par le père Denis ERAZMUS
« Debout, Jérusalem, resplendis ! Elle est venue ta lumière et la gloire du Seigneur s’est levée sur toi, sur toi elle apparaît » dit le prophète Isaïe, quelques siècles avant la venue de Jésus.
Cette parole inspirée par Dieu peut aussi s’adresser aux Mages, venus d’Orient, et qui ont suivi un astre de lumière, l’étoile qui les a conduits, mystérieusement, au berceau de l’Enfant Jésus, qu’ils appellent déjà « le roi des Juifs », sans doute en raison d’une révélation qu’ils ont reçue de la part de Dieu. C’est pourquoi, animés par cette quête de voir le Messie qui venait de naître au loin, en terre d’Israël, ils se sont mis debout et sont partis de chez eux, à la lumière de l’étoile qu’ils ont suivi, avec obéissance, confiance et grande joie pour se mettre en route et vivre une sorte de pèlerinage dont le but est d’adorer le nouveau-né. Nous ne pouvons pas expliquer la démarche des Mages ; nous ne pouvons que les accompagner, ou plutôt les suivre dans leur démarche spirituelle qui les conduit à Dieu, visitant notre monde et notre humanité dans la venue de l’Enfant Jésus parmi nous, et qu’ils veulent adorer et honorer par leurs présents : de l’or, signe de royauté, de l’encens qui caractérise la prière et la dignité de Celui à qui on l’offre, et
de la myrrhe, parfum annonciateur du futur ensevelissement de Jésus.
Et pour nous, quelle est l’étoile qui nous guide sur le chemin de notre vie et de 
notre vie d’enfant de Dieu ? Sommes-nous prêts à cheminer vers Jésus, qui se présente comme « lumière du monde et lumière des hommes » ? Sommes-nous décidés à l’honorer de notre présence, à lui accorder notre foi pour recevoir cette promesse de la vie éternelle ? Et demandons-nous : que sommes-nous prêts à Lui offrir comme cadeau, ou que sommes-nous prêts à lui offrir de ce que nous vivons, pour qu’Il le transforme et le fasse fructifier par le don de l’Esprit Saint en vue du bien pour nos frères ?
Et puis, nous aussi, comme les Mages, nous pouvons interroger notre entourage sur Dieu que nous cherchons et qui nous appelle à Lui, et demander aux autres : où donc est Dieu, en ces jours marqués par tant de problèmes, de crises, de violences, de ténèbres, d’égoïsme, de suspicions, de mensonges… ? Nous voyons bien, et nous entendons que la présence de Dieu dans notre monde ne va pas de soi, qu’elle ne semble pas manifeste ni repérable, qu’elle demeure un mystère, tant pour nous, chrétiens et autres croyants, que pour les non croyants. Pour découvrir la Présence de Dieu parmi nous, pour la voir, la sentir et pour l’accueillir, il nous faut discerner les signes que Dieu en donne, comme ne cesse de le dire le pape François, dans les événements de notre vie et du monde actuel, dans les témoignages de ses fidèles, et plus encore dans le don de sa grâce qui s’offre à tous pour éclairer, pour guider et former dans la foi en Lui, comme Paul
l’écrit aux Éphésiens. Ce mystère divin, descendu du ciel, se dévoile dans la naissance de l’Enfant Jésus, fils de Marie quant à son humanité, Fils de Dieu quant à sa divinité et à son origine divine. Ce mystère de Dieu vient révéler aux hommes une Promesse unique, extraordinaire, relatée par l’Évangile qu’incarne Jésus de Nazareth, et dont parle l’apôtre Paul.
Et nous, comme les Mages, nous sommes invités à nous lever, à sortir de chez-nous pour partir, parfois loin de nos habitudes ou de ce qui nous est familier, sur la route qui mène au Dieu Tout-puissant qui se manifeste dans l’humilité, la petitesse et la fragilité de l’Enfant Jésus, porté par l’amour de Marie et de Joseph, ce couple de croyants et serviteurs de la grâce divine qu’ils ont accueillie dans la foi. Et nous, chaque fois que nous vivons l’eucharistie en communauté, nous sommes sortis de chez-nous, de notre quotidien, pour venir nous plonger dans le mystère de Dieu qui se donne en paroles et en nourriture de vie éternelle. La lumière du cierge pascal nous dit que le Christ ressuscité a vaincu les ténèbres de la mort dans la lumière de sa propre résurrection dans laquelle Il veut nous entraîner, à sa suite.
Comme les Mages, marchons donc le cœur joyeux et adorons en vérité Dieu qui se donne à connaître en nous confiant son propre Fils, Jésus né de Marie aux côtés de Joseph son époux pour L’accueillir et Le porter aux autres…