Homélie du dimanche 11 août 2019

par Jean-Paul Berthelot, diacre

 

Contrairement à notre monde aujourd’hui qui se focalise sur la peur, Jésus nous dit : « Sois sans crainte petit troupeau » Oui, la peur est dans notre vie quotidienne : peur de la solitude, du terrorisme, de perdre son emploi ou peur de la maladie. Même certains chefs d’états utilisent cette peur pour rester au pouvoir : les autorités chinoises démolissent un grand centre bouddhiste au Tibet par peur que de nombreux chinois viennent recevoir un enseignement spirituel et compromettent les dirigeants en place.

Dieu n’est pas de ceux qui utilisent la peur, il nous invite à l’espérance et à l’action. Il est avec nous, il nous rappelle qu’il nous aime. Il est notre berger, plein de tendresse et d’amour pour son peuple. Dieu nous rejoint dans les tempêtes de nos vies pour nous rassurer et nous faire progresser. Le Christ connaît nos limites, nos faiblesses, et il sait que notre société est le plus souvent hostile et indifférente à son égard. Il nous demande de rester fidèle à sa Parole et d’être vigilant à faire grandir l’amour autour de nous. N’hésitons pas à nous ouvrir aux autres quels qu’ils soient car l’amour l’emportera toujours sur la haine.

« Relevez la tête, soyez sans crainte, gardez vos lampes allumées » Notre vie a toujours un sens à partir du moment où Dieu est dans notre cœur. Notre foi nous guide à la manière d’une boussole, elle est notre point d’appui. Voilà pourquoi il est important de témoigner de ce trésor qui nous anime. L’ amour de Dieu nous évite de nous replier sur nous-mêmes, de nous endormir sur nos soucis, et nous invite à aller de l’avant.

Quand le Christ nous demande d’être vigilant, c’est pour garder en nous ce désir d’amour, cette soif de mieux connaître sa Parole, et être plus attentif à la misère de nos frères et sœurs de par le monde. Apprenons à reconnaître les richesses des personnes que nous rencontrons à la manière de Jésus.

La première lecture nous parle du « Salut des justes » C’est de leur fidélité à l’alliance et de leur foi en Dieu qu’il est question. Ce texte est écrit pour des croyants dans le doute car Dieu a fait des merveilles pour les anciens Patriarches (Abraham, Jacob) et en fera encore. Il ne faut jamais perdre de vue le but de la vie.  La joie l’emportera sur la peur et la vie vaincra la mort.

Nos ancêtres sont des symboles forts, des exemples pour nous aujourd’hui. Cette phrase de la lettre aux hébreux est capitale pour notre foi : « La foi est une façon de posséder ce que l’on espère, un moyen de connaître ce que l’on ne voit pas ». Les vraies richesses de notre cœur que nous pouvons accumuler sont l’amour, la paix et la sagesse. Croire signifie s’en remettre à un amour miséricordieux qui toujours, accueille et pardonne, soutient et oriente le sens de son existence.

Tout est néant et perte de temps qui n’est pas consacré à aimer « Où est ton trésor, là aussi sera ton cœur » L’évangile complète celui de la semaine dernière. Oui, détaché des biens et des succès, notre cœur peut trouver son véritable trésor : la paix profonde de qui se sait aimé pour toujours. Dieu seul peut rassasier notre désir. Aimez et ne cessez jamais d’aimer, Dieu lui-même viendra nous combler de son amour. C’est un grand rendez-vous qu’il nous prépare pour l’éternité.

Notre vie ne sera remplie d’amour que si nous nous ressourçons auprès de Celui qui en est la source. N’oublions pas de rester en tenue de service et d’agir pour que notre terre soit la plus belle possible. Construisons un monde de paix, de compréhension, d’attention à l’autre, de partage, de fraternité et d’amour. C’est avec des hommes et des femmes de foi, et avec tous nos talents, que nous rendrons le monde meilleur.

Comme le dit Madeleine Delbrêl (1904-1964) militante sociale dans le monde ouvrier

« Apprenez-nous Seigneur à revêtir chaque jour notre condition humaine,
comme une robe de bal, qui nous fera aimer de vous, tous ses détails comme d’indispensables bijoux.
Faites-nous vivre notre vie,
Non comme un jeu d’échecs où tout est calculé, non comme un match où tout est difficile,
Non comme un théorème qui nous casse la tête, mais comme une fête sans fin où votre rencontre se renouvelle,
comme un bal, comme une danse, entre les bras de votre grâce, dans la musique universelle de l’amour. »

Amen.

14 août 2019 |

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