1° Dimanche de Carême 2018

Noé 2° lettre de Pierre   évangile de Marc: Jésus au désert

1° dimanche de Carême 2018

 

Nous avons une grande chance aujourd’hui,

D’abord, nous pouvons nous placer dans ce « frères bien-aimés »b de saint Pierre : nous ne garderions que cela en tête, cela suffirait pour entrer dans la
Pâque.

Et puis, —nos lectures de Bible sont une vraie bande dessinée

Commençons par l’histoire de Noé. C’est la plus  spectaculaire, même si l’Évangile  sera fort lui aussi.

La Bible a puisé cette histoire de noyade généralisée  dans les mythes de son époque. Et ce qui est passionnant, c’est de voir ce qu’elle en a fait. Elle les prend et les détourne, ici, en ly mettant deux modifications de taille. Nous allons apprendre comment on se situe dans la culture de son temps, quand on est un croyant, comment on la convertit de l’intérieur  :

 

À Babylone, on racontait que les dieux avaient besoin d’entretenir leur divinité avec un breuvage spécial,  style  potion magique qu’ils  se faisaient élaborer par les petits êtres humains fabriqués tout exprès pour leur servir d’esclaves et qu’ils n’aient pas à  se fatiguer.

Mais le problème  avec les humains,  chacun le ait, c’est qu’ils  remuent et troublent la sieste des Dieux. ..

Donc, le plus simple est de les supprimer.

À l’inverse, l’auteur de la Bible signale combien le Seigneur  Dieu est scandalisé par l’injustice  et la violence de la terre. Pour lui, c’est la violence qu’il faut éliminer, pas les gens.

Comme dira le livre de la Sagesse : « Dieu n’a mépris d’aucune créature. Il ne peut détester personne, ni lui garder rancune. »

Et c ‘est alors la 2° grande différence : le Seigneur, de façon très écologique, demande à Noé –dont le nom signifie « calme », « repos »–  de prendre dans son bateau toutes les espèces d’animaux, les sympathiques et les pas sympathiques ; celles que « moi, j’aime » et celles que « moi, je n’aime pas« . Parce qu’il ne s’agit pas de moi et de mon opinion, mais de sauver la vie. Toute la vie. Parce que le Seigneur Dieu aime totalement, sans exclusive ; et qu’il nous demande d’aimer à fond.

Il faut que cette façon de respecter tout soit notre premier effort de carême.

Alors, l’Eternel Dieu met un arc-en-ciel dans la pluie. Chatoiement de toutes les couleurs entre lesquelles on ne peut tailler, ni faire passer un cordeau. Toutes les couleurs, ensemble, côte à côte, qui traversent la grosse pluie catastrophique… le drame de ces inondations, devenu support de la lumière, tout pénétré par elle … la lumière immatérielle qui reçoit corps et s’incarne dans les pleurs …

Puis, l’évangile avec ces « tentations de Jésus »… dont Marc ne dit rien, lui, à la différence de Matthieu ou de Luc.  L’image est fidèle au mythe de Noé : Jésus  est avec les bêtes sauvages et les anges, réconciliateur, passerelle ou pont avec les bons et avec les mauvais, ceux qu’on aime et ceux qu’on n’aime pas. Jésus ne choisit pas. Mais il invite à choisir  autrement. Il appelle pour que l’on décide, de l’intérieur de la liberté Pour que nous choisissions.

Ce pourrait bien être notre 2° effort de carême : n’avoir peur de rien. Y aller franchement. Nous jeter à l’eau comme lui. Plonger dans  l’océan de la vie– de sa vie. Effort de lui faire confiance, de le laisser agir, lui.

Comme disait  Pierre à l’instant : se plonger en Christ est un engagement venu du plus  profond de nous-mêmes pour rejoindre le plus profond de Dieu.

Dompter nos bêtes sauvages et laisser les Anges de Dieu venir à nous. Donc laisser le Seigneur agir lui-même. Montrer sa tendresse pour les « petits enfa

nts » que nous sommes …

C’est Dieu qui va nous nourrir ; c’est lui qui nous protège et nous secourt. C’est lui, c’est lui, c’est lui  –et personne d’autre : pas même nous, malgré nos illusions orgueilleuses de toujours tout faire, tout seuls, à notre idée, et par nous-mêmes.

Comme pour les mythes de Babylone, tout l’humain de notre histoire reste identique. C’est bien en nous que le Seigneur puise. Mais tout est retourné et transfiguré.

Le voulons- nous ? Voulons-nous plonger en Christ, –ou plutôt qu’il s’immerge en nous ?

Sommes-nous d’accord avec notre baptême ? Voulons-nous bien avoir été baptisés ?

 

père dominique nicolas

 

 

 

17 février 2018 |

Les commentaires sont fermés.