5° dimanche de Carême 2018 — Partage du CCFD-TERRE SOLIDAIRE —

Tout à l’heure, à l’issue des repas solidaires, pendant que les bénévoles du service finissaient la vaisselle, je demandais à un ami quel sens avait pour lui le partage. Il m’a répondu : c’est comme le don du sang, on prend de soi-même pour le faire passer à d’autres ; on prend dans ce qu’il y a de plus vital pour permettre à de la vie de se renforcer, de se développer. Mais on donne sans savoir à qui on ne donne. C’est gratuit, c’est sans avoir d’emprise sur la personne qui reçoit. C’est juste fait pour elle. Parce qu’on croit à la vie.

C’est cela, ce qui se passe avec Jésus.

C’est cela, ce qui se passe quand nous partageons comme aujourd’hui avec un groupe qui aide chaque année quelques centaines d’associations dans le monde, qui les aide à aider, qui les aide à développer une vie toujours fragile, qui aide des milliers de vies à se tonifier et à se renforcer.

Mais si je remonte de bien plus loin que l’espace de tout à l’heure, si je reçois les paroles des prophètes, je m’aperçois que ce sens du développement et du partage a toujours été proclamé les prophètes. Par la bouche de ses porte-parole et par leur façon d’agir, le Dieu de la Bible a toujours voulu faire savoir qu’il désirait des gens vivants et pleinement présents à leur terre, présents à tout ce qui les entoure. Comme on disait jadis, le Seigneur Dieu st un « partageux ».

Il nous a confié la terre entière. Il nous confie d’être les bons bergers et les gardiens les uns des autres.

Et de fait, lui aussi, le Seigneur Dieu avait commencé en exprimant cela par le signe du don du sang, du sang partagé, et offert en prière. Puis, il a juste gardé un mot-clé, son H.-Tag pour communiquer avec tous : le mot d’Alliance.

Du coup, Dieu s’était manifesté donneur universel. Et le don de la vie était devenu un partage lui aussi universel. Vrai pour tout être humain et vrai pour l’entièreté des êtres humains. Le partage de Dieu a été proposé à chacun des milliards et les milliards d’êtres humains, mais aussi à chacun personnellement, pour lui-même, avec tout ce qu’il est, et avec tout ce qu’il peut devenir.

Le partage à la manière de Dieu est devenu le bien commun de toutes les personnes qui pouvaient se brancher sur d’autres personnes. Partir de l’intérieur d’elles-mêmes pour aller au plus profond d’autrui. Et recevoir pareillement leur liberté parce qu’autrui donne du fond de son cœur. Le partage et l’alliance à la mode de Dieu sont la seule façon d’être possible, d’un être intelligent et libre. C’est la circulation du respect mutuel. C’est l’absence de peur. C’est le dépassement et déjà la résurrection commencée.

Pour continuer à recevoir le partage de mes amis, je me permets de reprendre ce que l’équipe du CCFD-Terre Solidaire de St Joseph a proposé tout dernièrement à la prière des 24 heures pour le Seigneur, sur les traces du Pape François

On y rappelait l’attitude de Jésus et de tout chrétien pour vivre une rencontre :

D’abord vivre  le pas à pas du chemin qui ouvre à l’inconnu. Prendre le risque de se laisser toucher par son humanité. C’est sa différence qui fait qu’il est humain, comme c’est ma différence qui me fait exister.

  • Donc : tisser une alliance ensemble. Être témoins efficaces que nous croyons à une rencontre solide, bonne, durable, essentielle. Donner la preuve ainsi qu’une confiance existe, plus forte que nos égoïsmes. Au-delà de nos morts.

Pas après pas, jour après jour, presque de façon invisible, quelque chose germe et grandit.

Ce n’est pas par hasard, et j’en finirai par là, que l’Évangile proclamé à l’instant, où Jésus dit sa conviction d’être un grain de blé enfoui dans le sol, l’Évangile du grain de blé qui meurt pour donner beaucoup de fruit, ce n’est pas par hasard, donc, que l’Évangile avait commencé par une rencontre de Jésus avec deux personnages étrangers à son pays. Le H-Tag de Jésus : rencontrer, communier…

Et ces touristes grecs lui ont fait comprendre que dans le silence de sa vie, dans son apparente infécondité, dans son humilité, dans sa disparition même et la douleur de  sa solitude, se jouait la vie du monde entier.

Qu’il en soit ainsi pour nous !

Amen

père dominique nicolas

18 mars 2018 |

Les commentaires sont fermés.