Seul choisir le CHRIST – JESUS … en la fête du Christ-Roi

Il n’est que de Jésus

Juste, d’abord, sur cette finale de l’Évangile : si je peux me le permettre, je ne crois pas que la seconde catégorie des individus rencontrés par Jésus soient vraiment plus méchants que les autres. Rien ne le dit. Seulement, ils n’avaient rien vu, ils n’avaient pas fait attention à ce qu’ils auraient pu voir…

Leur attitude, je la résumerais bien en une expression : ils vivent la banalité, le  « ce n’est que ça » : Ce n’est qu’un chômeur,  qu‘un qui profite de la situation pour toucher des allocations … Ce n’est que mon mari, ce n’est qu’un vieux, ce n’est qu’un enfant, ce n’est encore qu’une femme au volant… C’est juste quelqu’un qui personne ne parle…pourquoi lui parlerais-je, moi ?

…  La phrase qui réduit,– combien de fois la pratiquons nous !

… La phrase qui tue…

Et puis, aussi, je me permets de signaler que ce chapitre 25 de Mathieu avec les trois paraboles des jeunes filles prévoyantes ou imprévoyantes, des trois chargés de confiance dignes de leur mission, ou pas, puis de ce « jugement dernier », c’est le dernier des enseignements de Jésus avant que l’Évangile ne passe au récit du procès, de la condamnation et de la résurrection de Jésus. Ce sont les paroles-testament de Jésus avant qu’il ne passe au Père.

… lui à qui l’on portera du vinaigre quand il aura soif, lui dont on tirera au sort les vêtements … Ici, il anticipe sur ce qu’il vivra ; il connaît jusqu’au bout la condition des hommes méprisés … Lui, Jésus  tout identifié à nous

Alors, ce que je voudrais dire en ce jour de fête tient en une phrase autre : il n’y a que Jésus, le Christ de Dieu, qui soit vraiment intéressant. Et il n’y a que sa manière d’être.

Des livres qui parlent de divinité et du bonheur, il y en a dans tous les rayons des librairies et des supermarchés. Et ils  se vendent bien. Mais Jésus, lui, n’a jamais fait fortune en disant « bienheureux, vous les pauvres »… « En route, vous que le Père attend »… Et il parle tellement peu de manière abstraite de son Dieu !… il donne tellement peu d’enseignements !… C’ est un Maître tellement peu doctrinaire l !

Des gros bras qui montrent leurs muscles de bagarreurs, il y en a plein les films et les séries télé. Et nous aimons cela ! Mais Jésus, lui, calme le jeu… Il dit « range ton épée dans son fourreau»; il dit « Mon Père n’enverra jamais une armée d’anges combattre pour nous « . Ce n’était pas l’attitude de ces boucs trop violents.

La mode est aux algorithmes et aux calculs compliqués. Cela est bien, mais Jésus,  comme disent les humoristes, par le seul effet d’un regard de bénédiction, fait la multiplication d’un petit pain venu d’un jeune garçon pauvre ; et en matière de soustraction, il ne connaît que d’effacer les péchés…

Oui, tellement de gens veulent se faire remarquer, alors que Jésus passe son temps à disparaître, à se fondre dans la foule, se fondre dans l’histoire, se fondre dans la nuit pour rejoindre l’essentiel…

Jésus est toujours du côté de ceux que l’on ne remarque pas. Il est avec les anonymes, il est avec ceux que l’on méprise. À chaque fois qu’il les rencontre, c’est eux qu’il écoute, c’est eux qu’il interroge et sur qui il se guide pour agir. C’est à eux qu’il accorde valeur et importance. C’est à eux qu’il se consacre, à eux,  personnellement,  et à eux dans leur environnement, qu’il accorde existence et dignité unique.

Celui qui donne à Jésus de savoir écouter et regarder, entendre et voir, c’est ce Dieu invisible qu’il rencontre dans le silence et la solitude. Ce Dieu qui n’a de nom nulle part, ou trop de noms, et que lui appelle son Père, tout simplement. Son Père et notre Père.

Jésus se risque à la rencontre des hommes parce qu’il se risque dans la nuit et dans l’inconnu. Il se risque à n’avoir pas peur. Il n’a pas peur du Satan au désert ; il n’a pas peur du roi Hérode — qu’il nomme un renard, ni des chefs de son pays — qu’il appelle des cercueils relookés.

Jésus prend racine dans cette éternité qui était là avant que quelque chose n’ait commencé pour que tout puisse être. Il a comme horizon l’accomplissement définitif de chaque chose et de chacun. Son but ultime est  » la vie, la vie en plénitude« .

Juste avant que lui-même ne se laisse prendre la vie par les gens établis, il avait affronté la mort d’un ami, son ami Lazare. Devant le tombeau il avait pleuré, puis il a dit : « Lazare viens dehors ». Et Lazare est sorti de l’enfermement de la mort. Puis Jésus a dit à son entourage :  » Déliez-le ». Et Lazare, et Marie, et Marthe, avec leurs amis, ont invité Jésus à un festin de vie.

Il restera à Jésus, le jour de la croix, à délier le bandit qui se reconnaît vrai truand et ose le lui dire. Conversion à la vérité et la justice. Clarté semblable à la clarté de Jésus.

Il reste à Jésus à nous prendre avec lui et nous délier de nos prisons. Ce qu’il a fait pour le bandit, il le fera pour nous !

Il nous suffit, à nous, de lui parler en toute clarté et d’être « rendus libres par la vérité ».

« Le dernier adversaire, dira saint Paul, il l’aura vaincu ».

père dominique nicolas

3 décembre 2017 |

Les commentaires sont fermés.