* redécouverte de la messe, étape 8 : la liturgie orthodoxe

La liturgie orthodoxe est toute entière

une icône de la liturgie céleste,

une image du siècle à venir.

Tout y est utilisé pour révéler au cœur de l’homme la beauté du Royaume de Dieu : par les icônes dont le mystère est sacramentel (et non décoratif…) de même que le chant liturgique, vecteur de la Parole de Dieu, donc non accompagné d’instruments (qui ne prient pas), la richesse des textes psalmodiés et non lus pour laisser uniquement l’Esprit-Saint s’y exprimer (l’émotion du lecteur étant évacuée), beauté encore des vêtements et ornements liturgiques, ambiance feutrée créée par les lumières des cierges et les volutes d’encens.

Ainsi, tous les sens sont sollicités de même le goût lors de la communion au corps et au sang, donnée sous les 2 espèces : le pain levé (et non azyme) préparé en principe le matin,  et le vin.

Liturgie cosmique à laquelle participent également les anges, Marie la Mère de Dieu et les saints. Les longs offices sont un avant-goût du Royaume où le temps est suspendu ; ils nécessitent une certaine ascèse : dans la préparation : pénitence, jeûne dès minuit, prière, puis à l’église dans l’effort de se tenir debout (attitude de l’homme ressuscité) et attentif.

L’Église Orthodoxe se situe dans la continuité apostolique ininterrompue de l’Église primitive ; de même sa liturgie quasi immuable. De même, son calendrier liturgique demeure essentiellement le calendrier julien.

Une des origines du mot liturgie est « œuvre commune ». Tout sacrement est personnel et communautaire. Pas de liturgie individuelle, ni acte (lecture ou même prière privée) ne s’inscrivant pas dans la prière commune

Comme la messe catholique la liturgie orthodoxe comprend 2 parties : la liturgie de la Parole et celle des fidèles.

Si à la suite du dialogue entre les 2 églises on tend de plus en plus à considérer que la transsubstantiation du pain en corps et du vin en sang du Christ résulte de toute l’action liturgique; jusqu’à la fin du siècle dernier (le XX°), l’Église catholique privilégiait les paroles de la consécration : « Ceci est mon Corps… ». Et l’Église orthodoxe l’épiclèse : prière de l’assemblée au Père, par la bouche du prêtre, afin qu’Il envoie l’Esprit-Saint sur les dons afin qu’ils deviennent le corps et le sang du Christ. Cette théologie sur l’Esprit-Saint qui procède du Père seul et qui accomplit toutes choses étant la différence essentielle entre les 2 églises.

Père  Roland Boivin

29 janvier 2021 |

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