homélie dialoguée du 24 mai (7e dimanche de Pâques)

  • Sachant que l’homme est important aux yeux de Dieu et que Dieu est important pour moi, la vie éternelle ne serait-elle pas l’acceptation d’entrer dans la gloire du Seigneur, de reconnaître que je lui appartiens et de manifester son nom sur terre en reflétant son rayonnement ?

Excellente question ou réflexion, tout est presque dit. Au Cénacle, peu de temps avant sa passion, Jésus se tourne vers son Père pour que la gloire de Dieu soit manifestée, c’est-à-dire à la fois celle de son Père et la sienne. Qu’est-ce que cela veut bien nous dire ?  Jésus entre à l’Ascension dans la gloire du Père et nous laisse entrer dans la gloire avec lui. Mais de quelle gloire parle-t-on ? 

La gloire que Jésus nous invite à poursuivre suppose un véritable renversement des valeurs de notre monde. Notre tentation est grande de confondre la gloire de ce monde et celle de Dieu. L’homme est trop souvent sensible à la puissance, à l’influence, au détriment de la justice et de la vérité. Dans la 2ème lecture, Pierre nous rappelle que la fidélité à l’évangile, même dans la contestation ou voire le péril de sa vie, vaut mieux que tous les honneurs des hommes. Seule cette reconnaissance rend gloire à Dieu.

En fait, dans sa prière, Jésus récapitule d’un regard toute sa vie : « Père je t’ai glorifié sur la terre, j’ai achevé l’œuvre que tu m’as donné de faire, j’ai manifesté ton nom aux hommes que tu m’as donné, je leur ai donné les paroles que tu m’as données » Toute sa vie, Jésus a manifesté le nom de Dieu, il a dévoilé l’être de Dieu à partir de son existence. Il a glorifié son Père en nous faisant connaître son projet par une vie pleinement humaine. Il nous a donné la possibilité de comprendre ce qui le faisait vivre, cette grande humanité qui permet d’entrer dans le mystère de Dieu.

Attention ! La gloire de Jésus passe par la croix. Elle n’est pas déconnectée de notre vie terrestre, elle ne fait pas de nous des illuminés dans les cieux, loin de nos souffrances et des difficultés de la vie. Non, la gloire de Jésus se manifeste et se révèle d’abord sur la terre au milieu de notre humanité. Elle est au cœur de nos souffrances pour les détruire et nous conduire ainsi à la gloire éternelle du Père.

Notre priorité est de porter du fruit en affirmant notre foi en ce Dieu d’amour. Ne pensons pas à la baisse du nombre de fidèles, à l’Eglise qui devrait se réformer, mais plutôt à promouvoir le salut du Père. Comment ? En habitant le silence, en écoutant et intégrant sa parole dans nos cœurs, bien sûr en la mettant en pratique et en se laissant guider par son Esprit. C’est un programme ambitieux mais je vous rappelle que rien n’est impossible à Dieu. Si nous pouvons dire que Jésus est notre gloire, c’est que nous avons compris que nous sommes en lui et qu’il est en nous.

La croix a été le sommet de la gloire de Dieu. Le Père et le Fils ont communié dans un même amour pour le monde, dans un même rayonnement. La mission de Jésus a été de révéler et de sanctifier le nom du Père. La puissance de l’Esprit Saint à la Pentecôte viendra donner la puissance d’amour de la vie trinitaire. Participer à la gloire de Dieu, c’est justement laisser l’Esprit Saint agir en nous en se donnant totalement à la suite de Jésus.

La première lecture se situe après l’ascension de Jésus et il est écrit : « tous d’un même cœur étaient assidus à la prière » Les apôtres se demandent ce que sera demain, même si leur parcours de vie avec Jésus a rempli leur cœur  d’espérance. Ils prient : en effet, la prière est capitale avant de se lancer dans quelconque projet. Elle doit être sincère et consciente, pleinement lucide que nous ne sommes pas seuls, Dieu est avec nous. Après cet abandon dans les bras de Dieu, nous pouvons nous lancer dans la vie. 

La vie éternelle, c’est de te connaître, toi, le vrai Dieu et de connaitre celui que tu as envoyé : Jésus-Christ. Notre mission humaine est de rester un chercheur de Dieu, tout au long de notre vie, jusqu’au jour où nous le verrons face à face. Jésus brûle de nous prendre avec lui, de nous unir à lui, et surtout, que pas un ne soit perdu. Seulement, il ne le fera pas sans notre accord.

Témoigner du Christ ne nécessite pas une éloquence remarquable et entraînante. Il suffit d’être vrai et sincère. L’Esprit Saint nous donnera toujours l’amour pour rayonner de la paix et de la joie du Père qui est en nous. La gloire de Dieu doit éclairer nos visages, nous pourrons ainsi communiquer notre bonne humeur et notre sourire à tous ceux que nous rencontrerons. 

                                                                    Jean – Paul Berthelot, diacre

25 mai 2020 |

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