Homélie du dimanche 29 novembre 2015, Ier dimanche de l’avent.

Nous voici donc arrivés au temps de l’avent, ce temps de préparation à la venue du Seigneur. La question qui se pose à nous est celle de savoir comment vivre pleinement cette fête du don de Dieu aux hommes, cette fête du don de son fils unique. Acclimatés à cette présence de Dieu à nos côtés par la venue de Jésus Christ dans notre vie, nous pouvons très facilement oublier le côté extra-ordinaire, c’est-à-dire hors de l’ordinaire, de cette venue du Christ. Et cette venue du Christ est doublement extraordinaire : elle sort de l’ordinaire parce que le Christ prend chair, délicatement, en Marie en rompant les règles naturelles de la vie ; mais elle sort aussi de l’ordinaire parce que, bien que Fils de Dieu, il prend ainsi chair en Marie sans fanfare ni trompette en s’inscrivant dans le temps des hommes, à un moment particulier et à un endroit particulier. Le Christ prend place dans les événements du monde, dans l’histoire du monde, dans l’histoire des hommes. Le temps de l’avent est donc le temps de cette redécouverte de la venue du Christ dans notre monde et du côté extraordinaire de cette venue.

Mais ce temps de l’avent n’est pas non plus que cela. Il est aussi réactivation d’une attente, car nous sommes en chemin et attendons la résurrection ; il est construction d’une disposition, car pour suivre ce chemin vers la résurrection il faut que nous organisions notre vie ; et il est, enfin, rappel d’une espérance, car cette résurrection nous est bel et bien promise. Et c’est ce que nous disent précisément les textes de ce jour.

Nous parlent-ils de Noël ? Non ! Ou du moins, pas directement. Et pourtant ils nous parlent bien de la venue du Seigneur. Mais la venue dont il est question dans l’évangile de Luc est la seconde venue du Seigneur, celle de la fin temps, cette venue que l’on appelle la parousie. Finalement, pendant ce temps de l’avent, en nous acheminant vers Noël, nous faisons mémoire de la première venue du Seigneur mais nous restons en même temps tendus vers la deuxième venue du Seigneur qui n’est pas encore arrivée et à laquelle nous devons nous préparer en pleine confiance. Nous sommes donc dans un entre-deux, entre un temps déjà réalisé dans l’histoire, Noël, et un autre temps qui, lui, n’est pas encore arrivé, la parousie. A travers cette période de l’avent, qui marque le temps où le Fils de Dieu prend chair en la vierge Marie, nous nous rappelons que nous sommes toujours en attente de la deuxième venue du Seigneur, nous nous souvenons que nous sommes en chemin.

Le texte de l’évangile de Luc que nous venons de lire n’est pas un texte facile pour nous peuple de paix, qui vivons aujourd’hui dans une certaine sécurité matérielle. Il est plein de fracas et de déchirements :

« Sur terre, les nations seront affolées et désemparées par le fracas de la mer et des flots. Les hommes mourront de peur dans l’attente de ce qui doit arriver au monde, car les puissances des cieux seront ébranlées. »

Ce n’est pas un temps de joie et de paix qui est décrit là mais un temps de profondes épreuves. Pour les peuples déchirés par la guerre il sonne autrement, et peut-être qu’après les événements meurtriers de Paris de ces derniers jours ils nous touchent aussi, ici, différemment…

L’évangile n’est pas une histoire à l’eau de rose, où les choses sont enjolivées. Bien au contraire, ces choses nous sont dites en vérité pour que nous puissions librement, en connaissance de cause, nous disposer, pour que nous puissions nous préparer et ne pas nous laisser embarquer par le cours d’une vie trop molle ou le cours d’une vie trop dure. Ces choses nous sont dites pour que nous ne désespérions pas, pour que nous n’abandonnions pas en chemin, pour que nous ne soyons pas disloqués par les événements dramatiques ou, tout simplement, pour que nous ne soyons pas égarés par les « soucis de la vie », ces soucis sur lesquels nous pouvons concentrer toute notre attention en oubliant de vivre l’essentiel.

Les textes de ce jour nous disent qu’il nous faut savoir et pouvoir traverser les épreuves, c’est-à-dire qu’il nous faut savoir attendre en restant des hommes de vie, pour ensuite profiter pleinement du règne de Dieu, pour être des hommes qui se relèvent en déchargeant le fardeau de leurs épaules. Nous sommes appelés à être des hommes debout, des hommes droits et libres. Dieu nous désire ainsi. Le prophète Jérémie, à une période où son peuple subit les assauts militaires de ses voisins, montre vers quoi son peuple doit être tendu, vers l’espérance de ce temps qu’il annonce où « Jérusalem habitera en sécurité ».

Attendre ce n’est donc pas être passif, mais c’est se préparer, se disposer pleinement à un événement futur en organisant sa vie, son temps et son attention vers ce qui compte réellement. Nous le savons bien, nous parents, comment ce temps de l’attente de l’enfant à naître nous amène à réévaluer ce qui compte ou ne compte pas. Nous modifions nos activités, nous réaménageons non seulement l’intérieur de nos maisons mais aussi nos façons d’être. Et combien plus encore vous les mères, vivez-vous avec une intensité exceptionnelle ce temps de croissance en vous de l’enfant à naître. Votre rythme se ralentit, votre sensibilité se modifie et votre corps s’arrondit. Au plus profond de vous vous êtes transformées et votre vie s’organise autour de la naissance à venir. Et c’est à ce temps de maturation que nous appelle aussi ce temps de montée vers Noël. Un temps qui prend son temps, puisque les choses ne peuvent se faire instantanément. Noël n’est pas que le jour de Noël, mais c’est tout le cheminement qui permet d’arriver à ce jour.

Tout se joue donc au plus profond de notre être. Avez-vous remarqué comment Paul et Luc se réfèrent dans les textes que nous venons de lire à ce qui se passe dans notre cœur, c’est-à-dire à ce qui se passe dans le plus profond de notre être ? Ils parlent d’un travail à faire. Pour Paul, il s’agit « d’affermir notre cœur », et pour Luc, d’éviter que « notre cœur s’alourdisse ». Comme nous le disent Paul et Luc, nous affermissons notre cœur en ayant un amour débordant et intense les uns envers les autres, et nous gardons un cœur léger en restant unis à Dieu par la prière. Si la bible ne nous cache rien sur la désolation, elle nous dit tout autant, en vérité, cette immense espérance : Dieu nous sauve.

Par ce temps de l’avent, mettons-nous donc en route pour nous rappeler l’événement extraordinaire de l’incarnation du Fils de Dieu, mettons-nous en route pour cheminer dans l’espérance du salut que nous promet Dieu et mettons-nous en route pour vivre pleinement cette attente de la venue de notre sauveur. Avec cette entrée dans l’avent, c’est une nouvelle année liturgique qui commence centrée, comme notre Pape François l’a voulue, sur la miséricorde. C’est par la miséricorde dont Dieu témoigne envers nous et dont nous témoignons les uns envers les autres que nous sommes un peuple en marche vers le salut. Et c’est par le souci commun que nous portons envers les plus pauvres, envers la vie et envers la création, comme nous le rappelle encore le Pape François, que nous formons un peuple. L’année liturgique s’ouvre au même moment que le rassemblement à Paris des chefs de gouvernement pour lutter contre le réchauffement climatique. Serait-ce un bon signe des temps ?

Amen.

Claude Compagnone, Diacre

30 novembre 2015 |

13 Novembre à Paris — ensemble, prions

nous sommes tous Paris

comme nous sommes tous Beyrouth et Kaboul et Homs
mais aussi Kobané  et Sinjar

et    jurons   d’être #ouvretaporte

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C’est une terrible scène d’horreur qui vient de toucher dans leur vie, leur chair,leur cœur,  des personnes qui sont nos proches, nos voisins.

Seigneur nous te confions toutes ces personnes tombées, blessées dans leur chair ou dans leur cœur.

Garde-nous de tout jugement, mais ouvre nos cœurs aux appels de tous nos frères.

Prions aussi pour ces hommes tellement dévoyés qu’ils ne voient pas le mal qu’ils font.

ensemble, prions.

Ce sont des milliers de personnes à travers le monde qui vivent de tels drames.

Ils sont nombreux sur les routes à la recherche d’un lieu où trouver la sécurité, la paix .

Ouvre le cœur, l’intelligence, l’esprit de clairvoyance et de courage de tous nos responsables  politiques, pour construire ensemble un chemin de paix.

ensemble, prions.

14 novembre 2015 |

ÉVÉNEMENTS CULTURELS AUTOUR DE SAINT-JOSEPH

Dimanche 15 Novembre 2015   17h

Conférence-Concert de l’Ensemble Orchestral :

Debussy? Un jeu d’enfant ! Prélude à l’après-midi d’un faune
http://www.ensembleorchestraldedijon.com/presentation

  • 22 11 2015 : pour la Ste Cécile, les jeunes de ZIG-ZAG (ex-Ensemble Universitaire) qui répètent eux aussi dans la « Salle des Grands Espaces » de St Joseph, joueront au Grand Théâtre
  • http://www.ciezigzag.fr/

6  Décembre  2015 :  17h spectacle « Mettons les voiles » (invitation au voyage à travers des chants du monde entier en petits chœurs ou ensemble)  au bénéfice du Téléthon avec le Lion’s Club Dijon Marie de Bourgogne.

  • L’ensemble vocal « Mozaïque » de Dijon (groupe de 13 choristes)

Soutien de Liaison Art Bourgogne et de la Cité de la Voix de Vézelay

  • 12 Décembre 2015 : Quintegr’al   Brass Band : quintette de cuivres : musique baroque et contemporaine
  • http://www.quintegral.fr/
  • 18 décembre à 20h
  • concert de musique sacrée proposé par un chœur et un ensemble instrumental du Conservatoire à Rayonnement Régional.

Mais aussi :

15 11 2015 : 14ème Opération Petits Déjeuners de Trisomie 21

du 28 11 2015 au 06 12 2015 : vente  « Artisans du Monde » au Cellier de Clairvaux

exposition au profit de l’Association Alzheimer à l’Hôtel de Voguë (dates à préciser)

En Décembre : les solidarités toujours à naître  … une humanité toujours à naître …

Weekend des 12-13 décembre : l’AED (Aide à l’Église en Détresse)

Des conférences sur Mère Térésa, la Loi Léonetti, les droits de l’homme en Amérique latine, par une étudiante mexicaine thésarde à Dijon.

10 novembre 2015 |

TOUSSAINT 2015

Homélie du 1er novembre 2015, Claude Compagnone

De quoi est-il question dans les trois textes du nouveau testament que nous venons de lire en ce jour de la fête de tous les saints ? De la façon d’être enfants de Dieu, c’est-à-dire de la façon d’être tous des saints ! Car être saint n’est pas réservé à quelques personnages fameux et disparus. Être saint, c’est être enfant de Dieu.  Et être enfant de Dieu, c’est être pur, de cette pureté dont nous parlent les trois textes : si nous fondons notre espérance sur le fait que nous serons semblables au Fils de l’homme, nous nous rendons purs.

La lettre de Jean nous l’affirme avec force : « Bien aimés, dès maintenant vous êtes enfants de Dieu ». Ce « dès maintenant » signifie que nous ne sommes pas, comme on pourrait le croire, dans une pure promesse, dans un « tu verras, plus tard, quand les choses s’arrangeront, quand elles seront autrement ». Non ! cette relation à Dieu, d’enfant à père et de père à enfant, est bien déjà-là dans notre vie de chrétiens. Elle est là, aujourd’hui, dans toutes ses marques et tous ses fruits. Elle est le centre de cette vie.

Pour autant, et nous le voyons bien dans les béatitudes, il ne suffit pas que Dieu nous ait engendrés pour que nous soyons pleinement ses enfants. Nous le savons bien nous, pères de famille, que notre paternité est loin de tenir à la seule procréation. Ce serait un peu facile. La paternité est un long chemin de présence et d’attention, de soins et d’amour, parfois aussi de soucis et d’inquiétude, de tensions et de conflits. Peut-être de manière encore plus marquée que la maternité, qui, elle, s’est nourrie de cette grande proximité des 9 mois de l’enfantement, faite de tendresse et d’attention. Être père ou mère, c’est donner de soi-même de manière toujours renouvelée, pour être tout simplement là, avec ses enfants et se régaler de leur vie.

Et c’est par ce cheminement que nous offrons à nos enfants notre pleine adoption. Nous les avons conçus, mais nous leur montrons constamment et de manière toujours répétée que nous les adoptons. Et nous ne sommes pleinement père que lorsque, de leur côté, nos enfants nous adoptent. Ils s’engagent eux-aussi dans cette relation offerte. Et quand elle n’est pas offerte, ils la demandent car ils ont soif de la relation à l’autre et savent qu’elle les nourrit en tant qu’homme. Nos enfants nous constituent donc en tant que père. Oui ! ils nous constituent comme père : ce n’est pas nous qui le décidons, qui le décrétons. Ils font de nous des pères par leur attention et leur présence, par le lien qu’ils tissent.

Que nous disent alors les béatitudes à ce sujet ? Tout d’abord l’attention que Dieu le Père nous porte. On n’y prête plus garde en lisant les textes, mais ces paroles elles sont bien portées par quelqu’un, elles ne tombent pas du ciel comme ça. Elles prennent vie dans la bouche du Christ qui nous dit ainsi l’adoption de Dieu pour nous, c’est-à-dire sa présence et son attention, le soin et l’amour qu’il nous porte. Dieu nous offre ainsi, par les paroles de son fils, sa pleine adoption. A nous de l’accepter et de la vivre, à nous de laisser la grâce du baptême se déployer en nous. Comment ? C’est ce que nous disent les béatitudes, cette magnifique bénédiction véritable condensé des psaumes. Elles nous le disent de manière à la fois très percutante et un peu énigmatique.

En effet, ces béatitudes, ne sont-elles pas complètement contradictoires ? D’un côté, elles nous appellent à la joie dans le verset « soyez dans la joie et l’allégresse » qui les conclut ; de l’autre, elles nous demandent pauvreté, affliction, persécution. Peut-on être à la fois l’un et l’autre ? Si ce qui compte est de rencontrer Dieu, de s’appuyer chaque jour sur lui et de faire le bien autour de nous, alors la réponse est oui, nous pouvons faire l’un et l’autre. Car ce qui est recherchée n’est pas la pauvreté en soi, ni l’affliction en soi, pas plus que la persécution en soi. Ce qui est recherché, c’est d’être pleinement enfant de Dieu, en relation avec le Père et avec nos frères. Ce qui est recherché, c’est notre adoption par Dieu et notre adoption de Dieu.

Et cette adoption passe par une façon d’être et par une façon d’agir pour nous rendre disponible. Elle passe par notre pauvreté d’esprit, qui nous dit que nous ne pouvons pas grand-chose par nous-mêmes ; par notre douceur qui nous rend attentif aux autres et ouvert au souffle de l’esprit ; par notre pureté de cœur, qui enlève tous les mauvais calculs, les jugements implacables sur nous-mêmes et sur les autres. Cette adoption passe par ce souci de l’autre qui vise à lui permettre d’avoir une vie pleine et entière, dans la paix, la justice et le pardon, une vie qui puisse lui permettre de vivre, lui aussi, cette adoption de Dieu. Pour connaître Dieu nous devons en passer par-là, nous devons être attentifs à la parole des plus pauvres qui nous disent qui est Dieu. Nous sommes donc dans les béatitudes plongés dans notre relation à Dieu, à nous-mêmes et aux autres. Nous apparaissons pleinement comme des êtres de relations.

Comme le dit Saint Jean, « ce que nous serons demain, nous ne le savons pas encore clairement ». Nous ferons partie de cette multitude dont parle l’apocalypse. Mais ce que nous savons dès aujourd’hui, c’est que nous sommes enfants de Dieu et que Dieu nous offre son adoption et que nous pouvons, en retour, lui offrir la nôtre. Nous pouvons être des saints : heureux de vivre proche de Dieu.

Amen

1° homélie de Claude COMPAGNONE, au lendemain de son ordination diaconale

4 novembre 2015 |

Samedi 31 octobre : Claude COMPAGNONE ordonné diacre

C’est ce samedi 31 octobre que monsieur Claude Compagnone sera ordonné diacre permanent pour le diocèse de Dijon. La messe sera présidée par Mgr Minnerath, à 18h en l’église Saint-Joseph de Dijon.

Présentation de l’ordinand.

Claude, pourriez-vous vous présenter ?

Je suis marié avec Isabelle et nous avons quatre enfants. Ces derniers, âgés de 18 à 24 ans, poursuivent leurs études dans l’enseignement supérieur à Paris, Rennes, Lyon et Clermont-Ferrand. Mon épouse, Isabelle, travaille au Conseil Régional de Bourgogne. Professeur de sociologie dans l’enseignement supérieur agronomique, j’enseigne la sociologie des organisations, de l’entreprise, de l’innovation et du conseil en agriculture au sein d’AgroSup Dijon. Mes recherches portent sur le changement en agriculture pour la mise en œuvre de pratiques respectueuses de l’environnement et sur le conseil agricole.

Qu’est-ce qui vous a conduit à la préparation du diaconat ?

La question du diaconat était très flottante dans mon esprit avant d’être appelé. Je trouvais très beau que des hommes mariés et en activité puissent s’engager dans l’Église, qu’ils puissent être témoins de la présence au monde de l’Église, dans leurs lieux de vie ordinaires, familiaux et professionnels, et qu’ils puissent porter les soucis de ce monde dans l’Église. La dimension du service me touchait particulièrement. J’ai toujours été investi, comme Isabelle mon épouse, dans des activités, pas seulement d’Église, mais des activités de « travail spirituel », que ce soit à travers l’encadrement du  scoutisme ou de groupes d’aumônerie, la participation à des groupes de prière et de partage, un engagement auprès du quart-monde, une présence dans des lieux d’Église franciscains ou ignaciens. Quand j’ai été appelé, ces questions flottantes vis-à-vis du diaconat se sont cristallisées et nous en avons discuté avec Isabelle et les enfants. C’est une période où nous sentions avec Isabelle la nécessité de nous engager plus fortement dans l’expression de notre foi en Jésus Christ.  S’il a fallu découvrir un peu mieux ce que pouvait être cet engagement, nous nous sommes laissés conduire sur ce chemin.

Comment s’est passée cette préparation au diaconat ? Quelles en ont été les étapes ?

La préparation au diaconat a pris différentes formes. Il y a tout d’abord eu le temps indispensable du discernement. Pendant une année, j’ai rencontré à différentes reprises, le père Bernard Card, alors responsable diocésain du diaconat, et Gaby Roy, diacre en charge, avec son épouse Marie-Hélène, de la formation des candidats au diaconat. Ce temps m’a permis de voir ce que pouvait être un diacre et ce qui était attendu de lui. Ensuite, durant une autre année se sont déroulées  des rencontres entre Marie-Hélène et Gaby et Isabelle et moi-même. Les questions du diaconat dans la famille et de la place de la femme dont l’époux est diacre ont pu, plus particulièrement, être abordées.

Puis la formation théologique a commencé pour une durée de quatre ans au rythme de trois week-ends et d’une semaine de formation complète par an. Cette formation  de bonne qualité se déroule au niveau provincial. Nous nous retrouvions avec des candidats au diaconat et leurs épouses des quatre diocèses de la région Bourgogne. Des amitiés se sont ainsi liées. Mais des peines ont pu aussi être vécues avec le départ de quatre des huit couples que nous étions. Tout au long du parcours le candidat et l’Église restent libres d’arrêter la démarche.

Pour aider à la réflexion, à la fin de la deuxième année de formation, une équipe d’accompagnement a été constituée. Elle était composée de collègues de travail, d’amis de la paroisse ou de groupes auxquels je participe. Des réunions se sont tenues à notre domicile au rythme de quatre par an pour partager sur ce que pouvait être la place et le rôle non seulement du diacre mais aussi de son épouse, en famille, au travail et en Église. Et puis, il y a eu les étapes de l’acolytat et du lectorat, tout d’abord, et de l’admission, ensuite, au cours de célébrations présidées par Mgr Minnerath. Ces étapes m’ont, pas à pas, affermi chaque fois un peu plus dans ma démarche. Le soutien constant de la communauté paroissiale de Saint-Joseph a été d’une grande importance, en particulier celui du père Dominique Nicolas, de Francis Roy, diacre permanent, et de son épouse Françoise.

Comment imaginez-vous votre service de diacre ? Avez-vous des projets ? Des souhaits ?

J’imagine mon service de diacre de différentes façons. Tout d’abord en famille, par l’attention toujours plus aimante que je peux apporter à mes proches. Ensuite sur mon lieu de travail, par le souci de l’autre dont je peux témoigner, en particulier vis-à-vis de ceux en plus mauvaise position pour pouvoir se défendre, par une disponibilité à l’écoute de l’autre et par la défense d’une certaine éthique. Enfin en Église, sous différentes formes : par un engagement auprès des plus pauvres, comme dans notre groupe de prière et de partage, Pierre d’Angle, de la paroisse Saint-Joseph ;  par des démarches pour que nous puissions découvrir dans nos paroisses pleinement les richesses de l’encyclique « Loué sois-tu » du Pape François ; et bien sûr, l’implication liturgique dans la paroisse par ma participation aux célébrations.

Pouvez-vous nous citer un texte biblique qui vous touche particulièrement et nous dire pourquoi ?

Un texte qui m’a particulièrement touché est celui de l’évangile de saint Jean sur la vigne véritable (Jn 15, 1-17). Je suis fasciné par le style de saint Jean fait de flux et de reflux, style qui nous façonne de manière imperceptible comme le ressac des vagues sur le rivage. Il y est dit le fondement de la foi et du fond d’humanité de l’homme : l’homme est un être de relations et il produit du fruit dans sa relation à Dieu. Et le Dieu dont il s’agit est bien un Dieu d’amour qui nous invite à nous unir à sa divinité en étant nous-mêmes des êtres d’amour. Mystère dont je ne reviens toujours pas !

 

http://www.catholique-dijon.cef.fr/index.php?page=blog&annee=2015&mois=11#.VkB90dIvff8
Claude COMPAGNONE ordonné diacre pour le diocèse de Dijon


Posté le 04 novembre 2015 – Rubrique Ordination

La fête de Toussaint offrait un cadre liturgique solennel à l’ordination diaconale de Claude Compagnone, à la veillée du 31 octobre dernier, dans l’église Saint-Joseph de Dijon.

Son engagement fut ainsi accueilli et béni par Mgr Minnerath dans la joie de toute la communauté rassemblée : famille, amis, paroissiens, prêtres et diacres, mais aussi dans la communion de tous les saints, invoqués dans la longue litanie prévue par le rituel.

L’évangile des Béatitudes, et notamment l’appel de la première, « avoir un cœur de pauvre », s’adressait tout particulièrement, comme l’a souligné l’homélie de l’archevêque, à un nouveau diacre, envoyé comme témoin de la présence du Christ parmi les hommes. Ce sera justement la mission de service du nouveau diacre, et particulièrement au sein de l’ Equipe d’Animation Paroissiale (EAP) qui vient d’entrer en fonction.

Claude et Isabelle, qui fêtaient aussi leurs vingt-cinq ans de mariage, ont accepté, avec l’appel au diaconat, une nouvelle étape de vie, e
ncore plus généreuse et ouverte à tous. La belle icône offerte par leurs amis diacres et leurs épouses, les aidera à vivre dans la prière la fidélité à cet engagement radical : pour la plus grande gloire de Dieu et la joie de toute l’Eglise, visible et invisible.

Maguy Minonzio

Photos : © Maguy Minonzio

1 novembre 2015 |