à ce Dieu éternel qui a créé l’humanité en pétrissant de la terre. Le Père n’a pas peur, comme on dit, de se salir les mains ; le Fils, pareillement, touche tous ceux qu’une lèpre défigure, — qu’elle soit physique ou morale.
Ce que Jésus fait de ses mains est le signe de son engagement total auprès des humains. Jésus est par lui-même le signe que Dieu le Père s’est engagé totalement à faire vivre chaque personne. À lui donner existence et joie. Confiance et dignité. Totalement. À fond… à pleines mains.
Dans l’Évangile de Jean, on nous dit que Jésus agit tout comme il a vu son Père agir. C’est à Jésus en premier que s’applique le psaume de tout à l’heure : il a les yeux tournés vers les mains du Seigneur Dieu. Toute son attention est là, à faire sa volonté. Totalement disponible.
Comme nous, aussi, si nous trouvons que le Christ vaut la peine. Sans nous tourner les pouces, ni avoir un poil dans la main, nous laisser prendre en main, comme un sportif par son coach, comme un pur sang par son cavalier. Nous laisser driver par la main du Seigneur Christ Jésus. Donner à son équipe de gagner la victoire.
Seigneur Jésus je sais que nous pouvons te laisser prendre notre sort en main pour accomplir de belles grandes choses.
Comme un peintre ou un sculpteur pour manier le pinceau ou le ciseau, comme un violoniste pour tenir l’archet, nous te choisissons comme notre maître de vie, notre modèle, notre héros, et il fait bon être ton élève, ton disciple. Il fait bon t’admirer.
Nous percevons toute ton énergie quand tu nous aides à utiliser la nôtre. Ta force est là quand tu permets à tout notre corps de se déployer au service de quelque chose de bien et de beau, de vrai, d’humain. À fond.
Et aussi lorsque tu fais taire notre n’importe quoi bavard et que c’est ton doigt sur la bouche qui nous oblige à écouter la détresse ou la joie des personnes, à croiser les mains pour prier ensemble.
C’est ta parole qui parle en nous. C’est ton silence qui écoute. Ce n’est plus de notre caprice qu’il s’agit, ou de notre génie, — comme le Père vit en toi, c’est toi qui vis en nous. Et nous en Lui.
père dominique nicolas