EN ROUTE POUR VOIR LE VISAGE DE DIEU ET LE VISAGE DES HOMMES

LES PROPOSITIONS DU TEMPS DE L’AVENT & DE NOËL SE TROUVENT

ICI PREPA_AVENT_noêl-2

 

Peuple de Dieu, Corps du Christ,

Église au x milliers de visages

Église de Dieu

Visage du Christ

Peuple assemblé au banquet du partage

1.   C’est en Jésus le crucifié, Ressuscité

Que Dieu vient nous réconcilier

2.    De même que le corps est un, nous sommes un

Baptisés dans un même esprit

3.   Il n’est pas de membre blessé, ou bien manquant,

Qui ne fasse mal à tout le corps

4.    Puisque nous sommes appelés, enfants de Dieu,

Nous voilà frères en son Esprit.

23 novembre 2013 |

“ Être près de ceux qui sont loin de tout ”

06/11/2013  Les propositions du Secours Catholique

Dans son édito de la revue mensuelle Messages, consacrée au rapport statistique pour ce mois de novembre, François Soulage, président du Secours Catholique, revient sur les chiffres alarmants que l’association dévoile. Retrouvez en fin d’article l’ensemble des propositions du Secours Catholique pour vaincre la précarité !

Le rapport statistique que publie cette année le Secours Catholique porte essentiellement sur les difficultés que rencontrent près de 5 millions de Français pour trouver un travail qui leur permette de vivre dignement.

Chaque mois sont publiés des chiffres du chômage qui montrent la gravité de cette situation. Au chiffre habituellement fourni de plus de 3 millions de personnes n’ayant aucun travail, il faut ajouter près de 2 millions d’individus qui ont un travail ne leur permettant pas de sortir de la grande pauvreté, car leur salaire est faible et leur nombre d’heures de travail limité.

Il faut rappeler que le fait d’être privé d’emploi conduit à des situations personnelles extrêmement difficiles : on ne compte plus les couples qui se séparent à la suite de la perte d’emploi de l’un ou de l’autre. Car le fait d’être sans travail est aujourd’hui considéré trop souvent par la société comme une absence de volonté de trouver un emploi. Or nous savons que cela est faux.

Le chômage tue la vie familiale et la vie personnelle

Nous constatons tous les jours dans nos accueils combien cela conduit à la perte de confiance en soi, à la disparition progressive des liens sociaux, à la marginalisation, en commençant par sa propre famille : son conjoint, ses enfants…

Le chômage tue la vie familiale et la vie personnelle. Il rompt les liens que l’on avait avec le reste de la société, en donnant le sentiment que soudain nous ne sommes plus capable de donner à la société ce qu’elle nous a apporté. Or, comme le dit le message final de Diaconia, « Personne n’est trop pauvre pour n’avoir rien à partager ». Le chômeur n’attend pas qu’on lui fasse la charité de lui donner quand même de quoi subvenir à ses besoins élémentaires.

Il faut trouver les moyens, comme nous le proposons dans les conclusions du rapport statistique, de développer tous les systèmes permettant aux personnes d’être en activité, qu’il s’agisse de l’insertion par l’activité économique, des contrats de génération, des différentes formes de contrats aidés ou des contrats d’avenir. Il faut que le jeune puisse trouver sur son chemin une mission locale de l’emploi, afin d’accroître le nombre de personnes qui, grâce à l’activité qu’elles mènent, vont pouvoir sortir non seulement de la précarité matérielle mais plus largement de la précarité sociale. Car c’est la précarité qui tue la vie sociale.

François Soulage

Orientation n° 1 Renforcer notre soutien aux personnes et territoires les plus marginalisés ou isolés, par la mise en réseau et le partenariat.

  • Repérer les pauvretés cachées et mener une analyse sociale en portant une attention particulière aux besoins non couverts des personnes, publics et territoires les plus marginalisés ou isolés
  • Contribuer à la reconstruction du lien social en allant à la rencontre des personnes et en créant des temps et des lieux de rencontre fraternels
  • Entreprendre de nouvelles formes d’action auprès des personnes et publics les plus marginalisés ou isolés, en partenariat avec les acteurs sociaux et ecclésiaux du territoire
  • Initier ou soutenir des démarches de développement dans les territoires urbains et ruraux fragilisés, en partenariat avec les acteurs sociaux et ecclésiaux du territoire

Orientation n° 2       S’associer avec les personnes rencontrées par un accompagnement fraternel et par l’action collective.

  • Faire évoluer les relations entre tous les acteurs du Secours Catholique vers plus d’égalité, de réciprocité et de complémentarité
  • Développer la prise de parole, la participation et la prise de responsabilité des personnes vivant des situations de pauvreté dans les lieux d’action, de réflexion et de décision du Secours Catholique et dans la société
  • Dépasser les pratiques d’assistance et promouvoir un accompagnement global visant l’autonomie des personnes rencontrées
  • Améliorer les conditions de vie et développer la solidarité en accompagnant des groupes à engager des actions collectives autour d’un intérêt commun
  • Contribuer à l’évolution des pratiques et politiques sociales, par la mise en réseau et le partage d’expériences entre des groupes d’acteurs

Orientation n° 3        Agir sur les causes de la pauvreté en s’engageant avec les personnes qui la subissent.

  • Analyser les situations de pauvreté et identifier leurs causes avec les personnes concernées
  • Améliorer l’accès aux droits en menant des actions collectives avec les personnes concernées
  • Agir au sein des instances institutionnelles et associatives en y favorisant la participation des acteurs du Secours Catholique
  • Provoquer des changements dans l’opinion et chez les décideurs, par la mobilisation des personnes concernées et par des campagnes de communication

Orientation n° 4        Renforcer l’engagement international de tous les acteurs du réseau, en développant notamment des collaborations concrètes entre les délégations et les Caritas.

  • Faire connaître l’action internationale du Secours Catholique-Caritas France à l’interne et à l’externe du Secours Catholique
  • Développer des collaborations concrètes et durables entre les délégations et les Caritas, et associer les délégations dans le choix et le suivi des projets internationaux
  • Augmenter notre soutien à des projets de développement, de promotion de la paix, de défense des droits humains et de renforcement des capacités organisationnelles de nos partenaires
  • Développer nos capacités d’intervention, de communication et de collecte en cas d’urgence majeure
  • Développer des campagnes de plaidoyer et d’éducation à la solidarité internationale en mettant en place des alliances stratégiques, notamment avec le CCFD

Orientation n° 5        Favoriser et soutenir l’engagement solidaire de tous en adaptant nos actions, nos formations et notre communication.

  • Promouvoir l’appel à l’engagement solidaire par la communication et le témoignage des acteurs du Secours Catholique
  • Favoriser l’engagement solidaire des jeunes et des personnes en activité, en adaptant nos actions et notre fonctionnement
  • Assurer un soutien fraternel et des temps de relecture à tous les acteurs du Secours Catholique, en reliant leur engagement à une vie d’équipe
  • Renforcer l’accompagnement des bénévoles par la mise en place d’une équipe consacrée à cette mission dans chaque délégation et au siège
  • Mettre en œuvre un plan global de formation au niveau local, régional et national, en associant tous les acteurs de terrain à son élaboration et à sa mise en œuvre

Orientation n° 6        Oser vivre la fraternité avec les pauvres en Église et partager ensemble la recherche de sens.

  • Favoriser la rencontre et le partage fraternel entre les communautés chrétiennes et les plus pauvres, de toutes cultures ou religions
  • Proposer des temps de prière et de partage de la Parole de Dieu associant tous les acteurs du Secours Catholique qui le souhaitent, en lien avec l’Église locale
  • Promouvoir la communion en Église et l’animation spirituelle du réseau par la constitution d’une équipe d’animation diaconale en délégation et au siège
  • Découvrir et comprendre les différentes cultures et religions pour mieux collaborer et partager ensemble la recherche de sens
  • Contribuer à la réflexion sociale et théologique de l’Église, et à sa prise de parole, à partir de l’expérience vécue avec les pauvres.
17 novembre 2013 |

Évangile de LUC, chap. XVII 2-19… Dix lépreux dont un Samaritain …

Chaque fois où j’entends cette parole de remercier, ou de rendre grâce, ou de louer, louanger, chaque fois ou presque me vient un slogan publicitaire que l’on voit sur des véhicules de location : « louer, c’est la liberté », ou bien « louer rend libre », je ne sais plus trop, mais je sais que j’aime détourner le slogan en lui donnant un autre sens : c’est la louange qui rend libre, c’est chanter la gloire de Dieu… ou chanter les louanges d’un être humain… Bref, dire du bien de quelqu’un, c’est ce qui vous rend libre.

C’est comme cela que je comprends la parole de Jésus à l’homme lépreux samaritain qui est venu le remercier. Il n’y a aucune raison de penser que sur les 10 hommes malades, il n’y en ait eu qu’un de guéri, et pas les neuf autres… Vous savez bien qu’avec Jésus, là où il y en a pour un, il y en a pour 10 et plus, et bien plus jusqu’à l’infini… Mais si Jésus dit que 10 ont été guéris, c’est à celui-là seul qu’il affirme le salut, à celui avec qui il a pu entrer dans une relation de dialogue personnel.

Être guéri et être sauvé, apparemment, ce n’est pas la même chose, et je me demande si les neuf autres s’en sont bien rendu compte. Ils étaient guéris, c’est tout. Ce n’est pas mal mais c’est tout, et ça s’arrête là. Quand on est guéri, on peut retomber malade — et de fait, on retombe malade — ; quand on est sauvé, c’est pour toujours. Être guéri vous ramène en vous-même — c’est bien, mais c’est limité ; être sauvé vous conduit à Dieu — et même vous conduit en Dieu, à l’intérieur de lui-même.

C’est pour cela que le merci est si important.

Dire merci, c’est s’arrêter dans la course de l’existence ; c’est ce retourner en arrière, comme ici avec le samaritain qui revient auprès de Jésus. C’est s’arrêter pour regarder d’où viennent les choses, et de qui. C’est prendre le temps de la connaissance et de la reconnaissance. C’est un arrêt sur image, comme on dit, qui permet de mieux comprendre une situation, et c’est bien plus puisqu’il s’agit de comprendre la dynamique d’un événement, de voir d’où il vient et pour quoi/pour qui il nous vient. Pas simplement le décrire, mais le situer dans une histoire. Là encore, pour prendre les termes contemporains, il s’agit de pouvoir en faire le récit, d’en donner l’intelligence.

Et je nous rappelle que l’intelligence est un don du Saint Esprit…

Prendre le temps de dire merci signifie qu’il y a pour nous plus important que l’immédiat. Il y a l’autre que nous remercions du don qu’il nous a fait. Il y a l’autre qui a pris du temps pour nous. il y a la l’énergie d’espérance qu’il nous a donnée, il y a sa confiance… si vous regardez parfois la télévision, peut-être avez-vous vu une série sur une femme d’État danoise : sans doute avez-vous remarqué que les gens, même s’ils sont pressés, quand ils quittent la table des repas, remercient « merci pour le repas » ?…. Tak for maten

Remercier, c’est faire entrer en nous une partie de la générosité de l’autre. C’est communier à lui.

Fortement, c’est comme le temps de la prière au cours de la journée. On a toujours 36 000 choses à faire qui sont très importantes, dit-on ; on réserve la prière à quand on aura le temps, quand on ne sera pas pris par le temps, ou les gens,  ou les choses.

La prière c’est pour quand on n’a rien de plus sérieux ; la prière ce n’est pas sérieux ; Dieu, ça n’est pas sérieux…

La prière fait une percée dans notre esprit de sérieux, elle est une trouée dans le maquis de nos occupations. Dire merci ou prier c’est un appel d’air… Qui déplaît à ceux qui n’aiment pas les courants d’air…

Mais je nous rappelle que l’Esprit Saint est le souffle violent de Dieu qui nous sort de nos sécurités tout autant qu’il est le souffle fragile tributaire de notre liberté…

Alors, je voudrais dire que le fait de remercier nous introduit dans la manière d’être de Jésus en personne. Sous l’action de l’Esprit-Saint, il bénit le Père d’être le Père des petits et des pauvres, il rétablit en dignité la femme qui lui offre de l’eau, il annonce le pardon à celle qui pleure des manques d’amour. Dans le feu de l’Esprit Saint, il réunit ses disciples pour chanter avec eux le grand psaume de la Pâque. Il fait Eucharistie — action de grâces — au moment de passer vers le Père : il passe à Dieu, il passe au Père, bien plus qu’il ne meurt.

Oui, car mourir c’est quitter le passé, c’est renoncer au passé — alors que Jésus va positivement en avant. Son remerciement au Père est comme l’action de Moïse faisant traverser son peuple. Jésus fait traverser son peuple. le merci et la pâque se confondent.

Dire merci est le signe que l’on est entré dans la résurrection. Qu’elle est entrée en vous.

C’est cela, le salut.

Et … Merci à vous de m’avoir ainsi supporté !

10 novembre 2013 |