homélie du dimanche 13 mai 2018

par Jean-Paul BERTHELOT, diacre

 

Dimanche dernier, nous avons écouté attentivement cette hymne à l’amour de St Jean. En Jésus, Dieu a fait battre un cœur d’homme « Comme le Père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimés » Ce Jeudi de l’Ascension, Jésus est monté aux cieux car il sait qu’il n’a plus besoin d’être à nos côtés puisqu’il veut être en nous. Il est notre force pour marcher, il devient notre vie. Il n’a plus à être vu puisqu’il devient notre regard, notre force d’aimer, il est notre parole au plus intime de nous-mêmes oui, nous sommes solidement plantés en terre.

Nous sommes désormais son unique présence auprès de nos frères, c’est pourquoi la première lecture nous montre l’urgence de remplacer Judas ce 12ème apôtre. L’Eglise a son fondement dans le groupe des douze, ceux qui ont accompagné Jésus durant son ministère et ont été témoins de sa résurrection. Exceptionnellement, ce nouvel apôtre sera tiré au sort. Oui, l’Eglise a besoin de témoins pour diffuser cette Bonne Nouvelle du Christ ressuscité ! Il est important dans nos communautés de veiller à trouver des remplaçants pour tous nos postes vacants si je puis dire : catéchistes, pastorale de la santé, liturgie, chants car nous avons toujours le sentiment que tout va bien ; mais hélas, le nombre de personnes diminue et il est bon de discuter comme les apôtres pour voir qui pourrait remplir les missions en déficit ou inexistantes.

Dieu connaît le cœur des hommes et des femmes et il peut nous éclairer car il nous aime comme nous le rappelle la première lettre de St Jean : « Dieu est amour : qui demeure dans l’amour demeure en Dieu et Dieu demeure en lui » Si Dieu est notre ami, nous n’avons plus rien à lui cacher et nous sommes en communion, un peu comme des amoureux. Cela signifie que cet amour divin dont nous bénéficions doit se voir, s’exprimer, un peu à l’image d’une chute d’eau : en arrivant au sol, l’eau s’étale, s’étend, éclabousse et rejaillit. Eh bien nous aussi, en étant tendrement aimés de Dieu, nous devons aimer les autres à notre tour.

Tout ceci est de la gratitude, de la reconnaissance envers ceux que nous rencontrons comme le dit Marcel Proust : « Soyons reconnaissants aux personnes qui nous donnent du bonheur ; elles sont les charmants jardiniers par qui nos âmes sont fleuries » L’homme doit aimer parce que lui-même est aimé. La foi chrétienne n’est pas une lubie, une idéologie, mais un attachement par la foi en la personne de Jésus Christ. Demeurer dans l’amour, c’est d’abord vivre l’amour fraternel et avoir foi en Dieu manifesté parmi nous par le Fils.

Le monde dans l’évangile de Jean désigne le mal : le terrorisme, la violence, l’égoïsme ou celui de l’argent triomphant. Non, Jésus n’est pas de ce monde-là car il s’est incarné pour sauver celui-ci. Nous aussi, si nous vivons de la joie du Christ ressuscité, nous ne sommes pas de ce monde mauvais, mais, nous vivons dans ce monde, c’est pourquoi avec l’aide de Dieu nous devons tout mettre en œuvre pour l’embellir. En effet, ne pas être du monde mais être dans le monde reste valable pour tous les temps. L’Evangile est une force de libération et de changement. Jésus est venu pour rassembler nos différences qui font notre richesse : race, niveau social, choix politique. L’avenir et la joie nous appellent à travailler ensemble, unis au Christ pour le bonheur de tous.

Avec l’aide de Dieu, le mal en nous et autour de nous peut être vaincu. Il n’est pas facile de vivre dans notre monde d’abus, de violences, de mépris pour les plus faibles, mais c’est dans ce monde-là que Dieu a envoyé son fils non pas pour le condamner, mais pour le sauver. Chaque dimanche, nous nous réunissons pour écouter la parole de Dieu et partager la vie du Seigneur. A la fin de L’Eucharistie, nous sommes invités à retourner dans le monde, retrouver nos familles, notre travail, notre milieu de vie où la mission nous attend.

Souvent une question revient dans les conversations : à quoi ça sert d’avoir la foi ? Pour tenter d’y répondre, regardons toutes ces personnes qui sont rayonnantes, qui ont repris goût à la vie grâce à Jésus-Christ. Oui, la foi n’est pas une équation que l’on pose et que l’on va résoudre. Ce serait trop simple. La foi ne se démontre pas, c’est la rencontre de personnes lumineuses à l’image de la citation de Marcel Proust avec les charmants jardiniers par qui nos âmes sont fleuries. La joie de Jésus, celle qu’il nous promet, celle qu’il nous donne c’est d’être aimé, aimé du Père et celle d’aimer nos frères. La joie est le fruit de l’amour, alors annonçons à notre monde d’aujourd’hui cette Bonne Nouvelle.

Amen.

15 mai 2018 |

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